THE FIREMEN
Support : Super Nintendo
Éditeur/développeur : Human Entertainment
Année : 1994
L'immeuble de la Metrotech Chemical Company brûle. Vous êtes Pete, un pompier moustachu expérimenté, assisté de Daniel, et
c'est vous qu'on appelle.
Human Entertainment, plus connu pour ses jeux de sport sur PC Engine, et pour la série F1 Pole position ou Super Soccer sur Super
Nintendo, signe un titre qui fait date : un jeu d'action où vous contrôlez un pompier. Un pari difficile et des contraintes nombreuses, pour un genre rarement porté à l'écran.
Une fois n'est pas coutume, l'histoire a une importance capitale dans le jeu et rythme toute votre progression, en proposant des
rebondissements nombreux et un environnement cohérent. Vous êtes à New-york le jour de Noël en 2010, et l'immeuble d'une énorme entreprise de produits chimiques est en flammes. Le MDL, un produit
particulièrement dangereux, doit échapper aux feu, sans quoi l'immeuble, ses occupants et les pompiers seront pulvérisés.
Une brève narration met dans l'ambiance dès l'introduction, avec des effets de distorsion et de déformations pour simuler les flammes,
tout à fait réussies. Le jeu propose dans le menu des options de choisir la langue, c'est une bonne chose car le français est disponible pour tous les dialogues pendant votre partie, en bas de
l'écran, c'est un très gros plus !
Vous démarrez donc au rez-de-chaussée de l'immeuble, avec votre équipier Daniel. Vous contrôlez Pete, en dehors des scènes rythmant
l'histoire et les dialogues. Daniel possède une hache, et Pete porte la lance à incendie, avec une réserve d'eau illimitée et sans tuyau. Nous sommes en 2010 et la technologie permet de
s'affranchir de certaines contraintes, pour notre plus grand plaisir de joueur, qui nous fait pardonner sans aucune difficulté cette entorse au réalisme, vite oubliée.
Il y a le feu, et il faut agir vite. Un chronomètre en haut à gauche décompte le temps restant avant la scène suivante, à sa droite se
trouve un radar pour retrouver des survivants, puis le plan de l'étage où vous vous trouvez avec son code couleur pour les salles en flammes, l'étage lui-même et votre barre de vie. En bas à
droite se trouvent les bombes à eau, votre arme d'inondation massive.
Pete peut utiliser son arme de deux manières. Avec le bouton Y la lance à incendie projette un jet continu pour éteindre les flammes
les plus hautes, tandis que le bouton B éclabousse vers le bas, autour du personnage, de manière à éteindre les flammes au ras du sol, devant les pieds du héros.
Les flammes seront vos principaux ennemis, il y en a de tous les types : au sol en plaques, en mur qui avance vers vous (baissez-vous
avez le bouton A), en groupe, en nuages, etc. Vous apprendrez vite à les différencier du premier coup d'oeil, de manière à bien ajuster le tir. Les boutons L et R permettent de bloquer le jet de
façon à faire des déplacements latéraux sans modifier l'angle d'attaque. Vous pouvez arroser dans les huit directions et faire des pas de côté : très pratique !
Pendant votre progression, vous rencontrerez des blessés ou des survivants dans le brasier qui vous entoure. Votre équipier Daniel les
évacuera en les portant hors de l'écran, et il reviendra au bout de quelques secondes. Au passage, outre la bonne action qui ne motive pas forcément le joueur et fait perdre du temps, chaque
sauvetage remet votre barre de vie à son niveau maximum, motivation garantie !
Ces sauvetages seront indispensables dans les derniers niveaux ; le jeu en compte 6, qui correspondent grosso modo aux étages du
bâtiment. La difficulté progresse doucement, au fur et à mesure que vous découvrez de nouvelles flammes, ou des ennemis inattendus comme les robots d'entretien, les aspirateurs autonomes déréglés
par les flammes et rendus particulièrement agressifs, ou d'autres éléments de l'immeuble. Vous visiterez la chaufferie où les tuyaux crevés font apparaître des flammes que vous ne pourrez éviter
qu'en rampant, le décor est souvent de la partie !
Peu à peu, vous progressez. Au début vous devez mettre la main sur le fameux MDL, cette substance très dangereuse, ce qui vous conduira
directement à la chaufferie. Une fois en possession du MDL, l'histoire reprend, mais sans vous couper du jeu : les dialogues en bas de l'écran s'ajoutent à l'action et vous donnent des
indications. Vous êtes en liaison avec la caserne et vos coéquipiers, puis l'architecte de l'immeuble, tout le monde vous donnera la marche à suivre et des indications sur les lieux où vous
rendre.
A la fin de chaque niveau, vous aurez à affronter un boss. Chacun d'entre eux a la forme de flammes et résistera à tout sauf à vos
bombes à eau, qu'il est préférable de conserver pour les derniers d'entre eux. Gros sprites au menu, les boss sont souvent gros et rapides. La musique change dès qu'ils apparaissent. A ce propos
la bande son est de qualité, présente sans gêner, bien rythmée, elle accompagne parfaitement l'action.
Si les premiers boss ne sont pas énormes et ne posent pas de réels problèmes, les suivants seront plus complexes à éliminer.
Vous pourrez trouver des bombes à eau dans les niveaux, mais en nombre très réduit, il faut absolument les économiser, car vous n'en
portez que trois au maximum. Le bouton X sert à les utiliser, ce qui se traduit par un petit lob devant vous, c'est une arme de corps à corps dont le rayon d'action est important.
Côté vies, vous disposez... d'une seule vie bien sûr, avec 3 continues. Il est donc indispensable de secourir les blessés pour
recharger votre barre d'énergie. Au fur et à mesure que vous montez dans l'immeuble, les pièges et les passages difficiles sont plus nombreux. Votre lance à incendie est puissante et permet de
briser les fenêtres. L'appel d'air créé est dangereux et peux provoquer une explosion, comme dans la réalité (le backdraft). Daniel, qui se charge des blessés, a également pour mission
de vous ouvrir les portes. Restez à distance car les ouvrir peut également créer une explosion, signalée par un sifflement immédiatement avant.
Vous l'avez sans doute constaté, le graphisme est techniquement simple, mais très détaillé. Les développeurs n'ont pas hésité à nous
proposer des meubles avec des ordinateurs, des tables cassées barrant le passages, d'autres sous lesquelles vous pouvez passer, un arbre de Noël dans une pièce, une rivière à franchir dehors, de
la pluie sur le toit, avec des effets de transparences et des scrollings décalés en vue plongeante sur les étages inférieurs, des calques de brouillards ou de distorsion qui représentent la fumée
ou la chaleur. Le soin apporté à l'aspect des pièces contribue à créer un environnement réaliste et peut rappeler certains jeux de rôle, on aurait presque envie d'interagir avec le décor pour y
trouver des bonus. On trouvera quelques victimes, des bombes bonus, et des raccourcis. Les niveaux sont très variés, de la chaudière à la cuisine en passant par un espace de stockage, entres
autres temps forts.
Même les ventilateurs sont animés et vous aspirent vers eux. Les développeurs n'ont pas économisé les sprites.
La difficulté est tout à fait honnête. Le jeu se termine rapidement, comptez une heure et demie maximum, mais la difficulté est
paramétrable, ce qui prolonge la durée de vie du jeu, le mode le plus facile étant un très bon début pour prendre ses marques, la première fois j'ai perdu au boss de fin, et progressé la fois
suivante. On s'en sort, à condition de connaître un minimum le jeu et le parcours. A ce propos, Daniel vous ouvre les portes et une énorme flèche indique où se rendre. Si vous ne prenez pas la
bonne porte, la flèche vous proposera un demi-tour : impossible de se perdre. Grâce à cette indication, le temps limité n'est pas un problème.
Le coéquipier, qui ne peut pas être remplacé par un deuxième joueur (dommage !) est bien programmé. Daniel peut en effet éteindre les
grandes flammes et vous aider, parfois il vous évitera d'être touché. Comme il ne peut pas arroser au sol et qu'il n'est pas suicidaire, il restera toujours près de vous et c'est vous qui
éteindrez les flammes qui sont à vos pieds et l'empêchent d'avancer. De cette manière, les développeurs ont habilement rendu le personnage autonome sans qu'il soit intrépide ou qu'il se perde, la
gestion est excellente. C'est également lui qui agira sur l'environnement pendant que l'histoire progresse.
Il n'y a pratiquement aucun point négatif. Un détail qui peut agacer le joueur qui recommence est que les dialogues ne peuvent pas être
accélérés ou sautés, dans la mesure où ils donnent des indications. La première fois cela ne gêne pas, mais à la longue cela peut énerver. On pourra regretter de ne pas pouvoir jouer à deux en
même temps ou le nombre de niveaux réduit, mais le jeu est et reste solo, on y passe un bon moment sans s'éterniser. Avec les amis, on pourra toujours jouer tour par tour, chacun un niveau, au
pire.
The Firemen est un véritable bijou. Non seulement la réalisation technique est excellente et nous tient en haleine, mais le
gameplay est pour moi irréprochable. De bonnes musiques, un concept pour le moins original malgré beaucoup de contraintes, et des personnages attachants, tous les ingrédients sont là pour créer
un jeu d'exception. Difficile à trouver, car de plus en plus connu, le jeu s'établit une cote à la hauteur de sa qualité, et sans proposer de licence connue. A essayer absolument
!
Suppos : 6/6