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Il y a 30 ans pile poil sortait le premier numéro de ST Magazine, le premier magazine dédié à l'Atari ST en France. Un magazine assez sérieux, orienté programmation, qui m'a fait rêver. Je n'ai pas eu de ST avant 1987 mais j'achetais quand même la revue !

Et d'entrée le magazine essaye de nous faire comprendre comment le ST révolutionne l'informatique, en comparent le prix de revient de la machine à celui d'un Mac ou d'un PC... Un ST coute 8432F, contre 37260F un Mac et 40525F un IBM PC !

C'était effectivement une révolution, et quand on pense que 2 ans plus tard l'Atari ST en version améliorée (avec alim intégrée et Lecteur 720K) ne coutera plus que 2990F.... Une époque totalement dingue.

En 1985 TILT est toujours le magazine vidéoludique phare... Et un jeune aurait du mal à le comprendre aujourd'hui à la lecture des tests. Je prend pour exemple la sélection du mois avec en test phare le jeu SUMMER GAMES 2 sur Commodore 64, un jeu événement... Voici ce test bien complet :

Et oui, 5 phrases ! Et une simulation sportive présentée comme un jeu d'arcade... Incroyable, la suite de l'un des meilleurs jeux de tous les temps, encore meilleur, 6/6 en intérêt, 6/6 en graphismes, n'a le droit qu'à ces 5 phrases, surement écrites en 2 minutes ! Et c'était comme ça pour tout... Et on s'en contentait pour choisir nos jeux !

Juste pour le plaisir, et surtout le miens, une publicité de TILT datant d'exactement 30 ans, pour un jeu micro 8bit culte de Activision... mais assez méconnu : The Great American Cross Country Road Race.

Un jeu de course génial (C64 et Atari XL), le digne successeur de Enduro sur Atari 2600, où il fallait traverser les USA en bagnole. Ce jeu n'est pas resté dans l'histoire (du moins en France car pas de version Amstrad) mais ce fût un très grand jeu, après de bonnes idées comme les pannes d'essence, les radars, etc...

Je suis tellement fan que j'en ai fait un remake néo-rétro en basic sur PC en 2014 que vous trouverez ici : http://gamopat.com/page-8134772.html. Ca se passe cette fois ci en Europe avec des pilotes... très particuliers !!!! Bon attention ça ne vaut pas du tout l'original, je programme avec mes pieds !!! C'est surtout pour vous prouver que je suis fan ;)

En ces temps reculés, chaque nouvelle console avait la prétention de faire entrer l'arcade dans votre maison. Mais qu'en était-il vraiment ? Je vous propose de voir ça ensemble avec des tests plus orientés vers cette promesse. Aujourd'hui, étudions le cas de Berzerk !

Nous sommes en 3200, vous êtes le dernier survivant d'une équipe partie explorer la planète Mazeon. Votre vaisseau spatial a été détruit, et vous voila prisonnier d'un labyrinthe mortel, entouré d'autochtones mécaniques plutôt agressifs. Voila, le "scénario" est posé, maintenant place à l'action !

Car de l'action il va y en avoir ! Vous devez parcourir chaque pièce et tenter d'éliminer les robots qui la peuplent. Un contact avec un robot, un tir ou un mur, et c'est la mort violente assurée. Pour vous défendre, vous êtes bien sûr armé d'un pistolet laser. Les tirs ennemis sont destructibles, mais vous ne pouvez tirer qu'un seul rayon à la fois, ce qui peut parfois avoir de fâcheuses conséquences. L'IA des robots est heureusement très basique, ils peuvent en effet parfois se tirer l'un sur l'autre ou se jeter d'eux-mêmes sur les murs mortels. Avec un peu d'habitude, vous pourrez manoeuvrer afin de les inciter à se suicider. Un bonus vous est accordé lorsque vous parvenez à nettoyer la pièce de tous ses robots.

Selon la variante choisie, au bout d'un moment, Otto, une face hilare invincible fera son apparition et se dirigera imperturbablement vers vous. Dirigez-vous vite vers la sortie la plus proche, car même les murs ne peuvent l'arrêter. De pièce en pièce, les robots sont de plus en plus agressifs, leurs tirs plus rapides, et survivre deviendra de plus en plus difficile.

La plupart des bons jeux d'action ont un scénario et un principe qui tiennent sur la surface d'une carte micro-sd (oui, le timbre-poste, c'est hasbeen), et celui-ci ne déroge pas à la règle. Car oui, c'est un bon, un très bon jeu d'action ! Le challenge est très vite relevé, et les parties rapides s'enchainent sans s'en apercevoir.

Ce qui caractérise cette version arcade, ce sont avant tout les voix digitalisées omniprésentes. Coûteux exploit technique en 1980, elles ont marqué une génération de joueurs, tant elles ont ensuite été utilisées par divers artistes ("Goin' Berzerk" par Buckner & Garcia, Stakker Humanoid, Futurama, les Simpsons...). La version cartouche compense cela par des bruitages violents très efficaces.

Par rapport à la version Atari 2600, les personnages sont assez petits, ce qui du coup tend à rendre les pièces plus vastes. La borne propose 876 pièces différentes générées procéduralement, alors que la cartouche n'enchaine que 4 pièces différentes.
Les graphismes sont rudimentaires, ils ont donc pu être reproduit assez fidèlement sur la console. L'adaptation réussit d'ailleurs l'exploit d'afficher le joueur et jusqu'à 7 robots à l'écran sans clignotement, grâce à une gestion pointue de leurs déplacements. Ce n'est que lorsqu'Otto apparait qu'il est affiché en alternance avec le joueur. A noter que la borne est sujette aux colors clashes, détail que l'adaptation console n'a pas reproduit !

Contrairement à la cartouche, ici le joueur peut avoir deux tirs simultanés à l'écran. La gestion du tir est également différente, dans le sens où le tir ne partira que si une direction est indiquée au stick. Sur la console, le tir partira dans la dernière direction connue, ce qui aux niveaux supérieurs peut devenir pénalisant : combien de fois en effet ne tirerez-vous pas dans une mauvaise direction, pour rester ensuite sans défense tant que ce tir malencontreux n'aura pas disparu. Toujours au niveau des tirs, les robots de la borne peuvent également tirer en diagonale, chose que les robots de la cartouche sont incapables de réaliser. Par contre, quelle que soit la version, le tir diagonal du joueur est possible.

Alors, promesse tenue ?

Je serais tenté de répondre oui ! Nous avons là une excellente adaptation du jeu d'arcade, tous les ingrédients sont présents, et les 12 variantes vous permettent de moduler la difficulté du jeu. A tous mes lecteurs barbus, je conseille de jouer en variante 9, qui est celle qui se rapproche le plus de la difficulté de la borne, avec notre ami Otto présent et invincible.

La cartouche éditée en 1982 ne propose bien sûr aucune voix digitalisée. Mais si celles-ci vous manquent vraiment, Mike Mika, un malade comme on les aime a réalisé en 2002 un hack de la cartouche et y a inclus quelques voix. C'est bluffant, un excellent hack !

Graphismes et gameplay fidèles, son sommaire mais efficace à défaut de voix, difficulté exemplaire, la promesse est bien tenue !

Qualité d'adaptation : 5/6

En juillet 2015 SVM annonce la sortie du MSX 2 au Japon et ils sont sous le charme malgré le succès très relatif du MSX 1... Rétrocompatibilité, nombreux modes graphiques, incrustation vidéo, aspects professionnels, le magazine y croit à fond. Le MSX2 sera au final un flop avec l'arrivée de l'Atari ST et de l'Amiga.

Lire le dossier MSX de Gamopat :

http://gamopat.com/article-msx-la-genese-118527639.html

Juillet 1985, pour les vacances TILT vous guide dans... Dallas, l'adaptation improbable de la série culte télévisée en jeu vidéo ! On pouvait alors revivre les aventures de cet enfoiré de JR Ewing, de cette alcoolique de Sue Ellen, du gendre idéal Bobby et de ce looser de Cliff Barnes... dans un jeu d'aventure textuel sur Atari XL, C64 et Apple 2. Mais l'âge d'or du jeu d'aventure textuel touche bientôt à sa fin...

Juillet 1985, TILT annonce que le Jackintosh (l'Atari 520ST) est sorti aux USA. L'ordinateur a été présenté à Hanovre au prix extrêmement bas de 8600 F (2 SMICS !)... sans écran... Oui, en 1985 c'est un prix de folie pour un ordinateur 16bit ! TILT parle même de cadeau ! Sauf que... deux ans plus tard il coutera 2990 F dans une version améliorée avec alim' intégrée, ROM intégrée et lecteur double-face ! De quoi dégouter les premiers acheteurs qui avaient vendu un rein pour acquérir la bête !

Coup de tonnerre sur le marché de la micro, en juin 1985 Amstrad passe à la vitesse supérieure et nous sort un nouveau tout en un : l'Amstrad CPC 664 avec écran couleur et lecteur de disquettes intégré, le tout pour un prix totalement dingue : 5990F... Succès garanti face aux difficultés de Oric et Sinclair, face aux ridicules micro de Thomson, face au standard MSX qui peine à s'imposer et face au prix trop élevé de la même config chez Commodore (le C64).

SVM est totalement séduit : un "matériel de professionnel" (terme ridicule.... c'était bel et bien une machine pour jouer !) aujourd'hui accessible au grand public, un prix enfin acceptable... J'ai moi même craqué en juin 1985 et me suis payé la bête (du moins en suppliant mes parents !).

Mais ça sera quand même rapidement la douche froide : quelques semaines plus tard le CPC664 est déjà abandonné au profit du CPC 6128... Certes les différences seront minimes (voire insignifiantes) car les 128ko du nouveau modèle ne seront pas vraiment exploités, mais c'était les boules quand même, d'autant que le clavier du CPC 664 s'avérera de piètre qualité face à celui, plus pro, du 6128. Le fan de la première heure se sent un peu trahi...

Quoi qu'il en soit, CPC664 ou 6128, cela restera un bel investissement, le CPC devient le roi de la micro en France, et le succès durera jusqu'au début des années 90 ! Coup de génie marketing de Amstrad avec ces ordinateurs tout en un ! Le CPC664 est aujourd'hui une machine très rare, il est difficile d'en trouver un en bon état, avec un clavier fonctionnel.

Sundog de FTL est surement l'un des plus grand jeux de l'histoire du jeu vidéo, l'open-world le plus fou du début des années 80, le jeu de rôle de science fiction le plus fantastique, pour un jeu d'une ambition jamais vue ! Et quand ça débarque dans TILT magazine en test (la référence française), c'est un jeu quelconque, résumé en une photo (celle de l'écran titre) et quelques lignes de textes ! Un test qui en fait se résume à "recopier" le synopsis du jeu ! C'était TILT... et ses faux journalistes qui devaient passer 5 minutes par test... et on aimait quand même car on avait pas grand chose d'autre :/

En 1985 nous n'avons pas l'internet, mais le fameux Minitel, fierté française. Officiellement nous voulions tous un Minitel pour acheter à La Redoute ou consulter les horaires de train mais dans la réalité nous faisions l'amour sur Minitel en espérant y croiser Brigitte Lahaie ! Le cyber-sexe avant l'heure !

A l'époque les premiers français branchés dépensent en effet des fortunes à surfer sur les "sites" cochons du 36.15... au prix de 60F de l'heure !!! Ces pages de débauche interactives font des ravages et le magazine SVM se sent obligé de faire le point ! Tu es blonde à forte poitrine ? Tu m'intéresses !

Et le journaliste de conclure que de se faire passer pour une fille fonctionnait à merveille... d'ailleurs la plupart des filles surfant sur ces forums étaient en réalité des hommes ;)

Et vous, quel était votre 36.15 préféré ? :)

En 1985 la micro 8 bit s'effondre... du moins chez ceux qui n'ont pu proposer un catalogue de jeux conséquent et de qualité. Et malgré tout certains continuent d'y croire... comme la société française et bretonne Appolo 7 qui nous propose un ordinateur improbable : le Squale ! L'ordinateur avec un aileron de requin... niveau marketing c'est recherché !

Et Tilt, naïf comme toujours, y croit aussi... conseillant même l'achat à ses lecteurs ! Au final on parle de 500 précommandes pour un ordinateur qui ne sera jamais vraiment lancé !

En avril 1985, le micro-ordinateur 16bit QL est fantastique dans TILT Magazine... Lord Sinclair a frappé très fort et crée un nouveau marché... Le basic est surpuissant... Un fantastique ordinateur... Des capacités professionnelles... Rapport qualité prix sans précédent... etc... etc... Tilt en fait des tonnes...

14 mois plus tard la machine sera abandonnée : des problèmes techniques, des ventes faibles, bouffé par L'Atari ST, et Sinclair au bord du gouffre. Tilt était un magazine génial (c'était quasi le seul magazine !) mais il ne fallait pas trop prendre pour argent comptant ce qu'ils racontaient !