[RETROGAMING] Formula One / Playstation
Formula One
Editeur : Psygnosis
Développeur : Bizarre Creations
Support : PlayStation
Année : 1996
Si la plupart des fans de la série des «Formula One» mettent en avant, à juste titre, le deuxième épisode sur PlayStation
(Formula One 97), il faut tout de même reconnaître à ce premier opus l’extraordinaire avancée qu’il a représenté à sa sortie. Car jusque là (1996) la F1 avait comme seule vraie référence un jeu
PC et pas des moindres : Grand Prix 2 de MicroProse (je sens que Doc va me sortir un titre sur C64...), mais les «consolistes» avaient bien fait d’attendre, car l’équipe de Bizarre Creations
livre avec ce Formula One une extraordinaire simulation...
Et comment parler de simulation sans avoir un contenu conséquent ? Ça tombe très bien car c’est un des points forts du jeu. F1 vous
permet de faire une simple course parmi ses 17 Grands Prix ou carrément l’intégralité d’une saison de nos monoplaces favorites. Pour cela le jeu a fait fort car vous avez à votre disposition les
35 pilotes des 13 écuries officielles de la saison 1995, donc ne cherchez pas Schumacher chez Ferrari... il est encore chez Benetton !! A noter également qu’il s’agit du dernier jeu avec lequel
il est possible de jouer Nigel Mansell (3ème pilote chez McLaren) ainsi que le regretté Grand Prix d’Adelaide en Australie (circuit partiellement en ville)...
De leur coté, les options sont nombreuses .. tellement nombreuses qu’il est facile de s’y perdre la première fois. Ainsi vous aurez le
choix entre trois niveaux de difficulté ( facile, intermédiaire et difficile), un mode «Arcade» ou «Grand Prix», le choix de jouer en duel (si vous souhaitez vraiment casser l'intérêt du jeu) ou
avec d’autres concurrents, d’activer ou non des assistances au pilotage pour retirer ou non tout le plaisir (la difficulté), 6 vues différentes (4 jouables), un mode «replay» et un multijoueur
(link seulement)... Si vous n’êtes pas content avec ça, retournez jouer à Destruction Derby !! Il y a moins de paramètres !!
Visuellement, Formula One (appelons le F1 désormais) a fait figure de précurseur !! Quel réalisme pour l’époque !! Et quelle vitesse !!
Quelle fluidité !!! S’il est vrai qu’aujourd’hui ça pique un peu les yeux de jouer à un jeu où s'entremêlent clipping, aliasing et bugs (légers), on retrouve tout de même un rendu visuel
impressionnant (pour l’époque). Ainsi on reconnaît aisément et pour la première fois toutes les voitures (avec des roues un peu petites c’est vrai) et touts les circuits.
Les circuits justement... Une des choses les plus marquantes de ce F1 tant l’équipe de BC a eu le souci du détail pour modéliser les 17
Grands Prix du jeu. Que ce soient les tribunes, les reliefs de la piste, les traces de gommes ou encore les peintures à l’intérieur des chicanes et sur la route (passages cloutés à Monaco par
exemple), tout y est, même la grande roue derrière la grande tribune de Suzuka !! Ajouté à cela l’habillage officiel des retransmissions télévisées, avec même le sponsor chrono (Tag Heuer) et
vous obtenez une immersion unique dans le monde de la F1.
Immersion favorisée également par la sonorité du titre. Que ce soit les bruits de moteurs, les cris de la foule ou les commentaires
légendaires de notre ami Philippe Alliot, tout est là pour nous mettre dans la peau du pilote ! Les plus fans d’entre vous se souviendront très certainement des phrases répétitives mais
légendaires des commentaires :
«il ne suffit pas d’avoir de la chance, il faut aussi savoir piloter, et le fait très bien !»
«Il passe en 4ème, il passe en 5ème, il rétrograde en 4ème»
«Oh non !! C’est un accident !!»
Enfin, impossible d’aborder les sons du jeu sans parler des morceaux signés Joe Satriani et Steve Vai. Vous savez ? Ces deux gars
capables de faire des solos de guitares de 14 minutes sans transpirer. Il faut leur reconnaître le dynamisme qu’ils apportent aux menus quand même...
Passons enfin au point certainement le plus important d’un jeu de course : la jouabilité. F1 tend à être une simulation plutôt qu’un
jeu «arcade», mais sa facile «prise en main» ainsi que sa «customisaton» le place en réalité entre les deux, selon la volonté du joueur. En effet en mode «grand prix» et à condition d’avoir
désactivé les assistances (que foutent-elle en simu ?), la conduite proposée vous demandera plus de précisions et d’entraînements si vous comptez rivaliser avec les meilleurs (Williams et
Benetton) qu’en mode «arcade» où il suffira de pousser tout le monde hors de la piste pour gagner.
C’est d’ailleurs un des points négatifs du jeu : la gestion des dégâts. Cette dernière, limitée strictement aux ailerons, sans lesquels
il n’est pas impossible de conserver sa position, n’est pas vraiment en adéquation avec le réalisme du titre. Dans la même veine, l’IA n’est pas des plus développée, au contraire. Ainsi vos
concurrents semblent «calés» sur un rail imaginaire qu’ils n’osent que trop rarement franchir; ils se retrouve d’ailleurs souvent à «piler net» au moindre problème en face d’eux... un peu comme
ma femme quoi... En revanche la conduite sous la pluie, dont la réalisation est quasi parfaite, reste bluffante et gare aux freinages brusques et aux accélérations en sortie de courbe !! Au
final, la jouabilité du titre est avant tout «grand public», surtout face à un GP 2, mais sans basculer dans de l’»arcade» : un très bon compromis sur console !!
Considéré à sa sortie comme un «chef d’oeuvre», comme un jeu «quasi parfait», il faut reconnaître à ce Formula One ses
nombreuses qualités qui ont fait de lui un précurseur dans le genre. Véritable vitrine pour la PlayStation, nombreux sont ceux qui, sans être des fans de F1 ou de voiture tout court, ont possédé
ce jeu tant il impressionnait. C’est vrai qu’avec un contenu ultra complet, des graphismes très réalistes, un gameplay fluide, rapide et une réalisation sonore de belle facture, F1 pose ici les
solides bases pour son successeur (Formula One 97) qui deviendra un an plus tard la référence inégalée sur 32 bits.
SUPPOS : 5,5/6