Olympic Gold
Support : Megadrive
Existe aussi sur : Master System, Game Gear
Développeur : US Gold
Sortie : été 1992
Été 92, le soleil brille. EuroDisney a ouvert ses portes il y a quelques mois, l’album Dangerous de Michael Jackson tourne encore sur les ondes et les J.O. de Barcelone débutent. Mais cette fois, le sport se passera aussi sur consoles…
« Genesis what Nintendon’t ! »
Si le sport est si important pour SEGA, c’est parce qu’il a grandement contribué à la renommée de la firme, en particulier Outre-Atlantique. Dès 1990, la division américaine de l’entreprise a décidé d’associer ses licences exclusives à quelques vedettes du basket, de la boxe, du golf ou du football américain : Joe Montana, Evander Holyfield, Pat Riley, Tommy Lasorda… autant de personnalités qui viendront s’agrémenter à d’autres durant cette décennie riche avec au bout, un contrat gagnant pour Maître Sega ! En plus de se forger une image de « winner », la firme voit sa popularité grimper en flèche (et avec elle, les ventes de sa console 16 bits).
Outre ces quelques noms, SEGA peut également compter sur son partenaire US Gold, avec qui elle entretient quelques accords exclusifs. En effet, au début des années 90 l’éditeur/développeur britannique détient la licence Barcelona ’92 et offre à SEGA une nouvelle exclusivité sportive pour ses machines. Cette fois-ci, pas de noms ronflants dans le contrat, mais un joli logo officiel des Jeux Olympiques et la présence de son sponsor, Coca-Cola, sur la jaquette et à l’écran de présentation (en Europe). Surtout, avec ce titre, SEGA édite LE premier jeu vidéo officiel issu de cet évènement. SEGA, c’est plus fort que toi !
Affublés de notre plus beau jogging, nous enfourchons la cartouche, et c’est une présentation des plus banales qui s’offre à nos yeux : un tableau représentant une carte du monde, avec les capitales et les années des précédents Jeux Olympiques. Pas de quoi s'exciter, mais parfait pour briller en société !
Puis, c'est la stupeur : un écran de sélection des langues ! En 1992, voir un jeu en français sur la 16 bits de SEGA tenait du petit miracle ! Le menu est déconcertant et donne déjà une impression froide de "remplissage" : entraînement, mini-jeux, jeu complet, et records, dont le but est d'afficher quelques-unes des plus grandes performances à la veille de ces Jeux. Autant dire que tout se ressemble et un mode entrainement et compétitif auraient largement suffi.
« Just do it ! »
S’il est impossible de reproduire en pixels les 23 disciplines présentes lors des Olympiades de 92, cette cartouche offre une sélection d'activités peu communes sur consoles : le 100 mètres sprint, le 110 mètres haies, le lancer de marteau, le tir à l’arc, le 200 mètres nage libre, le plongeon, et le saut à la perche.
Alors que la plupart des jeux de sport se contentent d’un gameplay résolument arcade, US Gold tente d’apporter une touche de différence pour offrir une expérience atypique au joueur. Pour la course, il faudra marteler les boutons du pad à un rythme précis, tandis que le 110 mètres haies exige de sauter au bon moment, demandant réflexes et précision. De même, le lancer de marteau nécessite de la précision pour lâcher le poids au bon moment. Le saut à la perche mettra votre pad à rude épreuve : en plus d’appuyer frénétiquement pour gagner en vitesse, il faudra maintenir un bouton pour planter la perche et le relâcher pour franchir l’obstacle. Côté bassin, la natation propose une expérience similaire à celle du sprint, avec la particularité de devoir faire demi-tour. Le plongeon requiert des manipulations délicates entre la croix directionnelle et les boutons du pad. Enfin, le tir à l’arc demande l’ajustement d’un curseur de précision, suivi d’un tir précis pour réussir une performance à la hauteur.
Côté sonore, Olympic Gold n’offre clairement pas une composition transcendante. Bruitages quelconques et musiques ordinaires s’enchaînent pour accompagner un soft qui, de toute façon, n’en demande pas plus à ce niveau-là. Notons que les hymnes nationales de sept nations sont présentes.
LE véritable intérêt du jeu réside dans la possibilité de jouer jusqu’à quatre joueurs, comme sur la Master System. Là encore, une perspective rare sur la 16 bits de SEGA, d'autant plus en 1992, une époque où des titres comme FIFA ou Mega Bomberman ne sont pas encore sortis. En plus d’ajouter une dose de fun, l’aspect compétitif ressort vraiment… à condition de posséder le fameux adaptateur multijoueur de la marque.
Déjà une crampe ?!
Malgré ses sept disciplines, le titre peine à captiver sur le long terme. Si le joueur peut s'enorgueillir d'avoir LE jeu du moment à l'été 92, l'intérêt du soft va clairement décliner dans les semaines suivantes. Sa prise en main parfois exigeante risque de mettre les plus jeunes de côté. Quant aux autres, ils boucleront la compétition en 30 minutes maximum, avec l'espoir de décrocher une médaille...
Notons qu'à une époque où les éditions collectors ne sont pas légion, US Gold proposera une version "limitée" avec en guise de bonus : une notice supplémentaire. C'est toujours ça...
Surtout, avec ce titre, US Gold lancera la tradition des jeux vidéo estampillés « Olympic Games », tant pour les éditions d'été que d'hiver. Cependant, pour l'éditeur, détenteur de la licence, l'aventure sera de courte durée et se terminera avec les Jeux d’Atlanta 96, qui seront également disponibles sur les 16 bits vieillissantes. US Gold fermera ensuite ses portes après avoir été absorbé par Eidos.
Exigeant et répétitif, Olympic Gold ne plaira pas à tout le monde. Si le mode multi relance l'intérêt du titre, il concernera avant tout les passionnés de sport et de performances… au pad.