[RETROGAMING] Mega Turrican / MegaDrive
Mega Turrican
Support : MegaDrive, testé en version US
Editeur : Data East(US)
Développeur : Factor 5
Année : 1994
Sorti sur Amiga (Turrican 3) un an plus tôt.
Réédité en 2008 en téléchargement sur Wii
La Machine est de retour et rassemble ses forces alors que la paix était revenue, elle détruit des dizaines de planètes et
réduit d'innocentes populations en esclavage ! Leur détresse traverse la galaxie. Il est temps pour Bren McGuire de sauter dans sa combinaison d'assaut Turrican et partir détruire l'ennemi
!
L'introduction du jeu illustre tout cela à grand renfort d'animations et avec une patte comics prononcée, le décor est planté.
Il y a bien une histoire originale, qui s'inscrit dans la continuité, ce n'est pas un simple prétexte pour tout buter ; les musiques - souvent épiques - contribuent à donner une dimension
supplémentaire au scénario, parfois légèrement teintées de tristesse, elles donnent le ton à l'histoire.
Turrican, c'est avant tout de la plates-forme, de l'action et de l'exploration. Ce troisième opus marque pourtant un tournant avec le
passage vers la monde console : les niveaux sont bien plus linéaires et petits que par le passé, même s'ils restent d'une taille respectable. Tout ou presque se passe maintenant en intérieur,
dans un univers très high-tech qui peut parfois évoquer Robocop ou Terminator. Mais la première chose qui m'a frappé n'est pas graphique... il s'agit de la qualité des musiques. Signées Chris
Huelsbeck, je les trouve tout simplement fabuleuses et dénuée du côté trop métallique à mon goût du son de la MegaDrive !
D'abord, il s'agit de plus qu'un simple accompagnement, ce sont de véritables compositions, avec plusieurs mouvements, et elles
contribuent dès l'écran de titre à immerger le joueur dans l'atmosphère du jeu, tout en collant à certains niveaux plus glauques, une très grande qualité de réalisation, en particulier celle du
niveau 1-1 et ma préférée, au niveau 5-1 : épique !
1-1 http://www.youtube.com/watch?v=xdY4EKAcW4Q
5-1 http://www.youtube.com/watch?v=59TfMJfS5XY
Pour les joies de la comparaison graphique, la version MD propose des graphismes plus détaillés que sur Amiga, les fonds des niveaux en
particulier, et les explosions. Par rapport aux Turrican précédents, une nouvelle arme fait son apparition, le grappin.
D'un maniement que je trouve difficile, c'est pourtant un outil indispensable dans certains niveaux pour atteindre des plateformes en
hauteur. En dehors de cet aspect précis, le personnage reste ultra maniable et réactif, un vrai régal, on ne se traîne pas comme dans Flink. Le nintendoïste trouvera fort regrettable qu'on ne
puisse pas tirer vers le haut et seulement à l'horizontale, je le comprends, c'est un réflexe courant. Dommage, mais pas critique : les niveaux sont conçus en tenant compte de cette donnée, c'est
donc au joueur de s'adapter. Différentes armes et power ups sont proposées, on peut sauter sur certains ennemis, se rouler en boule et poser des bombes (il faudra lui présenter
Samus).
La gestion des sauts est bonne, on parvient bien à se diriger et voir où commence et s'arrêtent les plateformes, aucun problème à ce
niveau-là, un régal heureusement pour certains niveaux de pure plateforme comme le décor aérien (on sort un peu, ça fait du bien après toutes ces bases). Le niveau sous-marin ne pose pas plus de
problèmes de maniabilité, il faut prendre son temps et bien prévoir son coup pour éviter certains ennemis qui accélèrent dès qu'ils vous voient. Vous aurez même le plaisir d'affronter un immense
boss à l'issue du niveau aquatique.
Les niveaux sont donc plus petits que dans ses prédécesseurs, mais restent relativement importants. Il n'y a par contre pas 500
manières d'arriver au bout, et s'il ne faut pas se contenter d'aller tout droit et monter, il reste tout de même assez de place pour proposer des pièces secrètes et quelques raccourcis. Un
système de checkpoints automatiques est en place, ce qui rend bien service, car vous aller crever un certain nombre de fois. La variété est de mise, chacun des stages propose
différents sous niveaux, avec parfois un gameplay unique, comme ce court passage en ascenseur où les bestioles arrivent du fond de l'écran avec un bel effet de zoom et des tonnes d'explosions
(musique dédiée pour ce passage, miam !).
On ne se perd pas, et dans les derniers niveaux, une petit flèche "exit" donne un coup de main, au besoin. Le décor est foisonnant, pas
tant en détails qu'en éléments, et sait maintenir une certaine variété dans l'univers mécanisé et métallique du jeu, malgré des contraintes qui pourraient donner une certaine répétitivité. La
palette de couleurs est trop répétitive à mon goût, sans doute à cause des mes origines pro-Snes, mais elle n'en demeure pas moins bien exploitée. Fidèle à une certaine tradition, on trouve dans
la dernière partie du jeu des niveaux de type Alien, bio organico dégeus, qui rappellent l'univers de Giger sans s'en cacher. Tout y est, même les œufs :
On se fera plaisir avec de beaux scrollings, notamment dans un des niveaux aliens où vous devez sauter de wagon en wagon (enfin
appelons ça comme ça) :
On trouvera des boss énormes, qui ne sont pas excessivement difficiles, au début du moins, dès qu'on a trouvé leur point faible. Les
choses auront largement le temps de se corser par la suite. Un clin d'oeil sympa avec le boss en forme de main, qui revient. Exit le décor champêtre et naturel, cette fois :
Niveau difficulté, le jeu résiste, et ce n'est pas le niveau de difficulté easy qui dépannera, puisqu'il ne propose qu'une poignée de
niveaux et vous gratifie d'un aimable message invitant à passer aux choses sérieuses. Pratique pour prendre en main le jeu, mais ce sera tout. 3 continues, des checkpoints dans les
niveaux ; pour le reste il faut se débrouiller, trouver des 1UP, des cœurs (il y en a qui sont cachés), le bonus missile à tête chercheuse et éviter de se faire tuer en fonçant dans le tas, même
si c'est jouissif. Mega Turrican est difficile, et l'entraînement coûte cher puisque une fois arrivé aux derniers niveaux vous manquez en général de continues. La difficulté peut venir de
certains passage plateforme plus que d'ennemis à dézinguer (les chutes d'eau, les wagons, etc). Les différentes phases du boss final sont dans la grande tradition, on imagine avoir fini et... zut
!
Il y a quand même du beau et du très beau, ce demi-boss par exemple, qui n'est pas très futé, mais finalement simple à détruire
:
Le jeu est convoité et coté, si vous vous rabattez vers une version d'une autre zone que celle de votre console, méfiez-vous, car il
propose une protection particulière, comme une poignée de titres de la console, et même sur une MD double switch, il s'arrête à la fin du niveau 1 (écran noir) à moins d'utiliser un Game genie
avec un code spécifique (en plus du code de dézonage habituel).
Je vous le donne au passage : LYAT-AY1T suivi de EAAT-AL1W pour le dézonage et le 3eme code TABT-A456 pour la partie
additionnelle.
Mega Turrican, tout élément comparatif (prédécesseurs dans la saga, versions d'autres machines), est un bon jeu de tir, très
vif et rapide, avec de superbes musiques et des graphismes léchés. Il n'est pas parfait (maniabilité du grappin, difficulté, etc.) mais constitue un très bon titre de la ludothèque
Megadrive.
Suppos : 5/6 (appréciation personnelle)