[DOSSIER] Diablo, historique d'une chasse au démon
Un proverbe dit : "Si tu veux savoir qui tu es, regarde d'où tu viens". Diablo est une série renommée, mais qui se souvient réellement du cheminement et des évolutions qu'elle a connu ? Suite à la sortie de l'extension Reapers of Souls pour le troisième volet, je vous invite à emprunter de nouveau les pas qui ont mené à ce stade.
La suite du dossier :
DIABLO II
DIABLO III
Éditeur : Blizzard, Ubisoft (Europe), Electronic Arts ( version Playstation
Développeur : Blizzard, Climax Group ( playstation )
Genre : Porte-monstre-trésor ( ou Dungeon Crawler)
Nombre de joueurs : un joueur, multijoueur
Support : PC, Mac OS, Playstation
Sortie : 1997 (PC) , 1998 (Playstation, Mac)
Diablo est un jeu qui avant tout trouve son inspiration dans un autre titre de 1980 : Rogue. Rogue, développé par Michael Toy et Glenn Wichman, vous fait jouer un aventurier explorant un souterrain à la recherche d'une amulette. Le joueur doit avancer niveau après niveau, pour ensuite remonter à la surface une fois le trésor obtenu. Rogue a en quelque sorte fondé les codes du dungeon-crawler. Un genre que Diablo a magnifié et démocratisé et qui est devenu le Hack'n slash. Pour la petite anecdote, je possédais mon premier ordinateur depuis à peine six mois quand on m'a tendu le cd de ce jeu : bravo, vous venez de créer un junky.
Dans Diablo, vous incarnez un héros de retour après une absence non-précisée dans le petit village de Tristram, situé dans le royaume du Khanduras. Les quelques personnages présents vont apprennent qu'un mal est apparu dans la cathédrale et qu'on peut y entendre des hurlements d'horreur. Il n'y a qu'une chose à faire : explorer l'édifice et ses souterrains.
Ce héros en question, vous le créerez en choisissant l'une des trois classes disponibles - warrior, rogue, ou magician - et en lui donnant un nom. Le guerrier est le champion du corps à corps, le magicien est le maître de la magie, tandis que la rogue n'a pas de rivaux arc à la main. Cette différence ne se voit pas juste dans les statistiques ou l'apparence : le warrior bloque plus rapidement que ses collègues et les bonus de vitalité des équipements sont doublés pour lui. Le mage est similaire car il lance les sorts le plus rapidement et reçoit des bonus plus important de mana.
Vous commencez le jeu avec une arme et quelques pièces. Votre équipement s'enrichira avec le butin collecté sur les monstres terrassés et acheté auprès des commerçants de Tristram : Griswold le forgeron, Adria la sorcière, Pepin le guérisseur et Wirt l’éclopé. Certains objets spéciaux sont obtenus par l’intermédiaire de quêtes : l'armure Arkaine's Valor, l'anneau Ring of Truth...
Chaque personnage dispose de quatre caractéristiques : strength, magic, dexterity et vitality. Strength est important pour tous car les armures en demandent plus ou moins. Magic est nécessaire pour apprendre divers sorts. Dexterity est important pour utiliser certaines armes légères et les arcs, mais aussi pour augmenter la classe d'armure et les chances de toucher avec une arme.
A chaque gain de niveau, vous gagnez 5 points à répartir parmi ces quatre domaines. Chaque classe a des paliers différents qu'elle ne pourra jamais dépasser : le warrior par exemple est le seul à pouvoir atteindre 250 en strength, et ne pourra pas monter sa magic aussi haut que la rogue, sauf en utilisant des pièces d'équipement donnant des bonus de ce coté.
A noter aussi que le jeu vous limite au niveau 50, soit 250 points à répartir. Après le niveau 20, il est possible d'acheter des élixirs auprès du guérisseur pour augmenter ses scores.
En plus de vos statistiques, l'écran de personnage permet de voir vos dégâts, vos chances de toucher, votre classe d'armure et vos résistance : résistance à la magie ( certains sorts particulier), au feu ou à la foudre. Au début à zéro, vos résistances peuvent être montée grâce à votre équipement.
Un petit mot au sujet de l'équipement : il existe un modificateur que l'ont voit très peu dans les jeux de ce style : le light-radius. Votre personnage est un être humain avec ses limitations dont une vue qui ne lui permet pas de distinguer dans le noir. Le modificateur de light-radius sert à augmenter ( ou diminuer) le rayon de la lumière générée par votre personnage, et par extension ce qu'il peut distinguer. Même si ce n'est pas aussi important qu'un modificateur de stats, attention à ne pas avoir de light-radius négatif avec certains items uniques : en distinguant les choses moins loin, vous aurez du mal à anticiper les dangers.
Quelque soit votre choix, votre personnage débutera avec une compétence à l'usage illimité. Le warrior peut réparer son équipement au prix d'une diminution de sa durabilité maximale, et le mage peut recharger les bâtons avec en contrepartie une réduction du nombre maximal de charge qu'ils contiennent. La rogue quant à elle peut désamorcer les pièges des divers coffres et portes.
Cette compétence mis à part, les trois héros peuvent apprendre les même sorts, grâce à des livres ou une quête. Les livres se trouvent dans le donjons ou auprès d'Adria la sorcière. En utiliser un la première fois vous fait apprendre le sort et vous rend un peu de mana. En utiliser par la suite vous permet d'augmenter le niveau de puissance : pour les sorts offensifs, ca augmente les dégâts, mais en règle général, ca permet aussi de réduire le coût en mana. De fait même un guerrier a tout intérêt à apprendre et améliorer certains sorts.
Les sorts se trouvent également sous forme de parchemins à usage unique. Certains comme apocalypse ne se trouvent que sous cette forme. Les avantages du parchemin sont multiples : très faciles à utiliser en terme de compétence et ne consomment pas de mana. Il est recommandé de toujours avoir quelques parchemins vitaux comme Town Portal pour revenir facilement en ville. Durant le jeu, vous devrez faire de très réguliers allez-retour entre la ville et la cathédral, à cause de votre inventaire limité mais aussi pour compléter les différentes quêtes, et identifier votre butin auprès du sage Deckard Cain.
Le donjon est divisé en quatre strates de quatre étages chacune : la cathédrale, les souterrains, les cavernes et l'enfer. A chaque strate, un livre inamovible vous permet d'en apprendre plus sur l'histoire et la Guerre du Pêché, mettant en scène les trois grands démon Diablo, Mephisto et Baal.
Les différents aménagements des niveaux dépendent des strates mais tous peuvent contenir des sanctuaires ou "shrines" . Les shrines sont des éléments à usage unique générant un effet dépendant de leur nom. Par exemple en utilisant le "eldritch shrine", vous verrez le message "Crimson and azur become as the sun" : toutes vos potions de santé et de mana sont transformées en potions de rejuvenation ( qui rendent les deux). Les effets sont plus ou moins utiles, donc il est recommandé de toujours sauvegarder avant d'utiliser un shrine : l'un rempli les cases libres de votre inventaire par de l'or, un autre baisse le niveau d'un sort mais augmente celui de tous les autres ( ce qui m'est justement arrivé, d'où mon Healing au niveau 0).
Bloqué dans votre progression ? Trop dur ? C'est normal, ca arrive. Blizzard a inclus un système qui permet très facilement de recommencer une nouvelle partie avec le même personnage, afin de réessayer avec un autre donjon généré aléatoirement. Attention si vous avez laissé des objets en ville ( potions, équipement, piles d'or) : seul ce que vous transportez dans votre inventaire est transféré d'une partie à l'autre. Le jeu comporte également un mécanisme d'apprentissage des monstres : à mesure que vous tuez un monstre d'une même famille, vous obtiendrez des informations de plus en plus détaillées sur lui ( résistances, points de vie). Ces informations sont conservées d'une partie à une autre, mais ne sont pas partagées entre les différents personnage que vous aurez créé. Il faut noter que Diablo est un jeu assez dur, au début en tout cas. Par chance, il est possible de sauvegarder à tout moment, et et de recharger sa partie très rapidement. Le combat contre le dernier boss, Diablo lui même ne sera pas de la tarte : on parle bien du seigneur de la terreur, après tout.
On notera aussi que contrairement aux autres jeux du genre, l'or prend de la place et occupera une case pas pile cinq mille pièces. Il est donc recommandé de voyager léger, et de déposer son or dans le village : nombre de joueurs ont constitué de vastes champs d'or avec leur fortune. Lors d'un changement de partie, n'oubliez surtout pas de ramasser tout l'or que vous pouvez afin de le transférer, faute de quoi il sera perdu.
Si Diablo a eu le succès qu'on lui connait, c'est grâce à plusieurs ingrédients savamment mélangés :
- de l'action ! Même si le personnage ne court pas rapidement, les ennemis sont partout et aucun ralentissement ne se produit, même sur une configuration d'époque. En fait je recommande même d'utiliser des souris sacrifiables pour jouer à ce jeu : à force de cliquer pour frapper ou tirer, j'en ai cassé deux en 1998. Depuis je sais qu'il faut y jouer avec des machins à 10€, pas une Logitech de précision à 50€.
- une atmosphère étouffante : le thème gothique du jeu est assez anxiogène avec ces cadavres empalés et autres éléments du décors, mais la bande-son avec les halètements du personnage et les divers gémissements n'est pas là pour vous égayer non plus. J'ai parlé de l'action plus haut, mais il faut également voir que la tension monte lorsque vous ne voyez plus personne. Où sont vos ennemis ? Vont ils vous prendre à revers ? Sont ils là bas tapis dans les ombres ? De plus, l'histoire elle même n'est absolument pas réjouissante : démons primordiaux sur Terre, sacrifice humain pour les faire revenir...
- Un mode multijoueur : Diablo utilise les serveurs Battlenet pour permettre à plusieurs joueurs d'explorer la cathédral. Vous devez pour celà créer un personnage qui sera distinct de ceux en solo et pourrez ensuite vous entraider ou vous entretuer.
- une rejouabilité infinie : les niveaux du jeu sont aléatoires et vraiment aléatoires. La construction est lancée au début de chaque partie et si vous sauvegardez votre personnage puis lancez une nouvelle partie, vous aurez des lieux différents, avec des monstres et des quêtes choisis parmi une liste. Vous pouvez être chanceux et trouver facilement plusieurs bibliothèques avec des livres de sorts comme ne rien trouver d'intéressant : la joie de l'exploration sans cesse renouvelée.
- l'apparition du wysiwyw : What You See Is What You Wear. L'apparence du personnage reflète son équipement : selon le type d'arme, de bouclier ou d'armure ( légères, intermédiaires, lourdes), le modèle de votre personnage changera.
Autre détail totalement inutile et donc à essayer au moins une fois : le zoom. En appuyant sur Z, la caméra se déplace pour vous permettre d'admirer de près votre personnage. C'est absolument inutile en combat car on ne ne peut pas voir les ennemis sauf au contact, mais c'est amusant.
Tous ces ingrédients font que finalement, après 17 ans, le jeu reste plaisant à jouer. La technique a un peu vieilli et les graphismes font un peu pâle figure (surtout la résolution limitée à 640*480 en fait ), mais l'ensemble reste passionnant : j'ai remis mon cd récemment et j'ai du mal à décrocher, à essayer de enfin finir le jeu avec un mage ( à l'époque, j'avais vaincu Diablo avec une rogue). Peu de soucis de compatibilité : ma version 1.00 réglée en compatibilité Xp sp3 avec 256 couleurs fonctionne à merveille.
HELLFIRE
Hellfire est l'extension pour Diablo sortie en 1998. Elle n'a pas été développée par Blizzard mais a été sous-traitée au studio Synergistic Software par Sierra. A l'origine non-officielle, Hellfire a été légitimée lorsque les propriétaires de Blizzard ont également racheté Sierra (merci Barbarian Bros pour l'info).
Les principaux ajouts de Hellfire sont une nouvelle classe ( le Monk), un nouveau big boss (Na-Krul) et deux donjons supplémentaires (moins grand que la cathédrale). On y trouve aussi les runes, des pièges à poser au sol, et les huiles permettant d'améliorer l'équipement. Hellfire ajoute aussi quelques sorts et en a transformé d'autres en livres : il est enfin possible d'apprendre Apocalypse, le fameux sort avec lequel Diablo vous pourrie gaiement.
En créant un petit fichier, il est aussi possible d'altérer les choses et d'obtenir quelques ajouts :
- multitest : par défaut Hellfire se joue uniquement en solo, mais cette option permet de jouer à plusieurs. Je n'ai jamais essayé donc je peux pas en dire plus.
- theoquest : ajout d'une quête dont la récompense est une amulette permettant de regrouper l'or en piles de dix mille pièces ( contre cinq mille normalement)
- bardtest : ajout de la classe bard. La barde à la même apparence que la rogue mais avec des stats plus équilibrés, et elle peut utiliser deux épées dans chaque main. Son talent inné permet d'identifier les objets.
- barbariantest : ajoute la classe barbar. Le Barbare utilise l'apparence du guerrier et peut utiliser les marteaux lourds et épées à deux mains en même temps qu'un bouclier. Son pouvoir est la rage. Le barbar gagne également 1% dans chaque résistance par niveau, jusqu'à 50 au niveau maximal.
- cowquest : transforme un NPC en vache à deux pattes qui donne une quête dont la récompense est une armure unique appelée Bovine Plate. Ce personnage est à l'origine d'une rumeur concernant un certain niveau des vaches, démentie dans Starcraft, puis confirmée dans Diablo 2.