[TEST] Dragon Quest VII / 3DS
Dragon Quest VII
Support : 3DS
Existe également sur PS1
Editeur : Square Enix
Sortie : Septembre 2016
Enfin ! Sorti au japon en février 2013 on a finalement le droit de poser les mains sur une des plus belles légendes du j-rpg et un des tout meilleurs Dragon Quest de la license. L’attente en valait elle la peine? Ô que Oui! Ô combien!
DQVII 3DS est le remake PS1 du jeu éponyme sortie en aout 2000 et jamais sorti chez nous ! 16 ans putain ! Entièrement revu du sol au plafond, passant de la 2D à la 3D, avec des ennemis visible sur la map et donc esquivable et non plus sous forme de combat aléatoire.
Techniquement DQVII est donc assez proche de la nouvelle approche artistique et technique de la licence commencée avec le dernier épisode en date le IX (les sentinelles du firmament) sur DS sorti en 2010 et qui faisait déjà le break avec les épisodes 4/5/6 en 2D sur la même machine.
Cette fois tout est en belle 3D pleine de relief sublimé sur 3DS : perso, pnj, environnement, décors etc… souligné par une très jolie palette graphique aux couleurs vives et chatoyantes dans un cel-shading exquis et parfaitement approprié à la licence. Une caméra est là avec rotation gérable aux gâchettes. Le charac design qu’on ne présente plus (signé Akira Toriyama) est plus que jamais mis à l’honneur sans parler du bestiaire inimitable, riche et varié bien connu des aficionados et qui fait la marque de fabrique de la licence.
L’histoire commence sur une petite île tranquille, un peu trop d’ailleurs! Car c’est la seule île existante pour tout continent au milieu d’un vaste océan sans fin. Tout y est prospère et ennuyeux…
Le héros du jeu (au charac design particulièrement réussi) est un simple fils de pêcheur, placide, calme, droit et honnête. Il apprécie pour tromper la monotonie de ses interminables journées dans son petit village portuaire de vadrouiller le plus souvent avec son meilleur ami qui n’est autre que le prestigieux fils du roi de ce petit royaume isolé. Ce prince que tout favorise (beau, riche, élégant, courageux, fort et grand) s’ennuie à mourir lui aussi et recherche toute forme d’aventure et de prétexte capable de l’éloigner de la cage dorée qu’est devenu le château lui permettant ainsi une forme d’émancipation face à un paternel surprotecteur qui l’accable de responsabilité et de devoir depuis la mort de la reine sa femme. Il y a également une vilaine petite peste espiègle, arrogante et précieuse (fille du maire du village du héros) qui aime à s’incruster dans la bande et mettre son grain de sel partout où elle passe quand elle n’est pas occupée à donner des cheveux blancs à sa famille par ses nombreuses péripéties.
Persuadé que le monde entier ne peut se réduire à leur simple petit bout de terre, tout ce petit monde fini par mettre à jour d’anciens secrets conduisant à l’émergence d’un nouveau continent tout près de leur île. Evènement sans précédent qui bouleverse tous les habitants ainsi que la tranquillité du royaume et devient motif d’une exploration en bonne et due forme pour notre petit trio trop curieux et désobéissant en soif d’aventure, de voyage, d’expérience et de nouveauté.
Pour en arriver là près de deux heures de jeu se seront écoulées sans un seul combat !
La narration est très présente mais dynamique et permet de poser l’histoire et d’épaissir les personnages. Car tout est important et aura plus ou moins d’incidence au fur et à mesure de l’histoire. Beaucoup de pnj rencontré auront un rôle à jouer quelque part et à un instant donné. La map s’étoffe et libère des endroits inaccessibles au moment voulu. On sent un lourd travail de game design en amont où chaque zone correspond à un lv ou un instant déterminé de l’histoire. On a souvent l’impression de progresser par notre propre volonté mais en réalité on ne fait que suivre les miettes de pain laissé par les développeurs.
Les pnj suivent notre progression et s’enquièrent de nos progrès et nous mettent sur la route en cas de doute. Les dialogues (entièrement traduit et il faut saluer la qualité et le respect de l’ambiance et de l’humour habituel de la série) s’étoffent avec notre aventure et un pnj sera souvent au courant de vos derniers exploits, ce qui change des j-rpg à l’ancienne où le moindre paysan vous ressasse sans cesse les mêmes 2 phrases tout au long du jeu… N’hésitez pas à revenir parler de temps en temps avec des gens au fur et à mesure de vos pérégrinations.
Le principe du jeu est simple, vous allez découvrir des morceaux de puzzle éparpillés partout dans le monde, vous ramenez ces morceaux pour compléter ces puzzles au sanctuaire de votre propre monde et en général cela vous transporte dans une nouvelle île. Cette île représente le passé, et vous devez agir pour comprendre et rétablir les catastrophes qui s’y sont produite et en changer leur destin. Cela fait, vous retournez ensuite chez vous via téléporteur et cette nouvelle île émerge dans le présent. Il ne vous reste plus qu’à vous y rendre par la mer et voir les conséquences de vos agissements dans cette nouvelle réalité.
Chaque île a donc son double (présent et passé) séparé de plusieurs siècles et beaucoup de chose sont à faire et à trouver dans les versions passé et présente de chaque île. En général, une fois totalement exploré et les missions rempli vous devriez avoir suffisamment de nouveau morceau de puzzle pour passer à une nouvelle île et recommencer le cycle.
Les scénarios de chaque île sont très différent, incroyablement bien raconté et haletant. A chaque fois un nouveau monde dépaysant, des histoires tristes, épiques, touchantes, inspirées… d’une rare qualité, particulièrement immersives et très bien écrites. Une pure réussite narrative.
L’humour n’est pas en reste avec des punchlines bien senti comme ce chevalier squelette qui avant de vous affronter vous sortira que cette fois vous êtes vraiment tombé sur un os… ou cet homme (pseudo slime déguisé en humain) qu’il vous faut dénicher en le reconnaissant au langage particulier de ces créatures…
Au-delà de vos explorations temporelles et géographiques, des voyages, des histoires, des abandons, des rencontres… un fil principal se fera jour. Un scénario plus grave encore et impactant jusqu’à votre propre royaume… mais chut! Tout est à découvrir…
Fidèle à ses principes DQVII se joue comme n’importe quel épisode de la série. Du tour par tour où il faudra choisir entre coup physique, objet, défense, fuite, technique et magie. Le jeu viendra à un moment (après plus de 20H de jeu quand même) vous proposer un system de classe, chaque classe devra être mastérisé pour en obtenir tous les pouvoirs et s’autoriser à en changer. Certaines classes basiques sont des prérequis nécessaire pour pouvoir prétendre aux classes avancées qui vous ouvriront peut être des classes épiques à leur tour.
(mastériser une classe ne se fait pas avec de l’expérience mais avec un nombre de combat défini pour chaque palier et le nombre de combat par palier varie en fonction du prestige de la classe choisie, et c’est pas tout, le combat ne compte que si il est honorable et calé sur des ennemis proche de votre niveau d’expérience. Vous pouvez consulter une presciente à l’endroit des changements de classe qui vous prédira le nombre de combat à effectuer pour chaque perso selon son palier)
On ne peut plus capturer des monstres pour les utiliser au combat mais certains lâchent des cœurs (on peut aussi en trouver ou les gagner au casino) qui une fois placé dans votre inventaire vous permettront d’en accaparer les pouvoirs après avoir été mastérisé eux aussi comme avec le system des classes. Il faut se rendre à l’endroit habituel comme pour un changement de classe et demander d’incarner le monstre à la place d’une classe.
Comme toujours grinding et achat des derniers équipements disponible sont les mamelles de la victoire !
Le casino (fidèle feature de la série qui lui vaut souvent d’augmenter son âge minimum PEGI) est une source intarissable de moyen de se procurer les meilleures armes, amures, accessoires et argent tout au long du jeu. Y passer plusieurs heures est une bonne idée, le retour sur investissement est plus que valable (pensez à revendre l’excédent d’équipement dont vous ne vous servez pas ou plus).
Le jeu d’association des paires est particulièrement rentable (pro tip d’ami, vous me remercierez plus tard) et pensez aussi à tout fouiller je dis bien tout! Pot, vase, tonneau, placard, tiroir, bibliothèque, puit etc… regardez partout, parlez à tout le monde (même les animaux, un écureuil m’a refilé un objet d’amélioration bonus de caractéristique permanent), entrez dans chaque bâtisse, utilisez les gâchettes pour tourner la camera… et faites le tour de chaque recoins d’une île (dans chaque période!) il y a des coffres bien caché qui vous feront faire de belles économies. N’allez pas au plus simple, n’allez pas droit au boss d’un niveau, fouillez chaque chemin alternatif…
Dans le présent, une fois une île explorée utilisez votre téléportation magique pour vous rendre d’un lieu à un autre (c’est plus rapide que par bateau), dans le passé utilisez les piédestaux du sanctuaire pour retourner sur les îles passé ainsi que le téléporteur bleu de chaque île.
Beaucoup de chose, de perso, de moyen de déplacement, de feature vont se débloquer au fur et à mesure de votre progression. Beaucoup d’énigme de simple logique vous seront donné dans certains donjons et certains villages. Ne ragez pas, pensez! Tout est simple à tête reposée. Beaucoup de chose annexe sont à faire (trouver et remplir le village des monstres, chercher les médailles, masteriser les classes de personnage ou de monstre etc…)
Au bas mot + de 100 /150H de jeu et vous pouvez en passer des dizaines supplémentaires rien qu’au casino… J’ai déjà plus d’une douzaine d’île d’exploré dans leur deux époques et j’atteins à peine 50H de jeu ! Il me reste encore la moitié du jeu à faire…
Des défauts, bien sûr qu’il en a, sur 3DS (j’ai pas de new pour comparer) mais en me fiant a d’autre test il parait que sur 3DS quelques chutes de framerate interviennent, le clipping est plus prononcé et j’ai à déplorer une demi-douzaine de freeze m’ayant obligé à rebooter la console personnellement (sauvegardez souvent !)
Plus généralement on peut s’agacer des multiples allers-retours inhérent au manque d’île au début et au sein de chaque île plus tard selon les missions. (c’est pas la fin du monde et ça fait progresser votre team au combat et certains ne connaissent pas encore les sorts evac et téléportation apparemment) Tout comme on peut déplorer une certaine lourdeur d’interface notamment dans les choix d’exécution des ordres.
Je trouve le jeu assez facile (avec un grinding raisonnable) on vous met souvent des curés, des guérisseurs, des prêtresses et des fontaines de rétablissement aux endroits clé. Il faut vraiment faire n’importe quoi devant un mid-boss ou n’avoir aucun spécialiste en heal pour mourir.
(pro tip : on soigne tout le monde et on recharge les pm du healer principal avant chaque boss, on vérifie que quelqu’un d’autre que le healer est équipé d’un objet de résurrection en cas de mort du healer, une règle qui vaut pour tous les rpg).
Les qualités de ses défauts : certains peuvent apprécier ou détester le classicisme du jeu, il n’a rien inventé et ne fait que reprendre un gameplay et des mécaniques qui accusent leur âge. (en même temps c’est le remake d’un jeu qui a 16 ans! Faut pas l’oublier). Tout comme certains vont apprécier sa lente mise en place et sa narration généreuse là où d’autre vont s’agacer de sa lenteur et de ces nombreuses scènes de dialogue. Parfois un évènement ne peut s’accomplir ou se déclencher qu’en ayant préalablement parlé à la bonne personne et terminé les actions prérequises (pensez à parler à vos compagnons pour savoir où vous en êtes et ce qu’il faut faire ensuite ou consultez le gardien du sanctuaire).
On n’échappe pas à un certain recyclage des pnj et des environnements et la map d’exploration est forcement dépouillé (on est sur une petite 3DS au hardware misérable pas sur PS4) et évidemment les musiques sont redondantes (votre 599ème musique de combat ou thème de terrain va vous sortir par les yeux et d’autres orifices moins gracieux).
Justement une petite polémique a surgie en constatant que les superbes musiques du jeu avaient été réorchestré et n’avaient pas subit le même traitement entre la version jap et occidentale qui doit se contenter des simples versions midi de moins bonne qualité… Le coupable tout trouvé est le support cartouche (hein mon Doc !) trop pourrie pour accueillir et la trad assez conséquente et les musiques dans leur meilleur format en même temps… La cartouche c’est caca… rien ne vaudra jamais un support optique pour les sons et musiques et le multi langue. Et rien ne vaudra jamais un support de stockage pour les màj, les DLC et les patchs divers et variés.
Sur les différences subtiles entre la première version originale PS1 et cette version remaké 3DS il y a eu quelques coupes et raccourcis divers (sans conséquences sur l’histoire) quelques lieux et placement ont été changé pour améliorer et raccourcir certains déplacement mais surtout l’ajout de nombreuses aides annexes (comme le radar à fragment qui permet de savoir si on a tout bien ramasser avant de quitter un lieu et passer à un autre, le perso gardien du sanctuaire et autre rappel de pense bête pour faciliter la progression des joueurs d’aujourd’hui qui ne pense pas toujours à parler aux bonnes personnes et qui n’ont plus à aller éplucher les soluces ni consulter le net) mais encore la correction de certains passages critiques qui anciennement sur la mouture originale pouvait bloquer le jeu si vous n’aviez pas ramasser des éléments de puzzle à temps dans un lieu précis où vous ne pouviez pas revenir! Ce qui peut être embêtant après plusieurs dizaines d’heures de jeu si vous n’aviez pas de sauvegarde précédente adéquate.
Pour finir, DQVII a eu la très bonne idée de sortir pour un vil tarif modique de seulement 30€ (carrefour, Leclerc, amazon…) lors de sa première semaine de vente, j’espère que vous en avez profité. Je l’ai personnellement acheté pour 31€ à mon carrefour local.
Un rapport qualité/durée de vie/prix criminel !!!
Pour l’ensemble de son œuvre je lui colle un 6/6 (eu égard à la machine, au travail réel du remake et 7/6 pour les fans de DQ, de sa DA sublime, de ces histoires multiples fantastiques) avec un Badass Seal of Approval pas volé. C’est déjà un classique du j-rpg en général et un épisode indispensable et cardinal de la licence Dragon Quest en particulier, le meilleur épisode dispo sur 3DS à ce jour et un jeu de référence sur cette machine tout simplement. Un Dragon Quest grand cru fidèle aux principes et qualités de la licence.
Nous aurons bientôt l’immense plaisir d’accueillir également DQVIII remaké sur le même modèle en 2017 sur new3DS chez nous (et déjà dispo sur IOS/Android et sur 3DS au japon depuis 2015) et comme chacun sait le futur DQXI est lui aussi prévu la même année sur new3DS, NX et évidemment sur PS4.