[DOSSIER] EX, le Street Fighter oublié...
Nous sommes fin 1996, les Los Del Rio nous ont fait danser tout l’été avec leur Macarena, Eric Cantona n’a pas été sélectionné pour l’Euro, Disney vient de nous pondre une petite merveille s’intitulant Le Bossu de Notre Dame, et enfin, tous les éditeurs de jeux vidéo n’ont qu’une seule obsession : proposer des jeux en "full 3D".
En effet, l’arrivée de la Playstation a engendré un grand chamboulement dans le monde vidéoludique, fini les petits jeux colorés en 2D, place maintenant au réalisme de la 3D. Certains éditeurs ont profité de cette nouvelle mode afin de poser les bases d’un nouveau genre de jeu : la baston en 3D. SEGA, comme à son habitude, a été le 1er à franchir le pas avec son Virtua Fighter, suivi par le maitre en la matière de l’époque, Namco avec Tekken et Soul Edge. Suite aux succès de ces jeux, Capcom décida lui aussi d’intégrer le monde de la baston 3D, en proposant pour la première fois, une version 3D de son jeu fétiche : Street Fighter.
A l’époque, Capcom commençait déjà à réfléchir au futur Street Fighter III, se demandant si oui ou non le jeu devait être développé en 3D. Afin de tâter ce terrain inconnu, la firme décida de sortir un épisode hors continuité tout en 3D, qui fera office de version test pour le prochain opus de la série officielle. Pour cela, une filiale sera créée spécialement (Arika) à cet effet, et s’occupera intégralement du développement de la série Street Fighter EX.
Arika va utiliser les systèmes d’arcade Zn-1 et Zn-2 développés par Sony. Il s’agit là de système JAMMA, basé sur l’architecture de la Playstation première du nom, ce qui laissait déjà présager un éventuel portage sur cette dernière.
Cette série reste malheureusement méconnue, boudée et malaimée par une grande partie des adorateurs de jeu de baston. Personnellement, je lui porte une affection particulière, tellement je m’étais éclaté avec mes amis dessus en salle d’arcade. Des tournois étaient organisés dans notre salle d’arcade habituelle où le jeu remportait un franc succès, contrairement à l’échec qu’il connaitra dans le monde. Le but de ce dossier sera donc d’exposer en toute neutralité (j’essaierai), les caractéristiques des différents opus de cette série, tout en me permettant un petit avis personnel sur chacun des épisodes, en espérant donner envie à quelques uns d’entre vous de s’y essayer ;)
Street Fighter EX
Le premier opus de la saga, nommé Street Fighter EX (EX pour Expert ou Extrême, les informations se contredisent sur la toile), est sorti uniquement sur borne arcade en novembre 1996. C’est le 1er Street Fighter à utiliser un moteur 3D pour un rendu en trois dimensions à l’affichage.
Côté graphismes, on a vu beaucoup mieux, même à l’époque. On est là plutôt proche du 1er Virtua Fighter que de Tekken 2. L’aspect tetrapak est très accentué, mais cela ne concerne que les personnages, car les décors sont joliment modélisés et très colorés pour la plupart. L’animation quant à elle est très fluide contrairement aux jeux de baston en 3D de l’époque. Les personnages réagissent aux contrôles rapidement sans aucun souci de maniabilité.
Les personnages sont au nombre de 17, dont 5 déblocables et 2 Boss non jouables. On retrouvera quelques visages connus qu’on ne présente plus : Ryu, Ken, Chun-Li, Zangief, Guile, Akuma et M. Bison. Arika s’est donc amusé à créer une grande partie des personnages pour les Street Fighter estampillés EX. Petite anecdote, tous les personnages créés par Arika lui appartiennent, c’est pour cela que tous les personnages crées pour la série EX ne seront jamais repris par Capcom dans les opus faisant partie de la continuité officielle. Quelques-uns d’entre eux seront repris dans d’autres jeux d’Arika comme par exemple Fighting Layer.
Petite présentation pour mieux faire connaissance avec ces personnages :
Hokuto : Experte en Aïkido, elle fait partie d’une famille qui maitrise cet art martial depuis plusieurs générations, elle est japonaise
Doctrine Dark : Soldat ayant servi sous les ordres de Guile. Il a sombré dans la démence suite à ses multiples blessures durant les batailles, il est allemand
Pullum Pulna : Atout charme de l’opus, danseuse du ventre qui a développé son propre style de combat, elle est saoudienne
Cracker Jack : Ancien joueur de baseball converti en garde du corps, il cherche à sauver sa sœur kidnappée par Shadaloo, il est américain
Skullomania : Vêtu de son costume de squelette, c’est un employé modèle qui aime jouer au super-héros la nuit, il est japonais
Blair (déblocable) : Issue d’une famille riche, c’est la meilleure amie de Pullum Pulna et Cracker Jack est son garde du corps, elle est anglaise
Allen Snider (déblocable) : Le comique expert en arts martiaux, un Dan’s like, il est américain
Kairi (déblocable) : Combattant ayant perdu la mémoire après avoir battu son père dans un combat à mort, c’est le demi-frère de Hokuto, il est japonais
Darun Mister (déblocable) : Célèbre catcheur dans son pays, il cherche à défier Zangief, il est aussi garde du corps de Pullum Pulna, il est indien
Garuda (Boss) : Mi-homme, mi-démon, obsédé par le meurtre. On ne verra jamais son visage caché par un masque, nationalité inconnue
Voilà pour le casting. Point de vue charisme, les personnages classiques dépassent de loin les nouveaux arrivants. Quelques-uns ont même un character design complètement différent de ce que nous étions habitués de voir dans la série (oui Skullomania, c’est bien de toi que je parle), du coup cela pouvait donner l’impression de jouer à un autre jeu que Street Fighter. Afin de débloquer la vidéo (pourrie) de fin de chaque personnage, il faudra remporter 9 combats de 2 rounds, plus celui contre le Boss (Garuda ou M. Bison, cela dépendra du personnage choisi mais aussi du parcours avant d’arriver au Boss).
Passons aux détails techniques. La jouabilité reste la même que celle de Street Fighter II, les combats sont en 2D et le système de jeu est resté le même. Les personnages et les décors sont quant à eux entièrement en 3D. Le gameplay a été enrichi via pas mal de nouveautés, comme par exemple le Guard Break qui permet de casser la garde de l’adversaire et de le sonner pendant un bref instant. Le Super Cancel (permet de stopper l’adversaire en plein mouvement et le dézinguer avec un coup spécial) et le Super Combo introduits dans la série Alpha ont été réutilisés.
Avis Perso : Ce jeu reste malgré tout très bon. Il a été éclipsé par les cadors du genre mais personnellement, j’ai dépensé plus d’argent de poche dans les salles arcade à jouer Street Fighter EX que Tekken 2 que je trouvais trop rigide. Hormis les graphismes pourris et le manque de charisme de certains personnages, il n’y a pas grand-chose à reprocher pour un jeu de l’époque. Malgré tous ces éloges, cet épisode reste loin derrière celui que je préfère…
SF EX Plus / SF EX Plus α
Et sans trop de suspense, voici donc mon opus préféré. Il s’agit d’une mise à jour avec un titre à rallonge de l’épisode précédent, comme Capcom sait si bien le faire. Street Fighter EX Plus est sorti en mars 1997, toujours sur la borne Zn-1 de Sony. Un portage a été réalisé sur la Playstation (juillet 1997) et renommé Street Fighter EX Plus α, j’en parlerai un peu plus en détails par la suite.
Côté graphismes, bah pas de grand changement, les personnages sont toujours aussi polygonaux. Côté bande son, c’est pareil aucun changement et ça c’est plutôt une bonne nouvelle car les musiques du jeu sont juste magnifiques à écoute, et chaque thème colle bien à son personnage. En parlant de personnages, nous avons eu droit à quelques nouveautés. Tous les personnages du 1er opus sont désormais sélectionnable dès le début du jeu. A ceux-là, il faudra rajouter 5 personnages cachés qu’il faudra débloquer, parmi quelques-uns que nous connaissons tous comme Akuma (déblocable) et Evil Ryu (déblocable), à qui il faudra ajouter :
Bloody Hokuto (déblocable) : une version maléfique de Hokuto que nous avons découvert dans le 1er opus
Cycloïd β et Cycloïd γ : une sorte d’humanoïdes en fil de fer qui imitent les coups de tous les personnages présents dans le jeu
Il faut avouer que niveau casting, c’est un peu mitigé. Akuma, Evil Ryu et Bloody Hokuto sont des personages qui transpirent la classe et qui apportent la dose de charisme qu’il manquait aux personnages du 1er épisode. A côté d’eux, nous avons les deux Cycloïdes qui sont franchement pas du tout crédibles en tant que combattant dans un Street Fighter … Mais bon, cela ne gâche en rien le plaisir du jeu. Le niveau de jeu est un chouia plus élevé que le 1er, notamment grâce à la présence d’Evil Ryu et Bloody Hokuto qui peuvent être considérés comme des sous-boss. Le challenge est lui aussi présent surtout si on veut croiser le fer avec Akuma. Je m’explique, Garuda et M. Bison restent toujours les boss du jeu, par contre si on arrive à placer un PERFECT à chaque combat, nous avons droit à l’animation classique du Boss final (Garuda ou M. Bison), puis écran blanc avec la phrase suivante qui s’affiche : « Here comes a new challenger », et c’est Akuma qui débarque. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un réel plus pour cette série, débloquer Akuma en mode difficile peut s’avérer très très difficile.
Nous avons déjà abordé le côté graphique, j’aimerai juste ajouter qu’au niveau des décors de chaque stage, il y a eu quelques changements. Chaque personnage a gardé le même décor qu’au 1er opus, mais avec quelques changements, par exemple le combat dans le niveau de Ken dans le 1er épisode se déroulait en plein été avec soleil et herbe verte, la nouvelle version du jeu nous propose le même décor avec quelques nuages et une herbe qui a jauni, certainement à cause de l’automne qui a débarqué entre temps. Encore une fois, ce n’est pas grand-chose mais ça reste un petit détail sympathique qui assure la continuité entre les 2 jeux.
Concernant la version console du jeu, elle contient tout ce qui a été dit précédemment avec quelques bonus en plus. On va avoir le plaisir de retrouver deux visages connus de la série qui vont débarquer dans cette version, Il s’agit là de Dhalsim et de Sakura, ce qui fait passer le nombre de personnages jouables à 23.
En plus du mode Arcade, le jeu propose différents mode de jeu, ce qui rallonge de manière considérable la durée de vie du jeu :
Team, VS, Time Attack & Survival : les modes classiques que nous rencontrons de tout jeu de baston
Mode Expert : un mode dans lequel il faudra reproduire avec tous les personnages du jeu, des enchainements de plus en plus difficile. Ce mode, comme son nom l’indique, est destiné principalement aux joueurs qui maitrisent parfaitement le jeu. Le finir relève presque de l’impossible tellement les derniers combos sont compliqués à copier, bon courage pour ceux qui veulent s’y aventurer
Mode Barrel Bonus : déblocable une fois le Mode Expert fini à 100% (déblocable aussi via un cheat code, privilégiez cette méthode plutôt que la première). Un mode dédié au scoring, où il faudra détruire un maximum de tonneau dans un temps imparti. Il faudra placer pas mal d’enchainements et de coups spéciaux si on veut gagner beaucoup de points
Mode Watch : mode dans lequel on peut assister à un combat contrôlé par l’ordinateur. On peut changer de vue durant le combat, la plus sympathique reste la vue à la 1ère personne.
Avec tout, ça on a de quoi nous amuser pendant des dizaines d’heures. Capcom et Arika n’ont pas fait les choses à moitié et nous ont livré ici un jeu vraiment abouti, fluide et sans le moindre bug. Côté gameplay, aucun changement par rapport à l’épisode précédent.
Un petit mot sur les vidéos de fin, elles sont digitalisées et un peu sombre à mon goût. Elles n’apportent pas grand-chose vu qu’il n’existe aucun scénario dans le jeu. La plupart d’entre elles montrent le personnage sélectionné effectuer des enchainements. La plus intéressante d’entre elles reste celle de Garuda qui nous montre ce dernier dans un sanctuaire avec Evil Ryu. On peut donc en déduire qu’il a le pouvoir de libérer le côté démoniaque de Ryu.
Avis Perso : ça pourrait étonner quelques-uns d’entre vous, mais ça reste le Street Fighter auquel j’ai le plus joué, sachant que je les possède presque tous. J’ai passé des heures et des heures à y jouer, que ce soit sur borne ou sur la Playstation. Encore aujourd’hui, c’est un des rares jeu de baston retro auquel je joue fréquemment (avec KOF 98). Bref, vous l’avez compris ce jeu a vraiment marqué ma jeunesse, bien plus que les prochains opus de la série que nous allons voir dans la suite de ce dossier.
Street Fighter EX 2
Sorti en mars 1998, mais sur Zn-2 cette fois-ci. Il s’agit là d’une version améliorée du Zn-1, toujours basée sur l’architecture de la Playstation, et disposant d’une RAM plus élevée et d’un processeur un peu plus puissant que celui de la première version de la borne.
Je me souviens avoir lu quelque part à l’époque, que Capcom avait l’intention de rendre annuelle la série des EX, un peu comme ce que faisait SNK avec la série des King Of Fighters.
Nous avons enfin là un jeu graphiquement potable pour l’époque. Fini les personnages tetrapak, dans cet opus, Arika a rattrapé son retard et nous propose des graphismes presque du même niveau que Tekken 3. La bande son a complètement changé mais reste aussi bonne que l’ancienne.
L’éditeur a gardé les mêmes habitudes concernant les personnages. On injecte quelques personnages phares de la série, et on les confronte à un tas d’autres personnages crées par Arika. Un peu de ménage a été fait dans le casting principal. Tous les personnages de la version EX Plus α sont présents sauf : Akuma (snif), Allen, Blair, Bloody Hokuto, un cycloïd, Evil Ryu (re-snif), M. Bison, Pullum Purna, Darun Mister et Sakura. Blanka et Vega sont de la partie cette fois-ci, et Arika nous a crée quatre nouveaux personnages pour l’occasion :
Sharon : elle a grandi dans un monastère et mène une double vie d’agent secret et d’éducatrice dans le monastère où elle a grandi. C’est le seul personnage à utiliser une arme à feu durant les combats. Nationalité inconnue.
Shadowgeist (déblocable) : nourri par l’envie de vengeance qui le dévore, il est à la recherche du responsable du meurtre de sa femme et son fils. Nationalité inconnue.
Nanase (déblocable) : petite sœur de Hokuto et de Kaïri, elle part à leur recherche afin d’éviter que ses ainés s’affrontent entre eux. Elle est japonaise.
Hayate : guerrier protecteur de son village, il manie le sabre comme personne durant les combats. Il est japonais.
On n’a plus droit à 2 Boss différents comme dans le 1er opus, ici seul Garuda fait office de Boss final. Les innovations côté gameplay sont …. Inexistantes. Aucune nouveauté à ce niveau là. Il s’agit là d’un Street Fighter EX Plus, avec quelques changements au niveau des personnages et des plus beaux graphismes. Pire encore, au niveau des fins des personnages on a fait un bond en arrière à l’époque de Street Fighter II, car, accrochez-vous bien, on a droit ici à une image fixe pour récompenser nos efforts d’avoir battu le Boss … Une image fixe quoi ! Ah j’ai oublié le détail qui change tout, l’image est accompagnée d’une phrase quand même : « Thank you very much for your playing !! see you at our next game !! ». Ce n’est pas avec des fins pareilles que vous allez nous donner envie de jouer à vos futurs jeux. Bref, on a vraiment l’impression que Arika nous a pondu ce jeu à la va vite, en consacrant toute son énergie à améliorer ses graphismes, sans se préoccuper d’autres détails qui me semblent importants pour un jeu de baston (les endings).
Avis Perso : je n’ai pas grand-chose à dire sur cet opus, c’est l’épisode de la série auquel j’ai le moins joué. Il a dû tourner au maximum un mois et demi dans la salle de jeu que je fréquentais à l’époque, avant d’être remplacé par sa version améliorée, je vous laisse deviner le titre de celle-ci.
Street Fighter EX 2 Plus
Sans trop d’originalité, le titre du jeu qui suit est Street Fighter EX 2 Plus. Sorti en juin 1999 (Capcom garde jusque-là son rythme annuel concernant la série EX) toujours sur Zn-2, le jeu a également connu un portage sur la PS1, j’en dirai un petit mot quelques paragraphes plus bas. Graphiquement, cet épisode a l’air un chouïa plus lisse, et contrairement au précédent opus, celui-ci débarque avec son petit lot de nouveautés.
Concernant les nouveaux personnages, la tradition a été respectée. Parmi les personnages dits classiques de la série, nous accueillons dans cet opus Sagat ainsi que M. Bison qui reprend son poste de Boss de fin. Signalons aussi le retour de Pullum Purna et Darun Mister qui étaient absents de la 1ère version de EX 2. On notera la disparition de Hayate, le guerrier au sabre. Place aux nouveaux maintenant :
Vulcano Rosso : Encore un personnage assoiffé de vengeance, ça manque d’imagination tout ça… Cherchant à venger sa fiancée assassinée, il s’est replié lui-même en se réfugiant dans une région volcanique et a développé un style de combat très violent. Il est italien.
Area : Avec son look d’élève modèle, c’est la fille d’un inventeur un peu fou. Elle participe au tournoi afin d’essayer les dernières inventions de son père. Il s’agit là d’une paire de rollers sur-boostés et d’un canon bionique qu’elle peut utiliser durant les combats (on s’éloigne encore une fois de l’esprit Street Fighter avec ce genre de personnages …). Elle est française.
Petite nouveauté dans le déroulement du jeu, les stages bonus font ici leur come-back. Après les 2 premiers combats, nous avons droit au 1er Bonus Stage, qui consiste en un combat de 30s contre le Cycloïd, durant lequel il faudra vider sa barre de vie en effectuant que des coups spéciaux uniquement. Le 2ème Bonus Stage survient après le 4ème combat, et là nous avons droit à un classique de la série, détruire un objet en un minimum de temps. Il s’agit là en l’occurrence d’un satellite qu’il faudra réduire en miette tout en évitant les météorites qui nous tombent dessus.
uite à ça nous aurons droit au trio de fin : Garuda, Sagat et M. Bison. Si on arrive à Battre M. Bison sans avoir perdu un seul round durant tout le tournoi, nous aurons la chance de combattre Bison II durant un round. C’est une version plus hardcore et plus puissante du Boss à la casquette. Une fois battu, nous accédons à l’image de fin pourrie qui fait office d’ending. Petit ajout sympathique, durant tout le générique, notre personnage pourra combattre une infinité de cycloïds, ce qui donne plus d’intérêt au générique que personne ne regarde habituellement.
Les nouveautés côté gameplay sont de la partie cette fois-ci. Il y a tout d’abord les Meteor Combos qui nécessitent d’avoir une jauge d’énergie remplie à 100%. Cela déclenche une avalanche de super combos dans un décor spatial. Jusque-là, il n’y avait que Zangief qui était capable de déclencher ce genre de coup spécial, Arika a étendu cette possibilité à l’ensemble des personnages ce qui rend les combats un peu plus épiques et stratégiques. L’autre nouveauté concerne le Mode Excel, que l’en enclenche en appuyant simultanément sur deux boutons de puissances différentes (pied fort + poing faible par exemple) et qui consomme une partie de la jauge d’énergie. Durant ce mode, le personnage effectue un enchainement de coups avec une rapidité et une précision impressionnante, de quoi rendre les combats beaucoup plus nerveux qu’auparavant.
Comme dit plus haut, une version Playstation du jeu existe.
Contrairement Street Fighter EX Plus α qui a apporté pas mal de nouveautés par rapport à la version arcade en proposant des nouveaux personnages, ici Arika s’est contenté d’un simple portage du jeu avec les même modes que ceux du 1er opus. Le mode Expert est toujours présent avec une difficulté revue à la baisse. Finir ce mode nous permet de débloquer le Mode Maniac, qui comme son nom l’indique, est réservé à une minorité de joueurs que je qualifierai de tarés. Le but consiste effectuer manuellement un enchainement par personnage, mais par n’importe lesquels, c’est des enchainements tout droit venus de Mars que même en passant un mois entier à essayer de les refaire, on n’y arrivera pas tellement c’est complexe. Même après avoir passé une centaine d’heures de jeu, je n’ai jamais réussi à reproduire ne serait-ce que le quart d’un enchainement. Bref, ça ne sert à rien de se casser les dents sur ce mode, sa seule utilité est de pouvoir contempler de jolis mouvements.
Avis Perso : Assurément, le jeu le plus abouti de la série EX, que ce soit la version arcade ou console. Si je devais conseiller un seul épisode de la franchise à essayer, ce serait celui-là sans hésitation. Le seul reproche que je ferai à cet opus concerne les endings qui avaient des années de retard. Quand on voyait ce que Tekken proposait déjà à l’époque du 2, il y a quand même des questions à se poser. Mis à part ça, on passe un bon moment à y jouer et on ne s’ennuie pas, si vous en voyez un à vendre, vous pouvez l’acheter les yeux fermés, vous ne serez pas déçus. Une dernière petite précision, il s’agit là du dernier Street Fighter sorti sur la 1ère console de Sony, mais Capcom/Arika ne rateront pas le passage au 21ème siècle, et proposeront très vite une nouvelle version de leur jeu sur la future Playstation 2.
Street Fighter EX 3
Le voici enfin, l’opus 128bits de la série EX. Capcom a voulu devancer tous ses concurrents en sortant le jeu le jour même de la mise sur le marché de la PS2 au Japon en Mars 2000. Le jeu ne faisait pas partie du line-up européen de la console, remplacé par Tekken Tag Tournament. Contrairement aux opus précédents, il n’y a pas eu de version arcade du jeu cette fois-ci, ce qui fait de ce jeu une exclusivité PS2.
Pour cet opus, l’éditeur a voulu apporter beaucoup d’innovation dans le jeu, peut être même un peu trop… Le premier changement qui saute aux yeux c’est l’évolution graphique. Bon, nous étions encore qu’au début de la PS2, les capacités de la console n’étaient pas utilisées de manière optimale, malgré tout les graphismes ont fait un grand pas en avant et le jeu est plus beau que les précédents épisodes. Il n’empêche que cette amélioration a rendu certains personnages moins charismatiques, voire grossiers. Ken par exemple, personnage phare de la série, en impose beaucoup moins avec une crinière plus flashy que d’habitude, cela reste qu’un avis personnel. Concernant les décors, c’est du 50/50. Certains brillent par leurs couleurs chatoyantes et l’illusion de profondeur sans fin qu’ils peuvent donner, et d’autres sont tout simplement dégueulasses.
Coté personnages, là encore on change les habitudes. On reprend presque tous ceux des opus précédents, et on rajoute qu’un seul petit nouveau, Ace, qui est la forme ultime des cycloïdes. C’est un personnage spécifique dont on peut booster les capacités via un mode dans le jeu dont on parlera par la suite. Au total, 27 personnages sont jouables dans cette mouture du jeu.
Le gros changement vient du déroulement du jeu. Aux oubliettes le système de jeu original de la série comme les 2 rounds, Arika s’est inspiré de Tekken Tag Tournament, sorti sur borne un an plus tôt, pour nous proposer ici des combats par équipe. On commence donc le jeu avec un seul personnage, que nous confrontons à 2 adversaires qu’il faudra mettre K.O. sur un seul round pour passer au niveau suivant. A la fin de chaque niveau, on aura le choix d’enrôler ou non notre adversaire, jusqu’à en avoir quatre maximum, puis à chaque combat, on choisit les deux personnages à mettre dans l’arène. Les personnages peuvent être intervertis pendant les combats par une simple pression de gâchette. Le Boss de fin n’est autre que notre cher M. Bison, contre qui nous utiliserons nos 4 personnages, et ça ne sera pas de trop. En effet, une fois battu, c’est Bison II qui débarque, qui une fois battu, se voit remplacer par True Bison, un personnage hyperactif capable d’enchainer des combos inimaginables. En multi-joueurs, il est possible de jouer à 4 en même temps.
Un mot pour résumer cette nouvelle façon de jouer : désordonné, c’est le bazar. Les entrées/sorties des personnages dans l’arène freinent un peu le jeu et cassent l’ambiance, surtout que ça ne se fait pas assez rapidement à mon goût. Arika a voulu être réaliste en laissant sur l’arène le corps des personnages K.O. (corps que nous pouvons utiliser comme projectile), ce qui peut gêner les mouvements et déplacements des personnages encore sur pieds. Petit point positif de ce mode malgré tout, nous pouvons déclencher des Meteor Combo en duo. Certains couples de personnages, liés par l’histoire, possèdent même des attaques spéciales, déclenchables uniquement si les deux personnages font partie de la même équipe. Je me rappelle de Ryu-Ken et Zangief-Darun Mister, mais je suis certain qu’il en existe d’autres.
Côté mode de jeu, deux nouveautés, mais rien de folichon. Tout d’abord le Dramatic Mode, dans lequel 4 personnages s’affrontent en simultané dans l’arène. Chaque joueur peut contrôler un personnage, avec un multi-tap, nous pouvons distribuer des castagnes à quatre, un peu comme dans Smash Bros.
La 2ème nouveauté concerne le mode Expert qui est toujours présent, mais avec des objectifs différents. Il s’agit là d’un mode de jeu qui nous permettra de faire évoluer le nouveau personnage de la série, Ace. Ce dernier ne possède aucun coup spécial à la base, mais si on arrive à effectuer les enchainements du mode Expert, nous gagnerons des points qui nous permettrons d’acheter des coups spéciaux (les coups spéciaux des autres personnages en réalité) jusqu’à faire de Ace, le personnage le plus balaise de la série. La personnalisation était à la mode à l’époque, mais pas trop dans les jeux de baston, il faut saluer l’éditeur pour cette idée qui relève un peu le challenge d’un jeu un peu fade …
Fidèle à la tradition, Arika nous a réservé une fin pourrie, image avec un encadré racontant l’histoire lié au personnage principal que nous avons choisi. Après ça on aura le droit de se défouler en tabassant une horde d’ennemis dont des géants, qui fonceront sur le personnage pendant le générique de fin, déjà vu …
Avis Perso : Vous l’avez compris, je n’aime pas du tout ce jeu. D’ailleurs, les personnages sont compliqués à manipuler et lent à réagir. Arika a voulu jouer la carte de l’innovation à fond mais cela n’a pas marché. Le jeu est dénaturé, on a l’impression de jouer à un autre jeu que Street Fighter, et ça, ça a dû rebuter plus d’un fan, dont moi, ce qui a signé la fin de la série EX.
Conclusion
Voilà, nous avons parcouru tous les épisodes de la série EX. Capcom n’a pas attendu Street Fighter IV pour se lancer dans 3D comme beaucoup le pensent, mais elle en avait déjà la volonté et l’a fait au milieu des années 90. Les résultats mitigés de la série EX ont forcé la firme à revenir au standard 2D, moins risqué.
Cette série a marqué peu de joueurs, me concernant, c’est bien cette série, et notamment le EX Plus α qui m’a fait aimer les jeux de baston, bien avant que je découvre le petit joyau Tekken 3. Place maintenant au partage, je suis curieux de savoir si des membres du forum ont une adoration comme la mienne pour la série EX ou autre. N’hésitez pas à balancer vos personnages et vos techniques préférés, et partagez vos souvenirs liés à cette série mythique.