[RETROGAMING] F355 CHALLENGE / DREAMCAST
F355
Challenge
Support : Dreamcast
Éditeur : Acclaim
Sortie : 20 Octobre 2000
Souvenez vous : un baquet rouge énorme, trois écrans gigantesques (un de face et deux sur les cotés), un embrayage et une boite 6 vitesses, des hauts parleurs à vous rendre sourd en moins
d’un quart de tour. Cela vous dit quelque chose ? F355 Challenge bien sûr ! Tout du moins dans sa version arcade. Célèbre jeu de Yu Suzuki, ce hit incontestable a eu droit à sa version Dreamcast
pour le plus grand plaisir des gamers que nous sommes !
La fameuse borne , impressionnante non ?
Premier bonheur en insérant le GD-Rom dans la console : arrivé à l’écran titre, laissez vous emplir de joie avec le splendide vrombissement qui suivra la pression du bouton Start. Le ton est
donné ! D’ailleurs une fois n’est pas coutume, c’est la bande son du jeu qui va être traitée en premier dans ce test. Le bruit des moteurs est assez bien retranscrit, heureusement me direz vous
car il n’y a qu’un seul modèle de voiture ! Il fallait donc au moins soigné celui-ci. Et il monte bien dans les aigus avec ce son métallique si caractéristique des moteurs de la firme de
Maranello.
C’est surtout pendant la course dans le paquet que l’on s’en rendra compte, les bruits différant selon si une voiture vous précède ou vous succède. Petit détail mais qui a son importance, lors
des arrêts aux stands, les mécanos s’afférant aux changements de pneumatiques donne cinq coups de devisseuse (cinq écrous sur la jante, comme sur la vrai) et l’on entend bien chaque mécanicien
donner ces cinq impulsions (pas dans le même timing, d’où une ambiance du tonnerre pendant le ravitaillement).
Les crissements de pneu en revanche sont un peu trop prononcés, les gommes Pirelli ne sont pas aussi mauvaises que monsieur Suzuki veut nous le faire croire ! La musique dans les menus trouvera
grâce à vos oreilles si vous aimez le rock FM des années 80. C’est très arcade, tout comme les voix des speakers ; en même temps pour une adaptation d’une borne, on s’en serait douté.
Tiens des mécanos ! On les voit pas souvent dans les jeux de course de nos jours !
Pour ce qui est des graphismes, on aurait pu avoir des doutes quant au passage de l’arcade à la console de salon. En effet la borne utilise un triple système Naomi dantesque. Et bien finalement
la conversion est quasi parfaite. On se demande encore par quel tour de passe passe d’ailleurs. La F355 est très bien modélisée, lustrée comme si elle venait de sortir de l’usine. Plusieurs
coloris sont au choix, et vous pourrez même personnaliser la peinture si vous voulez un look plus « racing ». En revanche vous ne pourrez admirer votre bolide que pendant les replays, car seule
une vue interne est disponible. Cet inconvénient devient un avantage en terme sensation de vitesse. Et heureusement car le moteur de la Ferrari semble parfois anémique et on a l’impression de se
traîner un peu dans les courbes lentes. L’immersion est toujours accrue lorsque l’on se met à la place des yeux du pilote. Attention cependant lors des freinages brusques de vos adversaires, ils
vous enverront une belle petite fumée made in Pirelli vous masquant la piste un court instant.
Monique, veux tu m'epouser ?
Les cinq (et demi) tracés de base du jeu sont fidèles à la réalité : Monza le temple de la vitesse (avant les modifications de 2000) , Sugo (circuit japonais réputé en GTJapan), l’ovale de Motegi
(Japon), Long Beach (le Monaco Américain) et enfin le mythique tracé de Suzuka (version longue et courte). Les environnements sont très bien rendus (bien qu’il manque un peu de reliefs), les
ombres et effet de lumière sont beaux, la profondeur de champ est bonne (le clipping est très peu présent voir inexistant) et le soleil couchant de Motegi serait un cadre parfait pour demander la
main de sa femme.
Les 5 circuits et demi de base.
Petit bémol cependant, les indications chronométriques et kilométriques sont un peu trop étouffantes sur l’écran. C’est un peu chargé, et pas forcement d’une couleur de très bon goût (vert fluo).
Ajoutez à cela le rétroviseur et le radar de position (très pratique), et vous aurez terminé de faire le tour de l’écran.
Attaquons nous maintenant au nerf de la guerre : la jouabilité. Gardant le principe même du jeu d’arcade, F355 se veut à la fois accessible aux débutants (bien que l’unique vue interne puisse
rebuter le casual) et ultra technique pour la joie du hardcore gamer. Alors comment cela est ce possible ? Tout simplement grâce aux aides à la conduite. Elles sont au nombre de quatre :
- le SC (Stability Control) : Contrôle de la stabilité dans les virages. C’est un peu une sorte d’ESP que l’on retrouve sur nos véhicules de série récents.
- le TC (Traction Control) : Contrôle de la traction du véhicule. Efficace lors des départs car il évite le patinage des roues. En virage lors des ré-accélérations, il évite les têtes à queue en
supprimant la sur-motricité des roues.
- l’ABS (Anti Lock Brake System) : Empêche les blocages de roues lors des freinages grâce à un procédé électronique.
- l’IBS (Intelligent Brake System) : C’est un système automatique de freinage à l’entame des virages. C’est le système idéal pour les débutants car il sera des lors quasi impossible de sortir de
la piste. Il fait perdre en revanche énormément de temps.
Au fur et à mesure que vous prendrez de l’expérience et de l’assurance sur la piste, vous pourrez déconnecter ces aides à tout moment, même en plein milieu d’une course, et les réactiver à votre
guise. Vous pourrez dès lors vous concocter une stratégie de course en réactivant des aides sur les parties du tracé qui vous posent problèmes. Car ces aides si elles vous empêcheront de faire
des erreurs, vous feront également perdre pas mal de temps. Il sera donc difficile de remonter sur la tête de course.
Se foutre dans l'herbe avec les aides activées, faut le faire !
Mais alors justement, si vous osez conduire par vos propres moyens, ca sera la croix et la bannière pour rester sur la piste. Car le jeu basculera alors dans une simulation extrême et vous aurez
besoin de nombreuses heures de jeu pour maitriser la belle italienne. Un excès d’optimisme et c’est le bac à graviers direct. Heureusement vous pourrez en mode Championship changer quelques
réglages pour adapter votre style de conduite aux différents tracés. Au programme, suspensions, angle de chasse des roues, barre anti roulis, bref les sous-virages et les sur-virages n’auront
plus de secret pour vous. On regrette cependant qu’aucun réglage sur les rapports de boite de vitesse ne soit possible, cette dernière souffrant d’une lenteur parfois agaçante. Vos réglages
pourront être sauvegardés à la fin des courses, et vous pourrez décortiquer la télémétrie après course histoire de vous améliorer un peu plus la prochaine fois.
Pour avoir testé la conduite à la fois au pad et au volant (officiel DC donc sans pédales), je dois dire qu’elles se valent plus ou moins. Le fait d’avoir le volant est appréciable mais accélérer
avec les palettes au volant casse un peu l’ambiance. Surtout que les sensations au pad avec ses gâchettes très précises sont excellentes. A vous de faire votre choix selon vos préférences !
Niveau modes de jeu, vous pourrez soit opter pour une course Arcade, un championnat complet, une course en solo ou à deux en écran splitté (étonnamment très jouable). La durée de vie en elle-même
n’est pas très élevée car le seul challenge reste le championnat. Mais il est tellement difficile que cela vous prendra de nombreuses heures pour le remporter, tout comme les bons jeux d'arcade
en somme. De plus il permettra de débloquer 5 autres circuits et non des moindres : Road Atlanta (circuit routier nord américain), Laguna Seca (et son fameux virage Corscrew), Fiorano (circuit de
test de la Scuderia Ferrari), Sepang (circuit malais emprunté par les F1), et le circuit du Nürburgring (malheureusement, ce n’est pas l’ancien tracé mythique). A noter que ces cinq circuits sont
un bonus par rapport à la version Arcade. Le mode online est également mis à disposition mais il est assez limité. En effet, lors d’une course en ligne, vous ne verrez que votre voiture sur la
piste. Vos concurrents n’apparaîtront que lors des ralentis et donc seul le chrono comptera pour établir un classement.
Au final, F355 Challenge s’avère être une simulation pure et dure, un vrai jeu de hardcore
gamer. Une seule voiture à piloter, une seule vue possible, certains fans de Gran Turismo crieront au scandale mais en fin de compte la seule chose importante sur la piste c’est le chrono (et pas
besoin de passer de permis sur une Fiat Punto avant). Et là tout le monde sera à armes égales. Ajoutez à cela une réalisation sans faille, une durée de vie élevée et la possibilité de jouer
on-line, vous obtenez là un hit incontournable de la Dreamcast.
Le jeu a également été adapté sur PS2 avec l'ajout d'une vue externe ( pour contenter le sonyboy). Le clipping est omniprésent et c'est beaucoup moins fluide. Des bonus ont été
rajoutés mais n'ont aucun intérêt.
SUPPOS : 5/ 6
Le coin du hardcore gamer
Comme pour tous les jeux de course, il existe de nombreuses techniques pour faire péter des chronos de barbare.
La plus célèbre pour ce jeu est le Hiro Shifting. Cette technique a pour but de palier au manque de rapidité de la boite de vitesse lors des montées en rapport. Il faut alors (en mode manuel)
passer deux vitesses d’un coup puis en rétrograder une. Le délai est ainsi raccourci mais il faut être très rapide (inutile sur la borne d’arcade car il y a un embrayage).
La deuxieme technique est appelée le Nazodrifting. Elle consiste à passer les courbes en survirage et en contre braquant tout du long. Elle vous fera gagner de nombreuses secondes sur un tour
(bon j’admets c’est pas du tout logique de gagner du temps en chassant de l’arrière). C’est d’autant plus flagrant sur la version Arcade qui propose une auto à la base plus
sur-vireuse.