[RETROGAMING] Planescape Torment / PC

Publié le par Sylesis

PLANESCAPE TORMENT
Support : PC (4 CD ROM)
Éditeur : Interplay
Développeur : Black Isle
Genre : RPG
Nombre de joueurs : un joueur
Sortie : 1999


Test de 2013 MAJ le 23/03/2015

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En 1998, Black Isle et Interplay sortaient Baldur's Gate, un jeu de rôle pour PC. Basé sur le jeu de rôle papier Advanced Dungeons & Dragons, Baldur's Gate vous faisait incarner un héros et sa compagnie d'aventuriers recrutés à droite et à gauche. C'est ainsi que vous dirigiez un groupe de six personnages dans d'épiques aventures. Un guerrier demi-elfe, un prêtre gnome, un prêtre nain : voici le genre de personnages que pouvait compter votre groupe. Un an plus tard, Black Isles et Interplay remettaient le couvert en utilisant à nouveau l'univers AD&D, mais cette fois, plus question d'elfes ni de nains.

Chris Avellone, concepteur principal du jeu

Chris Avellone, concepteur principal du jeu

Le jeu commence avec la création du personnage. En fait de création, on a simplement le choix de ses caractéristiques. Loin de s'être échappé de Resident Evil, votre personnage est un humain qui apparaitra toujours comme "Le Sans-Nom". Dans Planescape Torment plus encore que dans les autres jeux basés sur AD&D, chaque caractéristique aura une influence importante sur le personnage et en fonction de son score, des actions deviendront possibles durant les dialogues. Ainsi, avec suffisamment de dextérité Le Sans-Nom sera assez rapide pour tordre le cou d'un garde avant qu'il ne donne l'alerte.

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Si le déroulement de la création du personnages est surprenant pour un RPG, c'est justement parce que le début de l'histoire est peu commun. Votre personnage arrivera à la morgue de Sigil, la ville à l'intersection des plans du multivers, allongé sur une table poussée par un zombie. Alors qu'il semblait aussi froid qu'une déclaration d’impôt, il se réveillera le corps couvert de cicatrices mais sans aucun souvenir. On sait juste qu'il est immortel et qu'il semble déjà être mort auparavant. Planescape Torment, ce n'est pas une quête pour sauver le monde, une princesse, ni pour la richesse : c'est juste une quête de souvenirs, d'identité. Un objectif en apparence égoïste, mais qui pourtant aura de profondes répercussions.

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Le Sans-Nom rencontrera immédiatement à son réveil à la morgue son premier compagnon : Morte, un crâne flottant. Vous trouvez ça étrange ? Les autres compagnons ne sont pas plus communs. Mon équipe est ici constituée, en plus de Morte, De Dak'kon (un habitant des limbes dont la lame reflète l'état d'esprit), Vhailor (une armure hantée), Annah (demi-démone) et Grace, la succube. J'avais prévenu : on oublie les elfes et les hobbits.

Il existe deux autres personnages recrutables soit 7. Ça ne fait pas beaucoup par rapport à Baldur's Gate mais l'important n'est pas là : ce n'est pas la variété qui compte mais les interactions que vous aurez avec eux. Il est en effet possible de discuter avec vos compagnons et avec les caractéristiques adéquat, d'influer sur eux. A titre d'exemple, il est possible de convaincre Vhailor de se suicider. Ça ne sert pas beaucoup mais c'est possible et ça en dit long sur la richesse des dialogues.

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En fonction de vos actions, votre alignement sera amené à changer. Au début neutre-strict, Le Sans-nom pourra devenir chaotique s'il ment à plusieurs reprises ou au contraire loyal s'il donne sa parole. L'alignement influencera sur les factions que vous pourrez rejoindre, mais aussi sur les objets que vous pourrez utiliser.

De manière générale, les dialogues auront une très grande importance dans le jeu, et il est recommandé pour bien appréhender tout la globalité du titre d'avoir de hauts scores en intelligence et en sagesse. Il est possible de se concentrer sur les caractéristiques physiques et de finir le jeu en combattant comme une bête au front bas, mais ce serait passer à coté de ce qui fait l'essence du jeu : son histoire.

On se rendra très vite compte que Le Sans-Nom a été rendu immortel et que cela a eu des conséquences imprévues, la moindre étant son amnésie. Le joueur découvrira après plusieurs révélations que de nombreuses existences se sont retrouvées liées à celle du Sans-Nom et sera amené à se poser plusieurs questions, notamment celle ci : qu'est-ce qui peut changer la nature d'un homme ?

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Ainsi, si Planescape Torment se distingue par son scénario exceptionnellement riche, il se différencie également par son ambiance sombre et parfois glauque. Par exemple, vous pourrez trouver dans une tombe un bras tranché qui appartenait à l'une des incarnations du Sans-Nom. A un autre moment, le personnage pourra se faire examiner et on lui extraira du ventre quelques objets ainsi que ses intestins, qui pourront devenir un objet magique plus tard.

Autre originalité, l'écran d'inventaire des personnages dispose de plusieurs emplacements pour des tatouages. Dans l'univers du jeu, les tatouages ont un pouvoir et vous aurez accès à de nouveaux en fonction de vos actions dans le jeu. Tous les personnages ne peuvent s'équiper de tous les objets, et quelques uns sont réservés à certains de vos compagnons. Mortes par exemples ne pourra utiliser de tatouages ni aucun autre équipement, hormis des dents qui lui serviront d'arme.

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Fidèle à AD&D, le jeu comporte un système de classe. Dans ce cas, me direz-vous, pourquoi n'ai-je pas pû choisir celle du Sans-Nom au début ? Le Sans-nom commencera en tant que guerrier et pourra utiliser les trois types d'armes du jeu : haches, gourdins et dagues. Chacun de ces types possède un score de maitrise représenté par des étoiles, et vous devrez trouver des professeurs pour vous apprendre à mieux manier la catégorie de votre choix. Le guerrier est le seul à pouvoir avoir trois étoiles de maîtrise.

En parlant avec certains NPC, voir certains membres de votre groupe, vous pourrez faire le choix de changer de classe. Dak'kon vous permettra au choix de devenir guerrier ou mage, et Annah de devenir voleur. Mage voleur et guerrier sont les seules classes accessibles au Sans-Nom, et il ne pourra jamais avoir qu'une seul classe à la fois : pas de multi-classage.

En montant de niveau et en fonction de votre métier, vous recevrez un bonus dans certaines caractéristiques : force pour un guerrier, dextérité pour un voleur, intelligence pour un mage. Vous recevrez également un point à ajouter dans la statistique de votre choix. A haut niveau, il est possible d'avoir des stats arrivant jusqu'à 25 : leurs effets seront alors assez intéressants.

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Un haut score en intelligence vous permettra, outre les choix de dialogues possibles, de lancer des sorts de très haut niveau avec le Sans-Nom : Dak'Kon, du fait de son multi-classage guerrier-mage, ne pourra jamais atteindre les sorts de niveau 9. Il pourra les apprendre, mais ne disposera pas de case pour les mémoriser et ainsi les utiliser. Chaque sort devra, pour être utilisé, au préalable être mémorisé dans une case, puis le personnage devra se reposer afin d'avoir en tête le sort.

Les sorts de niveau 9 ( et niveau 7 pour les prêtres) sont non seulement extrêmement puissants, mais ont également droit à une jolie petite cinématique. Les combats de fin de jeu peuvent donc devenir véritablement spectaculaires même si... non je ne vais pas spoiler.

Au niveau des combats, il sera possible comme dans Baldur's Gate, de mettre le jeu en pause en appuyant sur espace afin de planifier ses actions suivantes. Fonction bienvenue car les ennemis sont parfois très nombreux à vous vouloir du mal. L'immortalité du héros n'est pas juste un artifice scénaristique et joue un rôle dans le gameplay. Lors d'un combat, si l'un de vos compagnons est tué, il faudra le ressusciter et lui rendre son équipement. Si c'est le Sans-Nom qui arrive à zéro points de vie, il n'y aura pas de Game Over, simplement un réveil au refuge le plus proche, avec des commentaires parfois amusants des personnages au passage.

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Gameplay solide et scénario passionnant, OK. Maintenant voyons la technique. Graphiquement, le jeu était superbe à sa sortie et il le reste encore. Le style 3D en vue du dessus à une époque où le monde entier a le mot HD à la bouche, c'est toujours agréable. OK, la résolution est à présent un peu faible mais ce jeu a 14 ans, quand même. L'animation quant à elle est correcte : quelques ralentissements lorsque les ennemis se bousculent, mais rien de gênant.

Pourtant ce n'est pas pour ses graphismes qu'on se souviendra de Planescape Torment, mais pour sa bande son et ses musiques composée par Mark Morgan, un virtuose. Les compositions qu'il a réalisées ne sont pas bonnes, elles sont véritablement à tomber. Je citerai notamment Deionarra's Theme, qui est aussi beau qu'émouvant. Au niveau voix, chaque compagnon et certains NPCs clé ont leur voix propre parfaitement reconnaissable : ça ajoute beaucoup à l'immersion et on apprécie.

Mark Morgan

Mark Morgan

Par chance, vous aurez largement l'occasion d'écouter les musiques, car il faudra pas mal d'heures pour finir le jeu, et plus encore si vous voulez tout saisir. Très bonne durée de vie donc.

Cerise sur le gâteau ? Lorsque je me suis lancé dans ce test, j'ai eu de l'appréhension à l'idée de devoir réinstaller ce titre. Il passait sous XP la dernière fois que j'y ai joué, mais comment allait il se comporter sur un Windows Seven 64 bits ? Pendant que je lançais l'installation, je m'imaginais déjà devoir chercher en lignes patchs et correctifs pour parvenir à le faire tourner et faire mes captures d'écrans. Et pourtant, l'installation s'est passée comme un charme, de même que le lancement ! Les seules choses que j'ai constatées étaient un petit bug graphique lors de l'utilisation d'un sort à cinématique et le fait que les personnages ne se tournent pas correctement lorsque vous les faites déplacer vers la droite, leur donnant l'impression de courir en arrière. En dehors de ça, aucun problème, rien, et ce sans avoir dû utiliser les options de compatibilité du système.  Quand on pense aux manipulations qu'il faut parfois faire pour certains titres...

Planescape Torment est un jeu exceptionnel sous de nombreux points. La combinaison d'un scénario intelligent, profond et intéressant avec une réalisation technique de haut-vol, même 14 ans après sa sortie. Avec sa durée de vie conséquente, il vous enchantera un moment. Un titre que beaucoup de joueurs considèrent comme le meilleur RPG jamais réalisé. Et comme en plus il est largement compatible avec les nouveaux systèmes d'exploitation, pourquoi s'en priver ?

SUPPOS : 6/6

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Commenter cet article

T
La suite développée par l'équipe de Brian Fargo s'appelle Torment : tides of numenera et ça sort cette année sur pc. https://www.youtube.com/watch?v=coWnxfSFtKk
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L
Ah grand merci!<br /> <br /> Je m'en mords encore les doigts de ne pas avoir pu le backer celui là!<br /> <br /> Pratiquement 4.200.000 sur un goal initial de 900.000 (quand même)<br /> <br /> La page kickstarter pour ceux qui veulent voir les stretch goals<br /> https://www.kickstarter.com/projects/inxile/torment-tides-of-numenera?ref=category<br /> <br /> On peut faire confiance à inxile (Wasteland 2) pour le boulot.<br /> <br /> Sinon les amis, pensez à Pillars of eternity (descendant spirituel des baldur like et développé par Obsidian) qui sort cette semaine!<br /> <br /> On en pense que du bien...
L
La crème des rpg occidentaux de la bonne époque avec les baldur, icewind dale, fallout, arcanum, le temple du mal élémentaire et consort. (que d'heure merveilleuse qui font parti de mes meilleurs souvenirs de joueur sur rpg)<br /> <br /> Il me semble que Beamdog/Overhaul games responsable des versions enhanced des baldur 1&2 et d'icewind dale est sur les rangs pour un enhanced de Planescape. (j'espère que ça va se concrétiser)<br /> <br /> Si la sortie du premier baldur enhanced a été assez mouvementé et a prêté le flanc aux critiques, les patch successifs ont considérablement amélioré les choses aujourd'hui. (le matériel software et la complexité pour retoucher la moindre chose à cause de la vétusté et de l'exotisme des programmes y était grandement pour quelque chose. Y'a tout un tas de site, dont celui du développeur, qui vous explique tout ça pour ceux que ça intéresse et démontre que le studio n'y pouvait pas grand chose et n'a pas mérité tout le bashing à l'époque. Heureusement Baldur 2 enhanced et icewind dale était de conception différente et plus facile à tripoter en profondeur)<br /> <br /> Souhaitons qu'il en soit de même pour un éventuel enhanced de Planescape.<br /> <br /> Un bon moyen de s'y mettre sur les OS moderne pour ceux qui n'ont pas connu et de goûter au summum de ce qui se faisait à l'époque de manière satisfaisante. (et ils ont pas trop mal vieilli)<br /> ça coute que dalle et c'est fréquemment en promo steam...<br /> <br /> Il me semble également qu'il y a un projet de kickstarter pour une suite à planescape (ou c'est en pour parler)<br /> <br /> J'aurais donné n'importe quoi à l'époque pour avoir un baldur like sur l'univers de Ravenloft et de Drangonlance... (je vous recommande chaudement la lecture des bouquins même s'ils sont difficile à trouver aujourd'hui)<br /> <br /> Ah, toute une époque...
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M
Le test donne envie d'y jouer en tous cas, est-ce qu'une version compatible ubuntu existe? Si oui via quel programme, vine suffit? merci d'avance pour la réponse, c'est que ça m'a vraiment donné<br /> envie!<br /> Ps: pour le troll je suis d'accord, mais d'un côté le "troll" comme il est appelé maintenant était encore nommé "critique" il y a peu; et, mise à part cette "guerre" des consoles, en quoi est-ce<br /> mauvais de donner sa version d'un fait, qu'elle soit critique ou positive sur tel ou tel sujet? Parce que dans ce cas @Ouais_supère et @Oli vous trollez sur ces commentaires autant que je le fais<br /> envers vous en ce moment ^^ !
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O
Super test, merci !
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O
Tu marques un point: quand on allume des feux, faut pas se plaindre que c'est chaud.
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O
"C'est dommage que les visiteurs du blog préfèrent s'écharper sur Zelda Wii U, pour savoir si c'est complètement à chier OU une oeuvre d'art insurpassable, avec un sens de la nuance dont ils sont<br /> coutumiers." Le blog a les lecteurs qu'il mérite. A une époque il n'y avait que de la "news à trolls"... Pour quelle raison ? Tout le monde connait la réponse. Aujourd'hui ces trolls sont devenus<br /> des habitués de Gamopat et préfèrent, comme tu dis, se ridiculiser en prenant partie pour tel ou tel constructeur... La responsabilité en incombe à la ligne éditoriale du blog - qui s'est calmé<br /> d'ailleurs, au niveau des "news à trolls", je trouve ça bien.<br /> Merci au testeur pour son travail au passage, je ne connaissais pas ce jeu et maintenant il me tente bien.
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O
C'est dommage que les visiteurs du blog préfèrent s'écharper sur Zelda Wii U, pour savoir si c'est complètement à chier OU une oeuvre d'art insurpassable, avec un sens de la nuance dont ils sont<br /> coutumiers.
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C
me filer une telle envie de jouer, c'est pas humain!!<br /> <br /> Merci pour ce test :)
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O
Un test remarquable, merci Sylesis.
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B
Très bon test pour un très bon jeu :)
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