[RETROGAMING] Homeworld / PC

Publié le par Sylesys

Éditeur : Sierra
Support: PC ( Win 95 98 CDROM)
Développeur : Relic Entertainement.
Genre : Stratégie Temps Réel
Nombre de joueurs : campagne solo, multijoueur
Sortie : 1999

[RETROGAMING] Homeworld / PC

Sierra est une compagnie relativement connue dans les années 80-90 pour ses séries de jeux d'aventures : les joueurs sur ordinateurs se souviennent de King's Quest et Space Quest, ainsi que de la remarquable série des Gabriel Knight. Quand Sierra édite Homeworld, un jeu de stratégie en temps réel réalisé par le tout jeune studio Relic Entertainment, le public est surpris. En bien ou en mal, c'est ce que nous allons voir.

La première surprise de Homeworld est son style qui le distingue véritablement des autres STR : bien que Blizzard ait également sorti l'année précédente un autre STR de science-fiction, le désormais cultissime Starcraft, Homeworld s'en démarque par le fait que le jeu est entièrement en 3D. Une première jusqu'alors. Et quand je parle de 3D, je ne peux pas juste dire les graphismes : les déplacements dans le jeu se font véritablement dans les 3 axes x, y , et z.

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Dans Homeworld, le joueur prend en main la destinée du peuple de la planète Karak. Grâce à un satellite, les Kushan ont découvert dans un désert une pierre datant de trois mille ans représentant une carte spatiale de la galaxie avec au centre le mot Higara : "mère" . La découverte ébranla les clans de Karak qui apprirent ainsi que ce monde n'était pas le berceau de leur naissance. La population entière s'unit alors dans un projet insensé : construire un gigantesque vaisseau-mère afin de retrouver leur terre d'origine. Hélas, un autre peuple n'est pas de cet avis, et le voyage va virer au drame.

Il convient de remarquer que le background du jeu se veut non seulement réaliste, mais également très développé : plus d'un tiers du manuel ( soit 39 pages) est consacré à la description de la situation, des clans et de la culture kushan. Ca ne passionnera pas le forcené du froissage de tôle, mais l'amateur de SF se régalera, et l'immersion dans le jeu en est renforcée. La narration de l'histoire se fait par deux façons : des images noir et blanc avec du texte et la voix du narrateur ( parmi les deux), soit dans le jeu avec l'ajout de bandes noires pour donner un effet cinéma.

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Le titre est jouable selon deux façons : en multijoueur contre d'autres joueurs, ou en solo. En solo, vous devrez choisir quel peuple incarner, kushans ou leurs ennemis les taiidans. L'histoire ne sera pas différence, seul l'apparence des unités et deux vaisseaux seront différents.

Le jeu reprend les ficelles classiques du STR : base à défendre à tout prix, collecte de ressources, recherches. Ici en l’occurrence votre base sera le vaisseau mère, contrôlé par le commandant de la flotte (la scientifique ayant conçu la nef et s'étant sacrifié pour devenir le système de décision). Le vaisseau mère est à la fois centre de production d'unités, centre de collecte, mais aussi base de ravitaillement de tous les véhicules : Homeworld se veut réaliste, et chaque unité a besoin de carburant.

Les ressources seront récoltées par un vaisseau spécifique et se trouveront dans les astéroïdes rencontrés. Afin d'écourter les vols entre champs de ressources et vaisseau mère, il sera possible de construire des contrôleurs de ressources, sortes de dépôts qui permettront également de ravitailler vos combattants au loin en carburant.

Enfin les recherches se feront via les vaisseaux de recherches. Détail intéressant, si vous en construisez plusieurs pour accélérer votre développement technologique, ils s'assembleront afin de former une structure en étoile. De fait, on ne peut pas construire plus de six centres de recherche. Contrairement à la majorité des autres STR, les découvertes sont conservées d'une mission à l'autre, mais vous serez limité durant chaque mission à un certain stade technologique : n'espérez pas passer une dizaine d'heures sur la première mission pour obtenir des destroyer lourds dés le début.

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L'écran des détecteurs sera souvent utilisé lorsque le service des renseignements vous informera d'une évolution de la situation. Vous devrez également y passer pour envoyer des troupes à une distance conséquente. C'est également à partir de là que vous pourrez lancer le passage en hyperespace, lorsque les conditions seront devenues favorables ( soit à la fin de chaque mission).

Comment faire pour représenter un déplacement en trois dimension alors que la souris ne se déplace que dans un espace plan ? Réponse : en deux temps. En appuyant sur déplacer, vous aurez un disque indiquant la destination suivant les axes x et y ( donc comme dans un jeu normal). La hauteur sera spécifiée ensuite appuyant sur shift et en bougeant la souris.

J'ai dis plus haut que les recherches étaient conservées d'une mission à l'autre : c'est également vrai pour les ressources récoltées et les unités. Réalisme, je vous ai dit. Et là on se rend compte que les choses ne sont pas évidentes :
- il ne faudra pas gaspiller vos ressources dans des constructions inutiles : l'action vous demandera peut être quelques troupes spécifiques, et être à court de matériaux au début de la mission pourra entrainer un retard handicapant.
- même problème si vous avez sacrifié jusqu'à votre dernier éclaireur pour remporter la victoire : vous devrez refaire votre armée par la suite et vous serez en moins bonne posture que si vous aviez été bon stratège et réussi à sauver un groupe.
- enfin, seule le vaisseau mère est capable de se déplacer dans l'hyperespace, et donc entre deux missions, vos unités devront y être amarrées. Problème : l'espace d'amarrage est limité pour chaque classe de vaisseaux : impossible donc de déplacer vos 65535 intercepteurs entre deux missions.

A propos des unités : il n'y a pas véritablement d'échelle de force, surtout un panel de rôle. Oui car on n'utilise pas une frégate à ion comme on utilise un intercepteur ou une corvette, et même le plus puissant des destroyer pourra être inutile contre des troupes rapides et agiles (il pourra par contre faire des gros trous dans votre vaisseau-mère). A vous donc d'adapter vos forces en fonction de la situation.
Le nombre de troupes est assez impressionnant et varié, certaines ayant même des rôles peu connu, notamment la corvette de récupération. Ce petit engin sera vital pour ramener au vaisseau mère différentes carcasses demandées par le scénario, mais il permet également de voler des troupes à l'ennemi ! Il suffit pour cela d'envoyer vos corvettes en ciblant l'ennemi de votre choix: si vous avez assez de récupérateurs et qu'ils survivent, ils ramèneront leur proie au vaisseau-mère et vous gagnerez un nouveau jouet.

Dans Homeworld, les combats ne se résument pas juste à envoyer assez de troupes vers l'ennemi, ni même les bonnes troupes : il faut encore leur donner les bons ordres. Ces ordres concernent l'agressivité à adopter, mais également la formation des unités. Nous sommes dans un environnement 3D, je vous le rappel : selon les besoins vous devrez faire adopter une formation delta, en mur, en X voir en tenaille. Tout dépendra de la situation.
Le jeu regorge de raccourcis permettant de changer le comportement et la gestion de vos groupe : les connaitre vous rendra de fiers services.

[RETROGAMING] Homeworld / PC

Soit, le cadre est là, de même que le gameplay riche et complexe, mais qu'en est il du reste ?

Les graphismes à l'époque étaient une véritable claque : de la vrai 3D admirable dans tous les sens, sur laquelle on pouvait faire des zooms très rapprochés. A présent l'ensemble faire un peu carré et manque de courbes, mais ca reste franchement agréable à l'oeil.
Il faut également reconnaitre que les modèles sont très réussis : les deux vaisseaux-mère jouables sont aussi impressionnants par leur taille que par leurs détails, et les unités lourdes sont jolies à voir. Niveau animation, rien de spécial à dire : c'est fluide et très rapide lors des dogfights entre unités légères.

Mais s'il y a une chose à véritablement retenir de l'aspect technique d'Homeworld, c'est sa bande-son, et les musiques choisies qui jouent un grand rôle dans l'atmosphère. La plus marquante de ces musiques est "Adagio pour cordes", composée par Samuel Barber en 1967. Si on l'entend au début de la première mission, alors que le vaisseau-mère est lancé pour la première fois et effectue des tests, son impact le plus important est à l'issu de la troisième mission. Durant la deuxième mission, les kushan découvrent leur vaisseau ravitaillement censé les attendre, le Khar-Selim, détruit par un ennemi appelé les Taiidan. Le vaisseau-mère retourne alors autour de Karak.

Au début de la troisième mission, le joueur constate que la planète est attaquée, et que les forces taiidan s'en prennent aux six modules cryogéniques contenant la population volontaire au voyage vers la terre d'origine : le but de la mission est de sauver le maximum de modules possible en les amenant au vaisseau-mère un par un. La fin de la mission arrive lorsque le dernier a été sauvé ou détruit, et alors que l'adagio est joué en fond, le joueur est informé de la situation : la surface de la planète a été entièrement ravagée et les seuls survivants de Karak sont ceux à bord du vaisseau mère. La scène compte parmi les plus dramatiques du monde du jeu vidéo car la quête des origines d'un peuple devient alors l'espoir de survie de toute une civilisation crédible ! La musique joue un rôle énorme sur l'impact émotionnel de cette réalisation avec son rythme langoureux, et les développeurs de chez Relic ont réussi là un tour de maître en créant une scène qu'on ne peut pas oublier.

Un reproche à faire à Homeworld ? Oui, j'en ai un : il n'y a pas de codes de triche du genre "power overwhelming". L'histoire d'Homeworld est passionnante mais la difficulté est bien présente. Je suis bon en RPG et hack'n Slash, je me débrouille en FPS, Shoot Them Ups et Beat Them All, mais je suis une buse complète en STR. Et du coup je ne peux pas voir la suite, sauf à la lire sur le web ou regarder des longplay.

A sa sortie, Homeworld était un jeu aussi novateur pour sa technique que passionnant pour son réalisme. Un jeu entièrement en 3D avec une histoire travaillée. A présent si la 3D a un peu vieilli, l'ensemble reste solide et demeure un modèle du genre. Le jeu se veut très plaisant si vous accrochez à la difficulté, avec des missions qui ne vous donneront pas de répit. Sachez toutefois que les cinq premières missions sont aisément abordables, donc n'hésitez pas à essayer ce monument du genre.

SUPPOS : 5,5/6

Publié dans RETROGAMING, UNE

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L
Très grande licence, une référence du str/space opéra. Mon épisode préféré reste le deuxième.<br /> <br /> Plutôt complexe et subtil il nécessite une vrai approche par palier parfaitement organisé via les didacticiel de qualité. <br /> <br /> La maitrise des mécanismes du jeu sont impérative. Il ne s'agit pas de produire des flottes et de courir après les technologies pour tout lancer en bourrin car la sanction est immédiate et punitive.<br /> <br /> Seul vos vaisseaux survivant passe au secteur suivant et les victoires à la Pyrhrus sont un très mauvais calcul sur le long terme. <br /> <br /> Voir et ne pas être vu, utiliser les nuage gazeux pour se cacher et progresser furtivement, maitriser les affrontements pierre/feuille /ciseau (les tactiques de formation de vos escadre disparate, utiliser un type de bâtiment adéquate contre un autre, jouer le surnombre, viser des sous systèmes pour affaiblir un bâtiment puissant, se replier quand il faut, savoir où se trouve l’ennemi, ses forces et sa composition, tout en produisant et faisant de la recherche, de l'exploration et affaiblir la capacité de production ennemi, ses convois et ses petites escadres en patrouille, il faut être partout à la fois et prendre en compte chaque facteur)<br /> <br /> Tout à une utilité propre et un domaine de prédilection (chasseur, bombardier, corvette, frégate, destroyer, croiseur, vaisseau atelier, vaisseau mère, cargo, chantier naval, sonde, récolteur, champs d'astéroïde, épave diverse, artefact, flak, assaut, navire de commandement, bâtiment capitaux...) tout doit travailler de concert et en synergie. <br /> <br /> Au delà du gameplay en lui même le jeu est assez contemplatif via un magnifique environnement immersif tant par l'image que par le son bien servi par un système de camera libre bourré d'outil (poursuite, suivi de flotte, zoom/dezoom, rotation, perspective) L'espace est en 3D ça veut dire profondeur, largeur et hauteur de champ. L'environnement et l'espace de déplacement font parti intégrante de la stratégie. Vous n'allez pas tout droit, à gauche ou à droite, il faut aussi se servir de la profondeur, de l'altitude, vous êtes dans un cube pas dans un carré.<br /> <br /> Assez proche de sins of solar empire, Homeworld est assez particulier et je le trouve plus intéressant même si plus court et dans l'ensemble moins stratégique et complexe. (sins est plutôt orienté conquête et invasion sur une grande échelle multi-system et multi-planétaire alors qu'homeworld est surtout concentré sur la survie de votre flotte finalement assez limité et qui essaye d'échappé à l’extermination) mais c'est pas moins intéressant bien au contraire (si vous êtes fan de la série Galactica vous comprenez forcement ce que je veux dire)<br /> <br /> Tout pourrait paraitre intimidant à contrôler et organiser mais c'est sans compter sur une interface exemplaire, intuitive et pratique. Une vraie réussite qui participe au plaisir de jeu.<br /> <br /> Il faut pas hésiter à être modeste et baisser le niveau de difficulté lors d'un premier jet pour prendre la chose en main correctement et profiter de l'histoire, de l'ambiance, du scénario, du cadre, de l'environnement... Il sera toujours temps plus tard de refaire le jeu en mode velu et rechercher plus de challenge qui ne manque pas.<br /> <br /> Rumeur récente: Après la disparition de feu THQ et le rachat de la licence par gearbox (Borderlands) ces derniers ont exprimer leur souhait de réactiver cette prestigieuse série (qui a reçu un beau succès d'estime même si plutôt orienté vers un public de niche finalement) Si un homeworld 3 a été à peine évoqué et semble fort lointain voir improbable, un remake déjà plus sérieux en HD des 2 épisodes + le spinoff cataclysme serait dans les cartons.<br /> <br /> Je vous encourage à vous jeter dessus si la chose se confirme (surement pour un prix modique et probablement sur steam) <br /> <br /> à surveiller.
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D
En effet, Homeworld a été un sacré évènement dans le monde des STR.<br /> <br /> S'il n'y avait qu'un seul reproche à lui faire, c'est que certaines missions prenaient un temps fou (genre 30 à 45 min), je me demande encore comment j'ai fait pour le finir.<br /> Sans sauvegarde pendant les missions, et surtout sans possibilité d'accélérer le temps (chose qui a été corrigée dans la suite (Homeworld : Cataclysm), cela rendait le jeu assez dur.<br /> Mais que de bons souvenirs.<br /> Je me souvient d'une mission ou l'on doit traverser une géante gazeuse avec un mur de corvettes à Ion ennemis : j'avais réussi à en capturer plus de la moitié.<br /> <br /> Un grand jeu qui mérite d'être rejoué.
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T
Au niveau des musiques, il ne faut pas oublier la participation du groupe &quot;Yes&quot; !!
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M
Très bon test! Ca donne très envie! Je suis très déçu d'être passé à côté à l'époque!<br /> <br /> Merci!
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