THANK YOU MAIS NON MERCI

Publié le par Frederico Brinca

Il est des mystères particulièrement étranges dans le joyeux univers des jeux vidéo. Prenons les localisations par exemple. On sait que ça coûte cher de traduire tous les textes d'un jeu et de doubler toutes les voix, surtout pour les titres un tant soit peu bavard. En règle générale, on rogne sur les coûts à droite, on rogne sur les délais à gauche et on se retrouve avec une traduction approximative et des doublages vaseux.

Quelle mouche a donc bien pu piquer Sega quand ils ont réfléchi au budget de localisation de Ryû ga gotoku alias Yakuza? Apparemment, il se sont dit que, pour bien faire, ils pourraient se la jouer dessin-animé Hollywoodien avec un all stars cast de doubleurs. Belle ambition, mais il semblerait que deux ou trois choses aillent été oubliées en route. La première, c'est que même avec toute la meilleur volonté du monde il faut maintenir un budget raisonnable et on se retrouve donc avec une belle bande de seconds couteaux. Des couteaux de qualité, soit, mais seconds quand même. La seconde chose qui a été oubliée ce que rameuter Hollywood pour doubler le dernier Pixar ça motive plus que pour doubler un jeu vidéo. La troisième, c'est que si les américains sont très très fort en post-synchronisation (redire en studio les répliques dites durant le tournage), ils sont très mauvais en doublage, sauf quand ils y mettent le temps et les moyens sur des projets prestigieux. Temps, moyens, prestige: voilà trois choses qui manquaient à Yakuza. Du coup quel intérêt de faire venir Michael Madsen ou Eliza Dushku, incapables de porter un projet sur leur seul nom, pas plus que le has-been sympathique qu'est Mark Hamill? A peu près aucun.

Le gâchis est d'autant plus irritant que, au contraire des Etats-Unis, le Japon est très fort en matière de doublage. Non seulement ça, mais les échanges constant entre les différents média font que les jeux vidéos ne sont pas considérés comme indigne d'un travail de qualité. Ajouter à cela un thème spécifiquement japonais et on s'arrache les cheveux de voir que Sega ne propose même pas la piste son originale alors que Sony le fait pour des jeux comme Shinobido et Forbidden Siren 2.

Cher Sega, la prochaine fois que vous voulez claquer du pognon en seconds couteaux hollywoodiens, demandez-nous notre avis et on vous répondra: Thank you, mais non merci.

 

 

 

Publié dans EDITO

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