[TEST] REZ / PS2

Publié le par Yoga

REZ
Support : Dreamcast puis PS2
Editeur : Sega
Développeur : UGA (United Game Artists)
Année : 2001 (DC), 2002 (PS2)

Ceci est un test de la version PS2 PAL. La version DC bénéficie d’un mode VGA. Il n’a bien entendu pas pu être testée. Bien sûr, comme d’habitude, le test est effectué de manière à ne pas (trop) spoiler.



D'habitude, on pense au rez-de-chaussée. Ici, il s'agit d'un jeu vidéo des plus originaux.

Rez est sans doute, pour ceux qui le connaissent, un jeu expérimental allant très loin dans l’originalité notamment à cause de ses graphismes dépouillés, de ses musiques de type trance et du concept du jeu lui-même. Je vais essayer d’en donner un aperçu en abordant les diverses sources dont il s’inspire.

L’un des slogans publicitaires, que vous pouvez regarder dans l’un des liens en fin de ce test, dit explicitement « go to Synaesthesia » soit, en français « atteignez la Synesthésie ». La
synesthésie , du grec syn- ensemble et –aesthesis sens, figure de style chère au fameux Baudelaire, est, pour faire simple, une confusion des sens. (Dans un autre contexte, la synesthésie est un trouble neurologique d’origine artificielle [via prise de drogues] ou non.)

Il parait que le producteur a parlé d’une inspiration de Xenon 2: Megablast, un shoot'em up des Bitmap Brothers sorti sur Amiga et Atari ST ; c’est un jeu où l’action du joueur avait, semble-t-il, une influence sur la musique du jeu. Rez hérite donc de cette idée.

En référence au peintre Russe
Kandinsky, le nom de développement de Rez était Project-K. En effet, le jeu s’inspire aussi des théories sur les formes et les couleurs de ce célèbre artiste.
Diabolisé par beaucoup de critiques, il a tout de même reçu une récompense par The Agency for Cultural Affairs Media Art Festival au Japon.


 

Scénario

Le scénario est discret et bien pensé, quoique trop peu présent tout au long du jeu. Il faut réveiller Eden, l’intelligence artificielle la plus évoluée, endormie de son propre chef après s’être posé des questions sur le sens de son existence et sur les conséquences de ses actions. Elle vit au cœur du système. Ce dernier a un fort taux de criminalité. Pour réveiller Eden, il faut infiltrer ce réseau corrompu. Les ennemis sont donc des virus et des pare-feux et l’on incarne une sorte de corsaire informatique, ou plutôt sa représentation dans la réalité virtuelle.

On pourrait peut-être voir dans le scénario une dimension allégorique mais je n’aborde pas ce sujet ici… Bref, le scénario n'est généralement pas le point fort des shoot'em up mais celui de Rez est mystérieux ; ça me semble positif.


Déroulement

Différents mode de jeux sont disponibles : le plus important est le mode normal. Il s’agit de finir le jeu niveau après niveau. Il y a en tout 5 niveaux. Chaque niveau possède un style musical et visuel particulier. Le niveau 5 se distingue très nettement des autres de part son scénario propre, sa difficulté et quelques détails graphiques.

Si l’on perd, on peut recommencer à partir du début du niveau en cours.

Les ennemis apparaissent et il faut les détruire. En pratique, il est avantageux de faire des « chain combo » en verrouillant plusieurs ennemis avant de tirer, car le nombre de points est multiplié par le nombre d’ennemis ainsi tués. Par exemple, 2 ennemis valant 100 points tués de la sorte valent 100*2*2 points soit 400 points. Il est aussi possible d’utiliser des overdrive afin de détruire tous les ennemis à l’écran. Quelques « power up » sont parsemés dans le réseau.

D’autres modes sont à débloquer, comme le score attack et le mode beyond, entre autres. Ce dernier est un mode bonus débloquant des « cheats ».


 

GRAPHISMES

-Character design

Il est peut-être abusé de parler de character design ici. Disons simplement que l’évolutivité graphique du personnage principal est intéressante, bien pensée et bien rendue. Le stade 1 est une sorte d’ombre d’humain, le stade zero est une espèce de cellule, le stade 4 est un méditant… Lorsque l’on se fait toucher, on perd un niveau d’évolution. La forme du personnage représente donc son nombre de vies.
 
Les ennemis, quant à eux, ressemblent à des machines, des crustacés, des fleurs aussi parfois, etc. L’inspiration est assez vaste mais le rendu est trop polygonal à mon goût, bien que ce soit délibéré.

-Décors
Dépouillés, mais toujours colorés, puis de plus en plus élaborés, en crescendo; les décors évoluent comme peut le faire le personnage. Ils sont en fils de fer de couleurs sur fond noir, le plus souvent. Comme ils sont semblables à une hallucination technologique, entre autres aussi de par divers effets de lumière, le côté psychédélique et abstrait est indéniable.
 
-Animations
L’animation est fluide mais les animations ne sont pas très variées, il faut bien l’avouer… Elles sont toutefois souvent coordonnées avec la musique.

SONS

-Musiques

C’est l’un des points clef. Tout le jeu est agrémenté de musiques trance et électro. Ce genre de rythmes met plus facilement en transe, c’est bien connu. Cela dit, il aurait été à mon sens plus amusant de proposer des styles plus variés. Personnellement, je déteste globalement la trance, la techno, etc. ... Mais peut-être un peu moins depuis Rez :-)

-Bruitages
Les bruitages sont en fait des petits samples qui se produisent lorsque l’on verrouille et que l’on shoot des ennemis. Ils s’ajoutent à la musique de fond.
Certains, lorsque le personnage a beaucoup évolué, sont des samples de voix.

AMBIANCE

Comme vous l’aurez compris, l’ambiance est à la fois futuriste et hypnotique. Des vibrations, des sons, des lumières et des couleurs qui s’agitent sur un fond noir. Quoiqu’il en soit, que l’on aime ou pas, on ne peut pas rester impassible face à une ambiance aussi étrange.
 

MANIABILITE
Rien à redire, quoiqu’un curseur plus sensible aurait été appréciable. D’ailleurs, il parait que les meilleurs joueurs contrôlent le jeu grâce à une souris.
(Notons que l’on peut choisir d’avoir un curseur normal ou inversé, comme sur les avions : si on appuie en bas le curseur monte et inversément. Ce sont des options bien connues des amateurs de shoot’em up.)

INTERFACE
On ne peut plus simple, il suffit de viser avec le stick ou la croix, de verrouiller en appuyant et de tirer en relâchant le bouton. Il n’est rien besoin de faire de plus, on ne contrôle que le viseur ; le personnage suit un parcourt tout tracé.
Les menus sont clairs, eux aussi.

DUREE
On peut finir les 5 stages en un après-midi, ce qui me semble correct pour un jeu du genre. Cependant, les bonus à débloquer puis à essayer sont nombreux. En plus, si vous voulez assister à la vraie fin, il faudra compter beaucoup plus de temps. A mon avis, plusieurs dizaines d’heures sont nécessaires pour l’explorer à 100%.

Il va néanmoins sans dire que les critères classiques ne peuvent pas être totalement pertinents s’ils sont appliqués à un jeu très loin des sentiers battus. Objectivement, pour le joueur moyen, le jeu est court ; la durée de vie n’est ni son point fort ni son intérêt.
 

POINTS FORTS
-Original
-Captivant
-L’ambiance, un ensemble cohérent (le détail qui tue : les lignes de codes qui s’affichent avant l’arrivée du boss )

POINTS FAIBLES
-Original (tout le monde n’apprécie pas)
-Un peu répétitif
-Musiques techno, etc.


Peut-être plus une expérience qu’un jeu, pour certains, mais on ne peut pas y demeurer indifférent ! En tout cas, historiquement, il est important. Les idées qu’il porte le sont aussi. La démarche artistique est manifeste et la réalisation, bien que non classique, est tout à fait correcte et cohérente par rapport aux buts que se sont fixés les développeurs.

Suppos : 6/6 (testé par Yoga)
(Enlevez 3 à 5 suppos si vous êtes hermétique à la techno et à une originalité qui se suffit à elle-même)







LE PACK VIBRATOR...
Un pack nippon comprenait un accessoire appelé « trance-vibrator ». C’est un objet plutôt rectangulaire se connectant à la PS2 via usb. Il vibre sur le fond musical alors que la manette vibre lorsque l’on abat les cibles. Cet objet a fait parler de lui car il est soi-disant possible d’en détourner l’usage à des fins douteuses. Possédant l’objet, je peux garantir qu’il faut vraiment le vouloir pour l'utiliser de la sorte.

Publié dans TESTS

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Commenter cet article

G
FRED,SALAUD!
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F
trouvé hier sur dreamcast INTpour 5 euros. Vraiment excellent !
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B
AAAHHH REZ ! Quel pied ! Quel trip ! Un jeu comme on en fait plus ou presque. Une invitation à la réflexion, une introduction à la philosophie, une beautée pure qui s'assume telle qu'elle, dépouillée du syndrome botox ( une éclate visuelle complétement creuse et dénuée du moindre intérêt si ce n'est épater ses potes bobos ) des jeux vidéos !!! Une petite merveille de l'histoire des j.v ! ni + ni - !
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Y
Je suis tout à fait d'accord. La presse video-ludique est globalement hermétique aux concepts non classiques.<br /> Et vu son influence sur ce marché, il ne faut pas s'étonner si les jeux vidéos tournent en rond.
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P
REZ est un jeu conceptuel véritablement génial, le seul moyen de comprendre le plaisir que l'on peu ressentir à jouer ce jeu est de l'essayer, Comme dans tous les arts les nouveaux concepts sont souvent incompris, le jeu video ne deroge pas à la règle, car ils dérangent, destabilisent en ce  basant sur rien de connu en innovant et défrichant de nouveaux terrains, en creant de nouvel sensations de jeu...REZ a donc été incompri à l'époque par la presse videoludique généraliste française et mondiale (très mauvaise) car il ne ressemble à rien d'existant, c'est un peu perturbant de tester et noter un nouveau type de jeu surtout quand on a aucune fibre Artistique et que l'on est bridés par des aprioris  basés sur des  années à jouer à des jeux se basant tous sur des concepts tous identiques et innovant tres peu.Ce problème d'objectivité de la presse face à l'emergence de nouveau concept videoludique a très justement été souligné la semaine dernière par le crateur de génial FLOW sur PS3 qui estime que la presse videoluqique est peuplée d'incompétant hermétique à l'émergence de nouveaux concepts, dans ce cas c'est l'industrie du jeu video  entière qui stagne voir regresse... Pour ma part j'approuve ces dires et pense qu'il faut accueillir à bras ouvert l'innovation et l'art dans notre passion.PS: dépechez vous de l'acheter car la côte argus de REZ est en train de flamber, il n'est pas rare de la trouver à + de 80 euros en version dreamcast  (la meilleure). 
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Y
Il ne faut pas oublier que tester un jeu qui vient de sortir est bien plus difficile que de faire ce que j'ai fait. <br /> (Même si les testeurs européens s'inspirent à coup sûr de ce que disent les testeurs du Japon et des USA.)
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S
les pouilleux qui testent les jeux videos a JV.con ont mis 7/20 a ce jeu... je ne sais que penser vu que j'ai jamais joué a rez, mais je devrais essayer.
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Y
Sur le forum, vous trouverez surtout la version psychédélique en orange.<br /> <br /> (Réservez déjà une consultation chez votre occuliste.)
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C
Je suis complètement facsiné par l'univers CyberSynthétique de REZ.<br /> Une experience comparable à une soirée boite de nuit shootée aux strobos.<br /> Par contre la maniabilité, bien que jouable, n'est pas aussi excitante que le contenu visuel.  <br /> Domage que le concept n'ai pas été renouvellé depuis.
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L
mes commentaires additionnels en direct sur le forum ;-)<br /> http://gamopat.forumactif.com/CABINET-DU-DOCTEUR-SALLE-D-ACCUEIL-c1/TEST-OSTERONE-DEVENEZ-TESTEUR-ET-REMPORTEZ-DES-JEUX-f5.htm
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E
Aaahhh ! Rez !<br /> Quand j'y repense, ca doit etre l'un des jeux sur lesquels je phantasme le plus. Faut que je me trouve une version maintenant que j'ai la Ps2.<br /> Et l'OST... le premier morceau... faut vraiment etre réfractaire a la musique électronique pour ne pas etre dans l'ambiance.
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