TEST : SHADOW OF THE COLOSSUS / PS2
SHADOW OF THE COLOSSUS Support : Playstation 2 Développeur : Sony Editeur : Sony Année : 2006 |
4 ans après nous avoir émerveillé avec Ico, Fumito Ueda récidive avec une seconde œuvre plus épique mais surtout, plus violente. Analyse d’un titre culte.
L’histoire commence dans une contrée perdue. Un homme du nom de Wanda dépose le corps sans vie d’une femme sur l’autel d’un temple abandonné. Une voix retentit et lui propose un marché : la vie de sa bien-aimée lui sera rendu s’il parvient à tuer les 16 colosses habitants la région. Wanda accepte et part immédiatement en chasse, armé de son épée magique et de son arc, avec pour seul compagnon Argo, son cheval.
Le principe du jeu est simple puisque toujours constitué sur le même schéma : rejoindre le lieu où se trouve le colosse en suivant le faisceau de son épée, découvrir le colosse, chercher son point faible, chercher comment l’atteindre, y planter son épée, répéter l’opération sur tous les points faibles, assimiler l’essence du colosse, rejoindre le temple pour y découvrir la prochaine destination. Cela pourrait être répétitif et pourtant, grâce à la variété des adversaires proposés, chaque affrontement est un pur bonheur. De même, se rendre sur le lieu du combat est un régal de par les décors enchanteurs traversés ou les chevauchés à travers la plaine. Enfin, on peut toujours se balader librement pour le plaisir de l’exploration ou partir à la recherche des fruits et des lézards qui augmentent la barre "d’agrippement" (pour grimper plus longtemps sur les colosses et autres structures).
Soutenue par des graphismes somptueux, l’ambiance, onirique, se met rapidement en place pour nous plonger dans un univers triste et violent. La violence n’est pas à proprement parlé graphique même si les effusions de sang sont nombreuses, elle est morale. En effet, un homme tue des êtres dont il ne sait rien et qui ne lui ont rien fait uniquement car on lui a dit que cela ramènerait son amour à la vie. La tristesse est quand à elle ressentie lors de la chute des colosses et leur fusion avec le héros. Le scénario, captivant, révèle également son lot de sentiments, avec un final très intéressant.
Pour couronner le tout, la bande-son est tout simplement sublimissime. En plus des très bons bruitages, la musique atteint des degrés de perfections rares. Contrairement à Ico qui se caractérisait par sa quasi-absence de composition, les musiques de Shadow of the Colossus brassent une gamme d’émotions très large et d’une infinie justesse.
Au final, peu de titres peuvent se targuer d’être aussi poignant que Shadow of the Colossus, le rendant totalement incontournable pour tout passionné de jeux vidéo voulant expérimenter des œuvres fortes. En seulement 2 titres, Fumito Ueda s’est taillé une place de choix dans le panthéon des grands créateurs.
Suppos : 6/6