[TEST] Rayman Origins / PS3 & Xbox 360
RAYMAN ORIGINS
Support : Xbox 360 et PS3
Editeur : Ubisoft
Sortie : 24 novembre 2011
Les jeux de plateforme 2D en boite ne courent pas les rues de nos jours ! Alors est-ce que ce Rayman Origins est un must incontournable de la plate-forme ? est-il au niveau de Donkey Kong
Country Returns ? La réponse ci dessous via un test original comparant défauts et qualités du jeu.
Les défauts :
- Je note quelques imprécisions pour les hitbox qui peuvent fâcher quand on ne saute pas pile sur le centre d'un ennemi, ou sur un
rebord de plate-formes si détaillé qu'on peine à distinguer où s'accrocher. Rien de bien gênant, et puis ceux qui avaient aimé Donkey Kong Country 1 sur SNES (avec, lui aussi, ses hitbox
perfectibles) ne seront pas dépaysés !
- Les personnages que l'on débloque... Mouais, clairement déçu de ce côté-là. On nous a fait miroiter plein de persos jouables, mais au
final on n'en a que 3 : Rayman, Globox, et les Ptizêtres. Ce qu'on débloque, ce sont juste des changements de palettes, et environ 70% ne concernent que les Ptizêtres, qui sont assurément les
héros les moins charismatiques qu'on puisse contrôler. Je pense qu'on aurait adoré, une fois celles-ci libérées, pouvoir contrôler les fées voire d'autres personnages de la série.
- Les boss... comment dire, la plupart sont vraiment trop faciles, ne demandant qu'à peine 3 coups pour rendre l'âme. A ce sujet, le
boss de la démo (la sorte de dragon aquatique) est pitoyable de chez pitoyable. De plus, la plupart ne sont pas très originaux dans la manière de les combattre. C'est dommage. On notera quand
même que deux de ces boss sortent clairement du lot et se révèlent au contraire excellents : celui du monde de la nourriture, et le boss caché ultime, que l'on peut combattre si "on est très
bon". Mais dans l'ensemble, les boss sont quand même bien peu nombreux.
- Les premiers mondes sont vraiment trop simples. Heureusement, cela se corse par la suite.
- Peut-être un léger manque de surprise dans la structure des niveaux. On a toujours 3 ou 4 stages pédestres, puis un stage de
course-poursuite, puis un stage de "pont d'électoons" (vous comprendrez en y jouant), puis un stage de shmup. Par conséquent, le joueur sait un peu trop à quoi s'attendre, à l'inverse de ce qu'il
a avec les niveaux de DKCR.
- Lorsqu'on arrive près d'une cage d'électoons cachée, on entend des petits bruits ("heellp, heeelp !!"), ce qui facilite bien trop
leur découverte. Il est aussi dommage que la dissimulation de ces stages soit très rarement originale ou poussée, et utilise bien trop souvent le concept de passage à peine dissimulé.
- Lors de la présentation du jeu à l'E3, Michel Ancel avait dévoilé tout un niveau avec un énorme clin d'oeil à Tetris. Hélas, ce
dernier est complètement passé à la trappe dans la version finale, sans doute pour des problèmes de droits. Dommage.
- Peut-être pas assez d'univers différents. Mais c'est vraiment du chipotage. Je pense que le jeu est tellement magnifique qu'on
aimerait en voir plus.
- Il est dommage qu'on ne débloque pas des bonus comme des artworks, un sound test, ou des vidéos. Ça serait pourtant un jeu qui
mériterait ce genre d'à-côté.
Et maintenant, les qualités :
- La direction artistique est réellement époustouflante. Les
animations sont superbes, les musiques excellentes et originales, et les graphismes proposent tout simplement du jamais-vu pour de la 2D. C'est tout simplement magnifique, enfin on a un jeu en 2D qui utilise pleinement les capacités des consoles actuelles. De plus, on ressent vraiment
la passion des développeurs tant certains petits détails sont poussés à l'extrême.
- Une excellente durée de vie ! Avec plus de 60 niveaux, on en a pour son argent. De plus, on a du vrai challenge. La plupart des
niveaux cachent 2 cages d'électoons à libérer, dans des petits défis qui à défaut d'êtres souvent durs sont en revanche très amusants. Ensuite, il faut récolter avec acharnement les Lums dans les niveaux pour espérer avoir un score parfait à la fin, qui nous gratifiera d'électoons
supplémentaires, voire d'une médaille d'or si on a tout déchiré.
Enfin, les niveaux "pédestres" bénéficient chacun d'un contre-la-montre qui peut nous octroyer un électoon supplémentaire et une coupe
en or si on explose le record. Un très bon point comparé à DKCR : ces records ne sont pas à la limite de l'impossible à battre. Il ne faut certes quasiment ne pas faire d'erreur, mais on est très
loin de l'abus des temps proposés dans le titre de Retro Studios. Bref, c'est difficile sans être totalement prise de tête.
- Au fur et à mesure du jeu, on débloque de nouvelles capacités pour les personnages. Ce n'est pas grand chose, mais c'est sympathique.
A noter cependant que la capacité de courir sur les murs est géniale et est utilisée pour proposer les niveaux du jeu qui ont sans doute le level design le plus étudié. On déplorera quand même un peu de ne pas débloquer plus de pouvoirs originaux, qui permettraient toutes les folies.
- Les niveaux de shoot'em up avec le moustique sont vraiment un plus par rapport à DKCR et offrent une variété non négligeable. De
plus, ce n'est pas du petit shmup amateur, certains niveaux sont réellement poussés. Il ne faudra pas se fier aux 2-3 premiers niveaux dans ce style, très faciles.
- Les niveaux aquatiques sont sans problème ce qui s'est fait de mieux jusqu'à maintenant dans tous les jeux de plate-formes 2D. Non
contents d'être époustouflants visuellement, ils proposent véritablement du fun et sont assez variés pour ne pas endormir, comme c'est souvent le cas avec ce genre de niveaux.
- Contrairement à DKCR, où débloquer les niveaux cachés n'était pas réellement difficile (acheter une clé chez Cranky, et récupérer les
lettres KONG pas vraiment dissimulées), là il faut clairement en vouloir et avoir déjà un peu tâté des jeux de plate-formes ! Avoir assez d'électoons permet de débloquer des niveaux de
course-poursuites avec des coffres vivants. Ces niveaux sont parfois extrêmement ardus, et surtout proposent un concentré d'adrénaline incroyable. Les réussir est toujours gratifiant pour le
joueur !
- Une fois ces 10 niveaux de course-poursuites terminés, on débloque un ultime niveau EXTREMEMENT DIFFICILE, avec un boss à la clé.
Sans déconner, ce stage ne laisse le droit à aucune erreur, aucune hésitation. Tout se joue au quart de poil de cul près, et on voit dans ce simple niveau toute la puissance du level design que
peut offrir le jeu. Comparé au niveau secret de DKCR (le truc avec les fruits flottants dans les airs), on a ici quelque chose qui fait vraiment dire au joueur "Ok, j'en ai chié pour débloquer ce
niveau, maintenant c'est la cerise sur le gâteau, c'est là que je vais devoir faire preuves de toutes mes capacités de joueur".
Bref, un stage caché dantesque, complètement gratifiant pour le joueur, véritablement unique par rapport au reste du jeu, et avec de
surcroit une musique originale et superbe.
Ce nouveau Rayman est un must absolu de la plate-formes. Jamais je n'aurais cru Ubisoft capable de nous pondre un truc qui se
place au même niveau que DKCR, et qui propose enfin une nouvelle donne graphique en matière de 2D. Tous les petits défauts ne sont au final pas bien gênants tant le plaisir de jeu est immense. Si
il peine un peu au début avec des niveaux classiques et trop faciles, Rayman Origins trouve vite ses marques et propose à la fois du plaisir pour les joueurs occasionnels qui voudront finir le
jeu sans se poser de questions, et les hardcore gamers qui voudront tout débloquer. Un jeu magnifique et très fun qui renvoie à des années-lumière le trop plat New Super Mario Bros Wii, et qui
peut regarder Donkey Kong Country Returns droit dans les yeux sans baisser la tête !
SUPPOS : 6/6
PS : Je n'ai pas pu tester le jeu en multi, donc ne peux donner un avis là-dessus.