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Janvier 1985, il y a 30 ans, voilà à quoi ressemblait le test d'un jeu dans le célèbre Hebdogiciel :

Aucune image du jeu, le support n'est même pas cité (il faut le deviner sur la jaquette !), un test à la bourre et pour le moins sommaire (moins que ceux de Tilt malgré tout !) où notre testeur fou ne parle jamais de l'aspect technique pour se concentrer sur la difficulté extrême du jeu... avouant même n'avoir jamais passé le 2ème tableau ! Quand même pas doué le testeur ;) C'était Hebdogiciel, un peu à la ramasse, mais tellement culte !

Manic Miner c'est, avec Jet Set Willy, l'incarnation du jeu de plateforme "au pixel près" de la micro 8bit. Des jeux très difficiles où il faut éviter/passer des obstacles de manière très précise sans toucher aucun pixel "ennemi". Pourquoi des jeux si difficiles ? Car avec des programmes de 30 à 40ko, donc souvent très courts, il fallait tenir en haleine le joueur pour qu'il ne voit pas la fin dès le premier jour. Des jeux d'action de type occidental finalement rébarbatifs qui expliquent aussi pourquoi les consoles et les jeux japonais vont vite reprendre le dessus.

Comment ? Vous n'avez pas de barbe et ne connaissez pas Manic Miner !? Admirez :

Comme vous voyez, c'est pourri... mais pour ceux qui ne connaissaient pas l'arcade ou les jeux japonais, c'était bien. Manic Miner est même une référence à l'époque. Et pourtant on est à des années lumière de la qualité d'un Mario Bros de 1983... ou de Super Mario Bros sorti la même année que ce test au Japon !!! La micro 8bit et les jeux occidentaux ne pourront en aucun cas lutter !

Si en ce début 1985 il y a une publicité qui me fait rêver dans TILT c'est bien celle de Mandragore en dernière page du magazine culte. Whaouuu le côté épique, on a envie de plonger dans l'aventure aussitôt ! Un jeu d'une rare profondeur et aux ambitions folles pour un jeu développé en 1984 ! Bref, c'est le Donjons & Dragons français, Cocorico !

Surtout qu'en terme de jeux d'aventure en France on n'a pas vraiment de jeux de rôle façon Ultima sur nos TO7, Oric ou Amstrad, plutôt que des jeux d'aventures textuelles.... En plus celui-ci est français avec une représentation graphique assez incroyable ! Hélas je n'avais pas le bon ordinateur à ce moment là pour le faire tourner.

Une publicité cependant hélas ridiculisée par le sous-titre du bas : "Grand Prix Arcade"... Car oui ce jeu décrochera en 1984 le grand prix du meilleur jeu d'arcade par le Ministère de la Culture... Un Ministère au top de sa forme qui semble totalement maitriser le sujet... pour un gouvernement lui aussi au top qui choisira le TO7 pour équiper les écoles... Bref rien n'a changé au sommet de l'état en 30 ans.

Il y a des domaines où on a l'impression que rien n'a bougé en 30 ans, comme dans la robotique domestique.... Fin 1984 on est persuadé que dans 10 ans tout le monde aura un robot (comme on possède un presse-purée) à la maison qui sert le café, fait le ménage et sort le chien. Et les spécialistes ont sont même sûrs : les consoles de jeux et ordinateurs vont disparaitre... remplacés par les robots !

Deux ans plus tard plus personne n'en parlera... ni même Tilt... et 30 ans après nous en sommes toujours à nos robots Seb et Moulinex ;)

FIn 1984 Hebdogiciel est l'un des premiers à comprendre que l'Amstrad CPC, cet ordinateur rosbeef totalement inconnu, est "dangereux"... entendez par là qu'il risque de bouleverser le paysage informatique français lié jusque là à Thomson et Oric !

Et de conclure que vous pouvez jeter votre ordinateur actuel à la poubelle pour acheter celui ci ! Tout en précisant que Hebdogiciel n'est pas lié comme les autres canards à des partenaires publicitaires...

Toujours est-il qu'ils ont vu très juste.

Dans le grand bordel des ordinateurs des années 80, il y a eu l'Elan... heu pardon le Flan... heu non l'Enterprise (The final frontier ?)... ah non finalement le Lansay 64... Et SVM fête avec humour les 1 an de la machine qui n'est toujours pas sortie !

Cet ordinateur 8bit, fabuleux sur le papier, sortira finalement dans la discrétion la plus totale en 1985... à un prix trop élevé.... L'année suivante Enterprise Computer fermera ses portes... comme 99% des firmes micro 8bit. Bref, c'était du flan.

Summer Games sur Commodore 64, fin 1984 on peut considérer que c'est le plus jeu jamais sorti sur micro-ordinateur (et consoles comprises) ! Et Micro 7 est dithyrambique : "fait date dans l'histoire du jeu vidéo", "une nouvelle étape dans l'histoire du jeu vidéo".

Habitués que nous étions aux graphismes dépouillés et aux fonds d'écran noirs, il faut dire que les graphismes de ce jeu de sport multi-épreuves nous détachaient la mâchoire, et vous rêvions tous de posséder un Commodore 64 pour faire comme Carl Lewis !

Fin 1984 l'Amstrad CPC est sorti en France... dans l'indifférence la plus totale... Les magazines micro ne parlent que de Thomson, de Oric, du Spectrum et du QL de Sinclair, du fameux Commodore 64, du fameux standard MSX... mais pas de Amstrad, nouveau venu, et marque totalement inconnue en France.

Seule la pub permet à Amstrad de se faire remarquer... de la publicité agressive qui vous fait découvrir au premier coup d'oeil le prix étonnant de ce combo ordinateur/lecteur K7/écran ! Mais personne ne croit au succès de la machine... le prix est trop beau pour que cette firme soit crédible...

Deux ans plus tard les dizaines de fabricants sur le marché se seront quasiment tous cassés la gueule, et l'Amstrad CPC deviendra l'ordinateur le plus vendu et le plus célèbre en France jusqu'au début des années 90 ! Et durant tout ce temps les consoles de jeux auront été considérées comme un vestige du passé en France...

Novembre 1984, TILT fait le point sur toutes les consoles et micro disponibles sur le marché, sans oublié le fum... fameux hybride ADAM dédié à la console Colecovision ! Ce qui restera à jamais le module d'extension le plus fou pour une console de jeu : ordinateur avec clavier, lecteur de K7 digitale et... imprimante matricielle ! Du grand n'importe absolu qui précipitera encore la chute de la console.

Sans compter que le matériel n'était pas fiable du tout, que le prix était affolant : 9900 FF l'ordinateur seul... + la console et c'était 3 SMICS qu'il vous fallait débourser pour vous payer cette "merveille" (soit plus de 3000€ rapporté à aujourd'hui !!!).

Tout cela pour pour une machine qui sera abandonnée quelques semaines plus tard ! Et oui, ça se passait comme ça au début des années 80 ! Et lire TILT était un jeu très dangereux.

Ca me fait bien rire les montres ordinateurs connectées qui déboulent sur le marché et qui font fantasmer les geeks boutonneux... Alors que l'Apple Watch n'arrivera qu'en 2015, il y a 30 ans les montres ordinateurs existaient déjà ! TILT nous présente ainsi en novembre 1984 la Seiko UC2000 !

MAJ : Oui UC2000, et non VC2000 comme le disait TILT ! (Merci Grostonton pour l'info)

2 ko de mémoire, 80 messages en mémoire, connectable à un micro-ordinateur, mini-clavier... c'est bien plus science-fiction et sexy, façon Cosmos 1999 ou Star Trek, que les daubes actuelles !

Il y a 30 ans Hebdogiciel fait dans la provocation (comme toujours) en annonçant une épidémie de peste jaune !

Que veulent-ils dire par là ? Tout simplement que le standard MSX s'apprête à nous envahir en masse !

Mais ils ont quand même quelques doutes à l'Hebdoooo :

Et effectivement tout ne va pas se passer comme prévu... L'occasion de lire ou relire le superbe dossier de notre patient Ericb59 sur l'histoire du standard MSX :
http://gamopat.com/article-msx-la-genese-118527639.html

Sega et les planètes, ça a toujours été une grande histoire d’amour ! En effet, l’ancien fabricant de consoles de jeux vidéo s’amusait à donner des noms de planètes à ses prototypes. La console résultant du projet Saturne s’est même vu nommer du nom de cette planète, 6ème du système solaire et également 6ème console de la firme à voir le jour au niveau mondial.

Pacman est un jeu très populaire. Il y aurait eu plus de 400 000 bornes distribuées à travers le monde. Mais à l’origine, le petit camembert jaune s’appelait Puck-Man, nom basé sur l’onomatopée japonaise « Paku-Paku » signifiant « ouvrir et fermer la bouche ».

Les américains sont des petits rigolos, au début des années 1980, ils s’amusaient à gratter la boucle du P pour transformer le titre en FuckMan ou à taguer un F sur le P, si bien que Namco fut obligé de changer le nom de son jeu afin de rester attirant pour les jeunes dans les salles d’arcade...