[RETROGAMING] Tail Concerto / Playstation
Tail Concerto
Support : Playstation
Développeur : CyberConnect2
Editeur : Bandai
Année : 1998
Jeu peu connu dans nos latitudes, Tail Concerto a créé son lot d'émules dans les contrées nippones qui se manifestent encore aujourd'hui. Le jeu sort peu avant Noël 1998 en France et est un titre sur lequel Bandai (l'éditeur) mise beaucoup, notamment auprès d'une tranche d'âge assez basse. Malheureusement pour eux, le succès ne fût pas au rendez vous malgré de très grosses qualités. Présentation.
Tail Concerto se présente sous la forme d'un jeu de plate-forme où l'on incarne le personnage de Waffle Ryebread, un policier du royaume de Prairie (un monde dans les nuages composé d'îles "flottantes" dans le ciel), personnifié avec l'apparence d'un chien. Il est missionné pour enquêter sur les méfaits d'un gang dénommé sobrement "le gang des chats noirs" qui cherche à dérober des cristaux mystiques. Notre héros a la particularité de patrouiller à l'aide d'un robot remplaçant ses membres inférieurs. Grâce à ce robot, il peut se déplacer (logique), sauter, frapper, voler (légèrement), grimper mais aussi lancer des bulles et beaucoup d'autres fonctions qui se dévoileront au fil de l'aventure. Le gameplay est assez simple et on devine grâce à ce détail le public visé. Cependant, ce n'est pas non plus sans difficulté et les plus aguerris y trouveront leur compte. On notera tout de même un énorme point noir digne d'un adolescent ne faisant pas de l'hygiène sa priorité : la durée de vie. Elle est très courte et 5h maximum suffiront pour un joueur moyen pour boucler l'aventure. D'autant plus frustrant quand on prend autant de plaisir...
Le plaisir, vous l'aurez en découvrant des graphismes d'une beauté exceptionnelle : les couleurs, les contours, le style graphique, tout y est. Le design characters a été confié à Nobuteru Yūki, connu et reconnu au Japon notamment pour ses mangas (Gumn, Les Chroniques de la guerre de Lodoss, X1999, etc.) et pour les chara-design de jeux vidéo comme sur Sword Of Mana, Radical Dreamer et Seiken Densetsu 3 entre autres. Le jeu alterne phases de jeu et cinématiques du plus bel effet. Ces dernières font par ailleurs étrangement penser au Château dans le Ciel de Hayao Miyazaki. C'est un détail qui m'a frappé quand j'ai vu le Château dans le Ciel pour la première fois (après avoir joué à TC) de part ses similitudes avec l'ambiance, l'environnement dans les nuages et les nombreux points communs du scénario (dans le désordre le pendentif, le dirigeable, les rebelles, etc.). Les phases de jeu sont quant à elles très bien réalisées malgré une 3D un peu "grinçante" qui pénalise plus la jouabilité. N'oublions pas non plus que nous sommes en 98 et que la 3D n'est pas encore dans la palette de tous les développeurs.
La bande son est à l'image des graphismes, c'est à dire d'excellente facture. Nous avons le droit à une VOST qui agrémente l'incarnation dans la peau de Waffle. Les musiques sont très variées et très marquantes de part leur qualité mais également de part leur lien étroit avec chaque niveau qui, telle une madeleine de Proust, rappelle immédiatement le niveau concerné même 15 ans plus tard (plus particulièrement la musique de l'appareil photo pour ceux qui connaissent). Là également, on trouve des similitudes avec les oeuvres de Miyazaki notamment par l'aspect "symphonique" de l'OST. Bref un régal.
Comme évoqué précédemment, le scénario est très beau et digne d'un film de... Miyazaki ! Histoires de rivalités entre chiens dominateurs dans la prairie et les chats minoritaires et histoires d'amour qui ne laisseront pas insensible. Le tout est saupoudré d'un humour enfantin très plaisant et qui donne un ton particulier au jeu. On s'attache facilement aux protagonistes, notamment le héros et sa "rivale" qui sont liés depuis longtemps par... j'arrête là avant de spoiler définitivement.
Pour conclure, je dirai que nous avons là un des plus beau jeu de la PS1 injustement boudé par les joueurs de l'époque alors qu'il avait tout pour réussir. Techniquement très au point, il enchantera les petits et les grands grâce à ses sons et ses images. Le scénario est très prenant mais il accentue un peu plus le point faible de cette oeuvre qui par sa courte durée de jeu nous laissera un goût amer tant nous aimerions prolonger l'aventure indéfiniment.
SUPPOS : 5/6