[TEST] Sturmwind / Dreamcast
STURMWIND
Support : Dreamcast
Editeur : Redspotgames
Developpeur : Duranik
Année : 24 avril 2013
Sturmwind a été sans aucun doute l'un des jeux les plus attendus, et sa sortie a été un véritable feuilleton qui a déchaîné les passions de manière plus ou moins heureuse. Passons,
ce n'est pas l'objet de ce test, et voyons ce que le jeu a dans les tripes, le but de ce test est d'évoquer mon impression de joueur, et ce qui n'est pas visible dans une vidéo Youtube ou une
fiche : l'expérience de jeu. Voici la mienne, un avis parmi d'autres.
Il ne faut pas s'arrêter à cet écran de titre qui rappelle le studio Iguana (Turok, Aero the Acro Bat), le reste du jeu est bien plus
beau. Je passe sur l'histoire, racontée dans une belle intro (en allemand sans sous-titres) qui reste des plus classiques : invasion alien, planète qui explose, vaisseau qui s'en sort,
seul. Let's fire some bullets !
On voit très vite que la partie graphique et sonore est de très belle facture, et on est sur dreamcast : c'est beau, ça claque, et on
peut jouer en 60 Hz bien sûr ! De la vraie 3D, mais qui n'est pas là que pour décorer. Tout ça on peut le voir en vidéo partout, parlons du système de jeu : vous avez deux modes, arcade et
normal. En arcade, 6 niveaux du jeu et pas de continues ou sauvegarde, en normal une progression sauvegardée niveau par niveau (on recommence où on veut), des scores, des trophées bonus, et des
tonnes de niveaux (16, c'est long).
Maniabilité / contrôles
On est dans un shoot horizontal en vraie bonne 3D, et tous les boutons servent. Vous avez 3 armes différentes, un laser bleu qui ondule
et se resserre, un canon rouge orangé qui peut tirer à 360 degrés et un gros blaster vert. Un bouton vous permet de changer de type d'arme, chaque arme s'upgrade via des capsules à
shooter pour faire changer de couleur (prenez la bonne) ce qui ajoute au vaisseau un module ("drone"), jusqu'à deux par arme, comma dans Gradius. Les modules peuvent se placer à l'avant pour
augmenter la puissance du tir à tirer vers l'arrière pour vous protéger. Chaque fois que votre vaisseau est touché il perd les modules ou bien une des trois armes, quand vous n'avez plus d'armes
vous perdez une vie (on reprend là où on a perdu). Vous avez des bombes, peu nombreuses, et un bouton pour basculer votre tir vers l'arrière. Un autre bouton permet un gros tir que l'on charge,
façon R-type. Sauf qu'il ne faut pas laisser charger : ça surchauffe et on explose... absolument pas gênant, mais cela surprend la première fois, en fait cela oblige à bouger tout le temps et
tirer partout.
Tous les niveaux exploitent les différentes armes et tirs, il faudra sans cesse tirer vers l'arrière, changer d'arme et bien maîtriser
le canon multi directionnel. Rien de bien sorcier, juste une habitude à prendre. Et ça tombe bien, la précision du déplacement du vaisseau et excellente, au stick ou à la croix (au choix), une
très belle réussite niveau maniabilité, rien à redire pour moi, si ce n'est le bouton X pas super bien placé pour basculer les modules avant/arrière, très utile pourtant pour avoir un tir qui
couvre l'arrière et l'avant de l'écran. On s'y fait, rien de bien grave. Bien sûr on a l'auto-fire en laissant appuyé. Parfait ! Et bien sûr, ça se joue au stick aussi ;)
Graphisme
Ca dépote, on n'est pas du tout dans un manic mais le rythme est soutenu et n'on a vraiment le temps de voir l'environnement -
magnifique - qui dépasse largement un Soldner-X pour moi. On reste dans une mécanique qui rappelle Gradius et R-Type dans ce qu'ils ont de bon, mais sans le côté punitif sadique d'un r-type (ou
pulstar). Dès le premier niveau on notera quelques hommages à Gradius, R-Type et Blazing star parmi beaucoup d'autres. La 3D est superbe. Je n'aime pas les shoots 3D pourtant... j'en ai trop vu
où on se retrouve avec un joli fond qui ne sert à rien et un premier plan vide. Il n'en est rien ici : tout bouge et reste interactif, d'immenses éléments du décor sont animés, volent en éclat,
pondent des ennemis, s'ouvrent et se ferment, tournent, etc. Et ça reste varié, on alterne des phases dans l'espace, à la surface, sous l'eau, dans les nuages (et le brouillard), près d'un soleil
en fusion, dans des machines, rien ne manque, même pas les phases bio-dégeu, mais qui n'agressent pas la rétine.
On devra se faufiler dans des éléments mécaniques en forme de C qui tournent (Gradius V est passé par là), on se fait encercler de
mines qui explosent (ouh, Last Resort niveau 1), et on dégomme du poulpe ! Il y a une patte Lovecraft pour certains niveaux, même si la tendance est plus insectoïde. Les boss sont énormes,
magnifiquement animés, et on s'éclate en 60 images par seconde (je ne sais pas si le framerate est parfaitement constant, sans doute pas : je n'ai pas été gêné même si j'ai pu voir
quelques rares et légers ralentissements en fait) ;)
La musique est classique pour ce type de jeu, de la techno/trance bien rythmée, pas trop rapide (tacapoum) et de bonne facture. Après
on n'aime ou pas, personnellement j'adore, en tout cas la piste sonore est de qualité et très bien réalisée tout en restant variée, elle colle bien aux niveaux et leurs différentes ambiances. Les
bruitages sont ok aussi et le son des tirs n'est pas omniprésents, c'est un sans faute.
Difficulté
Il y a 3 niveaux de difficulté, là encore tout le monde peut faire son chemoin tranquillement pour découvrir le jeu en mode
easy ou normal, ou bien tester le mode hard pour ceux qui se sentent d'attaque ou veulent mesurer leur e-zizi à celui des autres, Duranik a même prévu une page web où on peut entrer des
codes données pour le jeu pour faire figurer nos scores : http://duranik.com/sturmwind.php
Les trophées bonus quant à eux se débloquent en atteignant des objectifs spécifiques et donnent des bonnus comme les galeries
d'esquisses préparatoires utilisées ou non dans le jeu en version finale, parmi d'autres choses, un petit geste sympa pour les joueurs de la part de l'auteur.
Pour ceux qui ont peur, le mode easy est vraiment jouable et on n'est pas dans un jeu punitif : chaque niveau terminé est
sauvegardé donc on démarre la partie où on veut, quand on perd une vie on reprend au même endroit, et personnellement j'ai horreur de recommencer inlassablement le même niveau jusqu'à ce que ça
passe, et Sturmwind est un des rares jeux où recommencer ne m'ennuie pas du tout. Rare ! Pour les autres, tentez le mode difficile, le débutant comme le gourou peuvent se faire plaisir
normalement ;)
Rejouabilité
La durée de vie est excellente vous l'avez compris avec les deux modes de jeu (16 niveaux en normal) et trois niveaux de difficulté, et
des niveaux variés y compris dans le gameplay avec des niveaux compte à rebours. Toujours bon pour la durée de vie, le système de scoring intégré et porté vers l'extérieur avec le système web
(pas besoin de relier la dreamcast à internet), par ailleurs la rejouabilité est énorme, d'autant que le tableau de scores indique de quel niveau à quel niveau on a fait la partie, bien pensé
encore une fois !
Les temps de chargement sont tout à fait honorables (une dizaine de secondes maxi sur ma console), et côté carte mémoire il faudra 11
blocs, tout va bien de ce côté.
Critiques
Parmi les critiques et défauts, en dehors des quelques ralentissements (mineurs) je voudrais mentionner d'abord les tirs ennemis qui
parfois ne sont pas évidents à distinguer de l'arrière plan. On s'habitue vite mais on perdre quelques vies bêtement. De même certains éléments du décor ne doivent pas être touchés, d'autres
peuvent être traversés et au début on ne sait pas, donc on peut se faire piéger, d'autant qu'une panneau "danger" peut donner des indications mais... pas toujours. En revanche les éléments à
toucher chez les boss se découvrent vite, de leur côté, par un code couleur (ils blanchissent quand on les touche). Dans le même esprit le bandeau "warning" qui signale un boss peut être gênant
parfois.
Cela dit dès qu'on connaît les niveaux, ces défauts disparaissent, mais il y aura une phase de "ha ça tue ça ?" et "ha mais ça on passe
à travers en fait". Parfois j'ai l'impression que la résolution du jeu cache le bas de l'écran, on peut calibrer l'image mais cela déplace le problème.
Conclusion : un pur must, qui peut convenir à tout le monde. Foncez.
Suppos : 6/6