Les Gamopats sont une espèce rare, heureusement en voie de réapparition, que l’on peut trouver un peu partout dans les
chambres obscures de l’Hexagone, étrangement attachés par un câble de cuivre recouvert de caoutchouc à une boîte en plastique contenant des circuits imprimés du nom de Famicom ou Master System.
Ces êtres bizarres et solitaires sont, comme les autres espèces vivantes, soumis aux lois de l’évolution, chère à ce cher
Monsieur Darwin (paix à son âme), et, à l’aube du 21è siècle, sont parfois dotés de petits boîtiers de communication siglés d’une pomme leur servant à rester en contact avec leur tribu ou à
regarder les femelles humaines, avec lesquels ils sont génétiquement compatibles, dans des tenus d’Éve grâce à un réseau radio à l’échelle Mondiale appelé WiFI, ou encore Internet. Ce petit
boîtier bizarre leur permet également, grâce à un ingénieux système auriculo-filaire que les chercheurs ont nommé « écouteurs », de secouer la tête d’avant en arrière dans un mouvement
frénétique libérant leur surplus d’énergie accumulée par les heures passées dans leur canapé attaché à leur boîtier comme précédemment expliqué (le gros, pas le petit). Il semblerait que ce
phénomène soit induit par des vibrations plus ou moins régulières d’une membrane interne qui, en résonance avec le système auriculo-filaire de leur boîtier (le petit, pas le gros) produit des sons, pouvant parfois être très violents, dont le nom scientifique est
« musique ». En fonction de la plage de vibration générée par ce système, selon que la fréquence soit plus ou moins aigu, ce qui n’est pas forcément grave, les Gamopats ont une façon
propre de remuer la tête, et parfois le reste du corps, qui varie en fonction des régions et des milieux dits « socio-culturels » dans lesquels ces individus évoluent (Ou plutôt
n’évolue pas. Ou peu). Lorsque le Gamopat doit se reproduire, il se connecte avec son boîtier (le petit pas le gros) au réseau précédemment cité (le « WiFI » ou « Internet »)
et tape sur le petit écran des sigles étrangement arrangés qui forment les mots « reservation
concert ». Il semblerait que ce code très étrange soit destiné à trouver un lieu bruyant dans lequel il pourra trouver des femelles dans l’espoir de se reproduire. Ainsi, il
quittera très provisoirement son boîtier (le gros, pas le petit) et, s’étant par son astucieuse opération affranchi d’un passage à la billetterie, rejoindra ses congénères pour une nuit dite « de folie » durant laquelle il déploiera des trésors d’ingéniosité pour ramener une femelle dans
son antre sombre et odorante (ah moins que la maman Gamopat, très au fait de la difficulté de retenir les femelles avec des chaussettes sales qui traînent, n’ai préalablement procéder à un rituel
très pénible appelé « ménage »).
Dans tout les cas, le Gamopat, fidèle à son espèce et guidé par des instincts ancestraux, se réveillera « la tête dans les fesses » (oui, mais de qui ?), position très délicate et
peu confortable, avant de s’attacher à nouveau pour la journée à ses boîtiers (le petit et le gros).