[RETROGAMING] Cybernator / Super Nes
Cybernator
Support : Super Nintendo.
Disponible sur PS2 et console virtuelle Wii
Editeur/développeur : Konami (Palcom)
Année : 1992 (Japon) 1993 (USA/Europe)
2065, l'humanité a essaimé dans le système solaire... et deux superpuissances s'affrontent.
Cybernator se nomme Assault Suits Valken au Japon, comme Probotector, ça devait être plus classe pour l'Europe, façon Terminator.
Dommage, car si les machin-ator éveillent immédiatement des images de méchants robots tueurs, assault suit colle mieux au concept de jeu : d'énormes robots-armures de 10 mètres de haut
pilotés par des humains : une vision plus nippone de la machine alliée à l'homme, contre la machine autonome et souvent ennemie outre-atlantique.
Vous pilotez un de ces mécha à l'image de l'homme (Valken) pour le compte des gentils (la Fédération, les alliés ?) contre les
vilains, les forces Axis, enfin de l'Axe, dont la base sur la lune produit des croiseurs qu'ils convient d'éliminer pour le bien commun.
Une introduction soignée met en place le scénario et l'univers du jeu. Le texte en anglais plonge le joueur dans l'action et l'informe
de ses différentes missions. Il est possible d'accélérer l'affichage du texte mais on ne peut pas sauter d'un coup de bouton start libérateur les séquences scénaristiques. Au début, on
se prêtera au jeu, d'autant que des indications importantes pour les missions sont données, mais à force de recommencer, on se lassera.
On pourrait penser que le jeu se limite à de l'action pure, shooter courir envoyer un gros missile sur le boss. Il n'en est rien. Cela
peut être une bonne comme une mauvaise surprise, tout dépend des attentes du joueur. Une fois la première mission démarrée, après avoir pris connaissance des touches dans le menu des options,
vous êtes plongé dans un champ de bataille avec une mission bien précise. Le Valken est de forme humanoïde, il peut sauter, se protéger, courir. Contrairement à la plupart des jeux, vous pouvez
orienter le tir très librement, au delà des 8 directions habituelles, il suffit de viser un peu plus haut ou plus bas. Les programmeurs ont voulu proposer une certaine forme de réalisme. Un robot
de 10 mètres, c'est lourd, vous êtes donc relativement lent, le saut peut être prolongé par un jetpack, mais en contrepartie, vous disposez d'un bouclier pour parer les coups frontaux,
il sera indispensable, tout comme le bouton lock pour verrouiller l'angle du tir. Vous trouverez des armes et des bonus pour les améliorer.
Le gameplay est soigné, même s'il faut un temps d'adaptation. Vous ne pourrez pas rentrer dans le tas, il faut impérativement se
protéger et améliorer les armes, sans quoi vous ne passerez pas le premier niveau. Le robot est lourd à manier, mais n'est-ce pas lucide vu les tonnes de métal que vous déplacez ?
Pour ne pas rester sur ce qui pourrait être un défaut majeur, Konami a eu la bonne idée de varier les niveaux et le gameplay : dès le
deuxième, vous êtes dans l'espace, en mode shoot'em up. Si vous n'avez pas amélioré vos armes, vous êtes mort :) La suite du niveau se fait en apesanteur, et votre Valken réagira différemment,
une variété bienvenue, qui évite de se lasser. En, contrepartie, il faudra s'y habituer.
Autant le dire clairement, la difficulté est assez élevée, et la prise en main peut être laborieuse. Pas de sauvegardes, pas de mots de
passe, 3 continue. On peut cela dit progresser, et une fois les bonus repérés, vos armes seront bien plus efficaces. Il faut donc une certaine patience et de l'entraînement. En même
temps un jeu trop facile sera expédié, celui-ci résiste et ne dégoûte pas forcément, à condition de prendre son temps.
Les boss sont gros, graphiquement très détaillés, et là encore, variés. Le premier boss est un... module d'énergie que vous devez
détruire pour empêcher le croiseur ennemi d'utiliser son méga-canon contre les gentils. On ne se bat pas tous les jours en mecha contre une batterie géante, il faut le reconnaître. Le scénario
détermine vraiment l'action.
Parlons des graphismes, qui font souvent l'objet d'éloges. Il faut reconnaître que l'univers est soigné et fourmille de détails. Les
impacts de tirs au sol restent affichés, en détruisant certains robots, on voit le pilote prendre ses jambes à son cou, et on ne se trouve jamais avec une sensation de vide en regardant les
niveaux. L'arrière plan est en scrolling différentiel, bien. Si les couleurs sont un peu répétitives (le kaki robot armée, le gris), cela reste cohérent.
Les boss sont très réussis, même si certaines explosions sont clairement honteuses, d'autant que l'intro en propose une série tout à
fait honnête pour la console :
C'est risible et regrettable, en décalage complet avec le reste. On se consolera avec de superbes boss :
Les musiques et bruitages sont de bonne facture, ils ne sont pas inoubliables mais collent bien à l'atmosphère. La durée de vie quant à
elle est bonne, le jeu compte 7 niveaux (prévoyez environ deux heures), à l'intérieur même d'un niveau, plusieurs routes sont possibles, et il y a deux fins possibles, ce qui est toujours
sympathique.
Cybernator est un jeu plein de qualités, il est varié, soigné et bien scénarisé. En même temps, il est difficile à prendre en
main et ne séduira pas tous les publics. Comme Probotector Alien rebels, il n'est pas question de bourriner, il y a bien une dimension tactique et un scénario bien étudié : un jeu qui s'éloigne
des classiques.
Suppos : 4/6