[RETROGAMING] Dynamite Headdy / Megadrive
DYNAMITE HEADDY
Support : Megadrive
Editeur : Treasure
Année : 1994
Existe également sur Master system et Game Gear
Disponible sur la console virtuelle Wii
Vous êtes Headdy, une marionnette au caractère bien trempé. Dark Demon, une marionnette maléfique, veut asservir toutes les
autres marionnettes. Des machines à sa solde capturent et sélectionnent les marionnettes pour en faire des esclaves. Headdy échappe à ses ravisseurs alors qu'on le conduisait à l'incinérateur,
après avoir été jugé inapte à servir correctement le tyran. Il se vexe et décide de combattre les Keymasters, serviteurs de Dark Demon, et détruire leur maître. En même temps, Trouble Bruin -
autre marionnette jalouse de son succès - le traque inlassablement.
Treasure... rien que le démarrage de la cartouche avec le logo en 3D qui s'anime affiche un label qualité à lui seul. Treasure, c'est
aussi Axelay, Gunstar Heroes, Alien Soldier, Rocket Knight, Light Crusader, certains Castlevania et Contra, les Simpsons sur Arcade, plus tard Radiant Silvergun, Ikaruga, etc.
Ce qu'on remarque en premier, c'est la surabondance de détails et d'éléments, associée à l'originalité de l'univers. Le monde est un
vaste théâtre de marionnettes, de plateformes, de cordes, de mécanismes secrets, d'engrenages, poulies, leviers, faux décors... l'imagination peut vagabonder, pour le plus grand plaisir du
joueur. Ce monde est foisonnant de petits personnages colorés et variés, impossible de se lasser.
L'univers est original et fonctionne bien, le premier niveau est à lui seul un tuto géant sous forme de petites pièces où l'on peut
rentrer pour s'entraîner à manier Headdy. Son nom s'explique facilement : il attaque en projetant sa tête dans une des 8 directions, un peu comme le poing de Rayman (sorti un an plus tard, mais
en projet depuis 93).
Les animations, très nombreuses, donnent à l'univers et au personnage une consistance et une épaisseur particulières. Les niveaux
regorgent de détails, de petites animations uniques, comme des changements de décor, des mécanismes secrets ou la machinerie du théâtre, il y a toujours quelque chose à regarder. Headdy pour sa
part n'est pas en reste et peut jouer sur plusieurs registres, du comique à l'héroïque, tout en restant mignon et attachant sans sombrer dans une mièvrerie nunuche mais tout public que l'on
pourrait craindre. Faisant semblant d'être niais, et malgré sa petite voix, Headdy est charismatique !
Les niveaux sont difficiles à délimiter, on en termine un quand le rideau se baisse, il y a des boss bien sûr, des mini-boss, des mini
jeux dans le jeu, des niveaux bonus, c'est à la fois déboussolant et réjouissant, car ça reste toujours simple et accessible. Pas de chronomètre, pas besoin de foncer. On a le temps de regarder,
et la palette est bien utilisée : le jeu est très coloré, mais sans que cela jure comme sur beaucoup de titres, ce n'est jamais criard, en gardant cette petite touche de magie qu'on attend. Bien
sûr il y a des tas de scrollings, des effets de pseudo 3D, mais bien dosés et intégrés au jeu, ce n'est pas là tant pour vous faire baver que servir le gameplay, que du bon !
Le gameplay est plus que varié grâce à l'inventivité des concepteurs, à partir d'un seul personnage simple et son attaque particulière,
on propose au joueur un grand nombre de bonus, car la tête de notre Headdy peut changer. Il suffit de croiser un de ses amis qui lui donne le power-up, enfin la nouvelle tête, car il
transporte une petite caisse, (le symbole défile dessus, tapez au bon moment). Il y a 18 têtes différentes ! Un bouton permet de retrouver la tête de base, au cas où. Le système est sans faille,
certaines têtes étant utilisées pour améliorer l'attaque, d'autres pour les déplacements. Elles sont toutes détaillées dans la notice du jeu, j'ai retrouvé ce plaisir d'antan à feuilleter pour
regarder chaque bonus un par un, en détail : la quête encyclopédique du joueur qui cherche le moment où dans sa partie il retrouve le trésor annoncé par le manuel. Grand bonheur, que vous avez je
l'espère connu avec ce type de notices.
La maniabilité est très bonne et reste simple, on se prend vite au jeu, à mordre les bestioles ascenseur, utiliser la tête à piquants
pour monter entre deux parois en rebondissant... et si on se loupe, on retombe à terre, sans se blesser, sans tomber dans un trou... ça fait du bien, un jeu conçu pour faire plaisir, qui ne punit
pas à tout bout de champ le moindre saut qui ne serait pas millimétré.
La partie sonore n'est pas en reste mais est vite éclipsée par l'image. Les musiques sont variées, métalliques sauce Megadrive, mais
soignées et prenantes. De bons bruitages, dont certains rappellent furieusement Sonic, rien à redire.
Il y a un côté loufoque, très Parodius, surtout avec les boss et mini boss, entre le chat rose, la séquence shoot'em up avec
un scrolling horizontal ultra rapide, le dragon qui roule des yeux et les autres, on se trouve facilement à sourire bêtement face à l'écran.
En eux-mêmes, les boss ne sont pas très difficiles, voire franchement simples pour les premiers, la difficulté se corse par la suite,
il faut trouver la technique, car ils ont tous un point faible, et parfois c'est tout sauf évident, même quand on sait quoi faire.
On ne dispose que de trois vies, alors l'écran de Game over, on le voit forcément, mais le replay value est ok, on ne le finit
pas d'un coup, ça résiste, mais en restant faisable. Pas de ralentissements malgré les animations innombrables, pas de difficulté découlant d'une mauvaise programmation ou de choix de conception
discutables. On peut être gêné par les attaques en diagonales, le choix de la manette sera important, notamment la qualité de la croix. Choisissez bien votre pad MD.
Pas de mots de passe, et un seul joueur, mais sur ce type de jeu, c'est assez courant. A deux, passez le pad au voisin de temps en
temps, la technique a fait ses preuves.
Dynamite Headdy est un concentré de bonne humeur proposant une réalisation graphique extrêmement soignée au service d'un
gameplay original pour un jeu de plateformes, un jeu éclipsé par quelque très gros titres, à ne pas oublier au fond d'un tiroir !
Petite anecdote, si vous avez le jeu en version japonaise, vous remarquerez des différences par rapport aux versions des USA et
d'Europe, comme des robots là où au Japon on affiche des poupées et des couleurs encore plus vives, et une difficulté plus grande chez nous, ce qui est rare, d'ordinaire les versions japonaises
étant calibrées pour être plus difficiles.
Suppos : 5,5/6 (appréciation personnelle)