[TEST] Wonder Boy Anniversary Collection / Switch

Publié le par Fellock

Wonder Boy Anniversary Collection / Switch
Editeur: Bliss Brain
Support: Switch, PS4, PS5
Sortie : 26 janvier 2023

[TEST] Wonder Boy Anniversary Collection / Switch

Depuis 2017 et le fabuleux remake de Wonder Boy : The Dragon’s Trap signé DotEmu, la licence Wonder Boy revient sur le devant de la scène avec notamment le nouvel opus Monster Boy and the Cursed Kingdom, des remakes de Monster World IV et du premier Wonder Boy. L’année dernière, pour fêter les 35 ans de la série, Bliss Brain avait édité une compilation assez radine en contenu, puisqu’elle ne proposait que quatre épisodes. Moins d'un an plus tard, l’éditeur revient avec une version Anniversary Collection, ce qui ne manque pas de faire grincer des dents. À juste titre…

Il était une fois Wonder Boy…

Wonder Boy est une série qui a vu le jour en 1986  grâce à Ryûichi Nishizawa et sa société Escape qui deviendra Westone dont le nom vient du “Nishi” de Nishizawa (qui signifie “ouest”) et du “Ishi” d’Ishizuka, le cofondateur, (qui signifie “pierre”).
Quand Nishizawa a conçu le premier “Wonder Boy”, il voulait un jeu d’action qui mette le joueur sous tension :  “J’avais commencé à faire un jeu de plateforme où le personnage ne pouvait pas s’arrêter, mais c’était trop difficile et je n’arrivais pas à y jouer correctement. Alors j’ai dû le modifier non sans regret. C’est ainsi qu’a été conçu Wonder Boy. D’ailleurs, le skateboard provient du concept de base de l’ancien jeu.” Ce titre est un peu spécial à mes yeux, parce qu'il s'agit du premier jeu auquel j'ai joué sur borne d'arcade. Un café qui faisait aussi épicerie près de chez moi avait cette borne et il m'arrivait d'en faire quelques parties en allant faire une course pour mes parents. Mais bon, j'avais du mal à passer le deuxième niveau à l'époque.

Lors de la sortie du deuxième opus, les joueurs ont été surpris par le fait qu’il ne s’agisse plus d’un jeu de plateformes, mais d’un Action-RPG. Nishizawa s’explique : “Après la sortie du premier Wonder Boy, nous jouions tellement à Wizardry que nous délaissions notre travail. J’ai voulu alors mélanger des mécaniques de RPG à notre prochain jeu d’action.” À noter que Tom-Tom, le héros du 1er opus s’appelle Bocke dans la version japonaise, exactement comme le héros du 2e Wonder Boy.
Vient ensuite Wonder Boy III: Monster Lair qui propose un gameplay beaucoup plus arcade que l’épisode précédent, avec des stages d’action/plateforme et des niveaux de shmups, le tout en autoscrolling. On pourrait penser que le défilement automatique dans cet opus était une revanche sur ce qui n’avait pas pu être fait dans le premier épisode, mais Nishizawa dément : “Le jeu est en autoscrolling, parce que c’est plus simple pour jouer à deux.”

Le boss du niveau 2 de Monster Lair n'est pas si difficile que ça

Le boss du niveau 2 de Monster Lair n'est pas si difficile que ça

Ce ne sera pas avec le 4e épisode que les fans arriveront au bout de leurs surprises, puisqu’il s’appelle aussi Wonder Boy III, mais ce n’est pas tout !  En effet, selon Yosuke Okunari, un producteur de chez Sega à qui l’on doit les Megadrive Mini et les Sega Ages : “Wonder Boy III: The Dragon’s Trap (ou Monster Land 2) débute juste avant le combat contre le dernier boss de l’opus précédent. Ça en fait un titre très spécial.” En effet, ce début original inspirera d’autres jeux comme le mythique Castlevania: Symphony of the Night ou encore l’excellent Gotzendiener sur PC Engine. Au fur de l’aventure proposée par The Dragon’s Trap, notre personnage peut se transformer en plusieurs animaux qui lui offrent diverses capacités pour emprunter de nouveaux passages.
Le 5e épisode qui reprend pas mal d’éléments au 2e sera le dernier à voir le jour en Occident, puisque Sega America et Sega Europe ont décidé de ne pas éditer le 6e volet qui ne sortira que sur les Megadrive nipponnes avant de voir le jour en dehors du Japon pour la première fois sur le PS Store de la PS3 et sur le Xbox Live. Ce titre n’échappe pas non plus à la règle. Pour surprendre les joueurs, les développeurs ont décidé de donner la vedette à une héroïne.

Bref, cette série propose d’excellents titres dont la conception regorge d’anecdotes passionnantes. Je pourrais m’étaler davantage en parlant de la série Takahashi Meijin/Adventure Island qui découle directement du premier Wonder Boy avant de suivre sa propre voix sur consoles Nintendo ou encore des portages PCE avec de nouveaux titres et personnages. Mais on va s’arrêter là et se concentrer sur cette fameuse compilation.

Inutile de vous dire qu'Asha a le feu aux fesses !

Inutile de vous dire qu'Asha a le feu aux fesses !

Du Wonder Boy en veux-tu en voilà

Comme je le disais plus haut, la compilation Wonder Boy Collection qui est sortie l’année dernière ne proposait que quatre titres, à savoir Wonder Boy et Wonder Boy in Monster Land (dans leur version arcade), Wonder Boy in Monster World et Monster World IV (sur MD). Les deux Wonder Boy III sont passés à la (Dragon’s) trappe sans aucune explication. Heureusement, Bliss Brain a décidé de rectifier le tir pour Wonder Boy Anniversary Collection, et de belle manière, puisque cette nouvelle compilation propose les six premiers titres de la licence, mais ce n’est pas tout ! En effet, chaque jeu est présent sous plusieurs versions et c’est un total de 21 versions qui s’offre aux joueurs !
Certaines d’entre elles sont identiques, par exemple, entre la version japonaise de Monster World IV et la version Genesis, il n’y a que la langue qui change (et c’est d’ailleurs une très bonne chose pour les non-nippophones). D’autres proposent des systèmes différents, on pense à la version occidentale de Wonder Boy in Monster World sur Megadrive qui affiche un Game Over en cas de mort et la possibilité de reprendre sa partie dans la dernière auberge qu’on a visitée après avoir relancé sa partie, alors que dans la version japonaise, le joueur est renvoyé dans la dernière auberge qu’il a visitée et il perd une partie de son argent durement gagné. Enfin, d’autres versions sont des jeux complètement différents comme Wonder Boy sur SG 1000, Dragon’s Trap sur Game Gear (ce dernier avait dû être reprogrammé par Nishizawa à l’époque pour coller à l’écran de la portable de Sega), etc. On a donc de quoi faire avec toutes ces versions à découvrir ou à redécouvrir. En termes de contenu, on ne peut être que satisfait de ce qui nous est offert dans cette compilation qui se hisse même au-dessus du Sega Ages series 2500 vol. 29 Monster World qui proposait tout de même, à sa sortie en 2007, les six jeux sur 16 versions sur PS2.

La générosité de cette compilation ne se limite pas qu’aux jeux. En effet, les options proposent tout un tas de paramètres avec notamment la possibilité de configurer les touches et même de créer des raccourcis pour les sorts sur certains titres. Les options de triches et de confort ne sont pas en reste avec le choix du nombre de vies, de la difficulté, les sauvegardes en plein jeu ou encore la possibilité de rembobiner la partie en cas de saut raté ou de l’accélérer quand on cherche à tuer 50 fois le même ennemi pour obtenir des pièces d’or. Enfin, les options d’affichage sont également de la partie. On peut choisir la dimension de l’image et lui mettre divers filtres. Le rendu cathodique est plutôt réussi.

Cet effet télé cathodique est vraiment sympa. On a même l'impression que els coins sont ronds et que l'écran est bombé… comme à l'époque, quoi !

Cet effet télé cathodique est vraiment sympa. On a même l'impression que els coins sont ronds et que l'écran est bombé… comme à l'époque, quoi !

Toutefois, les développeurs ne se sont pas foulés sur les menus qui ne sont pas très folichons, même si on peut saluer la présence du français dans le menu (pas dans les jeux malheureusement) parmi 5 autres langues. On s’y retrouve tout de même assez vite, mais il y avait franchement mieux à faire. Par exemple, chaque jeu est décrit, mais ces descriptions demeurent les mêmes pour toutes les versions d’un même jeu. Il aurait été bien plus intéressant de donner quelques anecdotes de conception et les différences entre toutes ces versions. De même, le sound test répond aux abonnés absents. La musique des menus nous est donc imposée. Mais pour la défense de l’équipe, je dirai qu’elle s’est rattrapée sur les bonus. Entre les diverses illustrations de conception et les notices de presque toutes les versions des jeux présents dans cette compilation, il y a de quoi faire verser la larmichette aux vieux barbus nostalgiques que nous sommes. De même, les développeurs ont créé les cartes des niveaux de chaque jeu. On peut y faire apparaître diverses informations comme les trésors et autres objets cachés. Rien de tel pour découvrir des secrets qui nous ont échappés tout au long de ces trente dernières années !

On aurait préféré des menus un peu plus élaborés

On aurait préféré des menus un peu plus élaborés

Les Wonder boules pour les premiers acheteurs

En résumé, ce Wonder Boy Anniversary Collection est la compilation que tous les fans de Wonder Boy se doivent de posséder. Et forcément, quand je dis ça, je pense aux acheteurs de la version sortie l’année dernière. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être les dindons de la farce et je ne saurai leur donner tort. On regrettera l’absence d’effort de la part de Bliss Brain qui aurait au moins pu offrir une mise à jour ou un DLC à 10 ou 15 balles qui aurait permis aux acheteurs de la collection précédente (vendue 29,99 €) d’obtenir la toute dernière version. Que nenni ! Il leur faudra repasser à la caisse et payer le prix fort (49,99 €) pour en profiter. Ce genre de pratique commerciale plus que limite qui pénalise les premiers acheteurs n’encourage vraiment pas les gens à acheter un jeu le jour de sa sortie.
Notons enfin que SLG se réserve la distribution du jeu en occident. Cette compilation va également sortir en format physique sur Switch et PS4 au Japon sous le nom d'Ultimate Collection Wonder Boy, mais elle ne contiendra que les versions japonaises, (8 versions passent donc à la trappe).

L'option "accélérer" permet de fracasser plein de champignons dans Wonder Boy V. C'est peut-être de là que vient l'expression "appuyer sur le champignon"

L'option "accélérer" permet de fracasser plein de champignons dans Wonder Boy V. C'est peut-être de là que vient l'expression "appuyer sur le champignon"

Bref, Wonder Boy Anniversary Collection est la compilation incontournable que tous les fans de la licence attendaient. Malgré l'absence des derniers remakes pour des raisons évidentes, son contenu abondant saura titiller la fibre nostalgique des vétérans tout en étant susceptible d’intéresser les plus jeunes grâce à ses diverses options qui rendent ces titres plus accessibles. On regrettera tout de même un prix un peu élevé ainsi que l’absence d’empathie de l’éditeur envers les acheteurs de la compilation précédente qui se sentiront forcément léses.

SUPPOS : 5/6

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Publié dans TESTS

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