[RETROGAMING] Rayman 2: The Great Escape / Dreamcast

Publié le par Vavalboss

Rayman 2
Support : Dreamcast

Existe également sur Nintendo 64, Playstation 1 & 2, Nintendo DS & 3DS, PC, iOS
Développeur : Ubisoft
Editeur : Ubisoft
Année : 1999

[RETROGAMING] Rayman 2: The Great Escape / Dreamcast

Il était une époque, relativement lointaine, où Ubisoft nous gratifiait de titres à la fois novateurs et enchanteurs. Preuve en est, le premier Rayman, sortit en 1995, fut une petite révolution qui propulsa Michel Ancel sur le devant de la scène. A une époque où les jeux de plateformes étaient légions, le petit d’Ubisoft marqua les esprits de par son level design irréprochable, son gameplay réglé comme une horloge et ses graphismes d’une qualité rarement vue. 4 ans plus tard, Rayman 2 : The Great Escape fit son apparition sur la scène vidéo ludique. D’abord sortit sur Nintendo 64 et PC, le titre fut adapté un an plus tard sur Playstation, Playstation 2 (sous le nom de Rayman Revolution) et Dreamcast. C’est sur cette dernière version que nous allons nous attarder.

Autant vous l’avouer d’entrée de jeu, Rayman 2 fut une véritable claque lorsque j’ai posé mes paluches dessus pour la première fois. Alors que je n’étais jusque alors possesseur que de la Megadrive et de la Gameboy, le changement a été radical, et passer d’une console 16 bits ne pouvant proposer que de la 2D à un titre de l’ère 64 bits un véritable choc. Un univers infini de possibilités s’ouvrait alors à moi. Je pouvais me mouvoir comme bon me semblait dans les moindres recoins des niveaux. Je pouvais sauter dans des trous gigantesques en ayant cette sensation de vertige si caractéristique. Je pouvais flâner aux abords des ruisseaux et autres falaises juste pour le plaisir d’admirer cette profondeur de champ s’affichant sur mon écran. J’en étais arrivé à un stade où je sautais manifestement dans les précipices car j’avais réellement la sensation de voler, c’était quelque chose d’assez fort. Bien des années plus tard, force est de constater que la magie opère toujours.

Tout commence dans une prison pirate située dans un bateau voguant dans les airs. Vous êtes enfermé avec votre fidèle compagnon Globox, une grosse boule bleue que n’aurait renié le peuple Na’vi. Vous constaterez assez rapidement que Barbe Tranchante, robot pirate fort désagréable, a la main mise sur le royaume de La Croisée des Rêves. Grâce aux pouvoirs conférés par les Lums, il a réussi à détruire le Cœur du Monde et à réduire la population locale en esclavage. Ce sera donc à vous, être dépourvu de membres, de vaincre la menace afin de rétablir l’équilibre dans ce monde autrefois si paisible. Pour se faire, vous devrez récupérer les petites boules jaunes ailées (Lums) disséminées à travers les niveaux, libérer les otages enfermés dans des cages qui grincent et récupérer les 4 masques afin de redonner son pouvoir à L’esprit du Monde, l’excentrique Polokus. Vous l’aurez compris, la tâche qui vous attends sera longue et parfois ardue.

[RETROGAMING] Rayman 2: The Great Escape / Dreamcast

La première chose qui frappe avec Rayman 2, c’est son ambiance résolument sombre malgré le côté enfantin des premiers niveaux. Certains environnements sont réellement glauques (le marais, le tombeau des anciens) et le ton se veut mature. On vous jette des créatures dégoûtantes à la figure, on enlève des enfants, on fait pleurer leurs paternels, on emprisonne de pauvres Ptizêtres dans des cages suspendues dans des endroits malfamés… c’est la fête du slip! Ce genre de procédé est tout de même assez symptomatique d'une époque où les éditeurs osaient prendre des risques. On passe du monde coloré et chatoyant de Rayman à un univers empreint de désolation et de tristesse dans le second où chaque personnage d'une galerie réellement bien fournie ne semble pas vraiment comprendre ce qui lui arrive. C’est une réelle remise en question de la part des développeurs, un virage à 180 degrés qui n’existe quasiment plus à l’heure actuelle. Quoi qu’il en soit, le changement opéré fonctionne à merveille, le titre jouissant d’une atmosphère hors du commun. Ce mélange de fantastique, de mythologie créée de toute pièce et de piraterie ne peut laisser indifférent tant l’originalité et la qualité sont au rendez-vous.

Si l’ambiance générale vaut un tel pesant de cacahuètes, c’est aussi grâce à la qualité des environnements. On commence tranquillement dans des clairières enchantées pour terminer dans une canopée gouvernée par d’immondes araignées et autres sanctuaires peuplés de secrets bien gardés. Ce renouvellement constant des univers abordés est tellement palpable qu’il en deviendrait presque indécent pour la concurrence. On ne s’ennuie pas un seul instant tant la découverte de La Croisée des Rêves s’avère enivrante. Notre épopée est ponctuée de surprises, toutes plus agréables les unes que les autres. Il va sans dire que le level design général fonctionne de pair avec cette qualité artistique. Tout ici est question d’exploration, de découverte de passages secrets et autres niveaux bonus afin de récupérer les 1000 Lums égarées. Les développeurs ont également eu la riche idée de ponctuer l’aventure par des phases aussi variées que bien amenées. Entre rodéo à dos de missile, jet ski aux côtés d’un serpent marécageux, exploration aquatique, moments de grimpette sur fond de toiles d’araignées ou glissades vertigineuses, Michel Ancel et son équipe ont mis le paquet pour rendre leur aventure aussi épique que jouissive. Bien sûr, la liste est encore longue, puisque vous pourrez découvrir des mini jeux cachés ou encore des phases de courses chronométrées proposées par votre fidèle amie Ly. Notez que plus vous récupérerez de bonus, et plus la puissance de vos coups ainsi que votre barre de vie augmenteront. Vous voilà donc engagé dans une aventure pesant pas moins de 10 heures si vous comptez en faire le tour.

[RETROGAMING] Rayman 2: The Great Escape / Dreamcast

C’est bien gentil tout ça, mais la 3D isométrique des années 90, moi ça me file des vertiges". Que nenni pauvre diable, ce titre vieux de 15 ans n’a pas pris la moindre ride. Les textures sont fines et détaillées, la fluidité ne souffre d’aucun défaut et la direction artistique est inattaquable. Au-delà de ça, le bestiaire arrive encore à faire frissonner le frêle joueur que je suis grâce à un design d’une délicatesse palpable. Moquez-vous, vous ferez moins les malins quand vous croiserez une araignée dotée d’une douzaine d’yeux et autres fantômes osseux sortant des entrailles d’une terre pourrie par la putréfaction. Rayman 2 a cette particularité que peu de titres ont : il ne vieillit pas. Les environnements et personnages sont comme crayonnés, on a véritablement l’impression d’être dans un livre de conte illustré. Même les effets de particules font toujours leur effet, c’est dire si le boulot abattu est impeccable. De ce côté-là, Rayman 2 remporte sa bataille contre les affres du temps les deux poings levés !

Qui dit Rayman dit plateforme, et qui dit plateforme à l’aube de la 3D dit danger! Certaines figures prestigieuses y ont laissé leur peau. Je pense notamment à Earthworm Jim, dont la carrière s’est terminée en queue de poisson (doux euphémisme pour un vers). Ubisoft s’en est tiré haut la main, et a même réussi à réinventer le genre aux cotés de figures emblématiques telles que Mario ou Banjo & Kazooie. On saute, on s’accroche, on court et on combat avec une aisance absolue. Le gameplay de Rayman 2 est calibré au poil de cheveux prêt. Aucune phase de jeu n’est hasardeuse, aucune mort ne peut être imputée à une jouabilité foireuse ou à un level design mal fagoté. Tout est tellement bien foutu que le titre paraîtra presque facile. Si ce constat est avéré durant la première moitié de l’aventure, la seconde vous donnera parfois du fil à retordre, notamment si vous souhaitez récupérer l’intégralité des bonus disséminés ici et là. En effet, certaines phases vous demanderont doigté et sans froid. Il n’est pas rare de devoir gérer une plateforme mouvante tout en castagnant des ennemis acharnés et parfois nombreux. En parlant de combat, sachez que vous pourrez locker la caméra d’une simple pression sur la gâchette arrière afin de faire face à votre ennemi et ainsi esquiver ses attaques avec aisance tout en le bombardant de boules lumineuses. Mention spéciale du côté des boss également, où l'originalité dans la manière de les appréhender est de mise. C’est donc un quasi sans faute, puisque seule une caméra parfois capricieuse et certains angles mal calculés viendront très légèrement ternir ce tableau idyllique.

[RETROGAMING] Rayman 2: The Great Escape / Dreamcast

Enfin, je glisserai un petit mot doux du côté de la bande sonore. Cette dernière nous régale de mélodies inoubliables, de bruitages bien fichus et de dialogues à hurler de rire. Elle a également la bonne idée de s’adapter à ce qui se passe à l’écran (lors d’un combat, par exemple). Notez également que la majorité des niveaux disposent de plusieurs pistes en fonction des zones parcourues. Afin d’en profiter pleinement, bannissez la version Nintendo 64, qui ne propose pas de musiques instrumentales puisqu'elles sont au format MIDI (beurk!)…

Rayman 2 : The Great Escape est un chef d’œuvre de la plateforme. Doté d’une direction artistique et d’une ambiance envoûtante, de graphismes enchanteurs, d’un gameplay parfaitement calibré et diversifié, le titre d’Ubisoft occupe une place de choix dans mon cœur de joueur invétéré. Jouer à Rayman 2, c’est plonger dans l’histoire des prémices de la 3D et de ce qu’elle avait de mieux à offrir. Bien trop sous-coté à mes yeux, le titre se hisse pourtant sans difficulté dans le top 10 des meilleurs jeux du genre. Yahoo !

SUPPOS : 6/6

Publié dans RETROGAMING, UNE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article