[TEST] Spiderman / PS4 : Ataré écrase l'araignée !
SPIDERMAN
Support : PS4 (testé sur PS4 Pro)
Développeur : Insomniac
Editeur : Sony
Sortie : 7 septembre 2018
L'Araignée, l'Araignée
Est un être bien singulier
Dans sa toile, il attend
D'attraper les brigands
Attention !
Car l'Araignée est là !
Ha je chantonne cela en attendant la fin de l’installation du jeu (45 minutes), un parfum de nostalgie s’empare alors de moi, quand soudain sans crier garde me voici endossant le costume et plongeant dans le vide. Pas le temps de dire ouf que déjà je virevolte entre les buildings et m’accroche partout. Wouah, un démarrage fracassant, pas le temps de réfléchir. Un tuto plutôt classique pour débuter, ultra « scripté » mais efficace. Mais aussitôt tout s’accélère, quoi ! J’ai envie de prendre mon temps. Profitant d’une pose scénaristique je m’éclipse et me promène dans la ville. Premier constat, un travail de titan a été réalisé et c’est surtout sublime. Pas de fausse note de ce côté-là. Quoi mais que se passe-t-il je dis du bien d’un jeu AAA, ai-je subi un lavage de cerveau à force de fréquenter certains blogs de jeux inondés de pubs de jeu, ai-je « à l’insu de mon plein gré » volontairement succombé au lobby marketing de « Marvel-Mickey » qui passe des reportages dans le journal de l’ami JP Pernault ?
Que Nenni c’est juste le fiston qui voulait aussi jouer à Spidey et du coup je me suis dit pourquoi pas : « Papa va te montrer comment on joue à l’araignée, de mon temps je regardais le dessin animé tu sais fiston »….bon ok le niveau de crédibilité face à un ado tombe à zéro quand je fredonne à nouveau mon générique. Passons à la suite !
Passé le choc de la beauté graphique je leste la PS4 sur la table avec une brique car elle s’envole quand je joue au jeu tant le ventilo tourne fort. Je poursuis ma petite balade. Tout fourmille de vie, on est vraiment dans New York, c’est prodigieusement reproduit et tout grouille de détails, même l’intérieur des building est visible (on peut mater la déco des appartements…c’est ouf). Les détails sont vraiment ultra poussés. La ville est vivante, immense, belle de jour comme de nuit. Se balader de toile en toile vous donne parfois un sentiment de vertige tant le soin apporté aux graphismes et à l’animation est grand. Mais forcément je sens tout de suite la première limite pointer le bout de son nez.
The truman show
Première déception….contrairement à un Infamous il n’y a pas vraiment d’interactions avec « le monde d’en bas » comprenez que les personnes que vous croisez vous regardent, vous saluent et puis….ben c’est tout. Ok on n’est pas dans GTA….mais merde, oui c’est ça le problème, on ne peut que se promener et faire le bien, on est l’araignée. Trêve de plaisanterie, c’est le concept du super gentil qui veut cela donc bon passons ça n’est pas un point négatif mais une petite déception car on passe la plupart du temps en l’air et l’on n’a pas forcément l’envie de descendre du coup pour filer un ou deux taquets gratos.
Pas le choix donc, je décide donc de me faire quelques bad guys alors c’est parti mon kiki (expression anti ado encore une fois, mon fiston se cache et attends que je lui file la manette).
Streets of rage
Après plusieurs phases de combats en mode tuto, on commence très vite à prendre ses marques et à varier les façons de se débarrasser des ennemis. La variété des coups et des approches est assez importante dès le début (elle va énormément s’étoffer ensuite car vous pourrez améliorer vos attaques). On est loin d’un God of Daube 4, carré carré triangle et brisage de nuque…. La variété est assez présente pour se permettre des délires avec les interactions du décors, les esquives, les envolées sauvages, les approches silencieuses, les diversions tout cela est excellent. Très bien. Ok on avait déjà vu ça chez le cousin chauve-souris mais c’est ici plus variée et plus dynamique (Arkham était déjà au top pour son temps). Les combats contre les boss sont trop « dirigés » même si certains combats sont spectaculairement mis en scène, ils sont ultra basiques et prévisibles.
Les missions secondaires offrent pas mal de castagne mais elles sont vraiment trop, trop nombreuses et répétitives. On ne peut que constater que le jeu succombe à cette mode d’allongement de la durée de vie et de l’amélioration de notre perso. Mais si vous voulez être « tranquille et peinard » laissez tomber vous allez être sollicité toutes les 5 secondes par la police ou par d’autres personnes par le biais des moyens numériques de communications (entre nous, l’activation des tours… merci qui ? merci Zelda Botw, ça m’a bien fait marrer quand même). Bref pas le temps de souffler dans ce jeu, tout repose sur vos épaules. Encore une ville qui a besoin d’un super héros pour tout faire.
1 menu offert pour 1 menu acheté
Vous pourrez améliorer vos attaques, vos tenues et d’autres choses dans des menus et sous menus très complets qui pour une fois ont le mérite d’être assez clairs... même s’ils suivent encore la mode de « l’upgrade raison de vivre de ma journée » ou « je vais mettre sur ma story que je viens d’acheter un nouveau pouvoir pour péter plus haut avec mon héros ». Plus sérieusement on peut peaufiner son personnage en fonction de son style de jeu, c’est vraiment facile et rapide.
Skynet ?
Au fil du jeu les combats s’enchainent à un rythme soutenu. Mais alors pourquoi avoir négligé à ce point l’IA des ennemis ? C’est la seconde grosse déception du jeu, on a parfois l’impression de se retrouver face à des joueurs de Fortnite lobotomisés avec le QI de leurs streamers/ Youtubeurs favoris , c’est vous dire le carnage. Franchement j’aurais aimé des ennemis plus malins (coriaces ils le sont, ils volent, s’upgradent classiquement avec l’avancée du jeu comme dans un uncharted classique).
On peut aussi remarquer une grosse répétitivité des ennemis : le groupe de « loubards » en survêtement avec le gros gars plus musclé que les autres…. on le retrouve souvent. Cela me fait penser que je ne passerai sans doute pas mes vacances à New York c’est trop mal famé.
On est à des années lumières d’un Souls mais bon ici c’est un jeu d’action, oui je sais. Certains moments plus ardus auraient été appréciés (en dehors des boss). Toutefois le dynamisme des stratégies de combats rattrape un peu le tout, particulièrement quand on choisit une approche silencieuse. Les QTE sont aussi de la partie et plutôt bien intégrés renforçant une mise en scène digne des tous meilleurs films Marvel. Qui dit bons films d’ailleurs, dit bons méchants, ici pas de souci on en aura pour son argent.
Bla bla Land
Je n’ai jamais vu un jeu avec autant de dialogues. C’est dingue ça parle tout le temps. Lors de certaines phases (poursuite, boss), il est difficile de se concentrer sur l’action car Spidey parle tout le temps, mais vraiment tout le temps, ok le personnage adore enchainer les blagues et l’humour fait partie de spiderman, d’ailleurs même un boss du jeu lui demande de se taire, mais là c’est juste trop lourdingue. Cela se reproduit à plusieurs reprises et franchement je crois que j’ai fait une overdose de blabla. Toutes les deux secondes un appel pour une urgence, ou pour un nouveau Live de Juju, l’araignée qui peut pas la boucler, des boss qui racontent leur vie en plein combat (que l’on se réécoute en boucle quand on meurt). Je vais me recueillir un mois dans un couvent avec Don Mattrick après ce jeu pour être au calme. Cependant le doublage est très bon en français, c’est un point positif à signaler.
Pour les amoureux de la culture US ce jeu est une mine d’or. Je ne l’ai pas encore terminé car j’aime peaufiner un peu mon perso. J’en ai vraiment pris plein les yeux en évoluant dans la ville de nuit, splendide. Enfin un jeu qui mérite une classification AAA en attendant Read Dead 2. Mais tout n’est pas rose, une fois les rouages du jeu découvert, on répète inlassablement les quêtes, chasses aux boss et phases plus calmes (infiltrations et énigmes). Même si le scénario est très bon, on sent quand même une lassitude s’installer et c’est un peu dommage. On passe à côté de ce qui aurait pu être une pépite, un chef d’œuvre, il en reste le meilleur jeu Spiderman jamais produit.
Mais que m’arrive-t-il ? Je continue de dire… du bien de ce jeu. Ai-je été piqué dans mon sommeil par une araignée ? Faire de petites parties avec quelques quêtes secondaires c’est toujours sympa en rentrant du boulot collège. S’élancer entre les immeubles, accompagné par cette petite musique, on sentirait presque le vent sur le masque. Le rêve de devenir spiderman enfin réalisé ? À vous d’en juger. Mon fils et moi on y retourne.
SUPPOS : 4,5