36 articles avec tous les micro-ordinateurs

[MICRO 8 BIT] L'Einstein de Tatung, toi aussi deviens un génie !

Publié le par Dr Floyd

[MICRO 8 BIT] L'Einstein de Tatung, toi aussi deviens un génie !

Article MAJ le 24/11/2024

1984, overdose de micro-ordinateurs 8 bit ! Un nombre impressionnant d'ordinateurs (tous incompatibles bien sûr) sont sur le marché ! Un peu comme si aujourd'hui il y avait 40 consoles différentes en vente ! Vous imaginez ? Et on se demande alors si il faut investir dans du connu comme Oric, Atari, Apple, Commodore, Spectrum, voire du Thomson pour les patriotes... où alors se tourner vers les petits nouveaux "qui n'en veulent" avec leurs produits souvent alléchants (comme Amstrad).

Et c'est dans ce contexte que Tatung (firme de Taiwan) sort en Angleterre (de son usine de Bradford) un micro-ordinateur appelé en toute modestie le EINSTEIN. Avec l'accord de Albert ???? Il débarque durant l'été 1984 avec un moniteur monochrome ou couleur en option. Avec le Einstein vous alliez devenir un as en astrophysique ?! E=MC2 ou pas ?

[MICRO 8 BIT] L'Einstein de Tatung, toi aussi deviens un génie !

Chose qui frappe d'entrée : la machine est imposante. (comme un Apple 2). Voyons voir ce qu'il a à l'intérieur. Equipé d'un processeur Z80 à 4Mhz, de 64Ko de RAM, d'une définition de 256x192 en 16 couleurs, avec des sprites en hardware (s'il vous plait !), d'un très bon clavier, de 3 voix sur 7 octaves, il se rapproche fortement du MSX (sans être compatible). Il dispose en outre d'un lecteur de disquettes 3 pouces intégré (Hitachi), chose encore très rare à l'époque. Bref, un ordinateur quelque part entre le MSX (capacités), l'Apple 2 (forme) et l'Amstrad CPC (packaging) !

On récapipête les caractéristiques de la bête : CPU Z80A 4MHz, RAM : 64Ko, ROM : 8ko, VRAM : 16Ko,  Vidéo : Texas Instruments TMS9129, Définition graphique : 256x192 en 16 couleurs, 32 sprites, Son : 3 voix sur 7 octaves. C'est bel et bien un MSX 1-like !

Je n'ai pas d'infos par contre sur le langage basic (Xtal basic) qui hélas n'est pas intégré en ROM, ce qui est quand même un gros problème. A noter une compatibilité CP/M (comme le CPC6128), mais soyons franc : c'était totalement gadget et inutile !!!!

[MICRO 8 BIT] L'Einstein de Tatung, toi aussi deviens un génie !

AMSTRAD M'A TUER

Einstein, c'est la théorie de la relativité, pour pour cet ordinateur le succès sera très relatif ! Sur le papier cette machine a toutes les qualités pour s'imposer sur le marché vidéo-ludique, mais elle connaîtra malgré tout l'échec, comme la plupart des constructeurs. En fait le prix est trop élevé (499£ sans moniteur) pour toucher un vaste public, et puis débarque en même temps un "jeune loup" : le père Alan Sugar et sa gamme Amstrad CPC (ça vous parle ?), pur produit britannique, qui fait exploser les prix de l'informatique ! La concurrence est alors impossible. La machine va tomber dans un trou noir :(

Un Einstein complet en boite, pas facile à trouver en brocante !

Un Einstein complet en boite, pas facile à trouver en brocante !

LES JEUX

Très peu de jeux sortiront sur ce cette machine vu les faibles ventes et sa courte existence. A noter quand même Chuckie Egg, Knight Lore, le fameux Elite (simulateur de combat/commerce spatial), la série Zork de Infocom, Highway Encounter... + toute une série de jeux inconnus édités par Tatung. Mais ne rêvez pas, la qualité des jeux correspond à celle des jeux MSX 1. En aucun cas la machine aurait pu concurrencer le C64 ou l'Atari XL.

[MICRO 8 BIT] L'Einstein de Tatung, toi aussi deviens un génie ![MICRO 8 BIT] L'Einstein de Tatung, toi aussi deviens un génie !
[MICRO 8 BIT] L'Einstein de Tatung, toi aussi deviens un génie !

L'EINSTEIN 256

Dieu ne joue pas aux dés, mais Tatung si ! Ils tenteront de relancer l'affaire en 1985 avec un deuxième modèle, le Tatung Einstein 256, plus compact, avec un lecteur 3 pouces à côté du clavier façon CPC6128, et avec 256ko de RAM, dont 192Ko de VRAM ! En gros, un clone du MSX 2 cette fois-ci ! Une machine donc très impressionnante graphiquement avec son mode 512x424 pixels ! A priori la compatibilité avec l'ancien modèle est proche de 100%, mais pas totale.

Un look un peu étrange quand même, je préfère de très loin le premier modèle !

Un look un peu étrange quand même, je préfère de très loin le premier modèle !

FLOP & REFLOP

Mais c'est peine perdue.... En Europe le C64 de Commodore et l'Amstrad CPC dominent le marché, et la micro 8 bits est déjà bientôt has-been... L'avenir appartiendra bientôt à l'Amiga et à l'Atari ST.

Si si, la machine sera distribuée en France, même si on doit être peu à l'avoir vu en boutique. J'avais personnellement bien repéré cet ordinateur début 1985 chez Boulanger (pas le marchand de pain), désirant acheter un nouvel ordinateur équipé d'un lecteur de disquettes (le luxe absolu). Avec son lecteur intégré et son écran personnel j'avoue avoir été séduit aussitôt. Cependant l'absence de jeux en vente, et le prix de l'ensemble, m'ont vite fait abandonner cette idée. Je me suis donc tourné vers le moins sexy CPC664, mais à l'avenir un peu plus lisible, le CPC464 ayant déjà fait ses preuves...


Un vieux site UK dédié où vous trouverez vraiment tout sur la machine :
http://www.tatungeinstein.co.uk/

Partager cet article

[MICRO 8BIT] Le Squale... l'ordinateur qui s'est cassé les dents

Publié le par Dr Floyd

jaws.png

Article mis à jour le 10/08/2024

Le Squale Computer de Apollo 7 (une société Bretonne !), est l'un des micro 8 bits français les plus méconnus. Pas étonnant, présenté au SICOB en 1985 à 3450FF (sans écran) il y aura environ 500 commandes au total ! Et je ne sais pas combien d'ordinateurs livrés, car Appolo 7 a tout de suite abandonné. Autant dire que trouver une machine en état de fonctionnement pour votre collection relève de l'exploit !


apollo-7-computer.png

A l'époque Laurent Fabius voulait équiper les écoles d'ordinateurs, et Apollo 7, petite société "artisanale", voulait y participer, sauf que Thomson a été nationalisé et a raflé le marché. La boite a vite déposé le bilan sans avoir vraiment eu sa chance, un vrai gâchis.

Pourquoi le Squale ? Il suffit de regarder son look : blanc avec un aileron ! Un "aileron" qui sert en fait de port cartouche. Il semble assez solide et sérieux (mais peut-être un peu austère), l'alimentation étant intégrée. Alors deux choses très étranges concernant le clavier 55 touches Azerty : il n'y a pas d'accentuation, totalement incompréhensible pour un ordinateur français (qui voulait de plus équiper les écoles !). Autre aberration : les touches Delete et Reset sont voisines de la toute petite touche Return !!!!!
 On se demande comment les concepteurs peuvent laisser passer des choses pareilles...

apollo-7-clavier.png

Par contre ses caractéristiques semblent franchement très sympa : un processeur Motolora 6809 à 1Mhz (comme les Thomson ou Dragon 32/64), une mémoire imposante de 92ko, un mode graphique de 256x256 en 16 couleurs (point par point à priori), et 3 voies sonores. Je n'ai pas d'infos quant à de potentiels sprites et scrolling hardware mais cela serait étonnant.

Il est sinon équipé de 2 ports manette de type Atari, d'un port Centronics et d'un bus d'extension. Et grosse particularité : son modem intégré 1200 bauds... pour les fans de Minitel ;) Hum, il aurait peut-être fallu en faire l'économie ?

apollo-7-cartouche.jpg

Le système d'exploitation se nomme Flex 09, celui qui équipait le Goupil 3. Le basic, S basic, est proposé sur support cartouche (28Ko de libre seulement). Un basic à priori efficace et simple d'accès, avec des fonctions graphiques et une gestion de fenêtres. Par contre le manuel était semble t-il une véritable horreur : mal écrit et avec plein d'erreurs.

[MICRO 8BIT] Le Squale... l'ordinateur qui s'est cassé les dents

Niveau logiciels ou jeux vidéo, RAS, Apollo 7 avait contacté différents développeurs mais les tarifs étaient trop élevés pour une boite qui n'avait plus rien dans ses caisses. Loriciel, Sprites et Hatier (pour les éducatifs) étaient potentiellement sur le coup... mais on a vraiment rien vu ! Même pas un proto de jeu !!!!

Un des entrepreneurs a été retrouvé, il n'a pas cicatrisé le pauvre ! L'interview :
https://www.acbm.com/inedits/squale-apollo-7.html
Il confirme : 400 à 500 machines distribuées... et AUCUN logiciel !

Résumé des caractéristiques du Squale de Apollo 7
Processeur : Motorola 6809 à 1mhz
RAM : 92Ko dont 32 de VRAM
ROM : 4ko

Définition : 256x256 en 16 couleurs

Son : 3 voies sur 5 octaves + générateur bruits

Basic sur Cartouche

Sortie vidéo Peritel
2 ports manette (Atari), port Centronics, bus extension




Bref, le Squale fait parti des nombreux ordinateurs mort-nés de la grande époque de la micro 8bit. Il est arrivé de toute façon trop tard : débouler sur le marché micro 8bit en 1985, c'était perdu d'avance. Il aurait fallu proposer un produit bien fini, très costaud techniquement, avec plein de logiciels d'entrée, une mission impossible. Il n'avait franchement aucune chance face à Amstrad en France, déjà bien installé, et face aux vieux de la vieille (Atari, Commodore, Sinclair). C'est en tout cas une pièce de choix dans une collection, n'hésitez pas à venir en parler sur le forum de Gamopat si par hasard (ou chance incroyable) vous possédiez cette machine !

Le seul logiciel connu ? Une démo technique sortie 35 ans après !

Apollo 7, une petite société française qui se lance dans la micro-informatique familiale, présente une machine surprenante : le Squale. Doté de caractéristiques uniques - un Basic étonnant, un graphisme excellent, un modem incorporé -, le Squale souffre de lacunes graves, notamment du côté de la documentation et de l'environnement. Le tout laisse une forte impression d'inachevé.

SVM Mars 1985

Un challenger ? Vraiment ?

Un challenger ? Vraiment ?

Partager cet article

[MICRO 8 BIT] LE TI-99 DE TEXAS INSTRUMENTS

Publié le par Dr Floyd

MAJ du 18/12/2021

C'est en juin 1979 que Texas Instruments, entreprise d'électronique fondée en 1941 à Dallas (ton univers impitoyable !), présente le TI-99/4leur premier ordinateur familial et le premier ordinateur 16bit du marché ! Ah oui, bien avant le ST et l'Amiga ;)

ti99-photo-famille.jpg
La famille américaine moyenne épanouie grâce à l'arrivée du Ti-99 dans le foyer !?


LE TI-99/4

Un micro-ordinateur plutôt cher à son lancement : 1150$, c'est quasiment le prix de l'Apple II de Wozniak. Seul Jr Ewing pouvait se le payer ! Cher, mais équipé d'un puissant processeur 16 bit à 3Mhz doué en calculs (à leur place Sony aurait alors parlé d'ordinateur qui envoie l'homme sur Mars) mais hélas sous-exploité par le basic, le Ti-Basic (non programmé en assembleur mais en GPL) qui sera d'une leeeeeenteur affligeante ! Vraiment ballot ! 16ko de RAM seulement, mais à l'époque c'est la norme. Autre soucis : le clavier n'est pas mécanique et n'est vraiment pas de bonne qualité. Gênant pour un produit assez cher. Point positif : la présence d'un port cartouche. Bon c'est un galop d'essai...

 


Ca fait vraiment cheap pour un ordinateur aussi cher !


LE TI-99/4A

Car deux ans plus tard son petit frère, Bobby, arrive : Le TI-99/4A. Il sort en juin 1981 pour 525$, un prix déjà un peu plus sexy, cette fois ci abordable pour les loosers genre Cliff Barnes. Le 'A' faisant référence au nouveau processeur graphique (puce TMS9918A) qui gère le mode bitmap, et un clavier mécanique de qualité. De quoi emballer Pamela. Toujours 16ko par contre, ca devient un peu léger pour l'avenir (on sait que le Commodore 64 sortira fin 82 avec 64ko de RAM).



Bien plus classe avec un clavier mécanique !



L'écran d'accueil du TI99/4A... Original !


Le basic, légèrement amélioré, facile d'accès, reste cependant honteusement limité et toujours très lent, et n'exploitant pas les nouvelles capacités graphiques ! Quelle erreur ! Corrigée en partie : il faudra acheter la cartouche Basic Etendu pour pouvoir faire des choses intéressantes comme du dessin et des sprites. Et là c'est le panard : 32 sprites avec des capacités "magnify" pour zoomer leur affichage. Le basic gère même désormais le module de synthèse vocal. On peut alors obtenir des résultats spectaculaires qu'aucun basic concurrent ne peut égaler 'à part peut être le C64/128, mais très chiants à programmer). Mais cette cartouche coutera bien trop cher.

A noter aussi un port manette pour brancher 2 manettes de jeux spécifiques (non compatible Atari) proposant une prise en main et une précision catastrophiques. Même Benjamin Griveaux n'aurait pas réussi à les manipuler sans avoir des crampes à la main. j'en chiais tellement avec le jeu Parsec que je préférais presque y jouer au clavier !

Pire que les manettes de l'Atari 2600 ?

Pire que les manettes de l'Atari 2600 ?

CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU TI99/4A
- Microprocesseur 16 bits cadencé à 3,3 MHz (le TMS9900),
- 26Ko de ROM, basic intégré,
- 16Ko de RAM,
- Résolution texte : 32x24 caractères,
- Définition graphique de 256x192 en 16 couleurs,
- Clavier mécanique,
- entrée cartouche,
- un port manette (non compatible ATARI)

16 bit ! Bordel à sprites ! C'est très très impressionnant à l'époque sur le papier. Mais hélas c'est un vrai-faux 16bit. Mandrake, membre de Gamopat, et spécialiste du Ti-99, nous explique pourquoi :

"La carte mère a été optimisé pour le processeur TMS9985 mais suite a des soucis techniques, le microprocesseur fût remplacé par un TMS9900 sur une carte mère non adapté pour celui-ci donc traitement sur 16 bits, mais adressage de la DRAM sur 8 bits, on passe d'une autoroute 4 voies à deux voies. Avec un TMS9985 le TI-99/4A serait certainement à l'époque la référence en micro-ordinateur."

La boiboite !

La boiboite !

Donc ce processeur n'apportera en fait aucun réel avantage à l'utilisateur lambda par rapport aux autres ordinateurs 8 bit de l'époque : les jeux commercialisés par Texas Instruments étaient souvent sommaires, et ceux des éditeurs tiers pas forcement meilleurs que sur les ordinateurs concurrents.



Bill Cosby, superstar à l'époque, fera la pub du Ti99 aux USA



LA GUERRE TI-99 Vs Vic 20

En août 82 la bagarre commerciale fait rage aux USA avec le très "cheap"  Vic 20 de Commodore. Il devient alors possible d'avoir un Ti-99/4A pour 200$ : les ventes explosent ! le Ti99 devient leader des ordinateurs à la maison. Mais a quel prix ? Ce n'était plus rentable face à un Vic 20 qui fini par passer à 125$ puis... 99 $ !!! Le patron de Commodore, Jack Tramiel, est un pervers et veut voir ses concurrents s'effondrer ! S'en est suivi en plus un problème de fabrication...

Et là c'est le drame. La firme renonce et la production s'arrêtera en décembre 1983 un peu à la surprise générale ! Texas Instruments s'en retournera au monde professionnel et aux calculatrices.
Commodore a gagné la guerre, et peut conquérir tranquillement les USA, puis le monde, avec le remplaçant du Vic 20 : le Commodore 64.

L'ordinateur sera bradé en France aux alentours de 1200 francs, c'est là que les ventes vont décoller sur notre territoire, sur une courte période, une fois que tout est fini ! 83 000 machine auraient été vendues chez les fromages qui puent. Et je fais parti de ces "heureux" acheteurs, quelques semaines avant l'abandon... Certes totalement dégouté, mais heureux quand même d'avoir pu m'initier à l'informatique dessus. Et la communauté TI-99 en France restera très active encore 2 ou 3 ans, avec par exemple de nombreux listings basic publiés dans le fameux canard Hebdogiciel, et des jeux et accessoires trouvables par achat-correspondance pendant encore quelques années.


Incroyable : un Ti99 pour 110 £ !


Au final cet ordinateur n'a pas trop marqué les esprits du grand public en France et reste assez méconnu des rétrogamers en culotte courte : peu de logiciels de jeux et disparu avant la grande vague vidéoludique micro de 1983-1985 (Commodore 64, Spectrum, Oric, Amstrad CPC...). Par contre le Ti99/4A reste culte pour les vieux barbus de plus de 50 balais, et pour les familles américaines car il existait de nombreux jeux éducatifs sur cartouches (c'est un peu leur TO7).
 


LES MODULES D'EXTENSION


Il existait même un synthétiseur vocal, le Speech Synthesizer, à brancher sur le port d'extension avec un vocabulaire de 373 mots (en anglais). Le gadget ultra classe et ultre performant ! De nombreux jeux éducatifs utiliseront ce module, ainsi que quelques jeux dont Parsec. Le basic étendu l'exploite également.

Etaient disponibles également à des prix de ouf un lecteur de disquette, une extension mémoire, etc.... mais là il fallait gagner au loto pour se les payer !



Le Ti99 au complet : "ca arrache" quand même !


Fin 1985, le TI99 a disparu depuis bien longtemps mais certains magasins continuent à proposer du matériel "au rabais"...  Qui veut une unité disquette 360K au prix de 6500 F ?! LOL




LES JEUX 

L'essentiel de la logithèque est sur cartouches. Le Ti99 proposait des horreurs, mais également de très bons jeux, à tel point qu'on avait l'impression de deux générations de jeux sur le même ordinateur ! Parsec est certainement le plus connu et le plus célèbre des jeux produit par TI, c'est un excellent shoot'em up à scrolling horizontal. > voir mon test. A noter une assez bonne adaptation "maison" de Space Invaders avec TI Invaders. Mais globalement les jeux en interne ne volent pas bien haut :/

Du coté des éditeurs tiers des classiques de Parker Brothers et Imagic seront adaptés comme Popeye, Super Demon Attack ou Micro Surgeon. Quelques rares adaptations par Atari ou Sega également comme Dig Dug ou Buck Rogers Planet of Doom. Des jeux très difficiles à trouver en France. L'adaptation arcade de Donkey Kong est très réussie, un jeu sublime ! Il y avait donc de quoi s'amuser mais pas facile de trouver les cartouches en France.

Mon conseil : Parsec, Popeye, Donkey Kong.


Parsec de Texas Instruments (1981), le jeu référence !


Une fabuleuse version de Donkey Kong proche de l'arcade !


L'excellent Popeye de Parker


Tutankham de Parker


TI Invaders de Texas Instruments



Dig Dug de AtariSoft


Wing War de Imagic, avec des graphismes plus élaborés (existe aussi sur Colecovision)


Le TOP des jeux TI99 sur le forum de Gamopat :
https://www.gamopat-forum.com/t88948-top-ti-99-4-a


LE TI 99/4B ou /5 ?
Avant l'abandon de la gamme, je savais qu'un Ti99/8 était prévu (voir ci dessous) mais je ne savais pas qu'un modèle intermédiaire était aussi prévu, le modèle 4B ou 5. Un modèle à la fabrication moins couteuse, qui devait intégrer un mode 10Mhz (!!!), la synthèse vocale intégrée (je crois), un nouveau contrôleur, et plus de mémoire (32Ko voire 48). Le choix entre basic simple ou étendu n'avait semble t-il pas été tranché. Il devait contrer l'arrivée du C64. Et je pense qu'il aurait réussi. Il y aurait eu 5 proto de cette machine.


LE TI 99/8
Voici le prototype ultime de la gamme : le Ti99/8. Celui ci devait être équipé de 64Ko de RAM, avec le synthétiseur vocal intégré, le basic étendu en ROM + un langage Pascal, le processeur cadencé à 10Mhz (tout en restant compatible 99/4A) et un nouveau clavier. Une véritable bombe qui aurait pu en faire le meilleur micro du marché (jusqu'à la fin), largement devant le C64. Hélas cette machine de rêve ne verra jamais le jour. Bordel !

ti99-8.gif


L'écran d'accueil (basic étendu, pascal ou gestion des Mhz) :














> Un article US lié à ce proto

Bill Cosby aimait vraiment bien le Ti99 ?! Avant de mal finir...

Bill Cosby aimait vraiment bien le Ti99 ?! Avant de mal finir...

ACHAT UTILE OU PAS POUR UN RETROGAMER/COLLECTIONNEUR ?
Pour un retrogamer, non, si vous voulez gouter aux joies de la micro 8bit en cartouches mieux vaut investir dans un Atari 800XL (plus de jeux, de meilleure qualité) ou un MSX (pour les jeux Japonais). Trop peu d'exclu, sauf à vouloir jouer à tout prix à Parsec ! Pour un collectionneur, oui achat obligatoire, car c'est une pièce maitresse des années 81-83.

VALEUR SUR LE MARCHE DE L'OCCASION ?
Le Ti-99 a bien "circulé" assez bien en France, il est encore assez facile d'en trouver un sur Ebay, LeBonCoin ou Gamopat. En 2015, 30€ était un bon prix pour l'unité centrale seule, ou 50€ pour l'ordinateur complet en boite. En 2021 il faut hélas compter une centaine d'Euros. Beaucoup de jeux cartouche sont trouvables à prix très bas (moins de 10€), mais ce sont en général les daubes ! Les grands jeux sont rares et très côtés. Allez voir sur le marché US pour trouver plus facilement ces jeux.

Partager cet article

[MICRO 8 BIT] L'ENTERPRISE 64 (ou ELAN 64)

Publié le par Dr Floyd

enterprise-64.jpg

L'Enterprise 64 est un micro-ordinateur assez rare de l'époque 8 bits distribué par Lansay. Rare mais qui a fait l'objet de tous les fantasmes à l'époque car il semblait assez prometteur, et encore aujourd'hui beaucoup ont le slip tendu en voyant cet objet en vente sur Gamopat ou Ebouse. Retour sur l'étrange histoire de cet ordinateur au bâton de joie intégré !



L
e projet lancé dès 1982 de Hong Kong connut en effet une drôle de trajectoire. Destiné à la base à concurrencé le ZX Spectrum en UK, l'ordinateur est annoncé en 1983 et devait sortir en 1984 en Europe de la loose mais ne débarquera finalement qu'en 1985 après avoir eu plusieurs noms de code : Flan (si si !), Oscar, Samurai, Lansay 64 ou encore (et plus connu) Elan 64... En fait on ne savait plus trop quel était le vrai nom de la machine ! Au final ça sera Enterprise. Des fans de Star Trek ? 


Un micro-ordinateur 8 bit... puissant ?

Tel le vaisseau spatial du Capitaine Kirk, l'Enterprise est sensé être une bête de course 8 bit : rien de spécial du côté du processeur Z80 à 4Mhz, c'est le même que sur Amstrad CPC. Par contre il est épaulé par 2 coprocesseurs graphiques et sonore. Nick pour la partie graphique et Dave pour le son et le Bank Switching.

Tout ceci devraient lui conférer des capacités vidéoludiques au dessus de la moyenne ? Moui... et non. D'ailleurs il a beaucoup d'erreurs sur le web quant aux définitions graphiques (Wikipedia nous raconte des conneries), et à l'époque les magazines (Kilt) balançaient des données totalement bidons. J'ai donc fait le point avec mon consultant TotoOnTheMoon et voici la réalité : cela va de 80x256 en 256 couleurs, 160x256 en 16 couleurs (8 couleurs au choix + 8 imposées dans une palette alternative, on parle de "bias palette"), 320x256 en 4 couleurs, jusqu'à à
 640x256 en 2 couleurs (voire 672x512 pixels en interlacé). Au final ce n'est pas exceptionnel, juste un peu supérieur au CPC sur les définitions principales. Le son propose 3 canaux + un canal bruit aux capacités qui semblent assez intéressantes.

Petite remarque supplémentaire de mon consultant :

"comme la palette est de 256 couleurs 3R3G2B, il n'y a aucun gris, toutes les teintes médianes tirent soit vers le rouge soit vers le vert"

Côté mémoire, l'ordinateur dispose de 64ko de RAM (extensible jusque 4Mo) et de 32ko de ROM intégrant l'OS (EXOS, compatible CP/M) ainsi qu'un petit éditeur de textes.

Enfin la bête dispose d'un nombre de ports important : RGB, 2 prises manettes, RS232, Imprimante Centronics, port K7, port cartouche à gauche, et un expansion port à droite !



Un basic de compétition ?

Le basic, IS-Basic, est quant à lui logé sur une cartouche, chose rare mais c'est pas plus mal, et offre de bonnes possibilités, incluant des structures (DO LOOP, WHILE, UNTIL), et des commandes graphiques importantes. Grosse particularité : il est possible de créer plusieurs programmes en même temps en mémoire, et un éditeur de lignes basic performant. Bref, du très bon ! 

Le basic c'est pour les tapettes ? Des cartouches Forth, Pascal, Assembleur, Lisp existaient ! Rares sont les industriels à l'époque qui avaient travaillé la partie ROM (OS, basic, langages en cartouche...), c'est un point fort de la machine.





Un look surprenant

Signes particuliers de la bête : quelques touches colorées façon CPC464 ! Ca lui conférant cependant un aspect "jouet"... Et bien sur le fameux joystick intégré façon Spectravideo SV318, une fausse bonne idée, car quid des touches directionnelles quand le stick est cassé !? Son look est en tout cas assez unique, On aime ou on aime pas ! La rumeur veut que Alan Sugar (PDG de Amstrad) copia le look coloré des touches pour son CPC464 (bah oui car le projet date de bien avant le CPC).


Bon, on résume ?

Microprocesseur : Z80 cadencé à 4MHz qui envoie l'homme sur Mars
Coprocesseur graphique "Nick" (mis au point par Tamer ?)
Coprocesseur Sonore 3 canaux + bruit "Dave" (mis au point du côté de chez Swann ?)
RAM : 64k ou 128k (extensible jusqu'à 3900k en théorie)
ROM : 32k + basic sur cartouche
Graphismes : de 80x256 à 672x512 entrelacé, de 2 à 256 couleurs.
Clavier mécanique
/ Joystick intégré
Ports : RGB, 2 prises manettes, RS232, Imprimante Centronics, port K7, port cartouche, expansion port.

enterprise-64-pub.jpg


Flop !

Des caractéristiques assez sympa donc (par rapport à la date d'annonce), mais une trop longue attente et un marketing timide... Face à un marché 8 bits archi-dominé par le Commodore 64, par Spectrum et Acorn en UK, ainsi que par Amstrad en France, et aussi face à l'arrivée des 16/32 bits, il y avait peu de chance pour que la sauce prenne. 80 000 machine auraient été fabriquées au total par Lansay.

Même pas peur, en 1986 Lansay tente de lancer l'Enterprise 128, la même machine avec 128k de RAM (update très à la mode à la fin de l'époque 8 bits, mais inutile en général !)... en vain. Ils avaient même imaginé concurrencer le PCW8256 de Amstrad avec le PW360. N'en jetons plus, l'aventure se terminera en juin 1986.

Les stocks seront alors écoulés en Europe de l'Est, surtout en Hongrie, où les 20 000 machines expédiées se seraient vendues assez facilement... C'est là bas qu'il faudra aller faire les vide-greniers car cet ordinateur est quasi introuvable aujourd'hui.


Si vous tombez sur cette boite en brocante, vous etes un sacré veinard !


Les jeux ?

La machine ayant fait un flop d'entrée, il est difficile de s'étendre sur le catalogue vidéoludique de la machine ! Il existe par exemple Batman ou Beach Head, de simples conversions de jeux connus sur les autres supports micro de l'époque. Je n'ai pas souvenir d'avoir lu de tests de jeux Enterprise à l'époque.

Difficile donc de juger des capacités de la bête en matière de jeux vidéo. Et d'après ce que j'ai vu sur Youtube ça semble même... inquiétant ! Avec des jeux mous du genou et tous très décevants, avec des graphismes très proche du CPC. Et je n'ai pas l'impression que le copro Nick fasse de miracle... Mais attention, on est semble t-il uniquement sur du repompage de jeux Amstrad et Spectrum.

Donc ? Machine totalement sous-exploitée ou alors du flan (jeu de mots !) et de faux espoirs provoqués par ses modes graphiques ? J'opterai hélas plutôt pour le flan. Ca ressemble beaucoup à du Amstrad CPC like !


beach-head-.png

batman.png

Il existe sinon un module d'extension qui émule le ZX Spectrum et ouvre toute la logithèque de cet ordinateur à l'Enterprise 64 ! Mais bon acheter cette machine pour émuler un 8 bit bien moins puissant, quel intérêt ?

expension-spectrum-elan64.JPG



Bref, l'Enterprise 64 est une machine qui m'aura bien fait rêver en 1984 (et pas que moi !), sur le papier on imaginait alors que c'était l'ordinateur rêvé. Mais sa sortie tardive en 1985, sa mauvaise distribution, et les prémices de la révolution 16/32bit en 1985 feront que le micro sera très très vite oublié... à peine lancé. Un flop parmi tant d'autres... On ne saura jamais vraiment quel aurait été son potentiel vidéoludique (beaucoup de doutes malgré tout). Il y a avait en tout cas de belles choses : langages puissants en cartouche, l'OS, variété des définitions graphiques... Un bel ordinateur de collection en tout cas !

Partager cet article

[MICRO 16BIT] L'ATARI ST, LE JACKINTOSH

Publié le par Dr Floyd

Si la France à connu une belle histoire d'amour avec l'Amstrad CPC, elle en a connu ensuite une autre avec encore plus de bits.. avec l'Atari ST. Retour sur l'histoire du Jackintosh !


LE JACKINTOSH


jack-tramiel.jpg
 

En Janvier 1984 Jack Tramiel, fondateur de Commodore, qui distribue la star de la micro 8bit (le Commodore 64), est remercié par son conseil d'administration. Il est notamment jugé un peu trop envahissant en nommant son fiston à un poste clef.

En Juillet de la même année, l'invraisemblable se passe : Jack passe chez l'ennemi en rachetant Atari, alors en difficulté, pour 240 millions de $. Il veut relancer la firme mythique et arrive avec son nouveau projet d'ordinateur 16/32 bits "ST". ST signifie en fait Sixteen/Thirty-Two (16/32 bits) mais c'est également les initiales d'un des fils de Jack Tramiel : Sam Tramiel ! Ils ont le melon les Tramiel !

Le but de Atari devient alors de copier le Macintosh pour beaucoup moins cher, les ordinateurs 16/32 bits et les systèmes d'exploitation graphique semblant représenter l'avenir. « The Power without the Price » sera le slogan de Atari face à Apple ! Nous ne sommes pas alors dans un esprit vidéoludique. D'ailleurs à son annonce on se demande même si ce n'est pas purement une machine "professionnelle". Ca fait un peu bizarre, car Atari reste lié aux jeux d'arcade, aux consoles et aux cartouches de jeu.

LE TRAMIEL OPERATING SYSTEM

Fini le simple affichage du basic à l'allumage de votre ordinateur, c'est la révolution de l'OS graphique comme sur le Mac. Le système d'exploitation de Atari se nommera TOS, pour Tramiel Operating System (des modestes les Tramiel je vous le confirme !). Le TOS est en fait un dérivé du GEM, système d'exploitation avec fenêtres et souris créé par Digital Research pour PC. Un OS que Apple réussit à faire interdire pour des histoires bidon de copie d'icône poubelle... A cette époque Apple et Microsoft travaillaient encore main dans la main pour éliminer la concurrence.


TOS.png
Le fameux fond vert du GEM !

A noter que les frères Tramiel rencontreront à plusieurs reprises Microsoft dans le but d'implanter éventuellement Windows dans le ST ! Je n'ose imaginer Windows à l'allumage du ST ! Just be afraid.


LES PREMIERES MACHINES

Le ST a été conçu par Shiraz Shivji et produit à partir de 1985. Il est équipé du processeur 16/32 bits MC68000 Motorola 8Mhz. Au départ la gamme se décompose en 4 modèles : le 130 ST (je crois jamais mis en vente), le 260ST, le 520 ST et le 520 ST+, en fonction de la RAM embarquée (128, 256, 512Ko ou 1 Méga). Des capacités de RAM qui font rêver à l'époque (encore dominée par les 8 bits limités à 64Ko !). Le système d'exploitation TOS n'était pas en mémoire ROM mais sur disquette (aie!). L'alimentation et le lecteur de disquette étaient en externe.


L'Atari 260ST

La machine coûte cher, environ 10 000 francs à l'époque... plusieurs SMICs ! Même si c'est beaucoup moins cher que le Mac du fou furieux Steve Jobs. Aussi l'alimentation externe + lecteur externe + OS sur disquette ne font pas très sérieux. Atari va devoir revoir sa copie si il veut s'imposer.


L'ATARI 520 STF, LA STAR

Fin 1986 Atari revoit toute sa gamme et sort le 520 STF, avec un "F" pour "Floppy". C'est toujours un 520 ST mais avec les périphériques rassemblées dans le même boîtier (lecteur de disquette et alimentation) + un système d'exploitation en ROM. Le même modelé avec 1Mo de RAM se nommera le 1040STF. Aussi les lecteurs de disquettes simple face (360 ko) seront progressivement remplacés par des doubles face (720 ko) en 1987.


atari 1040st
L'atari STF avec son moniteur


st-lecteur.png
Le lecteur 3.5 pouces intégré

A noter deux ports manettes très mal placés sous le clavier, d'autant que la souris utilise un de ces ports. Par contre gros avantage : les prises MIDI ! On se demande alors si il était indispensable de disposer de ces ports en standard, car ça n'intéressait que les musiciens ! Ca serait au final un bel avantage.


ST-MIDI.png
Les prises MIDI, une bénédiction pour les musiciens !


Malgré toutes ces améliorations, les prix chutent de manière hyper spectaculaires en une année ! Fin 1987 l'Atari 520STF ne coûte plus que 2990 F en France ! Surement le meilleur rapport qualité/prix de l'histoire de la micro-informatique ! Cet ordinateur encore considéré comme totalement inaccessible à peine 2 ans avant devient une machine grand public.

Un prix canon qui va lui assurer un très gros succès.... en France. Chez les fromages qui puent l'Atari ST rivalise alors avec la star de l'époque : l'Amstrad CPC 6128 (curieusement Amstrad ne se décidera pas à sortir de 16/32 bits). L'Atari deviendra à la fin des années 80 et début 90 l'ordinateur le plus vendu en France, même devant le gros concurrent Amiga.


UN FLOP AUX USA

Malgré un bon succès en Europe, Atari n'arrive pas à s'imposer aux USA. Atari reste là bas lié au jeu vidéo dans les esprits, et au crash de fin 1983. Et le Commodore 64 a connu un tel succès là bas qu'il concurrence encore sans problème les 16bit. Aussi ils se tourneront plutôt vers l'Amiga de Commodore. Mais les ventes d'Amiga ne sont malgré tout pas exceptionnelles, l'Américain a déjà compris à la fin des années 80 que le PC c'est l'avenir.



LA REVOLUTION 16/32 BITS

Il faut bien se replacer à l'époque. Passer d'un micro 8 bit avec 48 ou 64ko et un écran basic à l'allumage vers un puissant 16/32 bits à 8Mhz avec 8 ou 16 fois plus de mémoire, avec un OS graphique, un lecteur de disquette 720Ko, était une révolution, un choc technologique. De plus les 8 bits étaient quasiment réduits à une utilisation ludique. Avec le ST la bureautique rentre réellement dans les foyers, avec des applications sérieuses et efficaces, et aussi grâce au fameux écran monochrome de 640x400 pixels. La PAO devient accessible à tous !

A noter qu'il n'y a plus de langage basic intégré en ROM, celui fourni avec l'ordinateur sur disquette était très moyen, voire nul. Par contre sortira très rapidement le fameux GFA Basic, un basic structuré fabuleux, mélange de basic, C et assembleur, qui fera le bonheur des programmeurs !

GFA
Le GFA Basic


AMIGA C'EST GAGA

La fameuse guerre ST-Amiga ! Elle fait encore rage 35 ans après sur les forums de Gamopat, c'est dire ! Elle fut aussi bien alimentée par le magazine Micro News. L'arrivée en 1987 de l'Amiga 500 déclenche une guerre sans précédant auprès des utilisateurs. D'un côté l'Atari ST, bon marché, doué en bureautique, en musique, et finalement assez doué pour le jeu face à l'Amiga, plus cher, mais très doué pour le jeu vidéo grace à ses coprocesseurs de qualité. En France ce n'est qu'à partir de 91 que l'Amiga 500 prendra le dessus... mais l'ère 16-32bit touche de toute façon à sa fin.

Qui a gagné ? Personne. Chaque machine avait ses avantages. Perso, je préférais l'Atari ST de très loin. Pourquoi ? C'était un vrai ordinateur, simple d'utilisation, avec l'OS en ROM, capable de tout faire... face à un Amiga 500 qui certes proposait de beaux jeux, mais qui était avant tout une console à disquettes, sauf à le suréquiper en RAM et 2eme lecteur/ou disque dur. A la base l'Amiga 500 était une coquille vide, et les jeux d'arcade, certes bien plus beaux que sur ST, n'égalaient de toute façon pas ceux de la Megadrive ou de la PC Engine...voire n'égalaient pas en terme de gameplay ceux de la Nes ou de la Master System. Je me suis emmerdé sévère sur Amiga. Ceci n'engage que mon expérience personnelle.


FICHE TECHNIQUE DE l'ATARI STF

Processeur : Motorola 68000 à 8Mhz,
256ko de ROM,
512 ou 1024Ko de RAM,
320x200 16 couleurs parmi 512, 640x200 4 couleurs, 640x400 2 couleurs,
Chipset sonore Yamaha YM2149 (3 voies)
Interface graphique GEM,
Lecteur 3,5 pouces simple ou double face 

Les avantages de l'Atari STF : le GEM intégré en ROM (interface disponible dès l'allumage, énorme avantage face à l'Amiga), les applications sérieuses, les ports MIDI, les jeux révolutionnaires entre 86 et 87, le prix révolutionnaire de l'Atari 520STF en 1987, l'arrivée du GFA Basic. Un ordinateur cohérent et complet.

Les défauts : des capacités graphiques et sonores moyennes pour le jeu vidéo (mais compensées par la puissance du 68000). Les ports joystick mal placés. La souris de conception assez moyenne. Et pour moi un réel défaut : pas de basic en ROM.


L'ATARI STE

Je suis allé jusque 1991-1992 sans vous préciser que fin 1989 Atari a upgradé son STF afin de faire face au méchant Amiga 500. En effet Atari sortira le 520 STE (et 1040 STE), version améliorée du STF : son DMA amélioré, 4096 couleurs au lieu de 512 (toujours que 16 couleurs à la fois hélas), un BLITTER graphique (qui accélère l'affichage) et une mémoire vive extensible facilement (SIMM ou SIP) jusqu'à 4 Mo. C'est sympa mais hélas c'est un poil timide... et surtout : le prix ! La machine sort à plus de 3000F, soit plus cher qu'en 1987 ! Là on ne comprend pas.

On aurait aimé voir cette machine en 1988, ou alors la voir équipée d'un processeur 68000 8-16Mhz comme sur le Mega STE, ou alors d'un 68020. Mais les points noirs sont les suivants : Très peu de jeux exploiteront les nouvelles capacités de la machine (comme toujours les dév' privilégient la machine de base), et surtout elle pose des problèmes de compatibilité STF ! Franchement perso, ça m'a refroidit.

Mais Commodore ne fera pas mieux avec sa gamme bidon 500+ & 600, et son 1200 bien trop tardif.
Les PC 386 et 486 pointent le bout de leur nez au début des années 90 et ni Atari, ni Commodore, ne pourront lutter contre la standardisation du marché. L'Atari ST et l'Amiga 500 resteront comme une belle parenthèse, entre la micro 8bit folle des années 80-86 et le PC.

atari_1040_ste_with_box.jpg


LES JEUX CULTES SUR ATARI ST

Le catalogue de jeux de l'Atari ST est vaste et variée. Cet ordinateur verra naitre de nouvelles générations de jeux comme Dungeon Master, un jeu de rôle révolutionnaire tout à la souris, ou Carrier Command, le premier jeu d'envergure en 3D pleine (hyper impressionnant à sa sortie). La période 1987-1989 sera vraiment fabuleuse et je vais me focaliser dessus pour pour lister quelques jeux :

Beaucoup de jeux d'aventure point'n click qui révolutionnent le genre : King Quest, Space Quest, Leisure Suit Larry, etc... sans oublier le premier jeu parlant : Le fameux Manoir de Mortevielle !

On est obligé de parler de Kick Off qui est né sur Atari ST et deviendra un jeu de football cultissime ! Et pourtant il ne paye pas de mine avec ses sprites ridicules et de simples lignes pour décors ! Cependant son gameplay est exceptionnel et tous les coups du football sont possibles avec un seul bouton de tir !

De gros titres seront portés sur Atari ST, comme le Sundog de l'Apple 2, fabuleux jeu d'aventure SF, ou Flight Simulator 2 le célèbre simulateur de vol. Silent Service ou Leader Board sont également de beaux portages 8>16bit.

En jeux d'action citons Buggy Boy, adaptation génial du jeu d'arcade, Speedball 1 et 2, Xenon 1 et 2, les fameux Bubble Bobble & Rainbow Islands tous deux proches de la perfection.

Du côté des simulations 3D il faut citer Starglider 2, Falcon, Stunt Car Racer le fabuleux jeu de cascade/arcade... et je citerai également Elite Frontier (même il ne rentre pas dans mes critères de période, le jeu étant sorti très très tard) car c'est une référence absolue, le jeu servant souvent de benchmark sur ST ou Amiga. En matière de 3D le ST n'avait en fait rien à envier à l'Amiga, il était même un poil plus rapide.

Le problème de l'Atari ST venait des adaptations arcade de jeux à scrollings et aux animations complexes. Celui ci n'était pas trop doué dans ce domaine. Ceci rendra certaines adaptations très moyennes face à un Amiga bien plus à son aise avec ses copro. Si on était un pur fan d'arcade, il était préférable d'avoir un Amiga.


Carrier Command, il révolutionne les jeux 3D de stratégie en temps réel sur ordinateur !


Dungeon Master, le choc à sa sortie, il redéfini le jeu de rôle ! Avec une fabubeuse gestion du jeu entièrement à la souris.


Kick Off, des graphismes basic, mais un jeu de foot révolutionnaire au gameplay étonnant !


buggy-boy.gif
Buggy Boy, fabuleux jeu d'arcade !

manoir-mortevieille.png
Le manoir de Mortevieille, jeu avec synthèse vocale !

ST_Stunt_Car_Racer.png
Stunt Car Racer, la 3D semble ridicule aujourd'hui, mais à l'époque l'immersion est totale !


Space-Quest-2---Vohauls-Revenge_6.png
Space Quest II, l'un des fameux point'n click de Sierra !


LES AUTRES ORDINATEURS DE ATARI... ET LA FIN

Cet article est dédié au ST, mais parlons rapidement des autres ordinateurs de la gamme. Atari tentera de produire quelques dérivés de l'Atari ST : des ordinateurs orientés semi-pro, pro, avec le MEGA ST, le MEGA STE et le TT, mais aussi des ST portables : le Stacy et le ST book (des objets collector aujourd'hui !). Trop de modèles ? Un Atari perdu entre les ordinateurs familiaux et modèles semi-pro ? Sans trop de vision d'avenir ? Avec une famille Tramiel un peu dépassée ?

J'adore perso le Mega STE, c'est en quelque sorte l'Atari ST ultime : les capacité du STE, le boost à 16Mhz, le cache, jusque 4Mo de RAM, le disque dur, le clavier classe... Une belle pièce de collection, mais aujourd'hui difficile à trouver.

Avec la fin de la gamme ST, Atari tentera de se relancer en 1993 avec le Falcon 030, très prometteur, qui arrivera tardivement, pas vraiment terminé, et très partiellement compatible avec la gamme ST. Tout ceci est vraiment trop brouillon... il est de toute façon déjà trop tard, le PC a gagné.


Le megaST, le TT, Le Stacy


Le Falcon 030



Atari devra alors lâcher la "micro". La micro est de toute façon morte. Atari reviendra alors à ses premiers amours : les consoles de jeux (qui connaissent un gros succès avec la Megadrive et la Super Nes). En 1996, après l'échec complet de sa console Jaguar, Atari jette l'éponge. La société JTS (fabricant de disques durs) rachète la firme. En 1998 Hasbro Interactive rachète Atari à JTS. Puis Infogrames rachètera le nom Atari pour vendre ses jeux aux USA sous ce label... Ensuite j'ai lâché le suivi ! Aujourd'hui Atari ne ressemble plus à rien, si ce n'est à une petite société US qui tente de produire quelques jeux et consoles néo-rétro.


Atari aura marqué l'histoire avec Pong et ses bornes d'arcade, avec sa console de salon VCS/2600, puis avec ses ordinateurs : les fabuleux Atari 8bit en avance sur leur temps, puis enfin l'incroyable ST, le Jackintosh de 1985, qui deviendra un ordinateur "familial" très rapidement. Que de souvenirs incroyables sur cette machine, la découverte de l'OS graphique, de la souris, de jeux jamais vus (comme Dungeon Master, ou les jeux en 3D pleine), du GFA basic, des applications sérieuses qui ne sont alors plus des gadgets comme sur 8bit : traitement de texte, tableur, PAO... Un vrai ordinateur complet, le premier vrai micro-ordinateur multi-usages.


Article mis à jour le 29/12/2020

Partager cet article

[MICRO 8BIT] LA GAMME MICRO THOMSON, LE "TELE-ORDINATEUR"

Publié le par Dr Floyd

Thomson, société française spécialisée dans l'électronique (civile et militaire), décide au début des années 80 de se lancer dans la micro-informatique ! Les français passent à l'attaque ! Cocoricoooo !!! Be afraid ! L'Amérique tremble ! Apple, Atari et Commodore font dans leur slip ! Mon Dieu, faites qu'il n'arrive rien !
 

1982 : LE TELE-ORDINATEUR 7


TO7.jpg

Ainsi Thomson présente en 1982 le fameux TO7 (TO pour Télé Ordinateur, ça pète comme nom !). Il était quand même assez sympa pour l'époque à part l'affreux clavier caoutchouc et un prix de vente ridicule frôlant les 7000 francs ! Le succès sera très limité (sauf chez les bourgeois).

Le TO7 offre alors la particularité de posséder un crayon optique à pointer sur l'écran, l'intérêt était limité et cela faisait plutôt office de gadget. Sinon ses caractéristiques techniques sont assez moyennes : processeur 6809 à 1Mhz, 8Ko de RAM et pas de capacités pour le jeu vidéo.  A noter que le langage basic (Microsoft) est livré sur cartouche.

Caractéristiques principales :

Processeur : Motorola 6809 à 1Mhz
RAM : 8Ko (extensible à 32)
Graphismes : 320x200 en 8 couleurs
Texte : 40x25

Basic Microsoft en cartouche

Fin 1983, le prix du TO7 a fortement baissé : l'unité centrale ne coûte plus que 3 250 F, + 500 F pour la cartouche basic, ça commence à devenir intéressant même si il reste plus cher que les concurrents directs : l'Oric 1 et le ZX Spectrum de Chaud Lapin Sinclair.
 

L'écran d'accueil du Télé Ordinateur assez sophistiqué par rapport aux autres machines !


1984 : LE MO5, LE TO7/70

En Janvier 1984, le TO7 baisse encore de prix pour arriver à 2900 f, un prix psychologique. 
Thomson brade et prépare en fait l'arrivée de deux nouvelles machines de conception moins coûteuses : le MO5, très compact, et le TO7/70. Plus de couleurs (16), plus de RAM (32ko pour le MO5, 48ko pour le TO7/70) et un meilleur clavier. RIP le TO7.


Le MO5 : plus compact, avec un clavier gomme (qui sera remplacé par la suite par un clavier mécanique)


Le TO7/70 ici dans sa version clavier mécanique


Le MO5 à 2390 francs est prometteur, il semble fait pour concurrencer les micros UK sur le marché français, mais les capacités pour le jeu sont assez très réduites. Autre problème, il n'est pas compatible à 100% avec le TO7, les programmes devront être modifiés.

> le test du MO5 par PacMan, patient de Gamopat


 

1985 : LE PLAN INFORMATIQUE POUR TOUS

La France est à bourre en manière d'informatique et le gouvernement veut lancer l'informatique dans les écoles, ils contactèrent Steve Jobs himself. Mais cette idée est finalement repoussée : un Mac, même adapté, serait trop cher, et le dossier est trop peu avancé, ça urge, nous sommes très en retard !

L'Etat magouilleur veut surtout donner un coup de pousse à l'industrie Française... le choix du fournisseur devient alors évident ! Les PCs compatibles auraient surement été le meilleur choix, mais il coûtaient une fortune à l'époque, donc Thomson et sa gamme micro fût choisi. Une énorme erreur (avis personnel).


25 janvier 1985, Laurent Fabius annonce fièrement le plan "Informatique Pour Tous"Objectif : mettre 120 000 ordinateurs dans les écoles françaises. La maintenance et l'entretien coûtèrent vite très cher, Thomson profitant de la situation. De plus le lecteur K7 n'était pas fiable, et le lecteur de disquette coûtait très cher.

fabius.jpg
Laurent Fabius, le jeune 1er ministre aux dents longues


La surprise du Père Sugar

Du côté de l'informatique de loisir Thomson a beaucoup de mal : la percée surprise d'Amstrad en France avec le CPC de Alan Sugar au prix cassé éclipse la gamme Thomson ! L'Amstrad CPC, un ordinateur sexy, tout en un, et surtout non lié à l'éducation nationale, les ados adhèrent aussitôt ! Coup dur pour Thomson !


L'ARME ULTIME : LE TO9


Les objectifs de vente des MO5 et TO7/70 ne sont pas remplis en 1985. Tiens donc... Surprenant. Thomson tente de percer en Allemagne, plantage complet, puis dans d'autres pays... en vain. Thomson lance alors son ultime joker, l'arme ultime, le TO9 au look volontairement très pro ! Il est cependant toujours équipé du même processeur 6809 complètement dépassé. Ses avantages : son lecteur de disquettes et ses logiciels sérieux (traitement de texte, base de données....) intégrés en ROM. Le prix est à nouveau trop élevé : 8990F sans écran (c'est quasi 2500€ aujourd'hui !) et la retro-compatibilité à nouveau non parfaite. De plus coup dur : il y a des bugs en ROM sur les premiers modèles ! On ne comprend pas trop à quoi peut servir ce modèle en fait, ni professionnel, ni ludique... et trop cher pour le français moyen.


Très sérieux le TO9 ! En apparence...


1986 : RIEN NE VA PLUS !


Thomson ne sait plus quoi faire pour réussir à vendre ses ordinateurs, c'est Amstrad le nouveau boss en France avec sa gamme CPC. Ils font alors appel au Zidane du moment, Michel Platini, en sortant un MO5 édition spéciale Platini ! Une édition aujourd'hui collector pour tous les Gamopats !


Livré dans un magnifique sac de sport s'il vous plait !


Platini, qui fait semblant de comprendre...


Puis Thomson baisse le prix du TO9 : pour le même tarif l'écran est désormais intégré. 36.15 Kinenveut ? Personne.

En désespoir de cause ils lancent (enfin) deux nouveaux micro-ordinateurs "grand publics" et plus modernes : le MO6 et le TO8/TO8D. Toujours des machines semblables mais avec de meilleurs modes graphiques et plus de RAM. C'est la mode du moment, rajouter de la RAM aux micro 8bit, mais de la RAM qui n'est jamais exploitée ! 8 modes graphiques, dont un 160x200 en 16 couleurs semblable à celui de l'Amstrad. Peu de jeux exploiteront les nouvelles capacités de ces machines.


Le MO6


Le TO8, très classe

Des machines intéressantes, surtout le TO8D avec son lecteur de disquette intégré, mais qui arrivent un peu trop tard, et toujours à un prix supérieur à la concurrence. Rien à faire, Amstrad a déjà gagné la guerre vidéoludique. L'autre problème est que les 16/32 bits commencent à pointer le bout de leur nez, et que les compatibles PC "pas chers" arrivent eux aussi (surtout Amstrad, encore lui, qui présente le PC1512 à prix plancher). Les objectifs de 1986 ne sont pas remplis à nouveau. Thomson, encore impliqué dans le Plan Informatique pour Tous, ne peut pas lâcher. 
Fin 1986 la fabrication des MO6 et TO8 part en Corée. L'usine française ferme.


1987 : FIN DU REVE

En 1987 le rêve d'une "micro Thomson" est terminé. Amstrad à tout bouffé et Atari est très agressif en proposant fin 87 son 520STF à 2990 francs, un prix incroyable. Thomson se rallie alors au monde pro du PC avec les TO16 PC, PCM et XP qui sortent en septembre. Les ventes globales continuent de chuter. Thomson semble être une marque has-been.


Le TO16


1988-1989 : THOMSON LACHE TOUT


En 1988 un pseudo ordinateur portable PC2 est présenté discrètement, les ventes du TO16 sont mauvaises... Le 27 janvier 1989 Thomson abandonne l'informatique ! Un énorme gâchis surtout pour l'Education Nationale qui s'est équipé déjà à la base d'ordinateurs peu puissants et qui finalement sera trahie, se retrouvant avec un stocks d'ordinateurs dépassés et sans le moindre intérêt. Le Plan Informatique pour Tous est un énorme fiasco. Et les français sont à la bourre : ils connaissent mal le futur standard informatique : le PC.


LA LUDOTHEQUE

La gamme Thomson ce sont avant tout des logiciels éducatifs très chiants ;) La ludothèque ne laissera pas de souvenirs mémorables aux gamers, elle ne fût composée quasiment que de jeux français (avec des éditeurs préférant développer sur Amstrad) et quelques adaptations hasardeuses et difficiles de hits en provenance du C64 et autres 8 bits.

La gamme Thomson n'était pas du tout adaptée pour le jeu vidéo, le processeur graphique n'était pas assez puissant pour obtenir un bon rendu visuel : pas de sprites, personnages d'une seule couleur, scrolling quasi impossible... avec une lenteur d'affichage pénalisante. Vraiment dommage. Il n'est de ce fait pas étonnant que les machines ne soient pas parvenues à l'imposer en France face aux centaines de jeux de qualité disponibles chez la concurrence. Les gamers étaient tous sur C64, Atari XL, MSX ou Amstrad CPC.

Citons tout de même les célèbres Sapiens, Le 5e Axe et L'Aigle d'Or, tous les trois édités par Loriciels, peut-être les 3 jeux les plus connus (mais plus célèbres sur Amstrad CPC !). Il existe sinon quelques jeux exploitant les capacités des MO6/TO8, mais ils sont peu nombreux, je pense par exemple à Les Passagers du Vent, superbe jeu d'aventure.


L'Aigle d'Or


Le 5e Axe


Sapiens, un jeu de "gestion" d'homme préhistorique très original !


Asterix sur un ordinateur français, rien de plus logique !


Super Tennis


Beach Head, adapté d'un célèbre hit ! Call of Duty 20 ans avant !


Dakar 4x4, Le Dakar très à la mode à cette époque !


Enduro Racer


Le célèbre Sorcery du CPC a été adapté sur Thomson... Moins coloré certes !


Vol Solo, Adapté de Solo Flight, un bon simulateur de vol à l'époque


Yie Are Kung Fu, adapté du hit de Konami, un des rares jeux de combat à l'époque



La gamme Thomson aura malgré tout permis à beaucoup de jeunes (et de profs) de s'initier à l'informatique à l'école... par forcement dans de bonnes conditions. Et puis aussi de s'initier aux loisirs vidéoludiques à la maison, même si beaucoup ont regretté leur achat après coup en voyant Amstrad dominer le secteur.

Si vous êtes collectionneur de micro-ordinateurs, je vous conseille vivement le TO8D, très classe, et équipé d'un lecteur de disquettes. On croirait un ordinateur 16/32 bit... sans les perf' :) C'est le modèle à avoir selon moi ! Que ce serait-il passé si Amstrad n'avait pas cassé la baraque en France à partir de 1985 ? Il faudrait écrire une uchronie pour tenter d'y répondre !

Partager cet article

[MICRO 8 BIT] Les ordinateurs Acorn

Publié le par Dr Floyd

[MICRO 8 BIT] Les ordinateurs Acorn

Article de 2007 MAJ en septembre 2020

Les micro-ordinateurs Acorn sont très peu connus en France où Thomson et Amstrad détenaient l'essentiel du marché. Et pourtant de l'autre coté de la Manche, chez les Rosbeefs, ils furent très répandus, ceci grâce à l'aide de "l'Education Nationale" britannique !


En janvier 1979, la société Cambridge Processor Unit Ltd développe un micro-ordinateur, le «System 1» à base de processeur 6502, ils utilisent une nouvelle enseigne commerciale : Acorn Computer Ltd. Ils se lanceront dans l'aventure de la micro-informatique grand public l'année suivante.


Le System 1, pas du tout destiné au grand public mais à l'industrie



 

ATOM



En 1980 Acorn sort son premier micro-ordinateur destiné au grand public : l'ATOM. Il ne brille pas sa puissance : processeur 6502 à 1Mhz et 2Ko de RAM. Il se destine à l'initiation.



LE PROTON / BBC MICRO



Le Proton est plus connu sous le nom de BBC Micro car il a servi de support à la télévision britannique dans une série d'émissions sur la BBC consacrée à l'initiation à l'informatique.
 
Il sort en 1981. C'est le premier vrai succès de la marque, c'est le "best-seller", très vendu au Royaume Uni. Il existe trois modèles : A, B et B+Il est équipé d'un processeur 6502A à 1,8 Mhz, la RAM est de 16ko sur le modèle A, 32ko sur le modèle B et 64Ko sur le modèle B+.

C'est un peu le TO7 du marché anglais car il sera distribué dans les écoles anglaises entre 1983 et 1986 (le BBC représentera les 3/4 du marché scolaire). Beaucoup de jeux sont sortis sur cet ordinateur, mais quasiment uniquement que des titres anglais. Le plus célèbre d'entre eux est Elite de David Braben. Je vous conseille aussi d'essayer le très surprenant jeu Exile (Superior Software 1988), où vous jouez le rôle d'un spationaute. la physique du jeu est exceptionnelle.

CPU : 6502A à 1.79 MHz
RAM : 16Ko(A), 32Ko (B) et 64Ko (B+)
Graphismes : plein de modes dont 160*256 en 8 couleurs, 320*256 en 4 couleurs, un mode Teletext, etc...
texte : jusque 80x32
Son: 1 canal
Prix : Modèle A £299, B £399 et B+ £499


ELECTRON



En 1983 c'est l'Electron qui voit le jour, c'est la version voulue "populaire" et moins chère du BBC Micro sur lequel Acorn mise beaucoup. Il devait concurrencer le Commodore C64 et le ZX Spectrum et il avait quelques atouts pour réussir.

Acorn communiquera beaucoup autour de cette machine mais la production ne pourra pas suivre. Toute la publicité télévisée faite par Acorn profitera en fait à la concurrence, car devant le manque de machine les anglais se tourneront plutôt vers Commodore et Sinclair.

Il existe malgré tout pas mal de jeux vidéo pour cet ordinateur, mais quasiment que des hits anglais des années 83-86.

CPU : 6502A à 1 ou 2Mhz selon les accès ROM/RAM
RAM : 32Ko
ROM : 32Ko

Graphismes : plein de modes, mais avec des restrictions : 160x256 en 4/16 couleurs, 320x256 en 2/4 couleurs, 640x256 en 2 couleurs
Texte : 20 x 32 en 16 couleurs jusque 80x32 en 2 couleurs 
Son : 3 canaux sur 6 octaves


En 1985 Acorn est en difficulté : le marché de la micro informatique 8 bit s'écroule. Olivetti rentre alors dans le capital à 80% pour sauver la boite.



BBC MASTER



Acorn lance en 1986 le BBC Master 128 : 128 Ko de RAM en standard, un processeur rapide 65C102, tout en gardant une bonne rétro-compatibilité avec l'ancienne gamme. C'est à nouveau un ordinateur qui sera bien répandu dans les écoles Rosbeef jusqu'en 1989.

CPU : 65C102 à 2 MHz
RAM : 128 Ko 
Mémoire Vidéo : 20 Ko
Graphismes : à nouveau plein de modes : 
160x256 en 8 couleurs (16 en considérant le doublage des couleurs via un clignotement), 320x256 en 4 couleurs, 640x256 en 2 couleurs, Teletext....
Texte : jusque 80 x 32
Son : 3 canaux sur 6 octaves

C'est un petit chef d'oeuvre de la micro 8bit. Petit, si on veut, car l'ordinateur est imposant par la taille (47cm x 35) ! Totalement méconnu chez nous, d'autant que quasi aucun jeu n'en tire parti à l'époque. Processeur très rapide, langage Basic exceptionnel (très très rapide, moderne, et complet), clavier génial, conception géniale (le capot s'ouvre facilement et on peut y insérer des tas de ROM ou des coprocesseurs divers et variés comme un Z80), port 2 cartouches et plein de ports d'extensions...

Il y a vraiment de quoi s'amuser, et encore plus en 2020 car ces dernières années des homebrew dédiés à la machine sont sortis : adaptations de jeux d'arcade, et très bons jeux comme l'adaptation de Prince of Persia, très réussie ! Aussi il existe des "megademo" très sympa ! Et la plupart des jeux BBC Model B tournent sur dessus. Aussi des extensions improbables sont sorties : circuit video 16 couleurs, cartes Rasp Pi pour rendre la machine hyper rapide et pour simuler par exemple un PC, un ZX Spectrum, un Amstrad.... Visitez le forum UK Stardot pour en savoir plus. Un ordinateur coup de coeur pour moi, j'adore cette machine ! C'est un vrai ordinateur, et non simplement une machine à jouer.


Il existe également un modele Compact (plus petit), un modèle Master 512 avec 512Ko de RAM et un processeur 80186 le rendant compatible PC sous MS-DOS. Également un modèle BBC Master Turbo avec bi-processeur. Là on est dans les raretés !


ARCHIMEDES
On s'éloigne du sujet, car on passe dans une gamme 32bit, mais je vous en parle rapidement.




Sorti en 1987 l'Archimede est le micro-ordinateur le plus puissant de l'époque. Il est équipé d'un processeur ARM (Acorn RISC Machine). C'est le premier ordinateur "familial" basé sur le RISC (Reduced instruction Set Computer). L'OS est assez révolutionnaire, le RISC-OS a plusieurs années d'avance sur les OS de la gamme ST et Amiga ! C'est Windows 95 des années avant.... et en mieux !

Il coûte hélas trop cher à l'époque, et Acorn n'a pas assez de volonté de s'imposer en dehors de ses frontières. L'Atari ST et l'Amiga 500 sont bon marché et disposent d'une bonne logithèque. De plus le PC commence à débarquer partout. Il sera reconnu une fois de plus dans le milieu de l'éducation au Royaume Uni. Avec le modèle A3010 Acorn tentera en 1992 d'attaquer le secteur vidéoludique (ST/Amiga) mais c'est trop tard.

Si vous voulez jouer, on compte environ 200 jeux commerciaux à l'époque dont des classiques de l'Atari ST/Amiga (Elite, Speedball 2, Dune 2, Lemmings, Zool, Cannon Fodder, etc...) et quelques jeux dédiés assez impressionnants (comme Star Fighter 3000). Attention seul le modele A3010 dispose de ports manettes (au format ATARI).


La gamme est très étendue : série 300 et 400 en 1987, série 3000 en 1989, le 4000 en format desktop, le A4, un modèle portable, etc...

Caracteristiques de l'Archimedes 3000 :
CPU : Advanced Risc Machine ARM 2 à 8 MHz
Coprocesseurs : MEMC (mémoire), VIDC (vidéo/son) et IOC (I/O)
RAM : 1024 Ko (extensible à 8 Mo)
ROM : 512 Ko
Graphismes : différents modes dont 640 x 512 / 256 couleurs parmi 4096 
Texte : 132 x 32 maximum
Sauvegarde : Floppy 3.5' 800 Ko
Systeme : Risc-OS
Prix : £650


LE RiscPC sera à partir de 1994 la dernière gamme d'ordinateurs Acorn, il utilise le même OS que l'Archimedes. Malgré ses qualité il ne peut faire face à la déferlante PC. Le groupe Acorn disparaît en 1999.

Si vous devez posséder un micro Acorn 8bit je vous conseille vivement le Master 128 (avec un système de clef USB pour vous faciliter la vie). Il vous en coutera autour de 200-300£ selon les configurations. Quant à l'Archimedes le modèle le plus sympa reste le 3010 (look ST/Amiga, et dédié au vidéo-ludique), il est encore assez facilement trouvable en UK, mais il faut mettre le prix (400£ je pense).

Un site sympa pour trouver du matos à connecter sur vos micro Acorn comme un Gotek ou une carte accélératrice :
http://www.retroclinic.com/

Partager cet article

The C64, l'illusion parfaite !

Publié le par Dr Floyd

J'ai craqué, j'ai acheté le TheC64 il y a quelques jours... malgré ses 119 boules. Mais il faut avouer qu'il était très attirant le bougre... Voici mon premier retour après quelques heures de "manipulations" diverses !

Déballage
La boite ressemble vraiment à celle de l'époque (l'habillage et la taille) et à l'intérieur on trouve l'ordinateur, une manette, une prise secteur, un câble HDMI et une petite notice. Dommage qu'il n'y est pas de vrai manuel pour expliquer le basic... mais bon on trouvera tous les guides sur le site officiel (et même ailleurs !).

The C64, l'illusion parfaite !

L'ordinateur
L'illusion est franchement parfaite ! Quiconque ne connaîtrait pas l'existence du The64 penserait que c'est le vrai C64 qui est posé sur votre bureau : la coque, les couleurs, la taille, le clavier, l'illusion est franchement parfaite ! Il faut alors regarder de près pour voir que c'est une imitation, sur les côtés : 4 prises USB, une prise HDMI nous font comprendre qu'i ne date pas de 1982 ;) Aussi le terme "Commodore" qui n'est pas pas indiqué, et le poids, plus léger, sont aussi des indications. Mais franchement, c'est impressionnant. Seul regret : l'absence du port cartouche... Mais on comprend bien sur... compliqué et coûteux, d'autant que les ports USB vont faire l'affaire (on va y revenir), et que peu d'entre nous disposent en stock de jeux C64 cartouche... ils sont rares et coûteux à récupérer.

Boot !
A l'allumage il sera possible de choisir (dans les options) entre le carrousel de jeux (façon Nes ou Snes Mini) et le basic Commodore. Quand vous bootez sur le basic l'illusion est assez incroyable pour celui qui a goûté à la micro 8bit au début des années 80. Dommage que juste avant apparaisse le Logo du fabricant (mais je chipote).

Le Basic c'est fantastique ?
Rien à dire, c'est le basic du C64... un peu tordu... très tordu même... pas vraiment une référence à l'époque, il faut donc vraiment plonger dedans pour le maîtriser. Vous pourrez même sauvegarder votre programme ! Bon n'espérez pas faire de miracles en basic... A noter qu'il sera possible de passer au Simon Basic (plus sexy), au Forth, ou autres via le port USB (oui oui on va y revenir).

The C64, l'illusion parfaite !

Gros point fort : le clavier !
C'est vraiment la touche finale qui transforme le TheC64 en réel ordinateur ! Le clavier est vraiment super agréable, je n'ai pas comparé avec le vrai, mais dans mon souvenir c'est quasi pareil. Ca fait vraiment drôle de taper du code basic avec.. ou de saisir des infos dans un jeu (comme dans un jeu d'aventure textuel !).

Le Carrousel
Très bien foutu et simple à parcourir. 64 jeux sont intégrés, dont de bons classiques poilus. Ils se lancent rapidement et ne présentent aucun bug. Il manque quand même d'énoooormes classiques et chef d'oeuvres mais on va y revenir je vous dit !!!!!! Pfffffff

The C64, l'illusion parfaite !

Les options
Mode Euro ou US (choisirez Euro ou sinon beaucoup de jeux vont déconner visuellement !), mode pixel pecfect, 4/3 CRT... Option de mise à jour du système via clé USB... Simple, efficace.

Pour les grands malades
Le mode Vic 20 ! C'est le cadeaux bonux... Vous allez pouvoir programmer en basic Vic 20 ou jouer aux jeux Vic 20... Là on s'adresse quand même aux grands grands malades... et quasi plus de 50 ans... Comment ? C'est quoi le Vic 20 ? Bon... Ecoute, bah réviser tes classiques p'tit con !

The C64, l'illusion parfaite !

La manette pourrie
C'est le point faible de theC64... Elle est désagréable a tenir en main et les directions sont merdiques... Elle est cependant indispensable pas seulement pour jouer mais aussi pour naviguer dans les menus. Cependant un pad USB peut faire l'affaire ! Il faut juste choisir le bon qui puisse gérer les 4 boutons menu. Un membre de Gamopat m'a dit que la Buffalo Classic Snes est compatible et agréable. Il est cependant coûteux. Selon un autre membre du fofo Le pad Snes Innext ferait aussi l'affaire, et il est très bon marché.

Perso j'ai réussi à jouer avec un Pad USB a deux boutons (payé 5 balles) branché sur le port USB n°2, tout en laissant la manette d'origine connectée pour naviguer dans les menus... sauf que le tir correspondait au bouton SELECT, chiant... A creuser donc. Je pense investir dans le Innext.

The C64, l'illusion parfaite !

La gestion des jeux via USB
Voilà, on y arrive. C'est le gros point fort de theC64 (avec le clavier). Insérez une clé USB et celle ci apparaît à l'écran, il suffit alors de la parcourir pour charger les ROMs de votre choix ! Là tout dépendra de la "qualité" et du format de ces ROMs... Pour l'instant 95% des jeux que j'ai testé sur USB fonctionnent parfaitement (rhaaaaa Stunt Car Racer !!!!! Commando !!!! Buggy Boy !!!! Great Giana Sisters !)... J'ai eu des problèmes avec la gestion des manettes sur quelques rares jeux (à étudier)... et des problèmes sur les jeux complexes à chargement en cours de jeu (comme Ultima 5).. Mais il y a de solutions, des ROMs adaptées, je n'ai pas encore eu le temps de creuser. Allez faire un tour sur le forum officiel pour être guidé.

Le catalogue de jeux C64 est immense, il est même INCROYABLE, j'ai cru lire quelque part qu'il existe 15 000 jeux... et il en sort ENCORE des dizaines chaque année... Comme en 2019 : L'Abbaye des Morts, jeu de l'année sur C64 !

The C64, l'illusion parfaite !

Sélectionner les bons jeux à mettre sur votre clé devient alors un "sport"... il y a des différences incroyables entre les jeux totalement bâclés (comme 1942 au hasard, désolé c'est lui qui prend) et les jeux bossés (R-Type, Salamender...). Les meilleurs jeux d'action n'ont parfois rien à envier à l'Atari ST ou à l'Amiga en terme de fun (je pense à Great Giana Sisters au hasard, quasi identique à la version Amiga).

A priori il est possible de mettre vos jeux dans le carrousel, je n'ai pas encore creusé la question.... Mais je compte le faire pour mes petits chouchous ! Un outil semble même être en développement pour créer votre carrousel sur PC directement (puis installation sur clé USB).

Conclusion
C'est la première fois que je suis séduit par un revival de micro 8bit ! Le combo : reproduction fidèle + basic + clavier + clé USB remplaçant le lecteur de disquettes fait merveille !!!!  Bref, plus vraiment de raison de ressortir votre vieux C64, et sa connectique vidéo problématique en 2020, et surtout ses lecteurs de K7 ou de D7 plus vraiment supportables en 2020... C'est vraiment le système idéal pour rejouer et s'immerger réellement dans les jeux vidéo micro 8bit, d'autant que le C64 fut le meilleur 8bit pour le jeu vidéo. Espérons que ce 1er revival 100% réussi ouvrira la porte à d'autres projet de ce type (Amstrad, MSX, Atari 8bit...). Le bonheur est dans la micro 8bit !

Ou trouver TheC64 ?
Perso je l'ai pris sur Amazon, mais les stocks semblent fondre à vitesse grand V !
> The C64 sur Amazon

Partager cet article

[MICRO 8 BIT] L'étron Alice... au Pays des Merveilles

Publié le par Dr Floyd

MAJ du 23/08/2019
Merci au Professeur Tryphon pour ses compléments d'informations


alice dessin

Alice est une série de micro-ordinateurs improbable conçue par Matra-Hachette et lancée en France à partir de 1983 en plein boom de la micro-informatique 8 bit. Retour sur la courte carrière de cette gamme qui a voulu sa place au pays des merveilles 8bit...



L'ALICE


Il est pas mimi le petit n'ordinateur à son pépère ?

Ce tout petit ordinateur au boitier rouge (850 grammes, 21 cm de large) propose alors des capacités bien modestes : processeur 8bit 1Mhz, 4Ko de RAM (!), une définition graphique de 64x32 en 8 couleurs (si si !), une seule voix sonore et un petit clavier de 48 touches façon calculatrice. Ça calme tout de suite. Mais bon c'est un ordinateur d'initiation, il ressemble au ZX81 de Lord Sex Sinclair, en un peu plus moderne... Certains trouveront son look sympa (comme notre Professeur Tryphon sur Gamopat), d'autres ridicule. Les parents peu fortunés pouvaient envisager d'acheter cet ordinateur vendu un peu plus de 1000FF pour que leur gamin puisse peut-être un jeu devenir Directeur chez IBM.... ou plutôt être dégouté de l'informatique ;)

Une machine d'entrée de gamme avec un nom, un design et des caractéristiques qui le destinait uniquement à l'initiation à l'informatique et essentiellement au Basic. Heureusement ce langage, signé Microsoft (gage de qualité à l'époque), est quand même correct et permet donc de s'initier correctement. Il faut bien dire un peu de bien de cet ordinateur...

Alors pour les fans de tuning, il était toujours possible de booster la machine à 20Ko via l'extension 16ko, ce qui donnait en plus accès à la full HD 4K avec une définition qui montait à 160x125 pixels en 4 couleurs ! Bordel à de pixels !

4ko à la base... la RAM étant insuffisante pour stocker une image ! Donc on ne pouvait pas utiliser les modes graphiques, et selon le Professeur Tryphon on ne pouvait pas non plus avec l'extension mémoire... il fallait alors passer par l'assembleur. Et tout le monde maitrisait l'assembleur n'est ce pas.


16Ko de puissance absolue dans ce petit boitier !

Vendu 1200FF fin 1983 il est moins cher que la plupart des ordinateurs étrangers concurrents et que la gamme Thomson. L'Amstrad CPC, quant à lui, n'existe pas encore. Il trouvera donc une petite place sur le marché français, comme je le dis plus haut, celui des parents voulant initier leurs sales gamins à l'informatique à moindre coût.

A noter que ce n'est pas vraiment un ordinateur français... L'Alice est le frère jumeau du Tandy MC10 Américain (Matra et Tandy avaient signé un accord en 1981 pour produire le MC10). C'est une copie conforme... en rouge.



On se résume les folles capacités de l'Alice ?
Processeur : 8 bit Motorola 6803 à 1Mhz
RAM : 4Ko (possibilité d'acheter un module d'extension de 16Ko pour passer à 20)
Texte : 32x16 caractères (256x128 pixels) 
Graphismes : Chipset Motorola 6847, 64x32 en 8 couleurs, 160x125 en 4 couleurs (avec le module 16Ko)
Basic en ROM (8ko)
Prix de lancement : environ 1200FF en 1983

Le seul truc classe dans l'affaire, ce sont les illustrations de Moebius ! (la gonzesse sur la boite). Jean Giraud a surement été impressionné par les 4ko de la machine et du coup ça l'a inspiré.



ALICE 32


Une mallette qui fait rêver James Bond !

En 1984 Matra ne se sent plus et sort un nouveau modèle : l'Alice 32. D'aspect extérieur c'est exactement le même (à par la plaque MATRA HACHETTE qui devient verte, beurk). Par contre il y à diverses améliorations à l'intérieur : 16Ko de RAM d'entrée de jeu, un basic un peu amélioré et accompagné d'un éditeur assembleur (16ko de ROM). La machine est boostée à la vitesse démesurée de 4Mhz la rendant plus rapide. Il sera même possible d'utiliser un mode "Full-HD" : 320x250 pixels (non accessible en basic cependant mais uniquement en assembleur).

16ko de RAM + 16Ko de ROM = ALICE 32 ! Trop fort !

Mais la grande classe internationale, c'est que l'Alice 32 est vendu en coffret "collector" dans une valise incluant également le lecteur de K7 et 4 K7 de programmes. Ce qui aurait rendu jaloux Steve JOBS à l'époque. Par contre le prix est nettement en hausse (2500FF)... et bon là il devra faire face à des ordinateurs bien plus adaptés pour le jeu vidéo. En effet, gamers, passez votre chemin, le catalogue était composé de jeux éducatifs publiés directement par Matra ou Ediciel + quelques jeux français bas de gamme (Loriciels, Infogrames) destinés aux jeunes enfants.

Il finira abandonné au fond des rayons à moins de 500 balles (sans mallette). 36.15 code Kinenveut? Personne. Je ne sais pas combien d'Alice et Alice 32 il s'est vendu... mais on doit surement tourner autour de 20 000 machines à mon avis, à vue de nez. Le vrai problème c'est que cet ordinateur ressemblait trop à un jouet... destiné aux filles. Vous imaginez l'ado rebelle beau gosse acheter ça en 1984 et dire à ses copains à la récré : "Hé les mecs, j'ai pécho un Alice 32!". En 1984 ce qui faisait rêver c'était le Commodore 64, l'Atari 800XL et le To7 (je déconne pour le dernier). 


L'Alice 32, les chiffres qui pètent :
Processeur : 8 bits Motorola 6803 à 4Mhz
RAM : 16ko (dont 8ko pour la vidéo)
Texte : 32x16, 40x25 et 80x25
Graphismes : 64x32 en 8 couleurs parmi 13, 160x125 en 4 couleurs, et 320x250
Son : 1 voie, 5 octaves
Basic et assembleur en ROM (16Ko)
Prix de lancement : environs 2500 francs en 1984 (en mallette)


Voici quelques screenshots d'obscures jeux Alice.... Il ne vaut mieux pas voir les images bouger, c'est pas très joli ;) En plus, pour les "meilleurs", il fallait posséder la très chère extension mémoire... La légende dit que notre Professeur Tryphon aurait programmé Zelda en mode texte sur Alice en plus de 10ko ! On veut voir ce jeu Prof !
 



ALICE 90


Le modèle professionnel à grosses coucougnettes !

Rien n'arrête Matra ! l'Alice 90 est le troisième et dernier modèle de la gamme (ouf ?) sorti en 1985. L'Alice 90 change de look, il est plus allongé, mais garde sa couleur rouge, le gros changement étant le clavier mécanique. C'est stylé non ? A l'intérieur de la bête 40ko de RAM (dont toujours 8 réservés à la vidéo) et le même processeur que l'Alice 32. Il est aussi proposé avec une mallette collector. Environ 10 000 machines auraient été produites.

A noter que l'Alice 90 est 100% compatible avec les modèles précédents. Ils voulaient tuer le standard MSX à mon avis,voire le futur standard PC.

Caractéristiques du monstre Alice 90 :
Processeur : 8 bits Motorola 6803 à 4Mhz
RAM : 40 ko (dont 8Ko pour la vidéo)

Texte : 32x16, 40x25 et 80x25
Graphismes : 64x32 en 8 couleurs, 160x125 en 4 couleurs, 320x250
Son : 1 voie, 5 octaves
Basic et assembleur en ROM (16Ko)
Prix de lancement : environ 2500FF en 1985


Mais en 1985 il n'y a vraiment plus de place pour cet ordinateur, l'initiation au basic c'est déjà has-been, les enfants veulent des jeux, des vrais jeux qui trouent le slip ! Et de ce côté l'Alice ne propose rien. Amstrad s'empare du marché français et les ordinateurs 16/32 bits commencent à faire parler d'eux. Fin de l'aventure Alice.

pub-alice.jpg
"INCROYABLE!" (arnaque ?)
C'est les soldes en 1986, ça sent la fin de carrière...

 

L'ALICE 8000 ?

Ce n'est pas fini ! Je n'ai pas parlé d'un prototype secret ! Avec le Plan Informatique pour Tous foireux de Lolo Fabius, Matra tenta de mettre au point en 1984 un Alice 8000... Pourquoi 8000 ? J'en sais rien. L'an 8000 ? On passe du rouge au blanc en tout cas ! Processeur Motorola 6803 (oui encore), 256ko pour impressionner Fabius et faire croire que c'est puissant, moniteur monochrome intégré... Mais Thomson s'empara du marché (bonjour les magouilles)... J'ai une photo du proto à vous montrer !!!! On dirait presque un Mac !

 



PLOP !

alice-jex.jpg
Et sachez que la gamme Alice n'a rien à voir avec Alice Sapritch et Jex Four...

alice-box.png
...ni avec l'accès internet Alice ! Mais les couleurs sont étrangement les mêmes... Par contre la fille est plus dévergondée... "Salope !" aurait balancé Bedos.

Partager cet article

[MICRO 8 BIT] Le Dragon 32 et 64... qui n'a jamais craché le feu...

Publié le par Dr Floyd

[MICRO 8 BIT] Le Dragon 32 et 64... qui n'a jamais craché le feu...

Article de 2010 MAJ le 11/04/2015

En plein Big Bang de la micro-informatique 8 bit un fabricant britannique (oui encore un!), Mettoy, fabricant de jouets (oups), va tenter de concurrencer la star anglaise du moment, le ZX Spectrum de Sinclair. Ils vont lancer le Dragon 32 (sous la marque Dragon Data), un quasi clone du Tandy Color Computer. Hélas cette machine ne crachera pas vraiment le feu...


dragon-32.jpg

La taille imposante du Dragon 32 étonne à l'époque

Le Dragon 32 sort en août 1982 chez nos "amis" les Rosbeefs. Il est équipé d'un processeur Motorola 6809 avec 32K de RAM. C'est quasiment un clone du Tandy Color Computer et on ne peut pas dire que ce soit un point positif !). A noter qu'il dispose de quelques avantages sur le Color Computer : un basic et un bios reprogrammés, un port parallèle et un clavier mécanique sympa. Le décodage de la mémoire est différent du Color Computer, ce qui ne rend pas le Dragon 32 100% compatible avec ce dernier.

Il sortira en France au prix de 3000 francs.

dragon-32-pub.jpg
Pour commander, c'était moins simple qu'aujourd'hui !


LES ENTRAILLES DU DRAGON :
Processeur : Motorola 6809 à 0,9Mhz
RAM : 32Ko
ROM : 16Ko basic intégré
1 port cartouches
Texte : 32x16 caractères
Son : convertisseur 6 bits
Graphismes : 256x192 en 2 couleurs ou 128x192 en 4 couleurs
9 couleurs au total


dragon-basic.JPG
"Bonjour Dave, je suis le basic intégré"


dragon-32-inside.jpg
Les entrailles du Dragon 32

dragon-32-box.jpg
La boite du Dragon 32, encore une famille des années 80 heureuse !

Malgré un processeur Motorola assez correct, les capacités graphiques du monstre (inférieures au Spectrum et au Commodore 64) seront insuffisantes pour attirer les gamers. 128x192 en 4 couleurs c'est franchement insuffisant pour le jeu vidéo. Certains fabriquants semblaient avoir oublié à l'époque que le jeu était le point essentiel d'un micro-ordinateur ! A noter aussi
que les ports manette sont analogiques, et donc non compatible Atari.


LE DRAGON 64

Comme le font tous les fabricants de micro à l'époque, un modèle amélioré est proposé dans la foulée. Le Dragon 64 sortira en 1983 et dispose de 64Ko de RAM et d'un port série en rab. Rien de bien extraordinaire donc.

Dragon64.jpg


FLOP

Malgré un assez bon démarrage, 40 000 machines vendues en 1983, malgré un lancement US, ça ne suffira pas.  Les développeurs de jeux ne suivent pas, ils sont concentrés surtout sur le Spectrum et le C64... et c'est donc la mort assurée à court terme.
Dans cette jungle que représente la micro-informatique à l'époque seuls les ordinateurs disposant rapidement d'un beau catalogue de jeux pouvaient espérer survivre. Les définitions et couleurs du Dragon n'attirent pas les développeurs ni les joueurs.

Mettoy jette l'éponge en juin 1984 (comme beaucoup d'autres cette même année !).
La société est alors rachetée par Eurohard (rien à voir avec les films porno), c'est une société espagnole qui va relancer le micro-ordinateur à bas prix avec des logiciels peu chers. Ainsi cette machine a connu un bon succès d'estime en Espagne.


EXEMPLES DE JEUX TOURNANT SUR LE DRAGON 32 :

astroblast-copie-1.png
AstroBlast sur Dragon 32, en "Full HD" 2 couleurs...

ChuckieEgg-dragon-32.png
Chuckie Egg sur Dragon 32, en 4 mode couleurs
... pas très sexy !


dragon-pub.jpg

Partager cet article

[MICRO 8 BIT] Les ordinateurs Spectravideo

Publié le par Dr Floyd

Spectravideo est une société fondée aux USA en 1981. Au début ils se spécialisent dans le développement et la distribution de jeux pour les consoles Atari 2600 et Colecovision (et même pour l'ordinateur Vic 20 de Commodore). Ils sont alors connus sous le nom "Spectravision". Hélas, aucun chef d'oeuvre vidéoludique ne verra le jour. Par contre ils ont produit un célèbre joystick bâton de joie, le Quickshot.

[MICRO 8 BIT] Les ordinateurs Spectravideo

En 1983 ils décident alors de faire le grand saut quantique et de produire eux-mêmes une série de micro-ordinateurs, la gamme Spectravideo. Un ordinateur soutenu par Bond, James Bond, himself.

spectravideo-bond.jpg


PARTIE I : LES PREMIERS MODELES

SV 318



Le SV 318 est le premier micro-ordinateur de Spectravideo, il est présenté début 1983 au prix de 299$. A l'époque cet ordinateur étonne, de part son joystick intégré, celui ci servait aussi de touches directionnelles ! Mais on fait comment le jour où le joystick rend l'âme ?!

joystick-integre-spectravideo.png
Le fameux joystick intégré !

Le hardware tire ses origines de la console CBS Colecovision (il est d'ailleurs possible de jouer aux jeux Coleco via un module d'extension), et on notera qu'il est assez proche du futur standard MSX. Normal, c'est un prototype de MSX. Kay Nishi de ASCII a fait la tournée des constructeurs au Japon avec ce SCI 318 en le présentant comme "le standard de demain".


Les caractéristiques de la machine sont correctes pour l'époque : un Z80 à 3.6Mhz, 32Ko de RAM, des capacités graphiques et sonores standard (256*192, 16 couleurs, sprites, 3 canaux), un basic de type Microsoft en ROM, et même un port cartouches. Il a tout pour plaire, sauf son clavier gomme ! Hélas pour lui il aura du mal à s'imposer face au Commodore 64 et à l'Atari XL.

[MICRO 8 BIT] Les ordinateurs Spectravideo

Une nouvelle version suivra juste après, le SV318 MK2, avec de nouvelles couleurs (plus tristes) et un hardware optimisé.



Résumé des caractéristiques :
CPU : Z80A à 3.579 MHz
RAM : 32 Ko
ROM : 32 Ko
Graphisme : 256x192 en 16 couleurs, 40x24 caractères
Son : 3 canaux + 1 pour le bruit blanc AY-3-8912
Deux ports manette, port cartouche, port d'extension



SV 328

 
Le SVI 328 est un relookage du 318 avec un clavier mécanique (ouf !) et un pavé numérique, le fameux joystick intégré à disparu. Il est visuellement moins fun mais plus crédible. Il existe également une version MKII de ce modèle (meilleure intégration pour réduire les coûts et un basic version 1.1).


Un full-set Spectravidéo à l'époque !

LES JEUX

Spectravideo proposera des jeux "maison" sur cassette et cartouche. Des jeux largement inférieurs à ce que proposait le Commodore 64 ou l'Atari XL. Spectravideo n'a pas obtenu beaucoup de support des éditeurs tiers, donc pas de miracles à attendre ! Ça ira mieux un peu plus tard avec le soutiens de Konami et Coleco, mais il est trop tard.

boites-jeux-spectravideo.png
Le design des boites de jeux Spectravideo

spectron-.png
Spectron de Spectravideo, un clone de Space Invaders

knightmare-spectravideo.png
Kightmare ! Konami soutient un peu le Spectravideo !

zaxxon-coleco.png
Zaxxon, proposé par Coleco/Buggy Software

spectravideo-pub.jpg
Meet the Challenge ? Sans grosse licence pas évident !


 

PARTIE 2 : SPECTRAVIDEO REJOINT LE STANDARD MSX

SVI 728



Tout logiquement le nouvel ordinateur de Spectravideo, le SVI 728, sera donc un MSX. Si vous voulez tout savoir sur la génèse du standard MSX c'est par ici :

http://gamopat.com/article-msx-la-genese-118527639.html

Il est donc bien sûr entièrement compatible avec le standard Américaino-Japonais créé par Microsoft et ASCII. Les caractéristiques restent très proches des anciens modèles mais la RAM est désormais de 64Ko... Avec ce modèle il sera donc possible de jouer à tous les jeux MSX.


SVI 738 X-PRESS



Le X'Press est un 728 équipé d'un lecteur de disquette et d'une poignée de transport qui sert également à incliner le clavier ! Ce modèle est difficile à trouver, car jamais sorti en France. A priori on le trouverait plus facilement en Pologne et en Australie !

SVI-738.png
Le lecteur de disquettes 3 1/2

svi-738-portable.png
La poignée de transport !

 


SVI 838 X'Press 16



Très rare, le SVI 838 est le dernier micro-ordinateur de Spectravideo. Sorti en 1986 c'est un mélange hybride de PC et de MSX 2 ! La machine est livrée avec le MS DOS 2.11 et le Enhanced GW-Basic, compatible avec le basic du MSX2.

Il ne devient réellement compatible MSX qu'avec l'adaptateur SVI 811 qui permet de connecter les cartouches MSX et qui dispose de ports manettes au standard MSX.

Microprocesseur : Intel 8088 4,77MHz
OS : MSX + MSDOS 2.11
RAM : 256Ko (jusque 640Ko)
ROM : 8ko
Video : CGA 16Ko + Texas Instruments TMS9918A
640 x 200, 2 couleurs (CGA)
256 x 212, 256 couleurs (MSX2)
512 x 212, 16 couleurs (MSX2)
Son : AY-3-8910
Lecteur de disquettes 5.25" 360KB
Clavier 83 touches


LES ACCESSOIRES SPECTRAVIDEO


Jouez aux jeux Colecovision sur votre Spectravideo 318 & 328 !

SVI-102M : joystick Quickshot I2
SVI-105M : tablette graphique
SVI-107M : carte joystick Quickshot 7I
SVI-109M : trackball Quickshot 9
SVI-213 : contrôleur floppypour SVI-707
SVI-603 : Module Colecovision
SVI-707 : floppie 5.25" simple face
SVI-709 : carte réseau
SVI-727 : carte 80 colonnes
SVI-747 : extension 64ko de RAM
SVI-757 : interface RS-232C 
SVI-767 : lecteur de cassettes
SVI-1400 : lecteur de cassettes
SVI-787 : floppie externe 3.5" 360Ko (SVI-738)
SVI-808 : modem
SVI-811 : adaptateur de cartouche MSX1 (X'Press 16)
SVI-2000B : bras robotisé 
SVI-3000 : imprimante

Comme vous le savez le standard MSX sera au final un échec. Spectravideo en grosse difficulté sera racheté par Bondwell en 1988, et le nom commercial sera ensuite acheté par une boite UK, Ash & Newman. Cela restera une gamme d'ordinateurs qui en tout cas était très séduisante, qui avait de la gueule, largement au dessus de la moyenne techniquement, et qui aurait peut être méritée plus de succès.

MAJ du 15/01/2015

Partager cet article

[MICRO 8BIT] La gamme de micro-ordinateurs Victor / Hector

Publié le par Dr Floyd

MAJ de l'article du 12/08/2007

Un certain Michel Henric Holl, tel Christophe Colomb, découvre lors d'un voyage aux USA la société Interact qui a conçu le micro-ordinateur Family Computer Model I, un ordinateur basé sur le processeur 8080A de Intel, avec 16Ko de RAM, 2Ko de ROM et un lecteur de cassettes audio intégré.

De retour en France il monte en 1980 sa société, Lambda Systems, dans le but de distribuer Interact en France. Il renomme l'ordinateur Victor Lambda. Sauf que... Interact croule !!! Et du coup Lambda Systems également faute de partenaire pour reprendre la fabrication. Mais l'histoire ne fait que commencer.

Fin 1981, la société Micronique, un sous-traitant électronique,  rachète l'affaire et devient l’unique propriétaire. Une filiale est créée, Victor Lambda Diffusion, pour assurer la diffusion des ordinateurs.

En 1983, Micronique se voit obligé de renommer sa gamme sous le nom d’Hector pour éviter la confusion avec l’ordinateur Victor Sirius 1 de Victor Technologies aux USA. C'est bon vous avez tout suivi ?

 



Voici les différents modèles de la gamme Victor / Hector :


Victor Lambda (1980)
Identique au modèle US : Intel 8080A, 16Ko de RAM, 2Ko de ROM (basic optionnel en ROM de 14Ko) La définition graphique est de 112x77 et 10x17 en texte (drôle de définition !). Le clavier des premiers modèles sera de type calculette avant de devenir mécanique. Des capacités réduites qui ont font un ordinateur d'initiation.




Victor Lambda 2 / rebaptisé Hector I (1981)

Cette fois ci l'ordinateur est basé sur le processeur Z80 à 5Mhz. Les caractéristiques restent inchangées.
Le look est quand même bien sympa (avis perso).


Victor Lambda 2HR / rebaptisé Hector HR (1983)

La gamme monte en puissance avec ce modèle : 48Ko de RAM, basic en ROM 16Ko et des graphismes de 243x231 pixels en 4 couleurs, d'où le nom de 'HR' pour haute résolution ! A nouveau une définition graphique pour le moins originale...


Victor Lambda 2HR+ / rebaptisé Hector HR+ (1983)

Le clavier est francisé (AZERTY) et la ROM améliorée pour assurer une meilleure compatibilité. Mais bon il n'en fait pas vraiment "plus" ;)


Hector HRX (1984)

Sorti en 1984, il dispose de 64Ko de RAM et embarque le langage Forth en ROM (assez inédit ! Un drôle de choix !) à la place du traditionnel basic des modèles précédents.


Hector MX

Curement conscient de son erreur avec le langage Forth, voici le modèle MX sorti en 1985 : il est identique au modèle précédent sauf qu'il embarque cette fois ci en ROM le Forth, le Basic et l'assembleur, là c'est sympa ! Sauf qu'il est déjà trop tard, la gamme Hector fait un flop. Le modèle MX est du coup très rare et quasi introuvable.


Le HF-B2000 

Un Hector MX recarrossé, très très rare... Il visait à priori le Plan Informatique pour Tous...


FLOP

Pas de suspens, je l'ai déjà dit plus haut, la gamme Hector ne connaitra pas le succès. La situation de Micronique devient rapidement critique et de plus ils loupent le fam... fumeux Plan Informatique pour Tous de Fabius qui revient à Thomson. La gamme Hector ne trouvera jamais son public, le marché français étant dominé par les TO7/MO5/ORIC puis par le petit nouveau, Amstrad, qui va tout bouffer. Et puis les gamers se tournent bien sûr vers les Commodore 64 et autre Atari XL, les stars US du marché.

La production s'arretera courant 1985. Amen.

 



LES DIFFERENTS LOGICIELS DE LA GAMME HECTOR :

Avec des capacités graphiques réduites et l'absente totale de gros développeurs anglais et US, la logithèque de la gamme Hector est plutôt triste et sans la moindre saveur. La plupart des jeux sont des clones maladroits de jeux d'arcade.

JEUX VIDEO 
Asteroid
Auto Lumière (L')
Backgammon
Baroudeur (Le)
Base spatiale
Bataille navale
Black Jack
Bombardement
Caverne des lutins
Chatbyrinthe
Chenille (La)
Combat
Contratac
Cow-boys
Desert des Tartares
Dédale
Dog Fight
Dragon du donjon (Le)
Encerclement
Envahisseurs (Les)
Etoile noire
Extension Glouton
Flipper
Formule 1
Fractions simplification
Furet (Le)
Galaxius
Glouton (Le)
Goofy golf
Grenouille
Hector - Man
Hector Mémoire
Hep taxi !
Hibou Taquin
Jeep lunaire
Laby 1
Le manoir d'Alba
Le pendu
Life
Logicase
Micro chess
Micro Yatse
Minor
Montlhery
Mur de briques (Le)
Oversea
Pengo
Piège
Piranhas
Poker elan
Poursuite
R-Bert
Regates
Reversi Othello
Sous marin
Space Opera
Star-Track
Stramble
Strip 21
Turbo
Vautours
Video Chess
Volley - Ball

hector-rbert.png
R-Bert, clone de Q-Bert

hector-pengo.png
Pengo, autre clonage d'un célèbre jeu d'arcade


UTILITAIRES
Colbert
Colorimage
Cuisine et recettes : Le poulet
Facturalgor
Fêtes et anniversaires
Fichier Multiusages
Gestion de chéquiers
Livre de banque
Multi translateur
Polygraphe
Pyrenetexte Hector
Pyrénécran
Réglage Azimut
Répertoire
Videocalc 1
Videograph 

EDUCATIF
Addition
Calcul mental
Dé plus deux
Entrainement au calcul
Hector géo
Identités remarquables
Micro Dico
Mots et chiffres
Orthographe
Participe passé
Relatifs
Relations
Tic tac math
Tirages
Tour de France en avion (Le)
Toute la conjugaison

PROGRAMMATION
Adaptateur Basic III pour HRX
Assemblex Z80
Basic // Printer
Basic 3X
Basic bilingue
Basic Edit HR
Basic Graphique
Basic III
Editeur FORTH pleine page
Edu Basic

[MICRO 8BIT] La gamme de micro-ordinateurs Victor / Hector

Partager cet article

1 2 3 > >>