[RETROGAMING] ODAMA / Gamecube
ODAMA
Support : Gamecube
Développeur : Vivarium pour Nintendo
Sortie : 2006
Sorti vers la fin de vie de la GameCube, Odama n'a pas eu le succès qu'il mérite (tout comme la console d'ailleurs), peu aidé, il faut bien le dire, par un concept de flipper alambiqué au possible.
Un petit point hardware s'impose toutefois avant de rentrer dans le vif du sujet : Odama est l'un des 3 jeux GC sortis en version Big Box (avec Mario Party 6 & 7) contenant un micro Nintendo, micro qui se branche sur le port carte mémoire du cube. Une fixation est également fournie afin de solidariser le micro au pad GC. Basé sur la reconnaissance vocale, le micro a une importance cruciale dans le Gameplay d'Odama, nous allons y revenir...
Odama est le croisement improbable entre le flip et le wargame, qui prend place dans le Japon féodal de la guerre des trois royaumes. Nous sommes en l'an 1539, la terre du seigneur Yamanouchi Nobutada est le théâtre d'affrontements sanglants. Trahi par son vassal, le général Karasuma Genshin, Yamanouchi préfère mettre fin à ses jours plutôt que de subir le déshonneur de la défaite. Vous incarnez le général Yamanouchi Kagetora qui a juré de venger la mort de son père et ainsi de rétablir l'honneur de son clan.
Vous allez devoir livrer bataille sur de nombreux fronts et perforer les avants-postes ennemis en dépit de ressources limitées pour récupérer vos terres. Yamanouchi dispose toutefois de deux atouts pour triompher. Tout d'abord la philosophie du clan, le "Ninten-do" que l'on pourrait traduire par "la voie du devoir divin" et dont le pouvoir est contenu dans la cloche Ninten que vous allez devoir porter sur le champs de bataille. Cette cloche aux pouvoirs céleste peut, selon la légende, produire des miracles... La deuxième arme du clan est un trésor familial appelé Odama, une boule gigantesque qui peut décimer ses adversaires.
Difficile d'expliquer le Gameplay d'Odama ! Le but du jeu est de faire avancer vos troupes que vous déployez avec le bouton z, dont les porteurs de la cloche Ninten, jusqu'au portail situé à l'extrémité de la table. Chaque "table" correspond à un champs de bataille sur lequel évolue vos troupes et celles de l'ennemi.
Flipper oblige, vous disposez de deux flips qui permettent de retourner Odama sur vos adversaires et sur les éléments destructibles du décor. Le hic, c'est que vos troupes peuvent également se faire écraser par votre Odama ! Toutefois des items permettent d'immuniser vos troupes à ces effets et même de convertir les ennemis touchés qui viendront alors garnir vos renforts. Bien entendu le bonus ne dure que quelques instants. Le reste du temps vous devrez donc faire en sorte d'épargner votre propre armée! pour cela les dev's ont imaginé un système d'ordres à donner à vos troupes afin de les répartir stratégiquement sur le champs de bataille de manière à optimiser votre arme de destruction massive qu'est votre Odama...
C'est là que le micro de la GC entre en jeu. Lorsque le joueur appuie simultanément sur le bouton X de la manette et sur celui du micro, il peut donner un ordre à ses troupes, du basique "en avant!", "à droite"... à des ordres avancés que l'on glane au fur et à mesure du jeu. Ces ordres que l'on récupère par le biais d'items sur le champs de bataille peuvent être indispensables pour progresser, ou simplement optionnels.
Je vous laisse imaginer ce qu'une partie peut donner: "en avant", "inondez", "en avant", "execution!" "execution!", "à droiiiiiite bord..., j'ai dit à drooiiiiite" tout en appuyant frénétiquement sur les boutons L et R du pad pour actionner les flips. Ce qui m'a valu de la part de ma femme lors de la préparation de ce dossier quelques: "t'es débile ou quoi?" accompagnés de regards mi-amusés, mi- consternés...
La reconnaissance vocale du micro a beau être correcte, vous passerez votre temps à vociférer vos ordres afin que vos troupes s'exécutent, car une jauge de moral liée à l'équilibre des forces en présence détermine le "bon vouloir" de vos hommes.
Autant vous prévenir tout de suite: Odama est TRES difficile. Un flipper en soi est exigeant, mélangé à un wargame, progresser tient alors de la gageure. Le jeu est presque physique tant la progression est longue et difficile, les armées ennemies offrant une grande résistance. Les missions sont par ailleurs "timées", et bien que l'on puisse récupérer du temps par le biais d'items, se sera souvent le coucher du soleil qui vous infligera une défaite cuisante.
Il faut noter qu'une mission réussie est parfois synonyme de victoire à la Pyrrhus. En effet, vous abordez la mission suivante avec les troupes survivantes de l'assaut précédent. Et recommencer une mission pour s'améliorer signifie perdre toute la progression débloquée à la sueur de votre front!
Toutefois c'est bien le challenge relevé qu'offre le soft qui fait le sel d'Odama et lui confère son côté addictif. Le jeu n'est pas très long, mais vous devrez recommencer de nombreuses fois chaque mission pour progresser. Pour ma part, je n'ai pas ressenti de lassitude à échouer encore et encore, c'est le signe d'un bon jeu!
J'en arrive toutefois au gros point noir du soft. Odama est MOCHE ! Moche à pleurer, à fortiori sur un écran plat. La qualité des photos est là pour en attester. Je n'ai toujours pas de PVM, hélas et la réalisation de ce test sur un LCD m'a fait pleurer des larmes de sang. Le réel problème vient du fait que la lisibilité de l'action en est affectée. De toute manière, même avec un bon signal analogique de derrière les fagots, ce n'est pas terrible. L'animation n'est en revanche que rarement prise en défaut compte tenu du nombre de sprites affichés à l'écran. Ce qui me fait dire qu'Odama était un projet mégalo pour la GC... mais aussi que la team du projet a du bosser sous acides.
Pour l'anecdote, la première version du jeu présentée lors de l'E3 se jouait... avec les congas des jeux DK !!! Odama est un jeu de flipper-wargame féodal qui se joue avec une paire de tamtam ? J'aurais aimé être une petite souris lors du brainstorming de la création du jeu !
SUPPOS : 5/6