[FIRMES MYTHIQUES] TAITO
Taito ou le fleuron de l’arcade
Créé en 1953 Taito Corporation a débuté en fabriquant des distributeurs de boissons puis des juke-boxes. C’est donc logiquement que la firme va acquérir sa renommée grâce à d’autres machines à monnaies : les bornes d’arcade. Mais cette fois, elle ne fabriquera pas le contenant, mais le contenu.
Le shoot, premier amour de Taito
L’année 1978 sera marquée par une grande révolution vidéoludique nommée Space invaders. 350 000 bornes d’arcades seront vendues au Japon ! Space Invaders fut le premier grand shoot'em up et c’est lui qui popularisa le genre. Créé par Tomohiro Nishikado, le but du jeu est simple : exploser des rangées de vaisseaux ennemis à l’aide d'une tourelle qui peut se déplacer de façon horizontale. Plus qu’un jeu vidéo, Space Invaders fut un véritable phénomène de société.
Le mythique Space Invaders
Taito avait déja tenté une incursion dans le genre deux ans auparavant avec Gunfight. Le jeu reprend le principe de Pong. Les raquettes sont remplacées par des cow-boy et ici il s'agit d'éviter les balles et non de les renvoyer !
Gunfight
La firme restera fidèle au genre avec le shoot spatial Phoenix, sorti à l’aube des années 80 ou Burai fighter au début des années 90. L’autre succès de Taito en matière de shoot sera la série des Darius dont le premier opus est sorti en arcade en 1987. La même année sortira Opreation Wolf sur tous les micros de l’époque, adapté sur consoles de salon par Ocean. Vous y incarnez un soldat 'ricain, un dur de dur chargé de sauver des otages dans je ne sais plus quel pays (sûrement chez des cocos). Le jeu se déroule en vue à la première avec un déroulement horizontal automatique. Bien entendu, vous devez zigouiller tout ce qui passe à l’écran, exception faite des otages et des civils. Vos pouvez également ramasser des munitions et des grenades en tirant dessus (réalisme oblige !).
Operation Wolf
Cependant ce sera plutôt un autre genre de jeux qui fera la renommé de Taito à la fin des années 80, le jeu de plateforme.
La consécration, la série des Bubble Bobble
Ce n’est pas la première incursion de Taito dans la plateforme mais ce jeu reste un coup de maître. Passons rapidement sur le scénario : deux amis se promènent tranquillement avec leurs copines quand soudain celles-ci se font enlever par un sorcier. Mais ce fourbe ne s’arrête pas là, il transforme également nos héros en créature dragonesque. C’est le gameplay qui fait bien sur toute la différence, simple certes, mais ultra adictif. Tout au long de l’aventure vous traverserez des écrans fixes que vous devrez nettoyer de fond en comble en éradiquant la vermine qui s’y trouve, ou plutôt en la transformant en fruit. Pour cela vous disposez d’armes de destructions massives qui feraient pâlir G.W. Bush, des bulles. C’est dans ces dernières que vous devriez enfermer vos ennemies. Pour les achever vous pouvez soit leur sauter dessus, soit leur donner un coup avec votre magnifique crête de danseur de tektonique.
Le gameplay a l’air simple, mais une multitude de petits détails vont venir l’enrichir au fil de tableaux qui vont se complexifier. Tout d’abord les monstres vont se diversifier et vont vous attaquer de différentes façons. Attention également à ne pas les laisser emprisonné dans une bulle trop longtemps sinon ils vont devenir fou furieux et beaucoup plus difficile a battre. A l’opposé vous allez pouvoir récupérer différent bonus qui vous octroierons des pouvoirs spéciaux. Vous pourrez par exemple surfer sur une vague déferlante qui traversera tout l’écran. Tout ces détails apporterons un vrai coté stratégique (encore plus en coopération) à un jeu vraiment très riche sous ses abords simplistes. C’est à Futsio mitsuji que nous devons cette bombe vidéo ludique, aux mélodies fabuleuses. Non content de réaliser le jeu, il s’est aussi occupé du design des personnages. Sorti en 1986 en arcade, il sera adapté sur de nombreuses consoles et micro-ordinateurs.
Bubble Bobble
Il ne faudra attendre qu’un an pour voir débarquer la suite de Bubble Bobble, Rainbow island. On retrouve ici Bub et Bob qui ont repris leurs formes humaines. Ils devront parcourir 7 îles pour retrouver leurs habitants enlevés par le maléfique boss Dark Shadow. Cette fois ci il n’est pas possible de jouer en coopération mais on est passé d’un écran fixe à un scrolling vertical. Le gameplay va être basé essentiellement sur vos nouvelles armes multifonctions, des arcs en ciel. Ici point de rainbow flag, vous pourrez les utiliser pour dégommer vous ennemis, pour les emprisonner, pour stopper leurs tirs et bien entendu les utiliser comme plateforme pour progresser horizontalement. Une nouvelle fois le jeu est très riche. Il est également bourré de références aux autres titres Taito, avec notamment un niveau 5 directement tiré d’Arkanoid. Les bonus sont une nouvelle fois présents pour améliorer les capacités de vos persos et enrichir le gameplay. C’est une nouvelle fois Fukio Mitsuji qui s’est chargé du développement du jeu. Le jeu sera adapté sur de nombreux supports. A noter que c’est Ocean qui s’est chargé d’adapter le jeu en Europe après une longue bataille judiciaire.
Rainbow Island
Il faudra par la suite attendre 4 ans pour voir apparaître l’opus suivant, Parasol Star sorti directement sur NEC PC Engine, sans passer par la case arcade. Les autres versions consoles et micro sortiront quand à elle un an plus tard. C’est un retour source car le jeu se déroule dans des écrans fixes. Nouvel opus, nouvel arsenal, les bulles et les arcs en ciel sont remplacés par des parapluies qui vous servirons à venir à bout de Chaostikhan, nouveau méchant officiel. Le gameplay est toujours aussi sympa, votre parapluie pourra vous servir pour frapper les ennemies, pour vous protéger ainsi que pour ralentir votre chute. Un élément extérieur viendra considérablement augmenter votre panel de coup, il s’agit des gouttes d’eau. Vous pourrez les mettre de coté avec votre parapluie avant d’utiliser des bonus spéciaux. Tous aussi réussi que les opus précédents, il connaîtra cependant un succès moindre du fait de la concurrence assez importante à l’époque en matière de plateforme.
Parasol Star
Si la série des Bubble Bobble restera le fleuron de la plateforme made in Taito, d'autres jeux du même genre et de qualité sortiront également comme le très sympa The New Zeland Story en 1988, Liquid Kids en 1992 ou à un degré moindre les différents opus des Flintstones.
En 1994 la série prendra un autre tournant. Le premier Puzzle Bubble (Bust a Move) sort sur les consoles de l’époque, 3DO, Neo Geo et Snes notamment. Comme son nom l’indique le jeu de plateforme se transforme en un puzzle-game. A l’aide de votre canon vos devrez tirez des bulles de différentes couleurs sur d’autres bulles descendant du plafond. Le but est d’associer les bulles de même couleurs afin de les faires disparaitre. Plus vous réalisez de combos, plus votre score augmente. La série connaitra une dizaine de suites, les dernières en date sont sortie sur les current-gen portables.
Quelques incursions dans d’autres genres
Taito sera également le créateur du meilleur "casse-brique" de tous les temps, j’ai nommé Arkanoid, sortie en 1987 sur les micros de l’époque. Tout d’abord le jeu possédait un scénario (oui oui un scénario pour un casse brique !). Ce qui faisait beaucoup de l’intérêt d’Arkanoid c’était ses nombreux bonus de qualité qui permettait de diversifier le gameplay. Tout au long des 32 niveaux qui vous aurez à nettoyer. Lui aussi connaitra de nombreuses suites sur différents supports.
Arkanoid
Taito explora également d’autres genres avec notamment la série de jeux de caisse Chase HQ, des jeux d’échec de qualité ou quelques adaptions de licences avec notamment un jeu textuel sur NES uniquement sortie au Japon en 1987 tiré du manga éponyme, Akira. A noter que ce jeu possède une intro magnifique pour l’époque.
Wowow !
Taito avait également essayé de se lancer dans la production de consoles de salon en 1992 avec un projet finalement non commercialisé. La Wowow qui devait être axée sur des convertions d’arcade. Le fossé arcade/console de salon avait déjà commencé à se réduire et le projet n’a pas été jugé assez rentable. Dommage, une sorte d’AES made in Taito, cela aurait valu le coup d’œil ! De plus, ils avaient réussi à trouver un nom encore plus ridicule que celui de la Pippin !
La Wowow
En 2005 Taito est racheté par Square Enix. Le studio avait depuis quelques années déjà perdu de son originalité et se contentait de compilations (Taito Legend I et II), de licences fadasses (Ultimate SpiderMan, Hulk…) et est même tombé dans le casual avec Cooking Mama. Néanmoins Taito gardera toujours une place à part dans le monde du jeux vidéo : Space Invaders, Arkanoid, Bubble Bobble, des jeux à tout jamais dans la légende.