[DOSSIER] LES JEUX VIDEO ET LA CRISE VOL. 2
Les jeux vidéo et la crise vol. 2
Du côté des développeurs
Si vous avez jeté un œil récemment sur l’actualité vidéo ludique, vous avez du voir un bon nombre d’éditeurs et de développeurs souffrir des retombées de la crise économique. Electronic Arts a du licencier 6% de sa main d’œuvre, soit près de 600 personnes, THQ a du fermer 5 studios de développement et licencier 250 employés. Midway a emboîté le pas en licenciant des membres de son centre de Chicago et a été vendu au rabais (100 000$) par son actionnaire principal… Pas très folichon tout ça ! Et la liste des licenciements, fermetures ou annulations de jeux ne s’arrête pas là…
Si ces derniers temps les commentateurs de la vie économique ont volontiers comparé la crise actuelle à celle de 1929, il serait toutefois plus judicieux de le mettre en parallèle avec la crise qu’a connu le Japon dans les années 90. En effet, bon nombres de symptômes sont communs, avec notamment l’éclatement d’une double bulle, boursière et immobilière et une inflation alimentée par une politique monétaire beaucoup trop expansive. Pourtant, l’industrie du jeux vidéo a tout de même prospéré pendant cette période.
On peut avancer plusieurs explications pour comprendre le phénomène des années 90. Tout d’abord, l’innovation dans ce domaine n’a jamais cessé et l’on est ainsi passé d’une technologie 8 bits à une technologie 32 bits durant cette période. En parallèle des exportations, le marché intérieur n’a pas été caractérisé par une baisse de la consommation du loisir et notamment des jeux vidéo. Traditionnellement, les Japonais ont toujours été d’énormes consommateurs de nouvelles technologies...
La différence entre aujourd’hui et les années 90, c’est que beaucoup de ces sociétés en difficulté de nos jours avaient des problèmes avant l’irruption de la crise : elles avaient déjà du mal à faire des bénéfices. Le meilleur exemple en est EA, qui malgré une augmentation du chiffre d’affaires, affichait toujours 454 millions de $ de pertes sur 2007. La crise actuelle va certainement accentuer ces pertes faramineuses, même si des titres vendeurs comme Rock Band seront porteurs de revenus.

Mais alors, que vont-elles faire pour limiter la casse ? On peut spéculer sur les tendances à venir…
A part licencier et fermer des studios, les géants du milieu vont encore plus vouloir créer des partenariats, voire même racheter d’autres firmes, en meilleure forme financière. Tout le monde a en tête les multiples rebondissements du rachat loupé de Take Two par EA. La fusion d’Activision et Universal, devenu Activision-Blizzard, avait fait aussi grand bruit en ce début d’année. D’autres rachats sont restés plus confidentiels... Par exemple EA, dans sa politique de diversification vient d'annoncer le rachat du studio coréen J2Msoft, spécialisé dans les MMOrpg. La firme américaine met donc un nouveau pied en Asie et va tenter de se faire une place dans le secteur très porteur des jeux en ligne. Et la rumeur folle du moment est le rachat d’Electronic Arts par Disney Entertainment ! Signe que les temps vont mal même pour les requins du marché du jeu vidéo !
Mais pourquoi racheter à tout va ? Pour profiter des licences concurrentes qui marchent bien (GTA mon amour !), et réduire le plus possible le champ de ses concurrents.

Outre les rachats, certaines compagnies tentent un rapprochement, une certaine solidarité pour tenter de sortir la tête de l’eau. L’exemple parfait est celui de Square Enix, qui a proposé au dernier Tokyo Game Show une alliance des développeurs japonais pour peser face aux géants américains. On verra bien ce que donnera cette alliance, mais parions sur une future fusion-acquisition également !
L’autre option pour limiter les dégâts est de réduire le nombre de jeux produits, se concentrer sur les licences existantes, tout en ayant moins d’effectifs… L’idée étant de faire plus avec moins… Difficile à croire. Nous l’avons déjà remarqué, les studios aiment se limiter à leurs grandes licences, et les dupliquer à tout va. D’où un manque d’innovation de plus en plus flagrant (point qui sera traité dans un futur article). Surtout que l’innovation semble peu payante et risquée de nos jours, comme l’attestent les ventes mitigées de Mirror’s Edge. D’autre part, l’une des conséquences inévitables de la réduction des effectifs est que les délais de développement seront nettement allongés, et/ou la durée des jeux raccourcie.
D’autres pistes, de plus en plus appréciées par les entreprises vidéo-ludiques, sont le développement des jeux dématérialisés ou encore des codes spéciaux pour télécharger certains contenus, codes utilisables que si le joueur a acheté un jeu neuf. Encore une fois, ces astuces permettent de réduire les coûts sur des produits rentables à 100%.
Bref, si le marché du jeu vidéo va mal, ce n’est donc pas très bon signe pour les joueurs…

Mais ne soyons pas trop pessimistes, d’autres entreprises du milieu vont bien, notamment Capcom, et les ventes de jeux et de hardware ne se sont jamais si bien portées… C’est la crise, mais pas pour tout le monde…
Par Keneda' et Elodiebo
Du côté des développeurs
Si vous avez jeté un œil récemment sur l’actualité vidéo ludique, vous avez du voir un bon nombre d’éditeurs et de développeurs souffrir des retombées de la crise économique. Electronic Arts a du licencier 6% de sa main d’œuvre, soit près de 600 personnes, THQ a du fermer 5 studios de développement et licencier 250 employés. Midway a emboîté le pas en licenciant des membres de son centre de Chicago et a été vendu au rabais (100 000$) par son actionnaire principal… Pas très folichon tout ça ! Et la liste des licenciements, fermetures ou annulations de jeux ne s’arrête pas là…
Si ces derniers temps les commentateurs de la vie économique ont volontiers comparé la crise actuelle à celle de 1929, il serait toutefois plus judicieux de le mettre en parallèle avec la crise qu’a connu le Japon dans les années 90. En effet, bon nombres de symptômes sont communs, avec notamment l’éclatement d’une double bulle, boursière et immobilière et une inflation alimentée par une politique monétaire beaucoup trop expansive. Pourtant, l’industrie du jeux vidéo a tout de même prospéré pendant cette période.
On peut avancer plusieurs explications pour comprendre le phénomène des années 90. Tout d’abord, l’innovation dans ce domaine n’a jamais cessé et l’on est ainsi passé d’une technologie 8 bits à une technologie 32 bits durant cette période. En parallèle des exportations, le marché intérieur n’a pas été caractérisé par une baisse de la consommation du loisir et notamment des jeux vidéo. Traditionnellement, les Japonais ont toujours été d’énormes consommateurs de nouvelles technologies...
La différence entre aujourd’hui et les années 90, c’est que beaucoup de ces sociétés en difficulté de nos jours avaient des problèmes avant l’irruption de la crise : elles avaient déjà du mal à faire des bénéfices. Le meilleur exemple en est EA, qui malgré une augmentation du chiffre d’affaires, affichait toujours 454 millions de $ de pertes sur 2007. La crise actuelle va certainement accentuer ces pertes faramineuses, même si des titres vendeurs comme Rock Band seront porteurs de revenus.

Mais alors, que vont-elles faire pour limiter la casse ? On peut spéculer sur les tendances à venir…
A part licencier et fermer des studios, les géants du milieu vont encore plus vouloir créer des partenariats, voire même racheter d’autres firmes, en meilleure forme financière. Tout le monde a en tête les multiples rebondissements du rachat loupé de Take Two par EA. La fusion d’Activision et Universal, devenu Activision-Blizzard, avait fait aussi grand bruit en ce début d’année. D’autres rachats sont restés plus confidentiels... Par exemple EA, dans sa politique de diversification vient d'annoncer le rachat du studio coréen J2Msoft, spécialisé dans les MMOrpg. La firme américaine met donc un nouveau pied en Asie et va tenter de se faire une place dans le secteur très porteur des jeux en ligne. Et la rumeur folle du moment est le rachat d’Electronic Arts par Disney Entertainment ! Signe que les temps vont mal même pour les requins du marché du jeu vidéo !
Mais pourquoi racheter à tout va ? Pour profiter des licences concurrentes qui marchent bien (GTA mon amour !), et réduire le plus possible le champ de ses concurrents.

Outre les rachats, certaines compagnies tentent un rapprochement, une certaine solidarité pour tenter de sortir la tête de l’eau. L’exemple parfait est celui de Square Enix, qui a proposé au dernier Tokyo Game Show une alliance des développeurs japonais pour peser face aux géants américains. On verra bien ce que donnera cette alliance, mais parions sur une future fusion-acquisition également !
L’autre option pour limiter les dégâts est de réduire le nombre de jeux produits, se concentrer sur les licences existantes, tout en ayant moins d’effectifs… L’idée étant de faire plus avec moins… Difficile à croire. Nous l’avons déjà remarqué, les studios aiment se limiter à leurs grandes licences, et les dupliquer à tout va. D’où un manque d’innovation de plus en plus flagrant (point qui sera traité dans un futur article). Surtout que l’innovation semble peu payante et risquée de nos jours, comme l’attestent les ventes mitigées de Mirror’s Edge. D’autre part, l’une des conséquences inévitables de la réduction des effectifs est que les délais de développement seront nettement allongés, et/ou la durée des jeux raccourcie.
D’autres pistes, de plus en plus appréciées par les entreprises vidéo-ludiques, sont le développement des jeux dématérialisés ou encore des codes spéciaux pour télécharger certains contenus, codes utilisables que si le joueur a acheté un jeu neuf. Encore une fois, ces astuces permettent de réduire les coûts sur des produits rentables à 100%.
Bref, si le marché du jeu vidéo va mal, ce n’est donc pas très bon signe pour les joueurs…

Mais ne soyons pas trop pessimistes, d’autres entreprises du milieu vont bien, notamment Capcom, et les ventes de jeux et de hardware ne se sont jamais si bien portées… C’est la crise, mais pas pour tout le monde…
Par Keneda' et Elodiebo