[RETROGAMING] Spider-Man & Venom : Maximum Carnage / MegaDrive
Spider-Man & Venom : Maximum Carnage
Genre : Beat’em all
Support : Sega MegaDrive
Existe également sur Super Nintendo
Editeur : Acclaim
Développeur : Software Creations
Année : 1994 (fin d’année)
Qui ne connaît pas Spider-Man ? Pas même ma grand mère en tous cas !! Véritable institution
pour la jeunesse occidentale de l’après guerre, le célèbre Peter Parker, qui a moins de titres NBA que Tony mais qui peut, lui, s’accrocher aux murs, a connu de nombreuses
adaptations et ceci sur presque tous les supports (une quinzaine au total). Très souvent hasardeuses voire proches de l’arnaque, ces dernières n’ont que très rarement marqué les esprits. Ainsi,
ce Spider-Man & Venom : Maximum Carnage (nous dirons SMC désormais) semble sortir du lot en proposant un «vrai» beat’em all à la sauce Marvel. Étudions
cela d’un peu plus près...
Avant toutes choses, j’encourage les plus curieux (et les plus courageux), non pas à lire Spider-Man (ne serait ce qu’en
partie), mais à jeter un oeil sur la saga concernant Venom et Carnage. Car nous avons dans SMC, ce qui est peu commun dans ce genre de jeu et surtout à ce point, un
véritable scénario. En effet, tout au long de l’aventure et tel un authentique «comics», des pages de bandes dessinées
nous content l’intrigue au rythme des bulles de dialogue. Les programmeurs ont ainsi ancré le jeu, comme son nom l’indique d’ailleurs, au sein de la Saga Carnage, elle même issue de la
Saga Venom (j’essaye pourtant de simplifier, croyez moi...).
Et force est de constater que ce scénario suit bien le comics puisque, sans vous «spoiler» l’histoire, vous devez
incarner à votre guise Spider-Man ou Venom qui se sont alliés pour lutter contre l’affreux Carnage; lui même s’étant associé à d’autres vilains : Carrion,
Demongoblin (bouffon noir), Doppleganger (double de Spider-Man) et Shriek pour les citer. Pour
combattre cette équipe maléfique, Spider-Man et son meilleur ennemi (Venom) peuvent compter sur des aides de choix puisque, sans pour autant être jouables, d’autres héros (et
pas des moindres) pourront venir ponctuellement leur prêter main forte : Captain America, Black Cat (la Chatte Noire en vf... je n’y peux rien là...), Deathlok
et bien d’autres encore...
Mais malgré cette belle trame scénaristique, SMC reste un beat’em all très classique. Votre personnage déambule donc,
en frappant tout ce qui bouge, presque exclusivement sur un scrolling horizontal (seul le deuxième niveau consiste a escalader un immeuble en évitant les offensives de Shriek et
de Doppleganger), dans un univers très urbain, et sur une musique rythmée bien entendu! Petite originalité tout de même: il vous est souvent demandé de revenir sur vos pas plusieurs fois
dans le même tableau (ce qui est selon moi d’une utilité très contestable).
Ainsi vous devrez parcourir pas moins de 21 niveaux pour vaincre définitivement Carnage et voir la fin du jeu. Je vous rassure
tout de suite: sur les 21 stages, la moitié sont en fait des «Boss Stages»; c’est à dire qu’après avoir « frité» quelques «pas beaux» dans un level vous entrerez dans un immeuble (par
exemple) pour affronter le(s) boss (ce dernier étant comptabilisé comme un stage à part entière). Ce n’est, là encore, pas révolutionnaire mais largement suffisant pour se défouler.
En fait la grosse ombre au tableau du jeu, qui semblait pourtant évidente jusque dans le titre, c’est l’absence quasi criminelle d’un
mode 2 joueurs !! Comment est ce possible ? Les développeurs n’avaient donc pas aperçu l’immense amertume laissée un an plus tôt par Konami et leur Batman Returns sur Snes ou ont-ils du faire
des concessions pour des raisons techniques ? J’imagine, à la vue des graphismes, qu’il s’agit de la deuxième option car le jeu
se rattrape de par cet aspect.
En effet visuellement, sans prendre une immense claque, il faut reconnaître à ce Maximum Carnage de nombreuses
qualités. Tout d’abord son style B.D. américaine, ou comics, qui est très bien respecté. La palette graphique est vive
(chose peu évidente pour une Megadrive) et assez bien fournie. Les décors ne sont pas, il est vrai, les plus chargés de la génération 16-bit mais l’ensemble reste très agréable à l’oeil.
De plus la présence d’onomatopées, s’affichant à l’impact des coups, renforcent l’immersion dans le monde du comics.
Les Supers Héros ainsi que les Supers Vilains sont, quand à eux, assez finement modélisés, leurs mouvements sont très
fluides et surtout très conformes, une fois de plus, à l’univers Marvel. Le meilleur exemple est l’animation des déplacement aériens (grâce à sa toile) de l’Homme Araignée: une
vraie réussite.
Malheureusement mais comme très souvent dans ce style de jeu, les très beaux sprites des principaux protagonistes du titre contrastent assez largement avec ceux des ennemis lambdas, peu variés,
qui ne se distinguent entre eux que par la couleur de leurs vêtements ou cheveux (Je suis mauvaise langue, ils ont aussi un prénom selon leur couleur LOL). Mais au final, et avec toute l’inconsciente et naturelle subjectivité que mon jugement comporte, on peut dire que ce jeu est «beau».
Et attention !! Ce n’est pas tout, SMC jouit d’une jouabilité très réussie : astucieuse, dynamique et bien aménagée.
D’ailleurs une des premières choses qui marque à l’entame de ce jeu, c’est ce gameplay très intuitif et ceci malgré sa
technicité.
Car à côté des commandes traditionnelles du beat’em all, à savoir un bouton «coup» (et chope) et un bouton «saut» (que l’on
combine aisément au premier bouton), il est ici possible d’utiliser les talents qu’ont en commun (comme le reste) Sipder-Man et Venom : la toile d’araignée. Cette dernière n’est
pas un simple gadget puisqu’elle peut être un bouclier, un lasso ou encore un grappin selon la direction que vous lui donnez avec le troisième bouton. Ajouté à cela le fait qu’il soit possible de
grimper au mur du fond des décors et vous comprendrez toute l’ampleur stratégique de cette jouabilité.
De plus, vous disposez d’un sprint (deux fois avant rapidement) se terminant par une charge ainsi que d’éléments de décor utilisables
(certes très rarement) pour étoffer votre panoplie de bagarreur.
A noter que certains alliés, présents sous forme de bonus à ramasser, pourront venir vous donner un coup de main à la manière des
policiers de Street of Rage. D’ailleurs pourquoi, dans le scénario de SoR, les flics se contentaient ils de balancer des roquettes à distances ? Quitte à être de gros bourrins ayant de
larges passes droits législatifs, pourquoi ne pas simplement nous accompagner en permanence avec un bazooka ? Oui pour donner de
l'intérêt au jeu, je sais... Parenthèse close.
Pour finir, un petit mot sur la difficulté du jeu. Cette dernière est, selon moi, assez relevée sans être extrême: 3 vies, 3
continues... certes !! Mais peu de cœurs (pour monter la barre d'énergie) et peu de vies à ramasser tout au long de l’aventure... Et si les boss ne sont pas tous au niveau du redoutable
Carnage, il vous faudra tout de même un certain temps pour deviner la stratégie adéquate à opter pour les vaincre... sauf si, comme moi, vous utilisez un vieux guide stratégique de 1994
trouvé sur le net... Hum Hum.
SCENARIO : La présence d’un
vrai scénario, même s’il suit sans trop d’écarts celui de la B.D., est assez rare dans un beat’em all pour y voir autre chose qu’une qualité. Petit détail: le jeu est en anglais et s’il n’est pas
nécessaire d'être parfaitement anglophone pour comprendre les bulles de la B.D., mieux vaut avoir quelques notions d’anglais tout de même.
GRAPHISMES : Largement au dessus de la moyenne sur Megadrive, le jeu respecte parfaitement l’esprit «comics» de
l’époque avec de belles couleurs et de grosses onomatopées. La jouabilité est quand à elle vive, précise et facile à prendre en main.
SONS : Du son 16 bit pur et dur, habilement composé pour rythmer l’aventure sans se mettre en avant. S’il on y prête
un peu plus attention, ce n’est vraiment pas exceptionnel...
JOUABILITE : Rapide, précise et multi-directionnelle, la jouabilité est un des points forts du titre. Il est très
facile de prendre en main les deux personnages que ce soit au sol ou dans les airs (avec la toile).
DUREE DE VIE : Beaucoup plus que les quelques lieux cachés, la difficulté freinera votre progression à travers les 21
stages que comporte ce Spider-Man. Sinon sans multi, la durée de vie de ce type de jeu n’est jamais bien longue...
Enfin sachez que la version SNES (du même développeur, autre éditeur), que j’ai rapidement essayée est bizarrement très en dessous
de cet opus Megadrive (sur presque tous les plans) et aussi qu’il existe une suite (Spider Man & Venom Separation Anxiety) sortie à la hâte un an plus tard, qui apporte justement un mode 2
joueurs mais qui oublie un vrai scénario...
Pour conclure, ce Spider-Man & Venom : Maximum Carnage est un beat them all de très bonne facture qui
grâce à son scénario et à sa fidélité avec l’univers Marvel contentera un peu plus encore le fan de comics. D’ailleurs sa réputation dans le milieu est telle que sa cote sur le marché de
l’occasion est relativement élevé (sans doute trop c'est vrai). Mais quel dommage qu’il ne soit uniquement jouable en solo...
SUPPOS : 5/6