[FIRMES MYTHIQUES] ATARI

Publié le par Dr Floyd

Retour sur le nom le plus mythique de l'histoire du jeu vidéo : ATARI. De sa naissance à sa lente agonie.

Tout commence en 1970 quand Nolan Bushnell conçoit une machine au look futuriste : le Computer Space, un remake de "Space war" (jeu très rare tournant sur un gros ordinateur) dans un boitier très design SF futuriste années 70 (façon Cosmos 1999), c'est la naissance des bornes d'arcade.



Deux ans plus tard Nolan créé avec Ted Dabney sa société : la firme ATARI avec les $250 de royalties du jeu d'arcade Computer Space (!) Son objectif est de fabriquer du jeu vidéo.

Ils avaient initialement choisi le nom Syzygy mais comme celui-ci était déjà déposé (!), ils se sont alors rabattu sur Atari, un terme japonais issu du jeu de Go. (Zizigi ca ne le faisant pas quand même !).



Bushnell veut créer un jeu simple et facile à comprendre. Il sortira alors la borne d'arcade Pong, programmée par Al Alcorn. Environ 10 000 bornes furent commandées, début du succès-story pour ATARI !




En 1976 la Warner rachète Atari.

En 1977 Atari sort sa console pong pour les foyers à 99$, l'ATARI PONG C100.


Atari ouvre son premier restaurant/salle d'arcade : le Pizza Time Theatre.


Atari passe alors à la vitesse supérieure et présente une console de jeux ultra-puissante : l'ATARI Video Computer System (VCS), renommé ensuite Atari 2600. Le nom de code etait au départ "Stella". Elle sera lancée en décembre 1977 au prix de 199$ avec 2 manettes et un jeu.

C'est la première console mythique de l'histoire du jeu vidéo : couleurs, sons, 2 manettes, accessoires, et port cartouches pour interchanger les jeux.



En 1978 Nolan Bushnell quitte ATARI poussé dehors par la Warner. Il s'occupera alors de sa chaine de restaurants. Ray Kassar devient le nouveau patron de ATARI.

Atari s'attaque également à la micro-informatique en 1979 avec l'ATARI 400 et l'ATARI 800, deux micro-ordinateurs 8 bits qui connaitront un bon succès.





L'ATARI 2600 est un gros succès. Il est seulement concurrencé par Mattel et son Intellivision, plus chère.

Ca rigolera un peu moins chez Atari dès 1982 avec l'arrivée de la surpuissante console CBS Colecovision (console qui s'offre même le luxe de proposer un emulateur Atari 2600 !). Atari lance alors la Console ATARI 5200 (jamais sortie en France), qui sera un échec total. Il faut dire qu'elle n'est pas compatible avec la 2600 : grave erreur stratégique !  Le marché du jeu vidéo est de plus en crise en 1983, ce sont les micro-ordinateurs qui ont le vent en poupe !


L'ATARI 5200

Ce sont tout de même 25 millions d'ATARI 2600 qui se seront vendus dans le monde en 1983. Cette console restera le plus gros succès de la firme.

Atari renouvelle alors sa gamme de micro-ordinateurs avec l'ATARI 600XL et 800XL afin de concurrencer le nouvel "ogre" du secteur : Le Commodore C64.



S'en suivra toute une gamme jusqu'en 1987. Vous pouvez consulter la liste ici :
http://www.gamopat.com/article-2215793.html

La société est divisée en 2 parties : ATARI INC. pour les consoles et micro-ordinateurs et ATARI GAMES pour les bornes d'arcade. Atari Inc. va cependant très mal, les consoles sont has been (remplacées par les micro-ordinateurs) et la gamme ATARI XL ne fait pas le poids face à Commodore.

Atari tente encore d'imposer une nouvelle console avec l'ATARI 7800 qui est entièrement compatible avec les jeux ATARI 2600... Il aurait fallu y penser avant !


L'ATARI 7800


Jack Tramiel, remercié par Commodore, rejoint l'ennemi fin 1984 en rachetant ATARI Inc à Warner. La société s'appelle désormais ATARI CORPORATION.



Jack Tramiel ne veut plus s'interesser aux consoles et à l'ATARI 7800... grave erreur de jugement ! Les consoles reviennent en force en 1985 par le Japon et la Nintendo Nes qui va du coup rafler tout le marché américain ! (l'ATARI 7800 ne verra le jour en France qu'en 1991 !!!).

Jack lance plutôt son grand projet de micro-ordinateurs 16/32 bits : la gamme ATARI ST pour concurrencer l'AMIGA de Commodore. Le ST connait un vif succès en Europe, de part la révolution qu'il propose à bas prix : un système d'exploitation façon Macintosh géré à la souris, 512Ko de RAM, l'ouverture au monde semi-pro, les prises MIDI, et un processeur 68000 à 8Mhz. De plus le prix chutte rapidement (2990f pour l'ATARI 520STF en 1987) et les éditeurs de jeux suivent.


L'ATARI ST

Atari conscient de son erreur avec les consoles n'abandonne pas totalement le secteur : Ils sortent en 1987 une version console de leur micro-ordinateur XL/XE avec le Systeme XE, pas assez ambitieuse (ce n'est qu'un ATARI XE sans clavier). Viendra ensuite en 1989 une console portable assez luxueuse : la LYNX qui sera un semi-succès (chere et avec peu d'autonomie). Elle sera "mangée" en 1990 par la Gameboy de Nintendo.


Le Systeme XE



La Lynx (modèle 2)

Bref, Atari n'arrive pas à remonter la pente dans le monde du jeu vidéo qui est désormais dominé par Nintendo et Sega.

De plus la gamme d'ordinateurs s'endort face à la montée en puissance des compatibles PC. Atari joue la prudence en ne proposant qu'une très légère évolution de sa gamme en 1990 avec l'ATARI STE (quasiment la même chose avec quelques couleurs et un blitter en plus), puis l'ATARI Mega ST, le TT, une version portable du ST (Stacey) puis enfin un ATARI FALCON qui tardera trop à sortir. Le monde du PC bouge beaucoup trop vite pour Atari (tout comme pour Commodore). Atari se met alors en très grandes difficultées financière.

Dernier espoir : ils gardent toujours sous la poche un projet de nouvelle console : une console 32 bits : la Panther, qui finalement ne sortira jamais... remplacé par un autre projet plus ambitieux, cette fois ci une console 64 bits : la Jaguar.

En effet ils tenteront en désespoir de cause de revenir au monde de la console en 1993 avec l'ATARI Jaguar, en communiquant sur sa puissance 64 bits... Hélas Atari ment "un peu beaucoup"  : La Jaguar a beau être la première 64 bits elle est trop peu puissante face à la 3DO et l'arrivée surprise d'un "monstre" sur le marché : Sony et sa PSX. Malgré un bon départ aux USA la console sera un nouvel echec, les premiers étant décevants. Ils tenteront de sortir un lecteur CDROM pour la console pour être à la mode, en vain...


La Jaguar avec son lecteur de CD


1996, fin de l'histoire :
La Jaguar est morte, les micro-ordinateurs ont disparu. ATARI meurt.

ATARI est racheté par JTS, un fabriquant de disques durs, boite qui fera faillitte en 1999. Hasbro rachetera les droits. Puis en 2003 Infogrammes rachetera à Hasbro le nom ATARI pour se créer une filiale dotée d'un nom mythique.

Un nom qui ne portera pas chance à Infogrames. ATARI se porte très mal en 2006 au moment de la rédaction de cet article.

 

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