[RETROGAMING] Metroid Prime / Gamecube
METROID PRIME
Support : Gamecube (puis Wi)
Éditeur : Nintendo
Développeur : Retro Studios
Année : 2002 (US), 2003 (JAP, EU)
2009 pour l'édition Wii "Metroid Prime Trilogy" qui regroupe les 3 jeux.
Je vous entends déjà, bande de passéistes hargneux qui ne jurez que par Super Metroid... Ce jeu n'est pas un vrai Metroid, il
dénature la série... Après tout, on est sur Gamopat. Mais moi qui ai joue à tous les Metroid et qui les ai terminés presque tous, je peux vous le dire et je vous le dit : Metroid Prime est un
sacre bon jeu, qui a marqué son temps et les esprits de bien des joueurs. Retour sur un monument du jeu vidéo.
Le jeu commence lorsque Samus Aran, chasseuse de prime, reçoit un signal de détresse en provenance d'un vaisseau des Pirates de
l'Espace en orbite autour de Tallon IV. Tallon IV, ancienne colonie Chozo, peuple qui a élevé Samus sur K-2L et qui lui a confié la Combinaison de Puissance. Commence alors l'exploration d'un
vaisseau fantôme où les Pirates de l'Espace à demi-mort et les Reines Parasite se baladent librement... Au bout d'une vingtaine de minute de jeu, après avoir exploré le vaisseau et éliminé le
Boss rituel de fin d'introduction au gameplay, le vaisseau est court-circuité et menace de s'écraser sur Tallon. S'ensuit alors une course contre la montre pour regagner votre vaisseau au cours
de laquelle vous perdez la plus grande partie de votre équipement. Un fois à bord, vous vous échappez et vous posez sur Tallon. Et c'est la que l'aventure commence vraiment.
Samus va alors passer ses 15 prochaines heures (si vous êtes rapide, ça m'a prit 13h, et les tests parlent de 20h pour finir la
storyline) à explorer Tallon IV de fond en comble : la Surface de Tallon, des Cavernes du Magmoor aux Ruines Chozo en passant par les Monts de Phendrana et les Mines Phazons... Pendant ces 15
heures, Samus va récupérer des nouveaux rayons (Ondes, Glace et Magma, les super-rayons), viseurs (Infrarouge et X-Ray), des upgrades de combinaison ou des nouveaux mouvements (Saut Spatial),
ainsi que les généralement très bien cachés et facultatives réserves d'énergie et de missiles. Bref du classique dans la série.
La carte est absolument immense et les décors très variés, même au sein d'un même monde. Le sentiment d'exploration est toujours présent; on refait sans cesse des allers-retours dans cette map
gargantuesque, les mondes communiquant entre eux par des ascenseurs. Il vous faudra souvent 5 bonnes minutes pour décider du chemin le plus rapide pour vous rendre d'un point a un autre, car vous
apprendrez bien vite qu'une erreur d'appréciation peut signifier une bonne demi-heure en plus de trajet, surtout quand c'est juste pour vérifier une intuition qui ne se révélera pas forcement
fondée. Car il n'y a pas vraiment d'histoire, ou plutôt, c'est vous qui la créez. Car Samus est seule.
Au cours de votre exploration, vous ne rencontrerez aucun PNJ qui ne vous soit pas hostile. Vous ne rencontrerez aucun ennemi qui voudra taper la causette pour vous expliquer ce qu'il se passe
avant de vous sauter à la gorge. Car que s'est-il passe sur Tallon IV ? Pourquoi les Chozos ont-ils disparu ? Quel genre d’expériences conduisaient les Pirates de l'Espace dans leur Vaisseau ?
Pourquoi Ridley est-il ici ? Tant de questions auxquelles vous devrez vous-même trouver la réponse.
Car un des points forts du jeu, c'est que l'immersion est bien plus importante que dans les épisodes 2D grâce à l'apparition du viseur d'analyse. Tout, vous saurez presque tout grâce à ce
magnifique viseur. Vous ciblez un objet, vous attendez une petite seconde, et vous obtenez toutes sortes d'informations plus ou moins utiles. Et, fantastique, cela marche également sur les
ennemis, et cela vous sera très utile contre les boss, vous dévoilant leur point faible. Analyser tout ce qui est a porte devient un réflexe, et on fini par comprendre ce qu'il s'est passé. Les
Chozos ont disparu a cause d'un événement imprévu venu de l'espace, d'un "poison" qui petit a petit a contaminé tout le système. Les Pirates de l'Espace sont venus la pour exploiter ce "poison" à
des fins militaires. Ce poison, c'est le Phazon, un minerai extrêmement nocif et radioactif qui deviendra récurrent dans les Metroid Prime et que les fans connaissent bien.
La grande nouveauté du jeu, c'était le passage à la 3D, et surtout, en vue subjective. Le passage s'est opèré à la perfection : au pad
Gamecube, le gameplay est nickel, la prise en main directe et très intuitive. Les déplacements sont précis, de même pour les sauts (pas besoin de regarder le sol pour être sur que l'on va bien
atterrir sur la plate-forme). L'exploration est très agréable grâce à un viseur précis et léger; la boule morphing offre un autre point de vue et est elle aussi très agréable à manier. On
apprécie énormément l'arrivée de la visée L, que les habitués de Nintendo connaissent bien et qui permet de cibler un ennemi... Le passage d'une arme à une autre ou d'un viseur à un autre se fait
intuitivement et très rapidement grâce a un système de "levier de vitesse", sans perdre une goutte de l'action. Les combats sont nerveux et on ne se perd pas. Bref, le gameplay est ce qui
s'approche le plus possible de la perfection. Sur Gamecube.
Sur Wii, le bilan est... plus mitigé. Si au niveau des déplacements et des sauts, on est tout aussi satisfait, dès qu'il s’agit de la vue ou de changer d'arme, on s'énerve très vite. La Wiimote
n'est pas idéale pour bouger la caméra sur ce jeu qui n'a pas été prévu pour elle. Pour changer d'arme et de viseur, c'est encore plus frustrant : on est oblige d'appuyer sur + ou - ; l'écran se
scinde en trois parties, chacune correspondant à un type d'équipement et on est obligé de déplacer le viseur pour choisir. Ce qui, vous l'avez deviné, bouge la caméra et nous fait perdre l'action
de vue. C'est pourquoi on essaye de le faire le plus vite possible, et une fois sur deux, ça ne marche pas. TRES frustrant, surtout en face d'une horde d'ennemis qui requièrent que l'on alterne
rapidement entre les rayons et les viseurs. Et les abrutis qui ont adapté le jeu sur Wii n'ont pas pense à inclure le gameplay au Pad.
Le level design est tout simplement génial. Les graphismes sont soignés, les textures variées et détaillées. Le character design est
aussi très bon, on fait rapidement, et même de loin, la différence entre certains ennemis (même si on ressent un certain ennui et manque de diversité vers la fin du jeu...). L'immersion est
totale grâce au viseur qui affiche énormément d'informations sans pour autant surcharger l'écran, et les effets de lumières, de pluie et de brouillage sur le viseur très bien pensés.
Visuellement, le jeu a beaucoup de charme et de caractère. Certains d'entre vous connaissent sans doute ma phrase préférée à propos d'un jeu irréprochable graphiquement sur la dernière génération
de consoles de salon : "C'est beau comme du 128 bits". Et pour ce jeu, c'est vrai. Les musiques sont fantastiques, les compositeurs ayant fait un excellent travail. Elles collent parfaitement à
chaque monde, elles sont discrètes et ne lassent jamais (mention spéciale pour les effets sonores).
Metroid Prime n'est pas qu'un simple FPS. C'est le premier FPA qui n'est pas un Point'n Click. Metroid Prime, c'est une
histoire, une ambiance, une poésie et tant d'autres choses qui forment un univers auquel on finit toujours par revenir. Dans moins d'un mois, Samus fête ses 25 ans, et elle n'a toujours pas pris
une seule ride. De même pour ce jeu.
SUPPOS : 6/6 (version Gamecube)
5/6 sur Wii à cause du Gameplay très frustrant et des graphismes moins soignés.