[TEST] Dark Souls II / PS3 & X360
DARK SOULS II
Support : PS3 & X360
Editeur : Namco Bandai
Développeur : From Software
Sortie : 14 mars 2014
Vous vous étiez essayé à Demon's Souls en 2010 et vous aviez adoré ? Détesté ? Vous aviez replongé avec Dark Souls voilà deux ans ? Et aujourd’hui, comme tout accro en manque d’exploration et de défi, vous vous êtes tout naturellement rués sur Dark Souls 2 ? Si oui : Grand bien vous fasse !
Dark Souls 2 marche dans les mêmes pas que ses aïeux. Il propose une expérience unique qu’il faudra mériter. Pour ceux qui sauront s’en montrer digne, la récompense sera là, au fil du périple. Pour les autres, il serait vain d’insister si vous êtes hermétiques au genre. Les Souls n’ont jamais fait dans la demi-mesure, et ça ne va pas commencer maintenant. Il vous faudra apprendre, et mourir. Essayer à nouveau et mourir encore pour finalement progresser au fil de vos expériences. Vous seul assumerez le fait d’avoir voulu explorer plus avant. Vous seul serez responsable de la perte de vos âmes en ayant tenté ce petit raccourci, comme il vous faudra assumer à chaque instant votre maladresse ou votre impatience. Chaque décision se fera à vos risques et périls et la plupart du temps vous serez l’unique responsable de votre échec. La frontière entre témérité et prudence n’aura jamais été aussi fine. Mais c’est aussi dans ce sentiment de danger constant, de tension et de frustration, que vous éprouverez ensuite vos plus belles satisfactions. Ainsi, ce n’est pas seulement le personnage qui progressera, mais vous avec lui. C’est un des nombreux points qui fait toute la richesse des Souls et qui explique en partie le culte autour de cette licence.
Une fois encore donc, dans Dark Souls II, vous vous retrouvez seuls, perdu dans un monde dont vous ignorez tout jusqu’à votre propre identité. Seuls souvenirs de votre existence passée, votre apparence, votre classe et un objet choisi parmi tant d’autres au tout début de l’aventure. Le prologue est assez bien fait d’ailleurs. Il pose à la fois les bases d’un scénario toujours aussi énigmatique qu’il faudra vous efforcer de découvrir par vous-même au fil du jeu, en rencontrant des PNJ, en parcourant le monde et traquant ses mystères comme en lisant les descriptions de centaines d’objets. Car non, contrairement à la majorité des productions actuelles, personne ici ne vous guidera ni ne vous expliquera en détail le contexte, tout comme il n’y aura pas de longues heures de cinématiques et autres artifices pour vous amener à bon port. En somme, le joueur est à nouveau seul responsable de son aventure. Fouillez, explorez, testez et faites marcher votre matière grise comme votre imagination, et vous ferez ainsi partie intégrante de l’Histoire. C’est comme ça depuis Demon’s Souls, et c’est ce qu’on aime.
Que les nouveaux se rassurent malgré tout, le prologue est aussi là pour proposer un minimum d’informations sur le Gameplay. Ainsi, en parcourant la toute première zone vous découvrirez vos premiers ennemis, vos premiers raccourcis, vos premiers brouillards (notion très intéressante au demeurant) et vos expérimenterez très certainement vos premières morts. Notez pour les plus aguerris que cette Zone est tout à fait facultative et qu’hormis quelques objets à y récupérer il est possible de passer rapidement à la suite. Et cette suite, elle vaut quoi ?
A mon sens, Dark Souls 2 est issue du même moule que Dark Souls. Tous les fans y trouveront à nouveau leur bonheur…. et tous les détracteurs auront à nouveau de l’eau à apporter à leur moulin :) Mais plus concrètement, Dark Souls 2 c’est quoi ?
* Une ambiance unique et hors du commun,
* Un Level-Design extraordinaire offrant un monde cohérent dans lequel toutes les zones sont reliées entre elles par divers chemins ou raccourcis (Le LD est un peu moins inspiré que celui du premier néanmoins),
* Plein de zones immenses à explorer de fond en comble, dont certaines ne livreront leurs secret qu’au prix de nombreux efforts,
* Un bestiaire varié et définitivement mortel,
* De nombreux Boss impressionnant et des combats épiques,
* Une difficulté bien présente (peut-être très légèrement en deçà de celle des deux autres Souls) toujours savamment dosée et se jouant de l’équilibre constant entre audace et raison,
* Un système de crafting intéressant permettant d’obtenir des effets en tous genres sur ses armes et armures,
* Des objets/équipements de toute sorte pour optimiser au mieux son personnage et mieux s’armer face aux dangers du monde,
* Une dimension multijoueurs très bien pensée avec un mode online discret mais permettant au choix Coop et/ou PVP,
Ce à quoi on peut encore ajouter nombre de pièges, de passages secrets, de Boss et quêtes annexes, une durée de vie énorme et une excellente rejouabilité, un Gameplay réglé comme une horloge offrant des combats réalistes, tendus et épiques.
Il est bien évidemment difficile de faire une critique complète tant il y a de choses à dire sur ce jeu. Il est clair que j’adore cette licence pour tous les points précédemment évoqués. Or, cela ne m’empêche pas de comprendre qu’on puisse ne pas adhérer.
La réalisation n’est clairement pas à la pointe de ce qui se fait, la trame scénaristique est loin d’être limpide, la difficulté peut en rebuter certains et quelques bugs de collision peuvent parfois gâcher la fête. C’est sûr, pour apprécier pleinement les Souls il faudra un minimum de temps, de skills et de motivation. Tout comme il faudra savoir faire preuve de beaucoup de patience, de ténacité voire d’abnégation. C’est justement ce que les fans aiment : Le challenge et l’investissement proposé ! La mort fait partie de l’apprentissage. Et clairement, vous allez beaucoup apprendre :)
A noter que Dark Souls 2, contrairement à ce que beaucoup de monde peut dire, on trouve pas mal de petites nouveautés qui le différencient un minimum de son ainé. Tout n’est certes pas bon à prendre mais chacun se fera son idée :
* A chaque mort, le joueur verra sa barre de PV se réduire petit à petit, et ce jusqu’à un maximum de 50%. Ce mécanisme représente parfaitement l’humanité qui s’échappe peu à peu du personnage, le transformant petit à petit en vulgaire carcasse dénuée de tout espoir. Et cela ajoute un soupçon de difficulté également tout en étant moins punitif que dans Demon’s Souls.
* La gestion de l’Estus, sorte de potion de soin, est différente également. Là où dans Dark Souls il fallait simplement allumer les feux de camp pour obtenir un minimum de 5 flasques (voire plus en embrasant le feu jusqu’à un maximum de 20), il est maintenant nécessaire de parcourir le monde de Drangleic pour retrouver des fragments de flasques disséminés qui permettront d’obtenir une nouvelle flasque chaque fois. Autant dire que les débuts seront plus délicats.
* La possibilité de voyager d’un feu de camp à un autre dès le début du jeu.
C’est à la fois un bon et un mauvais point. Bon parce que cela évite d’innombrables aller-retour à travers le monde dès le départ et parce que ça facilitera l’aventure aux néophytes. Mauvais car cela nuit grandement à l’immersion, à l’impression de solitude, à la difficulté tout en faussant la qualité générale du Level-Design,
* Le Respawn des ennemis à proximité des Feux de camp est dorénavant limité. Ainsi, après un certain nombre de retour à un même Feu (10/15 ?), certains ennemis ne réapparaitront plus. Ceci à la fois afin d’éviter le farming, mais pour faciliter un peu l’expérience aux néophytes.
* Il sera également possible d’élever la difficulté de la zone environnant le feu en brulant un objet spécifique dans ce dernier. Les ennemis seront ainsi plus dangereux mais rapporteront également plus d’âmes.
* Les statistiques évoluent quelque peu, la volonté se change en MEMoire et continue d’influer sur le nombre de slots de magies disponibles pour son personnage. La RESistance semble s’être changée en ADP (adaptabilité) Mais c’est surtout l’arrivée d’une nouvelle statistiques, la VIG (pour VIGueur) permettant uniquement d’améliorer le poids total de l’équipement porté, autrefois géré via l’END (ENDurance), qui est nouveau. C’est peut-être une façon légèrement artificielle d’augmenter la difficulté du jeu en rendant plus complexe la répartition des points.
* Conséquence du point précédant ou non, le joueur aura maintenant la possibilité de redéfinir entièrement la distribution des points de stats de son personnage en cours de partie, via l’utilisation d’un objet consommable particulier. C’est effectivement très pratique, mais ça enlève aussi du même coup toute l’importance du choix lors de la montée en niveau. Il n’y a donc plus vraiment à assumer ses choix jusqu’au bout, car il existe un moyen de revenir en arrière.
* Apparition d’un nouvel item : la torche. Elle ne sera pas physiquement présente dans l’inventaire du joueur mais pourra être allumée à chaque feu de camp ou près d’un brasero. Une fois rangée, mouillée ou entièrement consumée, elle s’éteindra. Outre le fait de faciliter la progression dans les zones les plus sombres du jeu tout en distillant une magnifique lumière sur les décors, elle effrayera aussi certains ennemis et en enflammera d’autres plus sensibles au feu. Elle permettra également de mettre le feu à certains éléments du décor.
* Les paliers pour monter de niveau, en nombre d’âmes à fournir, ont été sensiblement réduits et la progression en Soul Level (les niveaux donc) se fait bien plus facilement et rapidement qu’auparavant.
Il y a certainement d’autres points qui différencient encore un peu plus ce deuxième opus du premier (notamment un Boss qui vous attaque sans que vous n’ayez traversé un brouillard) mais difficile d’être exhaustif lorsqu’il s’agit d’un Souls tant les développeurs de chez From Software se sont donner du mal pour en faire un grand jeu. Le fait est qu’ils y sont, une nouvelle fois, parvenus et qu’il y aura encore de nombreuses choses à découvrir au fil des parties.
A titre de comparaison, dernièrement lors de mon NG+ sur Dark Souls, je me suis surpris à découvrir des 10aines de nouvelles subtilités. De nouveaux PNJ, d’autres dialogues, de nouvelles quêtes, des trésors et objets cachés, des Zones et Boss facultatifs et même des serments inconnus.
On peut très facilement jouer et finir un Souls sans avoir vu la moitié de ce que le jeu propose réellement. Et j’imagine que ça sera à nouveau le cas pour Dark Souls 2.
Pour l’heure, même si s'aventurer en Drangleic ne fera peut-être pas l'effet de la toute première fois aux plus aguerris, et bien qu’à mon sens Dark Souls II soit légèrement en deçà de son ainé, il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’un excellent jeu, riche et addictif, qui saura donner du fil à retordre à quiconque osera s’y frotter. N'hésitez plus... et courage !
SUPPOS : 5,5/6
> Concours : Gagnez le jeu avec Gamopat et RueduCommerce