[RETROGAMING] Diablo II / PC

Publié le par Sylesis

DIABLO II
Support : PC
Existe également sur Mac OS

Éditeur : Blizzard
Développeur : Blizzard
Genre : Hack'n Slash
Nombre de joueurs : un joueur, multijoueur
Sortie : 2000 , 2001 pour l'extension


Suite du dossier Diablo, lire également :
DIABLO I
DIABLO III

 

[RETROGAMING] Diablo II / PC

[Lire le test du premier Diablo]

Fin juin 2000, Blizzard remettait le couvert et sortait Diablo 2. En cette époques de modems 56k et de forfaits Internet ultra-limités, ma soeur et moi positivement accrochés par le premier volet voulions ce jeu, mais ne connaissions pas la date de sortie. Alors régulièrement nous appelions les boutiques pour savoir et enfin un beau jour, un appel familial m'appris que le jeu venait juste de sortir. Le supplice d'attendre le lendemain pour pouvoir acheter ma copie fut extrêmement douloureux. Le plaisir de l'installation hautement savoureux.

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Si on veut simplifier les choses, Diablo 2, c'est Diablo mais en plus grand. Dans beaucoup de domaines. Plus grand déjà par le support physique. Là où le premier titre ne comportait qu'un seul disque avec une installation maximale de quelques centaines de mégas, Diablo 2 sorti de sa boite comporte trois disques répartis dans deux boitiers : un disque d'installation, un disque de jeu, et un disque de cinématiques.

Un disque réservé aux cinématiques ? Oui madame, car le jeu en compte quelques unes, et d'une bonne durée. Diablo 2 fait directement suite au premier à la fin duquel le héros, dans le but d'emprisonner Diablo dans son propre corps, s'est enfoncé la pierre d'âme contenant le démon dans le front. La première cinématique nous montre que le combat intérieur que le héros et Diablo se livrent semble sur le point de trouver une issue dramatique. Les cinématiques sont de toute beauté et on sent l'attention que les développeurs leur ont porté.

Plus grand aussi par la taille de l'espace de jeu. Ce n'est pas un unique village et un donjon que vous traverserez, mais quatre régions bien distinctes réparties sur quatre actes : le Khanduras avec les ruines de Tristram et le monastère des rogues, la ville de Lut Golein et le désert, la Jungle de Kurast et enfin Pandemonium, l'avant-poste angélique en enfer. l'extension Lord of Destruction apporte un cinquième acte, au pays des barbares.

Enfin plus grand aussi par le nombre de personnages jouables : cinq dans la version de base, sept avec l'extension. Nous avons de gauche à droite :
- l'amazone, spécialisée dans les lances, javelots et arcs
- l'assassin ( personnage extension) : adepte des pièges et des arts martiaux utilisant les piques de poings.
- le nécromancien : invocateur et adepte des malédiction.
- le barbare : brute utilisant divers techniques de combat comme le tourbillon, mais aussi les cris de guerre. Il est le seul à pouvoir utiliser deux épées en même temps, même lourdes.
- le paladin : dispose d'aura offensives, défensives, et de compétences sacrées renforçant son bouclier.
- l'ensorceleuse qui maîtrise les pouvoirs du feu, du froid et de la foudre.
- enfin le druide (personnage extension), capable de se métamorphoser en loup ou ours-garou, d'invoquer des animaux compagnons et des plantes ou d'utiliser des sorts élémentaires.

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Le système d'inventaire et d'équipement a été profondément revisité également. Premier constat : l'or n'occupe plus de place (ouf ). Deuxième constat : vous disposez à chaque camp de base de l'acte en cour d'un coffre. A l'origine limité, sa contenance a été doublée avec l'extension, et on peut voir ici que ce n'est pas encore trop. Le coffre permet de stocker vos effets personnels, mais également votre or pour éviter que vous ne le perdiez en mourant.

Dans Diablo 2, la mort n'est plus aussi définitive que dans le premier. Si votre personnage est tué, ses potions et son or tombent au sol, avec un petite réduction au passage ( les monstres se sont servis ?), tandis que votre équipement se trouve sur votre cadavre. Vous réapparaissez alors en ville et devez retourner sur le lieu de votre trépas pour retrouver vos effets personnels. Si celà s'avère trop difficile, vous pouvez quitter la partie et la recharger : votre corps sera alors en ville, plus facile à retrouver.

Un petit mot au passage au sujet des sauvegardes : elles se font au automatiquement lorsque vous quittez la partie. Du moins elles se font depuis le premier patch. A sa sortie, les sauvegardes étaient buggées et ne se faisaient pas, nous avons donc dû faire un patch day one pour jouer.

Au niveau de l'équipement, Diablo2 ajoute trois emplacements supplémentaires : les gantelets, les bottes et les ceintures. Les ceintures ne sont pas juste un emplacement d'armure. Dans le premier opus, le personnage disposait de 8 emplacements; dans celui ci, vous avez par défaut quatre emplacements, mais de meilleurs ceintures apportent des rangées supplémentaires jusqu'à arriver à quatre, soit seize emplacements de potions.
Diablo 2 apporte également la notion d'objets de parure ou set : les objets de set sont verts et lorsque vous les avez tous équipé, vous recevez des bonus. Le set de Milabrega par exemple apporte +1 à toutes les compétences du paladin. A l'origine on n'obtenait que le bonus complet ou rien, mais avec les patchs sont venus les bonus partiels accordés si vous aviez une partie de l'ensemble.

Parmi les ajouts, on trouve également les gemmes, qui sont placées dans les trous de votre équipement afin d'accorder des bonus en fonction de leur emplacement. Il existe sept types de gemmes, ( diamant émeraude rubis topaze saphir crane, améthyste), de différentes qualités. Un diamant sur un bouclier accorde une résistance à tous les éléments tandis qu'un saphir sur une arme ajoutera des dégâts de froids. Une gemme ne peut être retirée une fois sertie, donc attention à votre choix. Des dégâts de froid supplémentaires donnent une chance de faire exploser votre victime en morceaux de glace, sans laisser de cadavre : intéressant pour certains personnages, mais ca peut également jouer en défaveur d'autres ( impossible pour un nécromancien de ressusciter un ennemi pour son compte quand tout ce qui reste de lui est un glaçon juste assez bon pour le pastis).
L'extension Lord of Destruction a également apporté les runes : les runes se placent comme les gemmes et donnent des bonus particuliers, mais placées dans le bon ordre sur la bonne pièce, elles permettent de créer des objets uniques. "Lum Io Sol Eth" (incroyable que j'arrive à m'en souvenir depuis le temps) sur un bâton permet de créer "Mémoire", un excellent objet donnant entre autre +3 à toutes les aptitudes de la sorcière.

Dernière mention au sujet des nouveautés : Lord of Destruction a ajouté un type d'objets appelés les charmes. Les charmes sont des objets faisant une, deux ou trois cases ( verticales, toujours) et donnant des bonus passifs tant qu'ils sont dans l'inventaire. Ces bonus peuvent être des bonus aux statistiques comme des bonus aux dégâts ( +1-3 dégâts de froid, par exemple). On peut être tenté de remplir son inventaire de tous les charmes qu'on trouve. Oui mais dans ce cas, vous le mettez où, votre butin ? Il faut arriver à trouver un équilibre entre bonus et capacité de stockage.

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Et malgré ce petit topo sur l'équipement, c'est pourtant au niveau des sorts que le plus grand changement s'est produit entre les deux jeux. Comme je le disais plus haut, toutes les classes de Diablo peuvent apprendre les même sorts à des niveaux différents, hormis leur talent inné de départ. Dans Diablo 2, chaque classe dispose de trois arbres qui lui est propre, contenant en tout 30 aptitudes. Le druide par exemple dispose des arbres de compétences "Invocations", "métamorphose" et "éléments" ; une ensorceleuse dispose des arbres "froid", "foudre" et "feu" . Les talents sont accessibles à un certain niveau, et uniquement si vous avez investi au moins un point dans le ou les aptitudes prérequises. Par exemple il est impossible d'obtenir Blizzard si vous n'avez pas Épieu de glace et choc thermique.

Votre personnage reçoit un point d'aptitude à chaque niveau et parfois des points bonus avec certaines quêtes. Comme une aptitude peut être montée jusqu'au niveau 20, on se rend compte qu'il faut bien choisir son orientation, car un point mis ne peut être annulé. Le bon joueur sera celui qui pèsera soigneusement son choix. De fait, il est possible de faire avec une même classe de nombreux profils de personnages. Le personnage que vous voyez ici est ma sorcière froid-foudre, dont l'arme principale est l'orbe de glace ( au niveau 21 grâce à son arme). Le druide avec lequel j'ai fini le dernier mode de difficulté était spécialisé combat en loup-garou et invocation de loups.

Enfin il faut remarquer que dans Diablo 2, le bouton gauche n'est plus limité à une frappe de base : il est possible d'assigner une aptitude spécifique à chaque bouton. Et tant qu'à parler des boutons, les membre de la ligue protectrice des souris seront ravis : leurs mulot favoris sont épargnés avec ce jeu. Fini les clics incessants, maintenir un bouton enfoncé permet d'attaquer en continu, du moins tant qu'il vous reste du mana ou des munitions ( flèches, carreaux, couteau de lancer, javelot, hache ou même potions ).

Tout comme dans le premier, le Town Portal existe, mais à présent uniquement sous forme de parchemins que l'on peut stocker dans un livre pour économiser de la place. De plus un Town Portal ouvert avant de quitter une partie disparait. Pour voyager sur de longues distances, il faut activer des portails, des symboles au sol répartis partout dans le monde. Chaque ville en a un et une fois activé, il est possible de se rendre à n'importe quel portail, y compris ceux des villes des autres actes.

Finir le jeu en normal débloquera le mode cauchemar, puis le mode enfer. outre les ennemis plus résistants, jouer dans un mode de difficulté plus élevé entraine un malus aux résistances élémentaires, qui du coup peuvent être négatives. Mourir en cauchemar ou enfer entraine également une perte d'expérience, regagnée en partie en retrouvant votre cadavre. Les personnages ayant fini de difficulté gagnent un titre : après le mode normal, vous serez slayer, champion après cauchemar, et patriarch ou matriarch après l'enfer.

Je l'ai mentionné plus haut, mais le niveau des vaches qui était une rumeur est devenu réalité dans Diablo2. Après avoir fini un mode difficulté, il est possible avec une manipulation particulière ( utilisant la jambe de Wirt, l’éclopé du premier volet) d'obtenir un town portal menant à une carte contenant des hordes de vaches bipèdes. Spectacle garanti.

L'inconvénient est que ce niveau ne peut se faire qu'une seule fois par niveau de difficulté et par personnage, à moins de laisser en vie le boss du niveau ( merci elwing35 pour l'info). Du coup si comme moi vous avez l'habitude de récurer les cartes, chaque héros pourra trois fois au maximum, sauf à rejoindre des amis sur Battlenet.

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Diablo 2 peut être joué en multijoueur comme son ainé. Plus facilement même en fait.
Il existe deux mode de jeux : battlenet fermé, et ouvert. En fermé, vous créez votre personnage qui sera alors sauvegardé dans les serveur de Blizzard. Un personnage en battlenet fermé doit être un minimum actif régulièrement, sous peine d'être supprimé pour faire de la place.

En battlenet ouvert, vous utilisez les personnages du mode solo, mais vous ne pouvez pas voir les personnages du mode fermé. J'ai déjà utilisé ce mode plusieurs fois, alors que j'étais bloqué et que je ne voulais pas tricher. Il faut bien avouer que Diablo est particulièrement coriace et effrayant dans ce jeu.

Outre les détails de jeu comme l'équipement ou les aptitudes, Diablo et Diablo 2 se distinguent l'un de l'autre. Déjà sur la rapidité de l'action : l'action est plus rapide et frénétique dans Diablo2. Dans D2, votre personnage peut courir tant que sa barre d'endurance est pleine, et les effets de zones sont plus nombreux et plus communs d'utilisation : décimer un groupe à l'aide d'une orbe de glace ou un javelot de peste est très simple.

Il faut également voir que le genre de jeu a changé. Diablo est un Dungeon-crawler car l'important est l'exploration de niveaux générés aléatoirement. Dans Diablo 2, l'exploration n'est plus le nerf de la guerre, l'important est de venir à bout de ses ennemis, de massacrer des hordes et leurs chefs, les grands démons. Bref, le Hack'n slash pur et dur.
La preuve est que les niveaux, bien que changeant un peu de géographie, ne sont plus aussi aléatoires qu'auparavant, et les quêtes sont toujours présentes sur les mêmes cartes. Certes on retrouve le système de shrines, mais ceux ci sont à présent entièrement bénéfiques et on hésite plus en les abordant.

Autre changement : vous n'êtes plus obligatoirement seul. Dans Diablo 2, il est possible de recruter un mercenaire dans les actes 1, 2, 3 et 5 . Au départ peu utiles, les divers patchs les ont rendu plus intéressants en les faisant leveler avec vous, et en vous permettant de les équiper avec certaines pièces d'équipement. Et du coup une équipe, ca change de l'exploration solitaire et presque suicidaire d'une cathédrale maudite. Les multiples classes et surtout les nombreux builds possibles montrent également le changement de direction : le jeu n'est plus focalisé sur les niveaux et la façon de les aborder, mais sur le personnage du joueur et sa construction, qui doit être bien réfléchie pour développer une stratégie d'attaque efficace.

Et pourtant malgré ces changements, l'ambiance est restée la même : gothique et sombre, presque étouffante. En y regardant bien, les lieux ne sont pas plus gais que la cathédrale de Tristram : des ruines maudites à l'acte 3, un monastère souillé dans l'acte 1 et l'enfer en dessert acte 4. De même l'histoire est assez sombre : vous traquez le héros qui a vaincu Diablo mais qui à présent succombe au seigneur de la terreur, causant malheur et dévastation sur son passage où qu'il aille. Le début de Diablo 2 est donc une conclusion pessimiste au premier : dans Diablo vous avez tué le démon, mais c'est finalement lui qui a vaincu votre personnage. Les divers cinématiques vous le rappellent bien : il n'y a pas de bonheur dans cet univers, juste désespoir, lutte pour la survie, fuite et cauchemars sans fin. En celà, malgré les divergences, Diablo 2 est bien l'héritier de son aîné.

Publié dans RETROGAMING

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