[TEST] Inside / Xbox One

Publié le par Sebnec

Inside
Xbox One et PC
(autres systèmes à venir)
Sorti le 29/06/2016
Développeur : Playdead
Editeur : Playdead

Sortie : 29/06/2016

[TEST] Inside / Xbox One

Comme en musique, où le passage du second album est souvent révélateur du talent d'un artiste, Playdead nous prouve sa valeur avec Inside. La nouvelle création du studio à l'origine de Limbo (2010) s'avère très proche de son illustre aîné : intrigue, mise en scène, système de jeu, rythme, nous voilà en terrain connu.

Une fois encore, impossible de ne pas penser aux jeux d'Eric Chahi, notamment Another world et Heart of darkness pour les échanges silencieux du premier, la jeunesse du héros du second et l'univers désolé et hostile des deux. L'armement en moins, mais le die & retry toujours dans ses gènes.

Les Danois de Playdead nous mettent à nouveau aux commandes d'un garçon dans sa fuite en avant effrénée, perdu (sans doute moins que nous) dans un monde mystérieux sans la moindre explication préalable des tenants et aboutissants de cette course à la (sur)vie. Toujours est-il que nous comprenons immédiatement, en bons joueurs aguerris et impatients, qu'il nous faudra avancer au péril de notre existence.

L'ambiance y est oppressante, le danger permanent et, malgré tout, de ce chaos nous parviendra sporadiquement quelque aide inattendue. Notre avatar, plus victime que héros, saute d'une plate-forme à la suivante, joue avec le moteur physique en poussant des caisses, en tirant des grilles ou en actionnant quelques interrupteurs. Les mécaniques sont relativement variées et, bien que les neurones soient plus sollicitées que les réflexes, ces derniers sont requis pour s'en sortir sans heurt.

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Inside profite d'un gameplay délicatement réglé, jamais frustrant. Certains passages nécessitent d'agir dans un timing serré, mais le jeu nous laisse toujours quelques millièmes de secondes pour nous en sortir, d'autant que le héros se déplace à une vitesse parfaite : au gré de ses belles animations fort bien décomposées, qu'il trottine, nage, se balance à une corde ou déplace une caisse, on ne le trouve jamais trop lent ou trop rapide.

En plus de sa maniabilité fort bien réglée, le titre nous régale car il parvient à instaurer une excellente atmosphère grâce à une direction artistique superbe, qui se base sur une palette de couleurs réduite mais judicieusement employée, soutenue par de beaux effets de lumière et des placements de caméra subtils. Il convient également de saluer une ambiance sonore du même niveau d'exigence artistique, des plages musicales spartiates et hypnotiques renforçant l'omniprésence des bruitages. L'environnement auditif crée un sentiment d'isolement prégnant autant qu'il donne vie à l'univers.

Fait rare pour être souligné de nos jours, le jeu est exempt du moindre bug : les contacts entre les personnages et le décor sont précis, le moteur physique réagit au poil, c'est un régal de ne pas avoir à déplorer le moindre élément perturbateur qui puisse nous couper de l'immersion.

Nous ne dévoilerons rien sur l'intrigue et son dénouement puissant, mais sachez qu'elle pourrait frustrer, du début à la fin, les joueurs les plus pragmatiques. L'expérience est courte mais parfaitement conçue et soignée jusqu'au moindre détail, de la crédibilité de son monde aux puzzles proposés, qui s'avèrent vraiment stimulants. Cependant, la durée de vie est réduite : comptez trois grosses heures si vous ne bloquez pas en chemin, ce qui rebutera les aficionados de la rentabilité. D'autant plus qu'il n'y a pas vraiment de raison ludique d'y revenir, sinon pour revisiter librement (et rapidement, une fois assimilés) les chapitres, afin d'y déceler les objets cachés. Dans quel but ? Sans rien dévoiler une fois encore, sachez qu'il est question d'une fin alternative n'ayant pas spécialement d'incidence sur l'histoire, mais qui permettra d'alimenter fortement la machine à interprétation (David Lynch et son Mulholland Drive ne sont pas loin, dans l'esprit : rappelez-vous la boîte de Pandore).

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Il est aisé de comprendre pourquoi la critique et les joueurs sont aussi unanimement positifs concernant un titre autant soigné, intriguant et stimulant, que nous ne pouvons à notre tour que vous recommander chaudement. Le voyage est tellement beau (et horrible à la fois), chaque passage fait preuve d'une telle ingéniosité et d'une si belle gratification une fois franchi, qu'Inside mérite amplement d'être vécu, ses développeurs ayant une fois encore remis une copie d'une excellence inouïe.

SUPPOS : 5/6

Publié dans TESTS

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Commenter cet article

J
Techniquement, ce titre m'a énormément bluffé.
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N
Démat==>poubelle.<br /> C'est vraiment le site du gameplay ancestral ici ?
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V
C'est un peu lapidaire : démat sans DRM, donc archivable localement comme gog ou humble bundle ça me convient. Le must serait de préciser dans l'article à la place de "PC" de quels OS il s'agit.