[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

Publié le par Maldoror68

Clock Tower – The First Fear
Editeur
 : Human
Genre : SURVIVAL-horror
Plateforme : Snes
Nombre de joueurs : 1
Année : 1995

[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

Vous rigolez doucement intérieurement derrière votre barbe quand les foules associent automatiquement survival-horror = Resident Evil. Non, vous le savez bien, vous, que le S-H est un genre bien différent (et français), non basé sur des jeux ou le nombre de zombies sont toujours supérieurs à votre stock de cartouches, mais bel et bien sur une ambiance mystérieuse et lourde

Vous, vous savez ce qu’est la peur, ou l’air est aussi épais qu’un velours de culte interdit et ou brûlent des bâtons d’encens Lovecraftiens sur fond d’ambiance malsaine et de drame familial. Votre madeleine de Proust, c’est Alone in the Dark sous DOS en 1992. Vous savourez bien plus un jeu ou l’histoire est plus sombre, plus ésotérique, avec un vieux manoir. 

Et bien, chers amis, je vais vous présenter le petit frère oublié, un jeu méconnu, sorti au Japon, mais bien heureusement traduit récemment en anglais et en français. Sortez votre snes, fermez les volets, et écoutez attentivement... sans faire trop de bruit, ne sait-on jamais !

[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

Clock Tower est génial. 

En effet, il est réaliste de se dire qu’en tant qu’orpheline adoptée récemment, plutôt teenage et frêle dans sa jupe d’écolière japonaise, vous n’allez pas sortir, face à une situation monstrueuse, d’arme à feu, mais plutôt fuir.

Clock tower est une ode à la fuite, une dédicace au jeu du cache-cache. Un délicieux bonbon acidulé en hommage au monstre-sous-le-lit et l’ambiance sonore accompagnée de solitude y est pour beaucoup.

Souvenez-vous de votre enfance, caché sous les draps, pour ne pas voir les monstres imaginaires dehors. Vous y êtes ? et bien Clock Tower a de ce charme-là.

Primaire.
Cauchemardesque. 

[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

À part les pas (marche ou course) de votre héroïne, Jennifer, les seuls moments où vous entendrez de la musique dans ce titre seront des moments de dangers ou vous serez poursuivie par « scissorman ».

Du coup le silence vous allez le savourer.

Vous n’aimerez plus rien jamais comme le silence.

Le silence est votre ami, une safe-zone qui peut s’arrêter à tout moment…

[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

Le support est étonnant (Super Famicom). Un jeu aussi adulte et horrifique sur Snes ça choque quand on sait Ô combien big N est sensible à la censure pour protéger son "wonderland".

Clock Tower à un gameplay hybride50% « point and click », 50% contrôle direct du personnage. Un peu fouillis au début, surtout dans les premiers moments de panique ou-l’on-ne-sait-plus-quel-bouton-fait-quoi, mais on s’y fait et au final il s’avère que le système de contrôle est plaisant et immersif.

La croix déplace le curseur, Y sert à valider le curseur, X à s’arrêter net (pour se reposer à genoux), ouvre l’inventaire, et B est le « panic button » (à tapoter en cas de situation désespérée).

L et R influent directement le personnage te font courir Jennifer vers la gauche et la droite. Très utile.

Un jeu de détail. C’est exactement ça. Clock Tower c’est du détail délicieux.

[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

Chaque pixel, chaque détail est pensé. Votre personnage s’essouffle vite en courant. Vous devrez vous reposer souvent, et surtout mémoriser dans cet immense manoir les pièces ou vous pourrez hypothétiquement vous cacher. Ainsi vous explorerez tel un plongeur avec un fil d’Ariane, prêt en cas de danger à remonter ce fil invisible pour aller vous cacher dans une pièce que vous connaissez. 

Et vous aurez des belles surprises, comme par exemple le fait de croire qu’une pièce que vous croyiez « safe », porte fermée, ne l’est plus si « scissorman » vous voit y entrer. J’ai ainsi eu l’agréable surprise lors de mes premières partie de me planquer habituellement dans une salle de bain et de fermer le verrou intérieur. Scissorman arrive, tente d’ouvrir la porte et repart.

Par contre si vous entrez dans la même pièce, fermez le verrou, mais l’IA vous a vu rentrer, scissorman au lieu de buter sur la porte et repartir, va la défoncer à grand coup de lame, vous faisant sourire intérieurement et penser dans les dernières secondes qui vous restent à vivre « il est bien fichu ce jeu, chapeau les programmeurs ».

Tout est fait pour vous immerger au maximum, je ne parle même pas des sauvegardes automatiques qui sont tellement discrètes que personne ne sait vraiment quand elles s’exécutent, ni des 8/9 fins différentes et savoureuses…

Un jeu que je vous recommande fortement, la trad' fr est nickelle !

[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

Points positifs et points négatifs :

+ Ambiance fantastique, lourde et pesante, drame familial, ésotérisme.
+ Patte graphique clean (sorti en fin de vie de la snes)
+ Jeu minutieux pour les personnes patientes (comme moi) qui avancent méthodiquement
+ Gameplay hybride bien pensé
+ Se cacher le cœur battant, sans bouger, en espérant « que ça passe »
+ Ambiance sonore (ou non-sonore comme vous voulez) addictive. Silence is gold.
+ Personnages secondaires à sauver… ou pas
+ 9 fins différentes (8 + 1 cachée)
+ Le manoir bien tortueux et labyrinthique
+ Pas d’armes à feu, et l’IA bien fichue, les situations qui varient dans des pièces que l’on croyait connaitre…
+ Difficulté homogène, énigmes, progression régulière, on a toujours envie de continuer.

- nécessite  un peu d’investissement, ne se joue pas « vite fait ». Débranchez le téléphone, mettez votre copine et le chien dehors, ici c’est serious gaming
- une petite heure de prise en main pour les contrôles nécessaires
- idem compréhension de la barre de vie pas facile au début, une fois compris le système « d’agenouillement » ça va mieux
- le jeu original n'existe qu’en japonais. Nécessite de patcher la rom en anglais ou français.(everdrive, cartmod ,etc...)

[RETROGAMING] Clock Tower – The First Fear / Snes

Un titre savoureux, ou l’on rogne chaque morceau avec parcimonie, un peu comme quand on grignote les coins d’une tablette de chocolat afin de ne pas la manger trop vite et pour que ça dure plus longtemps. Même l’écran de game over n’en est pas un et vous mène plus en avant. « Dead End » sont les seuls mots que vous verrez et j’avoue avoir rarement pris autant de plaisir à mourir (de peur) dans un jeu, en incarnant un personnage fragile, innocent faible, qui n'a juste pas eu de chance avec la vie. Un vrai plaisir, une vraie ambiance, une vraie définition du mot « survival ».

SUPPOS : 5/6

SPOILER : Je vous conseille cet excellent article de Sanjuro qui fait le lien entre Clock Tower et les films d'Argento (Phenomena, Profondo Rosso et Suspiria). Si vous ne savez pas quoi regarder comme film ces prochains jours...

Publié dans RETROGAMING

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Commenter cet article

M
Je jouais à la version ps1 avec un ami.(C'était le deux je crois). j'ai passé de bon moment. J'ai jamais touché à la version snes. A l'occasion...
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E
Casse toi si t'es pas content.
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B
Ah bah il s'énerve encore pour rien el fiento ?
B
Très bon test, ça change des propagandes du floyd. Bravo !
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