[PREVIEW] ALAN WAKE / XBOX 360
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ALAN WAKE Support : Xbox 360 Editeur : Microsoft Développeur : Remedy Sortie prévue en mai 2010 |
C’est donc dans les tout nouveaux locaux de Microsoft que s’est déroulée la présentation officielle du futur system-seller de la Xbox 360, j’ai nommé : «Alan Wake». Devant quelques dizaines de privilégiés dont Gamopat, Oskari Hakkinen, responsable du développement, et Tim Lonnqvist, level designer ont donc partagé leur expérience et en ont profité pour répondre aux questions et éclaircir quelques points encore obscurs. Disons–le tout de suite : Microsoft a misé énormément sur ce titre et espère que les ventes suivront.

Alan Wake est en développement depuis maintenant cinq ans, tout en sachant que l’équipe en charge du titre a consacré la dernière année à peaufiner son travail. Non, vous ne rêvez pas : le jeu est bel et bien fini depuis bientôt un an. Cela laisse espérer un jeu de très grande qualité et surtout dénué du moindre bug.
On a donc pu observer Tim incarner, Alan Wake manette en main, pendant qu’Oskari nous parlait plus en détail de la bête : Alan Wake est un écrivain qui n’a rien écrit depuis deux ans et qui part se ressourcer dans une petite bourgade nommée Bright Falls en compagnie de sa femme. Malheureusement pour lui, ces petites vacances vont très vite tourner au cauchemar. Sa femme disparaît, et il se retrouve aux prises avec une force maléfique qui ne va cesser de hanter Alan.

Le jeu, inspiré de Lost et de Twin Peaks (pour ne citer que ces deux références), repose sur la même mécanique qu’une série télévisée : l’histoire est découpée en épisodes, chacun comprenant son lot de suspense et de rebondissements. Chaque nouvel épisode débutera donc par un résumé de l’histoire (Previously, on Alan Wake...) comme on en a l’habitude. Ainsi, Alan Wake est considéré comme la première saison de la série. Si le jeu est un succès commercial, une saison 2 sera envisagée. De même, les futurs DLC seront là pour faire le lien entre la saison 1 et la saison 2. Attention : la fin d’Alan Wake est une vraie fin : il y aura juste la place pour une éventuelle suite. Étrangement, aucun des deux membres de l’équipe de développement n’a voulu s’étendre sur le nombre d’épisodes ou sur la durée de vie du titre : j’ai tout de même réussi à faire avouer à Tim que le jeu dépasserait la douzaine d’heures : pour un jeu de ce calibre, sans multijoueur, cela reste un minimum. Je ne parlerai pas du scénario car il m’est impossible de donner mes impressions avec la petite heure de jeu que l’on pouvait découvrir.
Alan Wake se jouera à la troisième personne, et le joueur pourra entendre régulièrement les pensées de l’écrivain, sorte de lien entre les différentes phases du jeu ou plus simplement pour savoir ce que ressent le personnage. Ce « réalisme » est renforcé par des personnages secondaires assez travaillés et une interaction avec les décors assez poussée. La prise en main est tout ce qu’il y a de plus classique, et le joueur trouvera vite ses repères : un bouton pour sauter, un autre pour esquiver, un autre pour courir... bref, aucune innovation de côté-là, mais ça reste efficace. Le personnage est simple à diriger, et les phases de jeu consistent à remplir des objectifs pour progresser dans le chapitre : aller quelque part, découvrir quelque chose, etc. Les environnements sont semi-ouverts, et je pense qu’il ne sera pas possible de se perdre dans le jeu. Seront affichés à l’écran le radar, l’objectif en cours, la batterie de votre lampe-torche et les munitions restantes si vous portez une arme. D’ailleurs, je regrette un peu que l’écran soit « pollué » par de telles informations qui gâchent un peu l’immersion visuelle du titre.

Cette fameuse lampe-torche, au coeur du gameplay du titre, vous permettra de vous débarrasser des Taken, ces ennemis à forme humaine possédés par la force paranormale mentionnée un peu plus tôt. Le principe est simple : ces ennemis sont affaiblis par la lumière, et c’est grâce à elle qui vous survivrez. Lampe-torche donc, mais aussi lampadaires, groupes électrogènes, fusées de détresse : tout sera bon pour éclairer l’environnement et sauver votre peau. Une fois en possession d’une source de lumière, votre pistolet ou votre fusil à pompe vous permettra de finir le travail.
Les développeurs nous ont assuré que l’aventure oscillerait entre phases d’action et phases d’explorations, mais le passage joué par Tim montrait surtout du massacre de Taken. J’espère qu’il ne s’agissait là que d’un cas isolé, car il serait dommage que le titre perde son côté survival.
Car survival, Alan Wake a tout pour en être un. Les jeux d’ombre et de lumière sont magnifiques, les effets de surprise semblent nombreux et il est probable que le joueur jouera dans un état de stress avancé ! Le jeu ne proposera pas de choisir de niveau de difficulté : c’est lui qui s’adaptera selon les talents du joueur. Si ce dernier s’en sort plutôt bien, les ennemis deviendront plus coriaces et plus nombreux, et inversement. J’ai eu un peu peur qu’Alan Wake soit un de ces personnages de jeux vidéo présentés comme normaux mais qui résistent finalement à tout et n’importe quoi : après avoir vu le personnage mourir suite à deux petits coups de hache de l’ennemi, il y a de quoi être rassuré.

Graphiquement, c’est assez inégal : les effets d’ombre et de lumière sont époustouflants, mais la motion capture des personnages est légèrement décevante. Il semblerait d’ailleurs que l’équipe travaille actuellement à l’amélioration de ce point. J’ai noté un léger clipping à un passage particulier du jeu, mais le problème devrait être réglé d’ici la sortie du titre.
Côté sonore, c’est du lourd, du très lourd, à tous les niveaux : le comédien qui double Alan Wake est très bon, les bruitages très réalistes et la bande-originale est, même si je n’ai entendu que quelques titres, vraiment à couper le souffle. Grâce à elle, je me suis très vite retrouvé happé par le titre alors qu’il y avait pourtant des personnes qui discutaient autour de moi.
Enfin, petit rappel concernant l’édition collector du jeu : la boîte comprendra, en plus du jeu, la bande-originale, des nouvelles écrites par Alan Wake, des interviews des habitants de Bright Falls, des dossiers du FBI sur cette affaire et un petit making-of. Bref, ils n’ont pas ménagé leurs efforts pour renforcer le côté réaliste et immersif de cette aventure.
Pour résumer, Oskari a décrit Alan Wake comme une « heart-pounding free-ride adventure » : on ne peut qu’espérer que ce sera effectivement le cas. Le jeu a tout pour plaire : son ambiance très travaillée, il est beau et bénéficie d’une bande-originale léchée. Ceci étant dit, il aurait, selon moi, pu gagner encore en immersion. Alan Wake est à surveiller de près, cela ne fait aucun doute. Il sera probablement l'un des jeux les plus populaires de 2010, c’est tout le mal qu’on lui souhaite. Malgré quelques petits problèmes cités plus haut, j’ai, pour ma part, été totalement conquis par ce titre. Tout ou presque a été misé sur l’immersion (sûrement le mot qui revenait le plus souvent dans les conversations), et le plaisir de jeu est là.