Vous voilà donc en train d’avancer lentement, une pauvre brique dans la main et un inventaire aussi vide que les poches d’un chineur de brocante après une grosse prise. Le héros est lourd, un poil rigide et ne court pas bien vite. Viendra alors votre premier combat, un face à face qui vous donnera des sueurs froides. Vous constaterez que le système de combat, basé sur des contres et des attaques bien placées, n’a, en effet, pas grand-chose d’intuitif et souffre de la lourdeur de son héros, qui tapera souvent dans le vide. Malgré tout, l’usure des armes et le fait qu’elles peuvent lâcher à n’importe quel moment apporte une bonne dose de piment à des combats certes mal branlés, mais terriblement intenses et stressants. Car, quand on y repense à tête reposée, le gameplay, bien qu’un peu obsolète, se révèle être tout à fait adapté à ce genre de jeu. Les combats sont difficiles et le sentiment de non-puissance et de non-maîtrise est ici retranscrit de manière assez admirable. C’est un vrai survival, préparez-vous à être mis en difficulté. Il faudra évidemment privilégier la fuite car, si les face à face peuvent tourner rapidement à votre avantage, l’affaire est d’un tout autre ressort quand les ennemis commencent à vous attaquer en groupe. Les armes à feu étant rares et les munitions limitées, vous n’aurez alors que peu de chances de remporter la victoire avec une arme de poing. Les nombreuses énigmes sont, quant à elle, loin d’être évidentes et l’interface minimaliste (pas de barre de vie, peu d’indications sur les objectifs) vous demandera de fouiner un peu partout si vous désirez sortir de cette ville maudite. Un gameplay très bien pensé, difficile et exigeant, mêlant exploration et scènes d’action, qui refroidira rapidement les kéké gamer avides de puissance, de souplesse et de facilité. Dans Silent Hill : Downpour, rien ne vous tombe tout cuit dans le bec, il faudra trimer et trembler pour vous en sortir.
Là où le titre traîne la patte, c’est du côté technique. Graphiquement parlant, Silent Hill : Downpour est honnête, affichant un rendu plutôt sympathique mais pas transcendant. Ce qui dérange un peu plus, ce sont les nombreuses saccades, une fluidité pas vraiment au rendez-vous, des temps de chargement longuets et des sauvegardes pas souvent très bien placées. Heureusement, le jeu se rattrape très rapidement sur sa direction artistique hors pair et sur certaines idées visuelles d’une beauté étourdissante (je vous laisse la surprise de la découverte). Quant au design de vos ennemis, et bien que de nombreuses personnes y aient trouvé quelque chose à redire, je le trouve particulièrement réussi. A la fois simple mais tellement inquiétant, il renforce l’angoisse générale qui se dégage du titre. Il m’est arrivé de trembler plus d’une fois à l’entente du grésillement de mon talkie-walkie, synonyme de l’approche imminente d’un monstre.