TEST : BIOSHOCK / XBOX 360
Developpeur : Irrationnal Games
Distributeur : Take 2 Interactive
Support : Xbox 360
Année : 2007
Prix Jeu BIOSHOCK XBOX 360 avec Twenga
Irrationnal Games, les développeurs de System Shock 2 sur PC en 1999 sont de retour avec la même recette :
un FPS avec des airs de RPG, armes, pouvoirs surnaturels et piratage... Le jeu est annoncé depuis deux ans comme une révolution du FPS, la barre est donc placée très haute, la presse
s'enflamme, qu'en est-il vraiment ?
LOST, DANS LES FONDS MARINS
Nous sommes dans les années 60, votre avion se crashe en plein océan pacifique et vous êtes miraculeusement le seul survivant à vous débattre dans l'eau au milieu des flammes
et débris. Et là deuxième miracle, un phare planté au beau milieu de l'océan !!! A l'intérieur de ce phare un bathysphère semble vous attendre pour vous conduire dans une
ville sous-marine construite par un milliardaire fou après la seconde guerre mondiale : Rapture. Un monde sans morale, une utopie scientifique sans étique où la science a complètement dérapé
suite à la découverte d'étranges substances dans les fonds marins : L'adam. Cette substance va rendre le peuple fou et déclencher une guerre civile. La cité sous-marine est aujourd'hui une ville
fantôme, des habitant fous hantent les lieux ainsi que d'étranges petites filles conditionnées pour récupérer les résidus d'Adam sur les cadavres... Pour récupérer de l'Adam il faudra attraper
ces petites filles qui sont protégées par les "protecteurs", des humains génétiquement modifiés et enfermés dans d'énormes scaphandres. Une fois débarrassé du protecteur vous devrez
faire un choix : tuer ou ne pas tuer la fillette ? Une décision importante... qui influe sur la suite du jeu. Bref, un scénario complètement fou auquel on a quand même beaucoup de mal à
croire ! Mais laissons nous tenter par ce 'LOST' version sous-marine !
Rapture, ville sous-marine, le décor est planté
UN FPS, ET RIEN D'AUTRE
Comme dans tout FPS qui se respecte vous pourrez trouver et utiliser des armes conventionnelles (main droite), mais également d'étranges pouvoirs (main gauche) délivrés par l'Adam. Ainsi vous
pourrez générer de l'électricité, mettre le feu, geler vos ennemis, invoquer une nuée d'insectes sortant de votre corps (bah oui), soulever et jeter des objets par la pensée, etc... mais
également modifier génétiquement votre corps : améliorer votre physique, votre défense, votre perception, etc.. Bref, de quoi faire pâlir les héros de la série HEROES ou les pouvoirs de sorcier
dans Elder Scroll IV! Autre possibilité : pirater les systèmes informatiques pour par exemple mettre un robot ennemi de votre coté ou dérégler les appareils délivrant des soins... Ce
piratage se fait par l'intermédiaire d'un absurde mini-jeu sans intérêt, sorte de puzzle game où il fait diriger un liquide dans une tuyauterie, ce qui en agacera plus d'un, mais
heureusement phase de jeu non obligatoire, le piratage n'étant qu'une aide pour rendre le peu un peu moins difficile.
Non, vous n'êtes pas sur Nintendo DS mais toujours dans Bioshock !
On a entendu ici et là que Bioshock était également un "RPG"... terme absurde. Bioshock reste un FPS, mais orienté "aventure". Nous sommes bel et bien dans un système de
jeu classique : des "couloirs", des objets à ramasser, des portes à ouvrir, tuer ceux qui vous veulent du mal que se soit avec des armes où avec des pouvoirs... Où est la révolution du
FPS dans tout çà ?!
Nous sommes bien dans un FPS conventionnel ! Cà se voit non ?
LE DRAME DES FPS ACTUELS
Le drame des FPS et autres jeux de shoot de nos jours : la gestion de votre niveau de vie. Depuis Halos'est en effet installée une dramatique façon de gérer la vie du
personnage : la récupération instantanée en se reposant quelques secondes, système totalement ridicule allant à l'encontre même de l'essence même du FPS : la survie à tout prix. Ici heureusement
on retrouve une barre de vie classique qui diminue. Cependant lorsque vous mourrez vous vous retrouvez "miraculeusement" ressuscité dans une cabine prévue à cet effet quelques mètres en arrière
et vos actions passées et ennemis tués sont gardés en mémoire... peu crédible et plombant le gameplay : la volonté de survivre disparaît, le stress du FPS n'est pas du tout
présent. L'IA ennemie n'est pas exceptionnelle mais son agressivité vous donnera heureusement du fil à retordre. Vous mourrez ? Pas grave, dans 20 secondes vous serez à nouveau au
même endroit et çà sera même plus facile. Vous progresser ainsi assez facilement sans chercher à être bon joueur, un peu comme dans tous les jeux "pop-corn" modernes.
Vos pouvoirs surnaturels sont très efficaces, souvent bien plus que les armes !
HALF LIFE LIKE
L'intérêt principal de bioshock réside dans son ambiance exceptionnelle, une esthétique années 50 très réussie, des sons et musiques d'époque, des affiches rétro... Une véritable oeuvre d'art,
une aventure à vivre dans un univers qui rappelle un peu quelque part la science-fiction de P.K. Dick. Cependant rien de révolutionnaire, tout semble ici repompé sur le "maître" de 1998 :
Half Life et sa suite Half Life 2. Même ambiance "twilight zone", mêmes mécanismes de jeu, même mise en scène... en plus beau. Bioshock gagne quand même un peu en varieté de
jeu, grâce à la combinaison de vos armes, de vos pouvoirs et avec l'aide du piratage, ce qui vous permettra de jouer de différentes manières : comme un bourrin ou de façon stratégique
(la télékinésie par exemple permet de faire des choses bien sympathiques : préparer des pièges, renvoyer des grenades...).
Regardez moi comme ils sont mignons tous les deux, la fillette et son papa protecteur !
Une ambiance exceptionnelle aidée par une réalisation de grande qualité : des graphismes détaillés, une 3D fluide en permanence, une bande son géniale, des effets saisissants (admirez le
rendu de l'eau). rien à dire, la Xbox 360 prouve qu'elle est digne d'une grosse configuration de PC. Nous avons ici le plus beau FPS de la console. De plus la maniabilité au pad n'a plus
grand chose à envier à l'absurde couple clavier-souris.
Bioshock est un bon FPS-aventure d'ambiance, mais sans plus. Oubliez la critique pompeuse qui l'annonce comme un jeu révolutionnaire, nous n'avons ici qu'un jeu qui s'inspire de Half
Life, avec certes beaucoup de talent. Son hésitation entre le jeu d'aventure (bien trop linéaire cependant) et le vrai FPS (gestion de la vie agaçante, soucis de survivre absent, manque de
variété des ennemis) ne peuvent en faire une référence absolue mais seulement un très beau jeu.
SUPPOS : 3.5/6