[RETROGAMING] PSYCHO FOX / SEGA MASTER SYSTEM
PSYCHO FOX
Support : Master System
Editeur : SEGA
Développeur : Vic Tokai
Sortie : 1989
Voici un jeu de plate-forme un peu méconnu qui met en scène un renard transformiste qui aurait sûrement mérité de devenir la mascotte de Sega à la place du hérisson bleu. Rebranchons la Master System pour décortiquer ce chef d'oeuvre absolu !
Quand on démarre la cartouche le jeu s'affiche sur un fond rose accompagné d'une musique répétitive (et donc inoubliable) : "SEGA 1989", mais certaines version indiquent "MEKA 1989" avec la même police de caractère. Peut-être est-ce les premières versions du jeu au Japon et que la marque au hérisson cherchait à avoir une mascotte qui pourrait être revendiquée (si le jeu avait du succès) ou à oublier (ce qui a été le cas).
Dans le jeu vous dirigez un "Kitsune", un renard japonais. Cet animal possède au japon une connotation magique et est réputé pouvoir se transformer en ce qu'il veux, à l'instar des raton-laveurs (voir le merveilleux film d'animation "Pompoko" d'Isao Takahata/Studio Ghibli qui les regroupent dans un délire absolu).
Des transformations vous allez pouvoir en abuser ! En effet, des passages sont assez élevés et le pauvre petit renard ne peut sauter assez haut. Certains items du jeu permettent de vous transformer en plusieurs animaux. Pour sauter plus haut une métamorphose en singe s'impose au détriment d'un saut en longueur poussif. A l'inverse, le tigre permet de sauter loin mais son saut en hauteur est ridicule. L'hippopotame est un gros lourdaud qui ne sait pas sauter, mais a une frappe du poing capable de casser les murs. Souvent très utile pour accéder à des items ou pour terminer le niveau au plus court. Au plus court oui, mais aussi au plus dur ! en effet, le jeu permet soit de faire les niveaux au sol (difficile), à mi-hauteur (normal), ou par les airs (facile). Sachant que les bonus sont assez bien équilibrés selon le chemin emprunté, les ennemis sont plus nombreux au sol en général, mais plus vifs en hauteur.
Pour aider le personnage, un petit corbeau est dissimulé dans un oeuf et peut être lancé sur les ennemis. Il revient sur l'épaule du personnage au bout de quelques instants, et peut d'ailleurs en profiter pour détruire des ennemis (tactique souvent utilisée). Les oeufs d'ailleurs renferment les bonus : Des bourses qui permettent de miser à la loterie entre les niveaux, la vie qui n'est autre que le personnage en transparent qui se mets à courir et qu'il faut rattraper (délirant !), la potion qui assure quelques instants d'invincibilité, la poupée maléfique (qui fait trembler l'écran avec de superbes effets de distorsions - incroyables sur Master System !) et aspire tout les ennemis à l'écran, et enfin l'item de transformation, utilisable via le menu en pause.
Les niveaux sont très variés : campagne japonaise (reconnaissable aux arbres) au début, ce sera ensuite le tour de l'égypte, des neiges, des airs, des sous-sols en brique, d'un monde aride rempli de squelettes sur piquets... Les obstacles sont de plusieurs sortes : des pointes, des ponts qui s'écroulent, des boulets qui vous tombent au coin de l'oeil, l'eau où l'on se noie (mais qu'on peut traverser sur les fesses en courant avec assez d'élan), des souffles sortant de tuyaux qui vous propulsent dans les airs (cependant pratique pour accéder à des endroits secrets), etc...
En parlant de secrets, le jeu est truffé de "Warp Zones" (la première est dans les airs juste avant le premier boss). Une fois dans le monde ténébreux de la Warp Zone (qui est un mini niveau sans monstre), on a le choix entre plusieurs tuyaux à la Mario qui vous emmènent dans des mondes différents. Deux Warp zones suffisent pour se retrouver au dernier niveau.
Les monstres ennemis sont tous à se pisser dessus : Pomme à ressort ou hélice, purée (caca comme dans Dr Slump d'Akira Toriyama ?), statues bouddhiques qui se détachent de leur socle, oiseaux squelettes... Quant aux boss ils sont tous délirants, mais assez faciles quand on a pigé le truc. J'adore le premier (c'est vrai que c'est celui que l'on voit le plus souvent !). Il faut lui faire sauter les différentes parties qui composent son corps à l'aide d'une sorte de gonfle-matelas qui lance des balles ! MadFox, le boss final vole et balance des éclairs assez durs à éviter.
Le gameplay est génial : tout répond très bien au quart de poil, mais surtout, c'est la différence d'inertie de chacun des personnages qui fait beaucoup dans le plaisir de jeu ! Et oui, cela sert énormément dans certains passages, car on sait qu'avec tel personnage se sera plus facile d'esquiver ou non un piège ! Essayez de courir sur un pont qui s'écroule avec le singe alors que des "têtes de grenouille à pattes" qui sautent très haut vous arrivent dessus ! Impossible, on fini sur les pics en bas ! (Il faut prendre soit le renard, soit le tigre). Le corbeau est aussi utile car si on se fait toucher, on le perds, mais on ne perds pas de vie.
Un dernier mot sur la loterie de fin de niveau : si vous avez collecté des bourses, vous vous retrouvez sous quatre chemins à choisir. Avec plusieurs bourses, plusieurs mises et plusieurs chemins ! Ces chemins s'entrecroisent et le renard prends automatiquement à droite ou à gauche jusqu'à arriver à l'item bonus. Si il arrive à un temple, un compteur se met en route et en appuyant au bon moment, on peut avoir jusqu'à cinq vies d'un coup !!
Psycho Fox est un chef-d'oeuvre, sans doute un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) jeu de plate-forme sur Master System, voire sur 8 bits. Jouez-y ! Que dis-je : Finissez-le au moins une fois dans votre vie de gamopat ! Des jeux aussi fun, on n'en trouve plus beaucoup.
SUPPOS : 6/6