MASTER OF DARKNESS
Support : Master System.
Existe également sur Game Gear.
Éditeur/développeur : Sega.
Année : 1992.
Vous êtes dans la peau de Ferdinand Social (si si), un parapsychologue renommé, et vous menez l'enquête dans les quartiers
glauques de Londres au XIXème siècle, où des crimes atroces sont commis dès que la pleine lune se montre. Bien vite vous comprenez que Jack l'Eventreur n'est qu'un des nombreux sbires d'un
célèbre vampire...
Oui, le jeu affiche très clairement son inspiration : c'est un Castlevania pour Master System, avec la panoplie de monstres habituels,
des escaliers très caractéristiques, et Dracula au bout du jeu.
Vous êtes dans l'ambiance dès l'écran de titre, qui est suivi d'une introduction où l'histoire est mise en scène et illustrée. Chaque
niveau ajoutera un chapitre. Tel la famille Belmont, vous allez devoir casser du monstre, sauter sur des plateformes, tuer des boss (sans ramasser d'orbes), et éviter des
chauves-souris.
Le jeu compte 5 mondes découpés en plusieurs niveaux. Vous jouez seul, muni d'une simple dague au départ. Très rapidement, vous obtenez
de nouvelles armes en éliminant les masques blancs qui flottent en l'air (au lieu de fouetter des chandeliers). De la dague, vous passerez à la hache et la rapière, plus puissante et proposant
une meilleure portée, tandis que des armes secondaires (boomerang, bombes, pistolet) viennent compléter votre panoplie de tueur de monstres.
Le gameplay est soigné. Master of Darkness fait partie de ces jeux où le personnage fait un petit saut en arrière lorsqu'il est touché,
mais ce n'est pas bond de 5 mètres, à l'usage ce n'est pas souvent gênant. Les sauts sont faciles à doser et les escaliers fonctionnent comme dans Castlevania, à ceci près qu'il est possible
d'attaquer ou sauter pendant que l'on monte ou descend, on évite un des défauts majeurs de la série. Cela tombe bien, il y aura des blocs qui tombent tous seuls, des plateformes qui bougent et
des pics.
Côté défauts, l'utilisation de l'arme secondaire n'est pas pratique, il faut faire "haut + 1", le bouton 2 étant celui du saut.
Certains ennemis se déplacent rapidement, comme les chauves-souris et les comtesses fantômes ou encore les meubles, qui ne manqueront pas de vous attaquer. On trouve rapidement les
patterns pour en venir à bout, mais c'est un des problèmes de la maniabilité. Les chauves-souris, comme souvent, sont très pénibles à éviter car elles ne suivent jamais le même
schéma.
Les niveaux sont très soignés et détaillés pour un jeu Master System, des bas-fonds de Londres au cimetière en passant par le musée de
cire, les détails sont nombreux et contribuent à créer une ambiance, renforcée par la musique. Bien sûr, quand la console essaie de mimer des accords d'orgue, cela peut maintenant faire sourire,
mais compte tenu des contraintes techniques, elle s'en sort bien, et les morceaux varient avec les niveaux.
La difficulté est honnête, le premier monde est facile et son boss ne vous donnera pas trop de difficulté. Les mondes suivants sont
plus ardus mais donnent envie de continuer. Le jeu ne vous punit pas excessivement et propose des continues. On recommence au début du niveau, mais au moins... on peut le faire. Votre
héros possède une barre de vie plus qu'honorable et ne meurt pas dès qu'on le touche. Vous obtiendrez des potions de vie dans certains masques blancs ou dans des murs à détruire, où elles sont
parfois cachées. Un peu de stratégie, une bonne connaissance des niveaux, et vous allez assez loin dans le jeu.
Parmi les petites choses qui peuvent agacer, certains passages justifient les avertissements sur l'épilepsie. Dans le musée de cire, à
plusieurs reprises la pièce dans laquelle vous entrez se referme et l'écran flashe sur fond sonore bip-bip : il faut tuer tous les ennemis pour passer à l'écran suivant. Et les ennemis... il en
apparaît une bonne vingtaine. Abattre le dernier est une véritable libération. Dans la tradition des fins de jeux difficiles, le dernier niveau est un de ces labyrinthes où il faut prendre les
escaliers dans le bon ordre sinon le niveau se répète à l'infini, en renouvelant les ennemis bien sûr. Au deuxième monde, vous affronterez entre autres des canifs volants à tête chercheuse, c'est
aussi un grand moment.
Master of Darkness jouit d'une bonne réalisation technique et proposera une alternative très intéressante aux Castlevania de la
NES. Sega fait là un joli pied de nez à Konami, 6 ans après la sortie du premier opus des aventures de Simon Belmont sur NES. On passera assez facilement sur ses défauts car il permet de
s'améliorer, tout en proposant une durée de vie tout à fait honorable et beaucoup de qualités, au delà de la question de sa paternité.
Suppos : 5/6